Holocauste Séfarade ? Quand des Juifs israéliens utilisaient des Juifs africains comme cobayes
28/03/2006
L’histoire des exploitations et des tentatives d’extermination plus ou moins totale d’humains, de sociétés, de groupes ethniques par d’autres fait inextricablement partie, hélas, des expériences que le genre humain réitère aux quatre coins du monde. L’humanité s’est réveillée choquée devant la barbarie rwandaise en 1994. A tort d’aucuns ont tenté de naturaliser, de culturaliser ce génocide entre «frères» de même langue et de même pays. L’histoire de l’holocauste Séfarade en 1951, ces Juifs originaires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient principalement qui ont été soumis en Israël à un traitement de cobayes humains par leurs compatriotes et coreligionnaires, longtemps tue dans la société juive commence à être connue. Elle devrait permettre une réflexion décomplexée de tous sur les ressorts on ne saurait plus humains et peu attribuables à des phénotypes particuliers ou cultures orales du dissensus social, des dérives des comportements hégémoniques, de l’esprit de lucre immodéré, et toutes autres circonstances jetant l’humain à l’assaut de lui-même.
Qu’est-ce qui a pu conduire les Juifs immigrants en Israël à être soumis aux horreurs des radiations aux rayons X commandées et payées par les USA ? Serait-ce leur composante africaine, les Séfarades victimes venant principalement du Maroc ? Leur différence ethnico-religieuse d’avec les Askhenazes, leurs prières et pratiques de la loi variant quelque peu de celles de leurs compatriotes ? Une inscription au registre de Juifs de second rang dans une forme d’échelle socioreligieuse de la société israélienne dominée par des Juifs originaires d’Europe ? L’identification d’un plus faible, sans enjeu politique protecteur et donc cobaye idéal dépourvu de défense et de capacité de nuisance ? La raison d’Etat d’un pays concevant sa sécurité, sa survie comme menacées en permanence et susceptibles de tous les sacrifices y compris humains pour conjurer un avenir incertain? Autant de critères qui éclairent les Humains sur les errements générés par les classements, préjugés de supériorité, de civilisation, de mission auquel il est trop souvent aisé de s’abandonner. L’instrumentalisation des faibles, des différences, de l’altérité encore trop souvent au cœur de la fabrique de l’immonde. Ultime observation, un homme politique israélien était déjà en politique et aux affaires à cette époque, Shimon Peres, donnera t-il sa version des faits pour la vérité historique ?
Afrikara publie un extrait de texte paru sur le site www.israelinsider.com, repris par d’autres, voxnr.com notamment [notre source] qui relate cette histoire abominable, taboue dans le monde Juif et ignorée au delà, passée à la télévision israélienne en 2004 seulement, barrée un programme people ...
Le 14 août 2004, la chaîne télévisée israélienne «Channel Ten» a présenté un documentaire révélant le pire des secrets maintenus par les fondateurs du Parti travailliste israélien : l'exposition délibérée aux radiations de la quasi-totalité des jeunes d'une génération de Juifs Séfarades.
En 1951, le directeur général du ministère israélien de la Santé, le Dr. Chaim Sheba, prenait l'avion pour l'Amérique, d'où il a ramené sept appareils de radiographie (à rayons X), que l'armée américaine lui avait cédés. Ces appareils de radiographie furent utilisés pour une expérience nucléaire massive, une génération complète de jeunes Séfarades furent utilisés en guise de cobayes. Chaque enfant séfarade allait recevoir 35 000 fois la dose maximale de rayons X, dans la tête. A cette fin, le gouvernement américain versa annuellement au gouvernement israélien 300 millions de livres israéliennes. A l'époque, le budget global du ministère israélien de la Santé ne s'élevait, quant à lui, qu'à 60 millions de livres, soit 5 fois moins ! Les fonds versés par les Américains correspondraient, de nos jours, à deux milliards de dollars.
Afin de circonvenir les parents des victimes, les enfants furent emmenés en «voyage scolaire», et on dira plus tard aux parents que les rayons X étaient un traitement contre une épidémie de teigne. 6 000 des enfants cobayes décédèrent peu après leur irradiation, beaucoup des survivants développant des cancers qui emportèrent des milliers d'entre eux, au fil des années, et qui continuent à tuer certains d'entre eux, encore actuellement.
Durant leurs années d'interminable agonie, les victimes souffrirent d'affections telles l'épilepsie, l'amnésie, la maladie d'Alzheimer, des céphalées chroniques et des psychoses.
Voilà, dit très froidement, quel est le sujet de ce documentaire. Voir les victimes, à l'écran, c'est bien autre chose.
Voir, par exemple, cette dame marocaine décrivant ce que c'est, que recevoir 35 000 fois la dose autorisée de rayons X dans son crâne : «Je hurlais : Enlevez-moi ce mal de tête horrible ! Enlevez-moi ce mal de tête horrible ! Enlevez-moi ce mal de tête atroce ! Mais le mal de tête n'est jamais parti de ma tête !» Ou encore, regarder cet homme, barbu, qui descend une rue, tout voûté : «J'ai la cinquantaine, et tout le monde croit que j'ai au moins soixante-dix ans. Je dois presque me casser en deux, quand je marche, pour ne pas tomber. Avec leurs maudits rayons X, ils m'ont volé ma jeunesse.»
Voir, aussi, cette vieille dame qui a administré les doses mortelles de rayons X à des milliers d'enfants : «On faisait mettre les enfants en rang. Tout d'abord, on leur rasait la tête, et on leur oignait le crâne d'un gel qui les piquait terriblement. Ensuite, on leur mettait un ballon entre les jambes, et on leur donnait l'ordre de ne pas le laisser s'échapper, afin d'être sûrs qu'ils ne bougeraient pas. Les enfants n'avaient pas le reste de leur corps protégé. On ne leur mettait pas de tuniques de plomb. On me disait que cela était excellent pour traiter leur teigne. Si j'avais su les dangers auxquels on exposait ces malheureux enfants, jamais je n'aurais participé à ce travail ! Jamais de la vie ! »
La totalité de leur organisme ayant été exposé aux rayons, le génome des enfants a souvent été altéré, affectant leur descendance. Nous voyons maintenant à l'écran une dame au visage ravagé, qui nous explique : «Mes trois enfants - tous mes enfants - ont les mêmes cancers dont ma famille a souffert. Allez-vous me dire que c'est une pure coïncidence ?»
La majorité des victimes furent (ou sont) d'origine marocaine, car les Juifs marocains représentaient la majorité des immigrants séfarades. La génération empoisonnée devint la classe irrémédiablement pauvre et délinquante du pays. C'était totalement absurde. Les Juifs marocains qui s'étaient réfugiés en France sont aujourd'hui prospères et souvent hautement spécialisés. L'explication la plus répandue consiste à dire que la France a accueilli les riches, parmi eux, ou les plus doués. La véritable explication, c'est qu'aucun des enfants juifs marocains immigrés en France n'a eu les cellules cérébrales grillées aux rayons gamma. Le film démontre que cette opération n'eut rien d'accidentel. Les dangers des rayons X sont étaient connus, à l'époque, depuis plus de quarante ans. Dans un manuel officiel d'utilisation des rayons X datant de 1952, nous lisons que la dose maximale à ne pas dépasser, pour un enfant, était en Israël de 5 Rad.
Aucune erreur n'a été commise. Les enfants ont été délibérément irradiés. Il s'agissait d'un empoisonnement volontaire.
David Deri insiste sur le fait que seuls des enfants séfarades ont été soumis aux rayons X : «J'étais à l'école, et des types sont venus nous chercher pour une promenade. Ils nous ont demandé comment nous nous appelions : les enfants portant des noms ashkénazes se virent ordonner de se rasseoir. Les gamins basanés, eux, se retrouvèrent dans l'autobus.»
Le film présente ensuite un historien, qui commence par donner une histoire condensée du mouvement eugéniste. Changeant de ton, il déclare que l'opération « teigne » était en réalité un programme eugéniste, visant en réalité à éradiquer ce qui était perçu comme les maillons faibles de la société (israélienne). La dame marocaine est de retour, à l'écran : « C'était un Holocauste. Un Holocauste séfarade ! Et ce que je voudrais savoir, c'est pourquoi personne n'a rien fait pour l'empêcher ! »
David Deri apparaît dans le documentaire, cette fois comme participant à un forum, il fait part de la frustration qui fut la sienne lorsqu'il tenta de retrouver son dossier médical d'enfant. «Tout ce qu'il m'importait de savoir, c'était ce qu'ils m'avaient fait. Je voulais savoir qui avait autorisé ce «traitement». Je voulais remonter la chaîne des commandements. Mais le ministère de la Santé m'a dit que mon dossier avait disparu.». Boaz Lev, porte-parole du ministère de la Santé intervient alors : «Presque tous les dossiers ont disparu, brûlés dans un incendie.». On nous dit qu'à la fin des années 1940, une loi américaine mit un terme à des expérimentations humaines consistant à soumettre des prisonniers, des handicapés mentaux, et d'autres cobayes, à des radiations.
Le programme nucléaire américain devait donc trouver une nouvelle source de cobayes humains : le gouvernement israélien fut d'accord pour le lui fournir. Voici la composition du cabinet israélien, à l'époque où furent perpétrées les atrocités du «traitement de la teigne» : Premier ministre : David Ben Gourion (décédé) ; Ministre des Finances : Eliezer Kaplan (décédé) ; Ministre des implantations : Levi Eshkol (décédé) ; Ministre des Affaires Etrangères : Moshe Sharett (décédé) ; Ministre de la Santé : Yosef Burg (décédé) ; Ministre du Travail : Golda Meir (décédé) ; Ministre de l'Intérieur : Amos Ben Gurion (décédé). Le plus haut poste non-ministériel était tenu par le Directeur général du ministère de la Défense : Shimon Peres (toujours bien vivant, (bon pied, bon œil »).
Qu'un programme impliquant un budget de plusieurs milliards de dollars de fonds fournis par le gouvernement américain ait pu demeurer ignoré du Premier ministre d'Israël qui avait le plus grand mal à joindre les deux bouts, voilà qui est totalement ridicule. Ben Gourion aurait dû être impliqué dans ces horreurs, c'est sans doute la raison pour laquelle il avait choisi son fils pour occuper le poste de ministre de la Police (Intérieur), au cas où quiconque s'aviserait de mettre son nez dans leurs magouilles.
Le ministre des Finances Eliezer Kaplan reçut une reconnaissance éternelle, son nom étant donné à un hôpital situé près de Rehovot. Mais il n'est pas seul à avoir eu cet insigne honneur. Chaim Sheba, qui dirigeait la société Ringworm Incorporated (Teigne & Co), a vu un grand complexe médical porter son nom. Inutile de préciser que, s'il existe une once de décence dans la profession médicale israélienne, ces hôpitaux devront être débaptisés au plus vite.
Après la fin du film, il y eut un débat télévisé, auquel prirent part un chanteur marocain, David Edri, directeur du Comité de Compensation aux Victimes du traitement de la Teigne aux Rayons X, ainsi que Boaz Lev, porte-parole du ministère de la Santé. Le présentateur Dan Margalit essaya de se redonner une contenance, après les horreurs qu'il venait de voir. Il expliqua humblement que «l'Etat était pauvre. On vivait une sorte de survie, au jour le jour.» Puis il s'arrêta : il savait qu'il ne saurait y avoir d'excuse aux atrocités subies par les enfants séfarades. Mais c'est encore le chanteur marocain qui su, mieux que tous les autres, résumer cette expérience éprouvante : «Je vais faire très mal. Mais il faut dire la vérité. Sinon, jamais les plaies ne se cicatriseront : il y a une personne, encore en vie aujourd'hui, qui sait absolument tout ce qui s'est passé. Cet homme, c'est Shimon Peres. La seule manière de savoir la vérité et de commencer le travail de deuil et de cicatrisation, c'est d'enquêter sur le rôle qui fut le sien dans l'empoisonnement de masse de plus de 100 000 enfants et adolescents séfarades.»
Mais cela n'aura pas lieu, et voici pourquoi : le film a été diffusé en même temps que le plus grand show télé de l'année, la finale du show de sélection des talents d'Israël : «Une Etoile est née». Le lendemain, la photo de l'étoile israélienne nouveau-née occupait la moitié des premières pages des journaux. Pas un mot, au sujet «Des enfants de la teigne», dans aucun quotidien. Ni sur Internet. Rien.
«Les enfants de la teigne» [«The Ringworm Children»] (traduit, en hébreu, par «100 000 rayons»), mis en scène par David Belhassen et Asher Hemias, a remporté récemment le prix du meilleur documentaire au Festival International de Cinéma de Haïfa. Depuis plusieurs années, il a figuré au programme de tous les festivals de cinéma juif et israélien dans le monde entier. Mais il n'avait encore jamais été présenté à la télévision, en Israël. Il a pour sujet l'irradiation massive de centaines de milliers de jeunes immigrants en Israël, provenant de pays du Maghreb et du Moyen-Orient – des Séfarades.
Afrikara
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