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 L'esclavage se modernise

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mihou
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mihou


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10052006
MessageL'esclavage se modernise

L'esclavage se modernise
La mondialisation, principale responsable du travail forcé, dit l'OIT

Taillefer, Guy

C'est ce que l'Organisation internationale du travail appelle «le revers de la mondialisation»: «au moins» 12,3 millions de personnes victimes du travail forcé dans le monde. Un esclavagisme moderne qui n'est pas qu'un fléau social, affirme l'OIT dans un rapport d'une importance majeure, mais aussi un lucratif business qui génère pour ses acteurs, uniquement au chapitre de la traite des êtres humains, des gains annuels à hauteur de 32 milliards $US.

Le rapport d'une centaine de pages rendu public hier s'intitule Une alliance mondiale contre le travail forcé. Il affirme présenter l'analyse la plus détaillée jamais entreprise par une organisation intergouvernementale sur les faits et causes du phénomène. Il s'applique à montrer qu'il s'agit d'un problème mondial d'abus et de pauvreté auquel sont confrontés «tous les pays, toutes les régions du monde et tous les types d'économie». Dit autrement, plaide l'organisation onusienne, le monde industrialisé aurait tort de jouer à l'autruche: la mondialisation modifie les dynamiques.

Qui dit travail forcé dit travail ou service exécuté sous la menace d'une peine et contre la volonté de la personne. Il peut s'agir d'une prostituée à Montréal, d'un travailleur agricole au Ghana ou d'un gamin dans une industrie textile en Inde.

Le fléau demeure le plus répandu, et de très loin, en Asie: 9,5 millions de personnes y sont soumises au travail forcé. Viennent ensuite l'Amérique latine et les Caraïbes, avec 1,3 million de personnes. Le rapport met en évidence le fait que la grande majorité des victimes sont exploitées par des agents privés - par opposition à l'exploitation par l'État, dont la Birmanie constitue un des cas les plus préoccupants.

Une autre donnée fondamentale touche au trafic des personnes, une réalité qui recouvre en partie l'exploitation sexuelle des femmes et des jeunes filles - puisqu'on les veut aussi jeunes que possible. Une industrie du sexe «devenue hautement diversifiée et mondialisée au cours des récentes années», souligne le rapport. Suivant les guerres et le brutal déclin de l'économie, d'anciens pays de l'Est, notamment la Bulgarie, l'Albanie, l'Ukraine et la Roumanie, sont devenus des centres d'exploitation et de trafic sexuels dont la clientèle est formée de touristes et d'hommes d'affaires.

Environ le cinquième des 12,3 millions d'exploités par le travail forcé sont victimes de traite humaine. Si d'ailleurs l'OIT, qui a publié en 2001 un premier rapport sur le sujet, affirme que seulement 350 000 personnes subissent le travail forcé dans les pays industrialisés, elle révèle que 75 % d'entre elles sont victimes de trafiquants d'humains. Cette proportion n'est que de 20 % en Asie.

Méchante mondialisation

Le travail forcé a traditionnellement été la conséquence de la pauvreté et des discriminations sociales, sexuelles ou raciales. On sait qu'il est le plus développé dans l'industrie du sexe, l'agriculture, le textile, la construction et les services domestiques. On connaît la servitude pour dettes dans les pays pauvres et le travail non rémunéré (bonded labor) où les enfants sont obligés de faire le même travail que leurs parents, sans espoir de libération. On sait aussi que la guerre constitue un autre terrain de croissance pour l'esclavage moderne des enfants, utilisés comme chair à canon ou comme esclaves sexuels. Le sort de centaines de milliers d'enfants fait de la guerre civile qui se déroule dans le nord de l'Ouganda l'une des plus grandes tragédies sur la planète à l'heure actuelle.

Mais aujourd'hui, explique Patrick Belser, coordonnateur de l'action de l'OIT contre le travail forcé, la mondialisation et les formidables pressions des marchés sont les principaux responsables. Les plus grandes entreprises, «et même de grosses multinationales», ont recours au travail forcé en sous-traitant à de petites entreprises basées à l'étranger, ignorant ou feignant d'ignorer les abus commis dans la chaîne de production. Le rapport, qui ne nomme d'ailleurs personne, affirme que la mondialisation a fortement accru la pression des prix sur les producteurs, créant un contexte où le recours au travail forcé représente une façon de répondre aux exigences des entreprises occidentales. Ceci expliquant cela, l'écart de richesse entre pays riches et pays pauvres alimente l'immigration illégale en créant des terrains où peut se développer le recours au travail forcé.

Solutions

Des solutions existent pourtant, dit l'OIT, encore que l'objectif d'éradiquer le problème d'ici 2015 paraît irréaliste à certains. La mort par noyade de 21 travailleurs chinois en Grande-Bretagne en février 2004, surpris par la marée alors qu'ils ramassaient des coquillages dans la baie de Morecambe, a conduit le gouvernement à légiférer contre les «leaders de gangs» qui géraient leurs affaires. Mais cette loi est une exception.

Les gouvernements adhèrent aux conventions internationales et proclament leur opposition au travail forcé, mais il est rare que des poursuites soient intentées: en effet, les lois - certaines ont été adoptées en Asie - sont trop imprécises pour mettre le grappin sur des coupables opérant dans une économie souterraine qui fonctionne en toute impunité.

Aussi, déclarait hier à Genève le directeur général de l'OIT, le Chilien Juan Somavia, la solution passe-t-elle par un renforcement législatif et des «mécanismes d'application forts». Elle passe aussi par le recours à des stratégies concertées contre les racines du problème, liées à la déréglementation des marchés du travail et à la tendance généralisée à la réduction maximale des coûts de production. Langue de bois? Si le diagnostic est clair, la thérapie reste vague. L'OIT, comme le titre de son rapport l'indique, appelle à la formation d'une «alliance mondiale» impliquant gouvernements, employeurs, syndicats, agences de développement, institutions financières internationales et sociétés civiles.

L'OIT veut croire qu'une plus grande conscience se développe autour d'une «mondialisation équitable». La lutte contre le crime organisé a conduit à l'adoption d'un nouveau protocole contre la traite des personnes. À l'échelle locale, l'État du Tamil Nadu, dans le sud de l'Inde, a créé des «comités de vigilance» pour lutter contre le travail non rémunéré des enfants. En Amérique latine, l'expérience brésilienne donne espoir aux auteurs du rapport: le gouvernement du président Inacio Lula da Silva a renforcé le Code pénal en 2003, avec peine de prison à la clé pour tout individu reconnu coupable «d'imposer à une personne une condition similaire à l'esclavage». Une proposition d'amendement constitutionnel prévoit au demeurant l'expropriation sans indemnités des exploitations agricoles qui pratiquent le travail forcé.

Avec Reuters et la BBC
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