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 Le tourisme à Cuba, un mal nécessaire

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Tite Prout
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Tite Prout


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Date d'inscription : 01/06/2005

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19032006
MessageLe tourisme à Cuba, un mal nécessaire

Le tourisme, ce mal nécessaire

Isabelle Hachey

La Presse

Varadero

Fidel Castro n'accueille pas les touristes sur son île de gaieté de coeur. Pour surmonter la crise provoquée par la chute de l'empire soviétique, il n'a pas eu le choix. En 1990, 340 000 visiteurs profitaient des plages de Cuba. Cette année, ils seront deux millions à y amener leurs précieux dollars – et à contribuer à créer un douloureux apartheid touristique.

Au parc Josone, à Varadero, il est possible de regarder des Japonais se balader à dos de chameau le long d'un étang artificiel où voguent les pédalos. Tout cela, en se faisant servir des spaghettis italiens par le père du plus célèbre des naufragés cubains, le petit Elian Gonzalez, échoué en 1999 sur les côtes de la Floride.

Depuis 18 ans, Juan Miguel Gonzalez travaille dans ce décor artificiel qui encapsule tout ce que Cuba n'est pas. Sa vie n'a pas changé, assure-t-il, malgré le tourbillon médiatique dans lequel son fils a été entraîné il y a six ans, vedette involontaire d'une tragicomédie opposant le régime castriste et les exilés de Miami.

Sur la planète Varadero, les choses ne changent jamais. M. Gonzalez, petit homme timide, continue de servir des touristes qui n'ont aucune idée de son identité, encore moins de son statut de héros national. Mais il ne se plaint pas¤: parce qu'il y travaille, il est l'un des rares Cubains à avoir accès à cette péninsule dorée.

À Cuba, il y a du rhum de qualité pour les touristes et du tord-boyaux pour les Cubains. Les langoustes sont exclusivement réservées aux étrangers, tout comme les hôtels de luxe et leurs plages de sable fin. «Nous souffrons de l'apartheid touristique, dit l'économiste dissident Oscar Espinosa Chepe. Un Cubain à Varadero sera immédiatement arrêté et interrogé par la police. Pour nous, c'est presque impossible de s'y rendre.»

Racket du régime

C'est encore plus difficile d'y travailler. «Les Cubains qui côtoient les touristes passent d'abord par un filtre politique», dit M. Chepe. C'est que pour employer du personnel cubain, les entreprises étrangères n'ont pas d'autre choix que de s'adresser à une agence gouvernementale, qui détient le monopole de l'embauche. Les candidats retenus par l'agence présentent un profil idéologique irréprochable.

Mais le principal intérêt du régime n'est pas là. En fait, ce système lui permet de se livrer à un véritable racket sur le dos des employés. C'était le cas, par exemple, au Senador, l'hôtel de Cayo Coco que le groupe québécois Thibault, Messier, Savard et Associés a vendu à des investisseurs européens en décembre.

Comme d'autres hôtels étrangers, le Senador versait à l'agence cubaine un salaire mensuel de 723 $ pour chacun de ses 500 employés. Or, ces derniers n'en recevaient que des miettes : environ 20 $ par mois. Tout le reste (97¤%) était empoché par le gouvernement.

Malgré tout, bien des Cubains rêvent de travailler dans le secteur touristique. Ils y trouvent de meilleures conditions de travail et, surtout, de généreux pourboires. «Quand on regarde combien il en coûte pour vivre à Cuba, où l'électricité, le téléphone et le loyer sont largement subventionnés, on réalise que les employés d'hôtels sont très choyés», dit André Desbiens, qui gérait les affaires du groupe TMS à Cuba.

Société à deux vitesses

C'est tellement vrai qu'avec l'essor du tourisme, en constante progression depuis une décennie, Cuba a dû renoncer à ses principes égalitaristes. L'industrie a créé une société à deux vitesses, divisée entre les Cubains qui ont accès à l'argent des touristes et tous les autres, qui nagent pour garder la tête hors de l'eau.

Le fossé qui se creuse déplaît autant aux laissés-pour-compte qu'au président Castro. «Il n'a jamais aimé le tourisme, dit M. Chepe. Il l'a accepté dans les années 90 comme une mesure inévitable pour surmonter la crise. Mais il le voit comme une source d'influence négative agissant contre ses intérêts. Cela dit, je ne crois pas qu'il puisse y mettre un terme, parce que c'est la vache à lait du régime.»

«Les employés du secteur touristique n'ont pas étudié, mais ils savent fort bien faire des additions. Une serveuse peut finir sa journée avec 10 $ de pourboires en poche. En deux jours, elle aura amassé ce que je gagne en un mois avec mon salaire de professeur», affirme un Havanais avec amertume.

«Peu importe qui prendra le pouvoir après Castro, ça m'est égal, poursuit-il. Ce que je veux, c'est voir le fruit de mon labeur. Cela fait 39 ans que je travaille et j'habite encore chez mes parents. Toute une vie de travail et pas de maison, ni de voiture bien sûr. Seuls les privilégiés y ont droit. C'est ça, la vie à Cuba.»

http://www.cyberpresse.ca/article/20060319/CPMONDE/60317102/5682/CPMONDE
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