Timing payant à BCE
Girard, Michel
Quelque 49 cadres supérieurs de BCE ou de ses filiales ont eu la chance d'acquérir des blocs d'actions de BCE quatre jours avant l'importante annonce visant la restructuration de la compagnie.
Vu le grand nombre d'initiés en cause, cela laisse entendre que ces transactions avaient la bénédiction de la compagnie.
Selon le dernier bulletin de l'Autorité des marchés financiers, les transactions ont toutes été réalisées le vendredi 3 mars dernier, au prix de 27,38 $ l'unité.
Le mardi suivant, le président et chef de la direction, Michael Sabia, a dévoilé son plan de restructuration de BCE.
Fort bien accueilli par les investisseurs, ce plan a eu pour effet de faire bondir le cours de l'action de BCE. Vendredi, le titre a fermé la semaine à 28,84 $.
C'est donc dire que, en l'espace d'une semaine, les 49 dirigeants de BCE ont vu la valeur de leurs nouvelles actions grimper de 1,46 $ pièce.
Un rappel des faits. Mardi dernier 7 mars, Michael Sabia réalisait un bon coup de... marketing en annonçant la création d'une fiducie de revenu qui regroupera ses lignes régionales du Québec et de l'Ontario et celles de la compagnie des Maritimes Aliant, dont BCE est l'actionnaire majoritaire.
Cette fiducie de revenu permettra notamment à BCE de contrer en partie la concurrence qui grandit dans le secteur de la téléphonie locale.
Revenons aux heureux dirigeants qui ont eu la chance de mettre le grappin sur des actions de BCE juste avant l'annonce de la restructuration de la compagnie.
Prenons comme exemple Robert Odendaal, le président de la filiale Bell Mobilité. Le 3 mars dernier, c'est lui qui a fait la plus importante acquisition d'actions. Il a acheté 26 924 actions de BCE, pour un investissement global de 737 179 $. Une semaine plus tard, M. Odendaal se retrouve momentanément plus riche de 39 309 $. Plus riche sur papier, s'entend!
Même s'ils ont acheté moins d'actions que M. Odendaal, les 48 autres dirigeants de BCE ou de ses filiales se sont également enrichis.
Une appréciation
Des exemples? En acquérant un bloc de 15 040 actions (pour 411 795 $), J.Trevor Anderson a vu son investissement s'apprécier de quelque 22 000 $ en une semaine. Pour sa part, Renato J. Discenza a fait sur papier un gain de 27 448 $ avec les 18 800 actions qu'il a achetées le 3 mars dernier et qui ont nécessité un débours de 514 744 $.
Quant à lui, William John Fox a mis la main sur 10 708 actions, un investissement de 293 185 $. Cela lui a rapporté en une semaine la jolie somme de 15 633 $.
Même gain ou presque pour David Inns, qui a investi près de 300 000 $ dans l'acquisition de 10 888 actions.
Notez que le grand patron de BCE, Michaeal Sabia, ne fait pas partie des 49 initiés qui ont acheté des blocs d'actions juste avant l'annonce de la restructuration.
NDLR: Les actionnaires détenant une position privilégiée dans une entreprise inscrite en Bourse, comme les dirigeants, les administrateurs et les principaux actionnaires, doivent signaler leurs transactions d'achat et de vente à l'Autorité des marchés financiers. Cette dernière en fait état par la suite dans son bulletin hebdomadaire.
Illustration(s) :
Le 3 mars dernier, c'est Robert Odendaal, le président de la filiale Bell Mobilité, qui a fait la plus importante acquisition d'actions.