Le français au bureau
Roux, Paul
Le français au bureaua beaucoup progressé depuis les premières éditions. L'Office de la langue française a pris les grands moyens pour faire de cet ouvrage vedette (plus de 700 000 exemplaires vendus) une oeuvre solide. L'excellente linguiste Noëlle Guilloton est venue épauler la pionnière Hélène Cajolet-Laganière. Le graphisme a été nettement amélioré. Les différentes parties ont été étoffées. Bref, l'amélioration est très nette dans la nouvelle édition, la sixième, actualisée et augmentée de 260 pages.
Le Français au bureau comprend toujours, bien sûr, des modèles de lettres, de courriels, de curriculum vitae et de contrats. On y trouve aussi un guide de mots et d'expressions à éviter, un répertoire des principales difficultés grammaticales et orthographiques, un guide typographique complet et pratique, un petit traité de féminisation, un dictionnaire visuel du vocabulaire technique, et j'en passe.
Tout au plus peut-on reprocher au Français au bureau quelques emplois discutables. Par exemple, l'ouvrage recommande des termes " à retenir ". Or, aucune des acceptions de retenir n'a le sens de " choisir, employer ", verbes qu'il aurait fallu précisément choisir ou employer.
Fait à noter: le guide a engendré un rejeton: Le Français au bureau en exercices. Il s'agit d'un cahier de 200 pages d'exercices basés sur Le français au bureau. Les lecteurs pourront donc évaluer et améliorer leurs connaissances du français.
Martin exonéré
Le rapport du juge Gomery a ramené exonérer dans l'actualité. Ce verbe signifie correctement " libérer d'une obligation, d'une charge ".
Les marchandises qu'il avait importées étaient exonérées de droits.
Mais exonérer est un anglicisme au sens de disculper, innocenter. Le premier ministre Martin n'a pas été exonéré de tout blâme. Il a plutôt été blanchi, disculpé ou innocenté.
Récipiendaire ou lauréat ?
Q: Je viens de me procurerLe Style, d'André Noël, et j'ai été surprise de lire, en quatrième de couverture, l'expression " récipiendaire du prix Judith-Jasmin ". N'aurait-il pas plutôt fallu écrire " lauréat " ou " gagnant "?
Julie Robert
Vous avez raison. Récipiendaire qualifie une " personne en l'honneur de qui a lieu une cérémonie de réception dans une compagnie ou un corps constitué ". Le mot désigne également une " personne qui reçoit un diplôme universitaire ". Par extension, on tend aujourd'hui à lui donner le sens de quelqu'un qui reçoit un prix, gagne un concours ou remporte une épreuve. Mais il vaudrait mieux parler d'un lauréat, d'un gagnant ou d'un vainqueur. La personne qui reçoit une décoration est tout simplement décorée. Celui à qui est destiné un envoi en est le destinataire. Quant à celui qui reçoit un organe, c'est un receveur.
Ces termes sont plus justes que récipiendaire, qu'on emploie aujourd'hui à toutes les sauces.
À la confesse
Q: " Isabelle Maréchal passe à la confesse ", pouvait-on lire récemment dans votre journal. Quand j'étais jeune, nous allionsà confesse. Maintenant je découvre qu'on vaà la confesse. Avions-nous tort, non pas d'y aller mais d'omettre l'article?
Vous vous êtes donné le mot cette semaine pour me poser des questions qui me mettent dans l'embarras. Mais bon! le Grand Robert vous donne raison. On dit aller à confesse, venir de confesse.
Petits pièges
Voici les pièges de la semaine dernière:
1) Le cartilage se regénère moins bien après 40 ans.
2) Les lecteurs multimédia portatifs sont " in ".
- Il manquait l'accent aigu sur le premier e de régénérer.
- L'adjectif multimédia s'accorde en nombre. En outre, je suggère de traduire le mot anglais in par à la mode, branché.
Il aurait donc fallu écrire:
1) Le cartilage se régénère moins bien après 40 ans.
2) Les lecteurs multimédias portatifs sont à la mode.
Les phrases suivantes comprennent au moins une faute. Quelles sont-elles?
1) La mystérieuse poudre était du fécule de maïs.
2) Le Québec traîne de la patte.
Les réponses dimanche prochain.
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