Le Sud uni pour le bien-être
Tiré de Radio Habana Cuba / 20-04-2006
Cuba et l'Inde, deux pays du Tiers Monde ont décidé d'unir leurs efforts dans des domaines pointus où excellent justement les riches : l'informatique, les communications, la santé, les énergies alternatives et la biotechnologie. Cette dernière est d'autant plus prometteuse que les deux pays ont un bon développement dans ce domaine.
Une fabrique cubano-indienne très moderne, la Biocom Biopharmaceutical, a été inaugurée cette semaine en Inde. Elle produira des anticorps monoclonaux pour le traitement de personnes atteintes de cancer de la tête et du cou et représente un immense saut qualitatif dans la coopération entre nos deux pays. Ce n'est pas par hasard qu'elle se trouve dans la ville de Bangalore, le pôle biotechnologique le plus important en Inde.
Le directeur du Centre d'Immunologie Moléculaire de Cuba, Agustin Lage, qui a pris part à la cérémonie d'inauguration, a relevé que les tests cliniques chez des personnes atteintes de cancer ont eu d'excellents résultats. Ces tests ont eu lieu à Cuba mais aussi en Grande-Bretagne et au Canada.
L'usine peut produire 8 kilogrammes d'anticorps monoclonaux par an. L'installation d'une nouvelle chaîne de production permettrait d'en produire 18.
L'Inde s'est engagée, comme Cuba, dans l'installation d'industries à haute valeur ajoutée. Elle a attiré ainsi des investissements étrangers qui lui ont permis de faire des recherches et d'installer des lignes de production.
Les entreprises indiennes qui se consacrent à la biotechnologie produiront cette année plus de deux milliards de dollars. Elles disposent d'une main d'œuvre hautement qualifiée. Elles visent surtout à la fabrication de vaccins, de produits thérapeutiques et de substances utilisées pour le diagnostic.
Cuba, de son côté, a de belles réalisations à son actif dans le domaine de la science. Elle s'est lancée dans la recherche scientifique à un moment où nombreux étaient ceux qui pensaient que ce type de domaine devait être réservé aux pays riches et que nous entendions vivre au-dessus de nos moyens. Le dévouement des chercheurs et des investissements bien pensés ont été décisifs pour que nous puissions non seulement fabriquer des produits, mais en inventer d'autres qui sont uniques. 210 instituts de recherche emploient quelque 30000 personnes dans notre pays.
Même au cours des années les plus difficiles de la crise économique, les investissements se sont maintenus au niveau d'un milliard de dollars par an.
Les résultats sont possibles aussi parce que les femmes et les hommes de science cubains travaillent la ligne complète de conceptions des produits : depuis la recherche jusqu'à la commercialisation.
L'impact social de la science cubaine, biotechnologique ou non, est évident lorsque l'on sait que nos chercheurs ont mis au point le seul vaccin efficace contre la méningite de type B et des produits très avancés comme la streptokynase recombinante pour combattre l'infarctus ou traiter divers cancers comme celui du poumon.
La science cubaine commercialise actuellement 10 fois plus de produits de pointe qu'il y a 20 ans. Elle est en effet passée de 2 produits uniquement fabriqués à Cuba en 80 à 19 dans les années 90 et 38 maintenant.
Dans l'esprit qui nous guide, entrent bien évidemment la collaboration avec d'autres sous toutes ses formes y compris les échanges de connaissance et de technologie.
C'est ce qui se passe maintenant avec l'Inde, car, dans le domaine du bien être humain, il est encore plus nécessaire que le Sud aide le Sud.
http://www.ahora.cu/francais/SECTIONS/internationaux/2006/Abril/20-04-2006a.htm