MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE

Vues Du Monde : ce Forum MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE est lieu d'échange, d'apprentissage et d'ouverture sur le monde.IL EXISTE MILLE MANIÈRES DE MENTIR, MAIS UNE SEULE DE DIRE LA VÉRITÉ.
 
AccueilAccueil  PortailPortail  GalerieGalerie  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Derniers sujets
Marque-page social
Marque-page social reddit      

Conservez et partagez l'adresse de MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE sur votre site de social bookmarking
QUOI DE NEUF SUR NOTRE PLANETE
LA FRANCE NON RECONNAISSANTE
Ephémerides
Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

 

 Un silence de 210 ans:des centaines d'Acadiens .......

Aller en bas 
AuteurMessage
mihou
Rang: Administrateur
mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

Un silence de 210 ans:des centaines d'Acadiens ....... Empty
15052006
MessageUn silence de 210 ans:des centaines d'Acadiens .......

L'Actualité, no. Vol: 19 No: 13
1 septembre 1994, p. 46

Un silence de 210 ans

Vennin, Loïc

Déportés en France et en Angleterre, des centaines d'Acadiens sont repartis vers la Louisiane. D'autres se sont " accroché les pieds " à Nantes...

Quand je rencontre un Acadien "pure laine", je lui dis: moi, je suis une Acadienne demi-laine mais j'y tiens à ce bout de laine-là."

En 1976, Maryannick Braud découvrait que du sang acadien coulait dans ses veines. Son ancêtre, Joachin Trahan, arrière-petit-fils de Guillaume Trahan, la source de tous les Trahan d'Amérique, est né en 1735 en Acadie. Déporté, il échoue en Angleterre. À Liverpool, il croupira dans une prison de Sa Majesté durant des années avant que la couronne française le rapatrie, avec ses nombreux compatriotes. Il débarque à Morlaix, port de l'ouest de la Bretagne, puis fait partie du programme d'implantation d'Acadiens à Belle-Île-en-Mer. Mais la petite île du sud de la Bretagne n'est pas de son goût. Il décide de rembarquer pour la Louisiane. Il se rend donc à Nantes.

Pourquoi Nantes? Parce qu'en cette fin du 18e siècle le port est le point de départ par excellence vers le sud des Amériques. Au centre du carrefour vers "les îles" (les Antilles), l'Afrique et la Louisiane, Nantes tire une grande richesse de son commerce, en grande partie lié à l'esclavage. C'est donc ici que la majorité des Acadiens désireux de revenir en Amérique vont affluer, surtout à partir de 1775. Par centaines, ils fuiront les terres de France où on a voulu les enraciner. Des 1472 Acadiens que le roi a tenté d'implanter dans des fermes du Poitou, par exemple, près de 1360 se retrouvent à Nantes.

Les exilés ne considéraient Nantes que comme une courte halte avant un nouveau départ, mais il leur faudra attendre l'autorisation de partir durant... 10 ans! Après avoir été "découverte" par les Français, la Louisiane a en effet été cédée aux Espagnols en 1762. Il faudra donc de nombreuses tractations entre les cours française et espagnole pour qu'enfin, en 1785, 1600 Acadiens quittent la France pour devenir des "Cadiens". Mais, en 10 ans, les exilés avaient eu le temps de se faire à leur nouveau pays et d'y mettre au monde des enfants. Certains décident de rester. Combien? Au moins 128, selon un document de 1794.

Au hasard des migrations économiques, ces graines d'Acadie se sont disséminées à travers la Bretagne, toute proche de Nantes. On retrouve aujourd'hui leurs descendants dans tout l'Ouest maritime français. En fait, chaque passage d'exilés en provenance des prisons anglaises ou du Canada a laissé dans cette région des poussières d'Acadie. À Morlaix, où près de 400 Acadiens arrivèrent en 1763; à Saint-Malo, où quelque 2000 déportés débarquèrent dès 1759, dont seulement 300 environ partirent pour le Poitou et la Louisiane. Que sont donc devenus les 1700 autres?

C'est pour retrouver les traces de ces Acadiens oubliés qu'a été créée l'Association régionale de l'Ouest des amitiés acadiennes (AROAA), récemment devenue "Bretagne-Acadie". Constituée en juin 1984, elle est la plus récente organisation acadienne française. Mais elle a dû attendre 1987 pour connaître ce que son président, Gérard-Marc Braud, de la branche des Braud restée en France, appelle "l'explosion". Cette année-là, les Amitiés acadiennes, association nationale regroupant la majorité des organisations acadiennes françaises, avaient choisi Nantes pour tenir leur congrès.

L'occasion pour de nombreux Acadiens de découvrir qu'ils y avaient des cousins. On baptisa une rue de la ville rue des Acadiens, dans l'ancienne paroisse de Saint-Martin-de-Chantenay, qui accueillit la majorité des déportés ayant séjourné dans ce port. Depuis, "l'acadianité" de l'Ouest connaît un développement continu. En 1990, ce fut au tour de Saint-Malo de baptiser une rue des Acadiens et, en 1992, on dévoila à Auray une plaque à la mémoire du commandeur Isaac de Razilly, premier gouverneur de l'Acadie, parti de ce petit port du sud de la Bretagne avec ses "300 hommes d'élite" pour démarrer le véritable peuplement de la colonie française.

Aujourd'hui, Bretagne-Acadie compte environ 150 adhérents, dont les trois quarts sont d'ascendance acadienne. Sa dernière réalisation a des allures de retrouvailles. Dans la rue des Acadiens, à Nantes, un artiste louisianais, Robert Dafford, a peint une fresque de 16 m sur cinq illustrant le départ des exilés pour la Louisiane à bord de sept vaisseaux. Et chez lui, à Saint-Martinville, il peindra une autre fresque, illustrant l'arrivée des déportés en Acadie tropicale.

Gérard-Marc Braud compte par milliers le nombre des Nantais et habitants de l'ouest de la France qui ne connaissent pas leur ascendance acadienne, et cette murale, croit-il, aura de quoi la sortir de l'oubli.

En découvrant ses racines acadiennes, Maryannick, la femme de Braud, reçut un choc. Plus rien n'allait être comme avant. En l'honneur de tous les cousins qu'elle s'est découverts, elle a écrit Belle Acadie ou Rue des Acadiens. À Caraquet, elle a chanté aux côtés de Donat Lacroix. Bref, comme elle le dit, elle "chante l'Acadie". Histoire de prouver que "l'Acadie, c'est aussi notre pays, notre pays de coeur". (Tiré de Ven'd'est.


Illustration(s) :

Cayeux, Hélène
Rue des Acadiens, à Nantes. Une fresque pour qu'on arrête d'oublier.
Revenir en haut Aller en bas
https://vuesdumonde.forumactif.com/
Partager cet article sur : reddit

Un silence de 210 ans:des centaines d'Acadiens ....... :: Commentaires

Aucun commentaire.
 

Un silence de 210 ans:des centaines d'Acadiens .......

Revenir en haut 

Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE :: HISTOIRE-HISTORY :: ESCLAVAGE-SLAVERY-
Sauter vers: