vendredi 3 mars 2006, 20h50
Candidat à la présidentielle, Dieudonné "écoute" au Salon de
l'agriculture
la photo [photo très réussie]
PARIS (AFP) - "Je suis venu pour voir, pour écouter": Dieudonné a
fait vendredi, lors d'une visite du Salon de l'agriculture, ses
premiers pas de candidat à l'élection présidentielle, se pliant avec
application à cet exercice obligé pour ceux qui briguent l'Elysée.
Devant un stand antillais, un homme lui lance en riant: "ce matin
j'ai croisé Le Pen, je suis bien content de te rencontrer, toi!" Le
personnage est controversé, et trois gardes du corps ne le quittent
pas des yeux, mais la visite se déroule dans une ambiance bon enfant.
Une clochette en bronze accrochée à la ceinture, cadeau d'un artisan
du Haut-Doubs, un bâton de berger à la main, lui aussi offert, il
arpente les allées du Salon en s'émerveillant devant "un endroit
unique où on croise aussi bien des gamins de banlieue que des
paysans".
"C'est énorme, ça peut peser jusqu'à combien?", demande-t-il, devant
une vache limousine "de 1600 kg", au jeune homme de l'Office de
l'élevage qui lui expose les subtilités de la morphologie bovine.
Demandes d'autographes, pauses photo incessantes, "Dieudo", comme
l'interpellent trois garçons devant un stand, se plie aux usages et
se livre à quelques plaisanteries inoffensives devant des moutons
noirs d'Ouessant. "Il y en a un qui a des dreadlocks, peut-être
qu'ils ont été élevés sur du reggae".
C'est le "candidat à l'élection présidentielle" qui effectue
une "visite d'usage", mais aussi "l'artiste": "je suis en train
d'engranger des dialogues pour mes prochains spectacles".
Son programme? "Je me bats contre le libéralisme qui gangrène le
monde rural comme le reste de la société. Je serai un peu le Hugo
Chavez de cette élection", affirme-t-il.
Pour le reste, il demeure vague: il veut "arbitrer autrement les
débats", proposer "un regard nouveau" et, interrogé sur la grippe
aviaire, s'en remet aux "gens extrêmement compétents qui
travaillent, qui analysent".
Pendant un bref entretien avec la vice-présidente de la FNSEA,
Christiane Lambert, qui fait l'éloge d'"une agriculture dynamique",
Dieudonné, encore une fois, "écoute". Il prend enfin la parole pour
dire qu'il vit près de Dreux, à la campagne, et qu'il aime "vivre au
rythme des saisons".
Au stand de la Confédération paysanne, José Bové se montre très
prudent quand Marc Roger, coordinateur de campagne de Dieudonné, lui
propose "l'union des prolétaires de banlieue et de la paysannerie".
Le syndicaliste esquive et préfère parler de "ceux qui souffrent".
Après les stands d'Ardèche, de Bretagne, la dégustation d'andouille
de Guémené, une pause au Pays basque puis en Corse où il goûte la
charcuterie et évoque son fils "fana de saucisson", il termine la
visite en s'attardant entre les allées des stands d'outre-mer, où on
lui offre des accras de morue.
Un jeune vendeur antillais lui parle des 500 signatures nécessaires
à sa candidature. "Tout le problème c'est ça", reconnaît
l'humoriste. "En ce moment on envoie des courriers aux 36.000
communes, c'est le point de départ de tout". Verre de ti punch à la
main, ils trinquent "aux élections!".
Source :
http://fr.news.yahoo.com/03032006/202/candidat-la-presidentiell\
e-dieudonne-ecoute-au-salon-de-l-agriculture.html :