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 La troisième colonisation de l'Afrique

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Tite Prout
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Tite Prout


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Date d'inscription : 01/06/2005

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10042006
MessageLa troisième colonisation de l'Afrique

La troisième colonisation de l’Afrique

Mbarga, Guy Everard [ Ottawa - Canada ]

Le continent africain est présentement en train de se faire forer sur terres et mers, à tel point qu’il ressemble à du gruyère. Les pays occidentaux y recherchent du pétrole avec ardeur, pour ne plus dépendre autant du Golfe Persique. La Chine s'est jointe à cette course effrénée pour plus d'or noir. On assiste à un nouvel assaut sur l'Afrique, qui diffère très peu des conquêtes du 19ième siècle, et du néocolonialisme du milieu du 20ième siècle.

Le continent africain est présentement en train de se faire forer sur terres et mers, à tel point qu’il ressemble à du gruyère. Les pays occidentaux y recherchent du pétrole avec ardeur, pour ne plus dépendre autant du Golfe Persique.

La Chine s'est jointe à cette course effrénée pour plus d'or noir. On assiste à un nouvel assaut sur l'Afrique, qui diffère très peu des conquêtes du 19ième siècle, et du néocolonialisme du milieu du 20ième siècle. Le missionnaire espagnol P. Ismael Piñón indiquait, peu après son arrivée au Tchad, qu’on commence à y trouver de tout : des souliers, des chemises, des médicaments, de la bière importée d’Europe, des pantalons, de l’eau minérale...

Des véhicules jamais vus auparavant circulent désormais dans ce pays qui a toujours figuré parmi les plus pauvres au monde. Le même phénomène se produit en Guinée Équatoriale. Le Tchad et l’ancienne colonie espagnole sont deux des nouveaux pays africains entrés dans le cercle des pays producteurs de pétrole. Leurs PIBs (Produit Intérieur Brut) ont augmenté au même rythme que l’extraction des barils du précieux or noir. Peu avant ces deux pays, il y a eu le Soudan, et après eux, viendront de nombreux autres : Sahara Occidental, Mauritanie, Sao Tomé et Principe, République Démocratique du Congo, Côte d'Ivoire...

Cette fièvre du pétrole survient en même temps que l'intérêt des États-Unis pour l'Afrique. Il ne faut pas être très perspicace pour entrevoir un conflit larvé entre la France et les États-Unis pour le contrôle du marché des matières premières africaines. L'explosion des conflits dans la région des Grands Lacs et la crise en Côte d'Ivoire - la jolie petite fille de Paris – en sont la meilleure illustration. Il ne faut pas non plus avoir beaucoup d'imagination pour prévoir que, dans peu de temps, un troisième larron ; la Chine apparaîtra dans ce bras de fer titanesque.

Avec 1,3 milliards d’habitants et une économie qui croît au rythme de 8% par an, le géant asiatique consomme énormément d’énergie pour soutenir sa croissance. Actuellement, le plus grand importateur de pétrole du monde sont les USA, suivis du Japon et de la Chine. Bientôt, ce dernier pays cité occupera le second rang de ce classement.

L'Afrique est la mère nourricière de la majeure partie des matières premières qui existent dans le monde, et recommence à intéresser pour la même raison qui a toujours attiré l'Occident dans le Continent noir : ses ressources naturelles.

Cet assaut sur l'Afrique survient à un moment de grande fragilité interne dans la majorité des États, dont plusieurs sont assailis par la faim, le sida et la mauvaise gouvernance. Les États africains n'ont jamais été aussi faibles, aussi pauvres. Jamais non plus, autant de chefs d’États si riches ne sont apparus.

De plus en plus, l’Afrique ressemble à l’Amérique latine des Somoza et Trujillo, c'est-à-dire un continent dans lequel d’immenses fortunes prolifèrent entre peu de mains - gardées avec discrétion dans les paradis fiscaux - et dont la masse des déshérités ne cesse d’augmenter. De la colonisation à l’ingérence Autrefois on la nommait colonisation.

Aujourd'hui on parle d’ingérence, -teintée de globalisation - assise sur l'échafaudage de toutes-puissantes institutions telles que le FMI ( Fonds monétaire international), la Banque mondiale, l'AMI ( Accord Multilatéral sur l’Investissement) et l'OMC ( Organisation Mondiale du Commerce). Ces quatre cavaliers suralimentent le néocolonialisme, nouveau genre, pour nourrir le statu quo d'un monde bipolaire : le Nord et le Sud, dans lequel le Nord est synonyme de bien-être et de consommation démesurée et le Sud, de grande famine et de pauvreté. Le terme d’ingérence, qualifiée d'humanitaire est apparu pour la première fois lorsque la guerre du Biafra éclate en 1967.

On avait beau essayer de l’envelopper du cellophane d’un conflit ethnique entre les ibos du sud et les hausas du nord du Nigeria, cette guerre sentait le pétrole. Il est curieux d’observer que, chaque fois qu'une guerre surgit en Afrique, on essaie de la présenter comme une guerre tribale. Cette simplification empêche de comprendre l’ampleur du problème de fond. Eh bien, le désastre au Biafra a coûté la vie à un million de personnes. Face à cette catastrophe, un groupe de médecins français a fondé en 1971 l'ONG Médecins sans Frontières, une plate-forme qui a mené à la création de nombreuses ONGs qui portent en commun, sous forme de terminaison, le groupe de mots "sans frontières" (vétérinaires, architectes, pompiers, ingénieurs, etc..).

Parmi les médecins fondateurs de Médecins sans Frontières se trouvait le Dr. Bernard Kouchner, qui détiendra plus tard plusieurs portefeuilles – parmi lesquels celui de la Santé - dans quelques gouvernements français. Kouchner a aussi été Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Kosovo. Impressionné par la barbarie au Biafra, il a lancé l'idée de la nécessité d'une ingérence dans les affaires internes des pays pour des raisons humanitaires.

De là viendra le terme "ingérence humanitaire". Au départ, l'intention était bonne, puisqu’elle était basée sur le critère selon lequel la neutralité est une forme de complicité, comme d'une certaine façon, les Pays Non Alignés l’avaient démontré.

Le problème était que l’ingérence enlevait aux États une part de leur souveraineté, jusque là inaliénable. Mais on ne pouvait cacher à personne que cette ingérence était une arme à double tranchant, et qu’elle allait finalement signifier la fragilité de beaucoup d'États. En plus du fait qu’elle n’allait pas être utilisée de manière égale dans tous les pays. Et c’est ce qui est arrivé, l’ingérence se transformant en une nouvelle forme de domination. À bien y regarder, en Afrique, on ne devait pas considérer l’ingérence comme un nouveau concept des relations internationales, puisqu’elle avait toujours été pratiquée sans scrupules depuis les indépendances entre 1957 et 1975.

C'est-à-dire depuis l’indépendance du Ghana jusqu’à la chute de l’empire colonial portugais en Afrique. Dans cette courte période, -18 ans - la carte des États d’Afrique noire souverains a été presque entièrement reconfigurée, et fut complétée par le Zimbabwe en 1980 et la Namibie en 1990. La chute du régime de l'apartheid en Afrique du Sud, en 1994 - qui était indépendante depuis 1910-, a fait passer le pouvoir politique entre les mains de la majorité noire.

La longue série de coups d'État dont l'Afrique a souffert pendant cette période a été alimentée, dans la plupart des cas, par les anciennes métropoles. L’ingérence économique n’a pas été moins visible. La Grande-Bretagne, et encore moins la France – qui étaient les deux grandes puissances colonisatrices de l'Afrique – n’ont jamais eu la moindre envie d’accorder la souveraineté politique à leurs colonies africaines pour qu'elles puissent exploiter et gérer librement leurs ressources économiques.

Le but était d'octroyer l'indépendance politique pour mieux continuer de contrôler les matières premières considérables du continent - les pressions internationales étant éliminées et les mouvements indépendantistes apaisés. Charles De Gaulle lui-même le disait d’ailleurs sans le moindre détour. Il s'agissait donc non seulement d’une indépendance octroyée, mais en plus très limitée et soumise aux intérêts des anciennes métropoles. Des succursales du pouvoir colonial Cette double ingérence politique et économique a transformé les pays africains en de simples succursales de l’ancien pouvoir colonial.

Les amarres sont si fortes que lorsqu’un dirigeant essaie de couper une corde pour être libéré de la pression, il se retrouve immédiatement face à une révolte bien organisée et armée jusqu'aux dents. Cela est arrivé au Congo - Brazzaville et plus récemment en Côte d'Ivoire. Une femme expérimentée dans de nombreuses batailles socio - politiques, comme l’est Aminata Traoré, ancienne Ministre malienne de la Culture et l'une des fondatrices du Forum Social Africain, déclarait qu’ "à travers les institutions financières internationales, nos anciens maîtres continuent de décider pour nos peuples, comme par le passé, avec la différence que nous n’avons plus de légitimité pour les dénoncer et pour les condamner parce que, à présent nous essayons d'être indépendants.
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