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Autopsie d’une “ crise ” politique (suite et fin)
Les “ choix ” du changement
Aujourd’hui, l’heure a sonné afin que nos responsables politiques, aussi bien ceux de la majorité que de l’opposition, franchissent le Rubicon et choisissent entre les réformes et la révolution. Enfin, que ce “ changement ” des fondements de la “ société actuelle ”, nous conduise à nous engager résolument dans cette belle “ aventure intellectuelle ” des temps modernes pour poser avec intérêt, la “ problématique de l’univers politique ” du Cameroun. Et, parlant, nous procure l’art et la maîtrise des sciences nouvelles aux fins de “ repenser ” fondamentalement notre Etat et ses institutions moribondes.
C’est pourquoi nous ne pouvons plus nous satisfaire de tous ces “ anachronisme politiques ” qui nous gèrent depuis 1986 avec des “ Ajustements structurels ” scandaleux voire criminels qui torturent les citoyens et paniquent la République désormais, aux ordres du Fmi, de la Banque mondiale, du Club de Paris et de ce fameux point d’achèvement Ppte.
Ces anachronismes qui durent depuis des décennies malgré de multiples sacrifices consentis par notre peuple. Tout ceci néanmoins, prouve simplement que le Cameroun n’était pas en “ crise ” mais avait plutôt fait le choix d’une “ société ” sans queue ni tête, où la logique politique n’est ni évolutive ni définitive. Cependant, soumise aux instructions variables et capricieuses de l’étranger…
C’est pour cela que notre pays est devenu une vaste salle de classe où s’organisent ces “ écoles d’adultes ” appelées séminaires ; aux fins d’inculquer l’esprit des technologies nouvelles et de dompter ces quelques fonctionnaires vieillissants et récalcitrants ; en même temps qu’on les rapproche de l’influence éthique de la “ démocratie gestionnaire ”…
Je sais par ailleurs que l’instauration de cette nouvelle démocratie issue de la “ volonté du peuple ” ne se fera pas sans quelques perturbations attendues des débats académiques stériles ; occasionnés nul doute, par ces “ pygmées de la pensée ”, personnage encombrants, à peine matures ; permanemment omnubilées par leurs inextricables ambitions et rêves de domination ; toujours enfarinés d’orgueil mal à propos, d’épithètes et d’autres titres ronflants qu’ils s’octroient comme pour dire (si on l’ignorait), qu’ils sont en politique par conjoncture ou par opportunisme et non pour le Cameroun.
Sans complaisance, à la suite de cette réflexion, il faut dire à tous ces naïfs et rêveurs paranoïaques qui croient encore aux miracles, qu’ils doivent cesser de nous distraire ; qu’ils se ressaisissent et admettent une fois pour toutes que le “ système actuel ” n’a pas changé ; ne change pas ; et ne changera pas (à moins que le président Biya ne mette à la retraite anticipée, tous les membres du comité central du Rdpc).
Que tous ces “ grands marabouts politiques ” qui croient et espèrent toujours que les “ Blancs ”, un jour viendraient chasser du “ pouvoir ”, tel ou tel pour le remplacer par tel ou tel, qu’ils se détrompent vite ; ce temps est révolu. Bientôt, même ces néocoloniaux, n’auront plus la possibilité d’inverser la vérité démocratique ; d’infirmer le verdict des urnes traficotées ou de tricher en amont du processus électoral ; parce que ce genre d’élucubrations politiciennes, devenues incongrues, s’accommodent mal avec l’intelligence technologique de société du XXIème siècle.
Tous nous savons que le système Rdpc, qui nous gouverne toujours subsiste par ses béquilles néocoloniales ; son terrorisme administratif et sa répression judiciaire ; ses fraudes électorales massives, systématiques et de plus en plus sophistiquées ; sans oublier sa corruption inévitable et ses détournements obsessionnels des fonds publics, parfois encouragés et couverts par certaines institutions financières internationales.
Pour cela, je crois pouvoir affirmer que ce “ système ” vieillot qui nous gouverne encore et toujours, ne concèdera la moindre parcelle de son “ pouvoir politique ”, qu’au prix d’un long combat, tant acharné que rude, violent voire mortel.
Et de me demander surtout, pour quand, le Cameroun envisage-t-il cette rupture avec son passé récent ?
“ L’espoir ”
Cependant, je sais par ailleurs que le Cameroun figure parmi les “ peuples qui refusent de mourir ” et qu’il a droit d’espérer de l’avenir…
• Que son changement de société provienne d’une logique institutionnelle des “ réformes ” ou celle relative à la “ révolution ”, toutes deux, devront impérativement emprunter la voie de la “ saisure révolutionnaire ” ; celle qui touchera nécessairement les fondements structurels de l’Etat et du régime Rdpc.
Parce qu’il n’y a pas lieu d’avoir peur ou de craindre quelques bouleversements inéluctables à ce changement de “ société ”, notre espoir doit se fonder sur la “ volonté du peuple ” ; son patriotisme et son nationalisme. En bel exemple illustratif, lorgnons plutôt à travers la fenêtre de la “ symbolique ” du peuple africain de “ Côte d’Ivoire ” debout, avec sa jeunesse responsable, intrépide et son légitime président Laurent Gbagbo…
Malgré les fortes intimidations, le chantage international et les multiples souffrances, le grand peuple ivoirien est resté debout ; refusant la soumission éhontée, l’inculturation et la “ créolisation ” des valeurs de l’oralité africaine ; quoique voulues par quelques acculturés néocoloniaux, contre des broutilles d’une “ aide extérieure ” crapuleuse, parcimonieuse offerte pour corrompre ou en reconnaissance à la farfouilleuse francophonie commerciale. L’exploit de cette Côte d’Ivoire doit servir d’exemple au Cameroun…
Le moment est venu comme en Côte d’Ivoire “ indépendant ” pour que nous prenions souverainement notre destin en mains ; afin de nous procurer un nouveau système politique et une démocratie autogérée en rapport avec notre siècle et notre temps…
Cessons d’avoir inutilement peur des lendemains et de notre avenir ; parce que les “ peuples qui refusent de mourir ” sont des peuples de vie ; ceux qui protègent leurs cultures et luttent en permanence pour leur propre existence.
Nous ne sommes ni en politique-fiction ni en lutte contre des moulins à vents. Aujourd’hui le Cameroun est confronté à une réalité du monde moderne (à pensée technologique) qui ne peut se résoudre qu’en ayant établi d’abord, une vision claire de sa situation actuelle et ensuite de croire au courage de la lucidité politique, seule force capable d’aider au choix du “ système politique ” idéal, fondé sur notre logique éthique et culturelle ; mais également sur le consensus de l’ordre et du mouvement conduit par la volonté populaire.
C’est pourquoi, les réalités des uns ne seraient nécessairement pas celles des autres…
Les réalités historiques sont là pour éviter des dérapages politiques qui, souvent, ont tendance à s’écarter de la vérité sociologique des faits.
C’est à partir de 1958 que la “ politique étrangère ” de la France du Général de Gaulle proposa à ses colonies d’Afrique, de choisir entre la communauté française et l’indépendance immédiate ; sachant pertinemment que ces deux propositions (d’ailleurs de chantage) visaient le même objectif : “ rester français ”…
Nos peuples n’étaient ni dupes ni fous puisque les deux formules comportaient le même piège (guet-apens) qui devait, vaille que vaille nous maintenir dans le giron de la République française. Et ça, Monsieur Chirac le sait parfaitement comme Monsieur Biya le sait également…
Ce que nous ne voulons plus, c’est de laisser croire aux Français que nous sommes demeurés “ mineurs ” ; par conséquent ne pouvons ni penser ni réfléchir qu’avec leurs cerveaux…
Trêve de mensonge et d’hypocrisie !
Nous savons tous que la France est toujours présente au Cameroun ; et même plus présente qu’avant ; grâce aux multiples combinaisons de soumission et d’exploitation de l’impérialisme occidental, du Fmi et de la Banque mondiale. Aujourd’hui d’aucuns s’offusquent à regarder ces vérités en face ; pourtant c’est bien la France qui a convoité en silence cette “ colonisation civilisée ” qui fait de nous, une race “ d’esclaves modernes ” pétrie dans l’inculturation amnésique de la civilisation de la croix ”…
Aujourd’hui, notre peuple est devenu si acculturé qu’il a perdu l’imagerie de “ l’indépendance ” obtenue au prix du sang et des sacrifices de nos martyrs…
Trêve de tergiversations et de divagations sémantiques !
La France de la Révolution française et des Droits de l’homme ; celle du Baron de Montesquieu ou celle du génie des civilisations d’André Malraux qui, oubliant par nécessités économiques son concept originel, hélas ! aujourd’hui, ose mettre en balance l’expression des valeurs de l’universel contre les gisements de pétrole, d’uranium ou de cobalt ; préfère de loin, le cacao, la banane et le café à l’universalité de la langue française.
Aujourd’hui, malgré elle, c’est cette France qui nous impose de façon brutale et très arbitraire, “ l’immigration choisie ” pour ne pas dire “ immigration économique ” ; alors qu’elle n’y songea point pendant ses guerres, ses campagnes coloniales et celles de sa propre libération où les vaillants fils d’Afrique devaient servir tantôt de bouclier humain aux soldats français apeurés, tantôt de boulets à canon pour sauver “ notre mère-patrie ”, la France.
De qui se moque-t-on ?
Comment nos gouvernements peuvent-ils tolérer que ces “ messieurs ” continuent à nous assimiler sans nuances aucune, à ces “ braves tirailleurs africains ” qui ne savaient ni lire ni écrire le français ; et vouloir faire croire à la communauté internationale que le “ commerce culturel ” que pratique la France de Monsieur Chirac à travers la “ francophonie ” ne lui rapporte rien ?…
Et si l’Afrique ne parlait plus la langue de Molière ? Qu’adviendrait-il du commerce France-Afrique ?…
Fort à propos, concernant cette approche francophile des choses, pourquoi donc le président Jacques Chirac et ses ministres ont subitement quitté la salle de conférence parce Monsieur Antoine Sellière du Medef s’est exprimé en anglais plutôt qu’en français ?…
De qui se moque-t-on ?
Pourtant, parler français en français facile rapporte beaucoup plus ; et est incommensurablement riche et commercial ; nous le savons et les économistes peuvent l’attester aussi…
Par ailleurs, nous comprenons également que l’amitié de la France s’estompe là où commence la sauvegarde de ses intérêts…
C’est pourquoi je voudrais souligner ici, avec force et regrets que la France des Droits de l’homme et des libertés qui donna à plusieurs générations africains la “ pensée synthétique ” du dialogue des connaissances, commence à manquer de souffle et de vitalité ; d’intelligence et de cœur pour servir ses intérêts. C’est-à-dire choisir avec lucidité et sérénité entre l’asphalte temporel et les valeurs universelles qui font d’elle, cette “ France éternelle ” que nous admirions tous !
La grande France, “ amie ” du Cameroun, si bien introduite dans les arcanes des Nations unies au point de manipuler le “ Conseil de sécurité pour mettre à genoux, de façon arbitraire, la Côte d’Ivoire ” du président légitime, le patriote Laurent Gbagbo, c’est l’appui, honnête et sincère de cette France-là qui fait défaut à notre pays agressé par des envahisseurs nigérians.
Comment notre “ amie, la France ne pourrait-elle pas exiger de son autre “ ami ” le Nigeria, “ coupeur de territoires ” et annexionniste patenté de stopper la guerre de Bakassi ?
Et pourquoi la France notre “ alliée ” ne demande-t-elle pas à son “ complice ” nigérian, d’appliquer sans restrictions et sans conditions les résolutions de la Cour internationale de La Haye au lieu de prolonger ce “ dilatoire ” assassin, qui nous coûte tant ?…
** Certes, nous savons par ailleurs que les intérêts français au Nigeria sont plus importants que ceux que la France possède au Cameroun. Dans ces conditions :
Qu’elle différence pensez-vous que la France de Monsieur Chirac ferait, si le gisement de pétrole de “ Bakassi ” lui était confié par le Nigeria plutôt que par le Cameroun ?…
En effet, cette belle illustration sous forme de questionnement, suffit pour éclairer et expliquer davantage, le volume et la complexité des relations multidimensionnelles qui existent entre la France et les pays d’Afrique.
C’est pourquoi, sans passion et sans esprit belliqueux, nous devons évoquer la “ problématique des Accords de coopération et de défense ” entre la France et le Cameroun.
Sans blesser, outrager ou accabler inutilement la France, notre amie, proposer plutôt à l’intelligence de nos deux peuples la “ révision ”, devenue indispensable, de ces accords bilatéraux ; d’ailleurs déjà vieux à près d’un demi-siècle et souffrent par endroits de caducité technique ou politique.
** C’est pourquoi, une fois de plus et compte tenu de tout ce qui précède, je voudrais m’autoriser à suggérer humblement au président Biya, quoique certain qu’il n’en fera nullement cas ; parce qu’ayant une aversion quasi viscérale (sauf changement) pour toute opinion n’émanant de lui ou de ses “ marabouts politiques ” :
1- De créer dès maintenant des conditions objectives pour la recherche d’un “ consensus patriotique ” ; sans marchandage mais à la hauteur du défi et de l’intérêt national bien compris ; avec le risque majeur, d’endosser seul et tout seul, l’échec de sa propre turpitude historique.
2- Dans la même perspective du changement des fondements de la société actuelle, de recevoir dans les meilleurs délais, les principaux chefs des partis politiques, des personnalités de stature nationale, les grands responsables religieux et quelques dignitaires traditionnels afin de s’enquérir de leurs avis et solliciter leur appui…
Parce que le Cameroun espère et attend les changements structurels de fond, il a besoin de cet assainissement économique et moral ; le faire par voie de “ consensus patriotique ” c’est écouter la “ volonté du peuple ” souverain ; c’est surtout engager notre pays dès maintenant à l’édification de la “ société future ” avec sa révolution tranquille et sa démocratie autogérée qui n’exceptent pas à la fois, d’aller à Nkondengui et de rembourser les deniers publics distraits par des citoyens indélicats et souvent d’intelligence coupab
Par Par Charles MOUKOURI DINA MANGA BELLAncien vice président de l’Assemblée nationale
Le 28-04-2006
http://www.lemessager.net/details_articles.php?code=33&code_art=11681&numero=1