Il y a soixante ans : l’autre 8 mai 1945 - Le trou de mémoire colonial et la société française aujourd’hui

Il y a soixante ans : l’autre 8 mai 1945 - Le trou de mémoire colonial et la société française aujourd’hui
Publié le 7 mai 2005

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Samedi 7 mai 2005 de 9 heures à 18 heures 30 : "Il y a soixante ans : l’autre 8 mai 1945 - Le trou de mémoire colonial et la société française aujourd’hui" Colloque organisé par la LDH à l’EHESS

EHESS 105 boulevard Raspail 75006 Paris (M° Notre Dame des Champs)
8 mai 1945 - 8 mai 2005

Des épisodes du passé colonial de la France reviennent peu à peu à notre mémoire collective. Les massacres dans le Constantinois après les manifestations de Sétif du 8 mai 1945 viennent de faire l’objet d’une déclaration de l’ambassadeur de France en Algérie où il est question pour la première fois de « massacres », de « tragédie inexcusable » et de la nécessaire « connaissance lucide du passé.

Il y a soixante ans : l’autre 8 mai 1945 - Le trou de mémoire colonial et la société française d’aujourd’hui

Colloque organisé par la Ligue des droits de l’Homme, le samedi 7 mai à l’EHESS

8 mai 1945 - 8 mai 2005

Des épisodes du passé colonial de la France reviennent peu à peu à notre mémoire collective. Les massacres dans le Constantinois après les manifestations de Sétif du 8 mai 1945 viennent de faire l’objet d’une déclaration de l’ambassadeur de France en Algérie où il est question pour la première fois de « massacres », de « tragédie inexcusable » et de la nécessaire « connaissance lucide du passé ». Mais la loi du 23 février 2005 prétend imposer aux enseignants de montrer « le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord » et oublie de mentionner les victimes algériennes dans le camp de ceux qui luttaient pour l’indépendance de leur pays. La société française a encore bien du mal à regarder en face et dans son entier cette page coloniale de son histoire.

L’épisode de la mission confiée en mai 1945 au général de gendarmerie Paul Tubert, membre du Comité central de la Ligue des droits de l’Homme, aussitôt interrompue sur ordre du gouvernement présidé par le général de Gaulle est emblématique de cette occultation*.

Il ne s’agit ni de repentance, ni de dénigrement de notre passé, mais d’appeler à distinguer les principes universels des droits de l’Homme, que la France peut être fière d’avoir contribué à proclamer, d’avec certaines politiques qui ont été menées par elle en contradiction avec ceux-ci.

Il s’agit aussi de s’interroger sur le rôle négatif dans la société française d’aujourd’hui de la persistance de ce passé refoulé et des représentations qu’il a modelées. Tout en écartant toutes les explications simplistes et abusives qui feraient de celle-ci une réplique de la société coloniale d’hier, l’objectif de ce colloque est de se demander en quoi la permanence des mentalités et des comportements sociaux forgés tout au long de l’épisode colonial sont une cause des phénomènes discriminatoires et de certaines inégalités de fait de la société française actuelle. * Le texte intégral inédit du rapport Tubert a été mis en ligne sur le site internet de la LDH ldh-france.org à l’occasion de ce colloque. PROGRAMME Matin (9 h à 13 h) Un cas d’occultation du passé colonial : la répression de mai 1945 dans le Constantinois et l’étouffement de la commission Tubert
- Introduction par Gilles Manceron, membre du Bureau national de la LDH
- Mohammed Harbi (sous réserves) : le mouvement national algérien en mai 1945
- Annie Rey-Goldzeiguer : les événements de Sétif en mai 1945
- Jean-Pierre Peyroulou : les événements de Guelma en mai 1945
- Laure Blévis : la LDH et la défense des droits des colonisés
- Benjamin Stora : la mémoire du 8 mai 1945 Débat Discutants : Hocine Aït Ahmed, Henri Alleg. Buffet sur place (13 h à 14 h) Après-midi (14 h à 18 h 30) Quels liens peut-on établir entre l’impensé colonial et les problèmes de la société française d’aujourd’hui ? 14 h : Table ronde n°1 Des difficultés ou discriminations spécifi ques frappent-elles les populations originaires des anciennes colonies et pays du Sud ? animée par Dominique Vidal (sous réserves)
- Bernard Birsinger, maire de Bobigny
- Khadidja Bourcart, maire adjointe de Paris en charge des étrangers non communautaires
- Damarys Maa, de l’association de femmes africaines IFAFE
- Françoise Lorcerie, sociologue Débat Discutant : Philippe Bataille, sociologue 16 h : pause café 16 h 15 : Table ronde n°2 Quel rapport entre le passé colonial et les réflexions sur la citoyenneté aujourd’hui ? animée par Denis Sieffert
- Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS, codirecteur de l’ouvrage L’esclavage, la colonisation, et après...
- Arlette Heymann-Doat, professeur de droit
- Sidi Mohammed Barkat, philosophe, chercheur, ancien membre du Collège international de philosophie
- Nacira Guénif-Souilamas, sociologue et anthropologue Débat Discutante : Wassyla Tamzali, avocate 18 h 15 : Conclusion par Michel Tubiana, président de la LDH

Colloque « 8 mai 1945 - 8 mai 2005 » organisé par la Ligue des droits de l’Homme, le samedi 7 mai 2005 à l’EHESS Inscription obligatoire à envoyer à la LDH, 138, rue Marcadet 75018 Paris. Inscription de 20 euros à l’ordre de la LDH (frais d’inscription, repas compris)