Par ailleurs, qu'en est-il des crimes contre la personne? La plupart des grandes sociétés de transport en commun possèdent leur propre service de sécurité en plus de caméras et autres dispositifs qui assurent une certaine surveillance des arrêts d'autobus, stations de métro et autres lieux. Est-ce plus dangereux d'attendre l'autobus au coin de la rue, de prendre un taxi ou de chercher sa voiture dans une petite rue ou un stationnement obscur? En ce qui concerne la sécurité des personnes (au-delà des accidents de la route), rien n'indique qu'un mode soit plus sécuritaire que l'autre.
Selon la SAAQ, les jeunes de 20 à 24 ans sont plus susceptibles d'être impliqués dans des accidents que d'autres conducteurs et l'alcool au volant est un problème particulièrement important pour ce groupe d'âge. Ainsi, les parents qui laissent leurs adolescents emprunter la voiture familiale pour les sorties ont certainement plus à craindre des accidents reliés à l'alcool au volant que de tout autre type d'incident.
4. Le Cocktail Molotov
Ce n'est pas seulement le bilan routier qui fait de la voiture un élément négatif pour la société. La surutilisation de l'automobile privée a aussi d'énormes impacts à la santé humaine et l'environnement. En réduisant notre dépendance sur la voiture privée, le Cocktail transport nous aidera à éviter de faire de notre environnement un méga Cocktail Molotov.
L'air que l'on respire
La mauvaise qualité de l'air est l'impact le plus évident de la voiture sur notre santé. La voiture est en grande partie responsable de la poussière, du monoxyde de carbone et de la formation du smog dans les agglomérations urbaines. Selon le gouvernement du Canada, 16 000 personnes, surtout des personnes âgées ayant des problèmes respiratoires, décèdent prématurément à cause de la mauvaise qualité de l'air dans les villes, et ce, à chaque année. Dans la région de Montréal, il s'agit de 1900 décès prématurés par année. Et ce ne sont pas seulement les citadins qui en souffrent. Certaines banlieues et régions rurales sont aussi affectées que les villes puisque le vent déplace la pollution sur de longues distances.
Par ailleurs, la formation du smog est accentuée par la chaleur. Ainsi, lors des journées de canicules, le nombre d'admissions dans les hôpitaux reliées aux maladies respiratoires augmente. À Toronto, par exemple, 20% de toutes les admissions pour problèmes respiratoires sont attribuables à la pollution de l'air en été. Enfin, l'incidence d'asthme chez les jeunes ne cesse d'augmenter et la pollution de l'air extérieur est possiblement l'une des causes de cette tendance.
Changements climatiques
La Terre est entourée d'une couche de gaz à effet de serre comme la vapeur d'eau, le dioxyde de carbone (CO), le méthane (CH4) et l'oxyde d'azote (NO). Ces gaz emprisonnent une partie de la chaleur du soleil comme le fait une serre pour légumes. Sans l'effet de serre, la température de la planète serait d'environ -18° Celcius . Plusieurs activités humaines émettent des gaz qui amplifient l'effet de serre et augmentent ainsi la température de la planète.
À priori, une planète plus chaude pourrait nous sembler une bonne chose. Mais c'est tout le contraire. Premièrement, c'est la température moyenne de la planète qui augmente: à certains endroits, la température se refroidie et à d'autres, elle augmente en flèche. C'est pour cette raison que l'on parle de changements climatiques plutôt que de l'effet de serre. Aussi, le réchauffement se fait à un rythme très rapide et il sera difficile, voire impossible, de s'y adapter. Il y a 5 000 ans, la température de la Terre était de cinq degrés Celcius plus froid et nous étions dans une ère glaciaire. Selon le Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat des Nations Unies qui réuni 500 experts, depuis 100 ans, la température moyenne a déjà augmenté de 0,6° Celcius et elle augmentera de quatre à six degrés celsius, selon le modèle climatique utilisé, d'ici les 100 prochaines années. C'est une augmentation énorme en très peu de temps!
Voici quelques impacts des changements climatiques selon des scientifiques d'Environnement Canada et d'ailleurs.
Au Canada
* Les événements extrêmes, comme les inondations au Saguenay (1996) et la Crise du Verglas (1998) deviendront plus fréquents.
* Le nombre de journées de canicule augmentera, ainsi que les décès reliés à la chaleur. À Montréal, par exemple, on évalue que ces décès passeront de 70 par année à 460 d'ici 2020.
* L'assèchement du climat et l'augmentation des températures risquent de provoquer davantage de feux de forêt.
* Le niveau du St-Laurent risque de descendre à un niveau si bas qu'une partie des activités de navigation sera compromise. Une hause de 5 c provoquerait une baisse de 30 à 40% du débit du St-Laurent
* 45% des espèces animales au Canada pourraient êtres altérées ou disparaître, comme l'ours polaire, dans les 100 prochaines années.
Dans le reste du monde
* Des pays insulaires entiers risquent de carrément disparaître sous l'effet de la fonte des glaciers et de la hausse du niveau de la mer. D'autres, comme le Bangladesh, risquent d'y perdre une grande portion de leur territoire.
* Les récifs de corail risquent de complètement disparaître d'ici l'an 2100, tout comme plusieurs autres espèces marines.
Des températures plus chaudes dans les pays nordiques pourraient faire en sorte que certaines maladies tropicales y fassent leur apparition. En 1998, par exemple, une Torontoise a contracté la malaria d'un moustique local. Il s'agissait du premier cas rapporté du genre. Récemment, la propagation du virus du Nil occidental au Canada est attribuable en partie à la hausse des température, qui permet aux moustiques de survivre durant l'hiver.
Au Québec, le secteur du transport est la source la plus importante d'émission de gaz à effet de serre avec 40% du bilan. Aussi, les experts ont identifié l'utilisation de la voiture en milieu urbain comme l'une des grandes priorités pour réduire les émissions de ces gaz.
Ce que font les gouvernements
Les scientifiques évaluent qu'il faudrait réduire d'au moins 60% nos émissions de gaz à effet de serre afin d'éviter les scénarios les plus catastrophiques. En 1997, les gouvernements de 160 pays ont signé un accord à Kyoto, au Japon, qui prévoit une réduction moyenne des émissions de gaz à effet de serre de 5,2% d'ici 2012 en fonction des émissions de 1990. Le 16 décembre 2002, le premier ministre Jean Chrétien a officiellement signé le protocole de Kyoto, prouvant qu'il est techniquement et économiquement faisable de réduire notre impact sur ce phénomène désastreux. Des rédutions de 10 à 30% auraient même des effets positifs sur léconomie, comme la création d'emplois. Cette rectification est un bon pas dans la bonne direction, mais la bataille contre les changements climatiques est loin d'être gagnée. Sur le plan international, il manque toujours la signature de certains pays pour assurer l'entrée en vigueur du protocole. Quant au plan national, Ottawa doit maintenant s'entendre avec les provinces sur la mise en œuvre du traité. Ainsi, au lieu de diminuer, depuis 1990, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 14%.
Autres problématiques reliées à la voiture
* La vie d'une voiture a trois phases: la construction, l'utilisation et la mise au rancart. En faisant le bilan de l'énergie consommée pendant les trois phases, on s'aperçoit qu'entre 15 et 30% de cette énergie est attribuable à la phase de construction. Ainsi, même si nous n'utilisons jamais une voiture, le seul fait de la construire aura un impact sur la pollution de l'air et les changements climatiques.
* Des milliers d'acres de terres, parmi les plus fertiles au Québec, sont recouverts d'asphalte au profit de la voiture et de l'étalement urbain. On évalue, par exemple, que pour chaque voiture il faut compter entre trois et cinq espaces de stationnement (un au travail, un à la maison, un au centre d'achat, etc.).
* Au centre-ville de Montréal, 40% de l'espace est voué à l'automobile. Cet espace pourrait être utilisé pour construire des logements, accueillir des entreprises, aménager des espaces verts ou même construire des stationnements pour vélos!
* La congestion routière, occasionnée par la multiplication des voitures, coûte très cher à tous les Québécois: perte de temps, frais de fonctionnement des véhicules et émissions polluantes. À Montréal, on évalue ce coût à plus de 750 millions de dollars par année. Pour les entreprises, les embouteillages occasionent des coûts de 600 M$/année.
* Enfin, le bruit des voitures constitue une nuisance importante en milieu urbain; de plus en plus de médecins considèrent que le bruit est un facteur important qui affecte la santé humaine.
B-Les ingrédients du Cocktail transport
La famille urbaine
Est-ce possible d'élever des enfants et de devenir propriétaire sans fuir la ville? Oui! C'est ce qu'Éric et Nathalie ont fait. «On voulait absolument habiter en ville. On travaille tous les deux à Montréal et l'on aime beaucoup cette ville», affirment les parents de Marie et Maude. «Notre quartier est idéal pour une famille, poursuit Nathalie, les duplex et triplex ont tous une cour arrière et nous avons aussi un sous-sol, ce qui est très important pour la salle de jeux. Le soir, j'oublie très souvent de barrer la porte de la maison. C'est probablement parce que je me sens en sécurité dans mon quartier.
On connaît les petits marchands du coin et plusieurs voisins. On sait que plusieurs d'entre eux sont retraités et puisqu'ils nous connaissent, ça serait difficile pour des voleurs d'entrer par effraction sans être remarqué. Tout le monde veille un peu les uns sur les autres».
Nathalie et Éric ont fait le choix d'avoir une seule voiture, même s'ils travaillent tous les deux. «Le matin, Éric conduit chacun à destination en auto. Le soir, je reviens du travail en autobus et je passe chercher les enfants à l'école. Nous rentrons ensuite à pied, ce qui me fait faire au moins un peu d'exercice! Le soir, mon trajet me prend moins d'une heure. L'hiver, il suffit d'être bien habillé et le tour est joué!»
«Nous avons très peu de stress lié au transport, poursuit Éric, comme c'est le cas de plusieurs de nos collègues de travail qui vivent en banlieue et qui doivent constamment se demander si les ponts seront bloqués ou s'il va neiger. Le matin, nous nous levons à 7h00 et tout le monde est à l'heure à l'école ou au travail».
Éric Fraser, avocat
Nathalie Michaud, gestionnaire
Marie et Maude Fraser-Michaud, 5 et 9 ans
1. La location de voiture
Pour vous aider à faire un choix
Il est très simple de louer une voiture. En quelques minutes, le tout est réglé. Mais il faut préciser que les prix de location changent tous les jours (parfois même à l'heure!) chez la grande majorité des locateurs. Il faut donc magasiner un peu car en 24 heures, les prix peuvent varier de vingt dollars!
Si vous avez accès au service de Communauto (voir la section «Partage de voiture» ), utilisez-le! Il est beaucoup plus économique que la location. En comparaison, pour un samedi à une centaine de kilomètres de chez vous, la location vous coûtera plus de cinquante dollars, sans compter l'essence, tandis que le partage coûtera une quarantaine de dollars seulement. Et pour deux jours, l'économie dépasse largement les cinquante dollars… Pour ceux qui n'ont pas accès au partage de voiture, les informations qui suivent vous seront utiles.
Y aller selon vos besoins
Étape 1: Accessibilité
Trouvez les compagnies qui ont une succursale facile d'accès pour vous.
Étape 2: Assurance
Pensez à l'assurance. Si vous avez déjà une voiture, votre assurance peut couvrir la location, mais il faut vérifier avec votre assureur à quelles conditions. Votre carte de crédit peut aussi offrir ce genre de protection (carte d'Or ou voyageur par exemple). Si c'est le cas, le prix de location sera moins élevé puisqu'il ne comprendra pas d'assurance. Certaines compagnies offrent une assurance sans franchise, l'idéal pour ne pas avoir d'inquiétudes.
Étape 3: Aller-retour
Roulerez-vous beaucoup? Les locateurs offrent diverses formules, normalement avec un certain nombre de kilomètres inclus et un tarif fixe pour les kilomètres supplémentaires.
Étape 4: Appeler
Il ne vous reste qu'à téléphoner à deux ou trois compagnies qui répondent à vos besoins et à comparer les prix. Un petit cinq minutes qui pourrait vous faire économiser plus de vingt dollars par jour de location!
Au téléphone:
Vous n'avez qu'à demander le prix pour une voiture, taxes et assurance incluses. Le prix de base ne comprend habituellement pas l'assurance sans franchise ni le kilométrage illimité. Alors si vous désirez une de ces options, il faut le mentionner. Quand vous aurez fait votre choix, réservez votre voiture pour ne pas arriver sur place et qu'on vous dise qu'il n'y en a plus au prix convenu au téléphone!
Sur place:
Sachez que certaines entreprises offrent d'aller vous chercher à la maison ou au métro le plus près. Si vous vous rendez en vélo, la plupart accepteront de l'entreposer gratuitement pour la durée de votre location.
Vérifiez toujours l'état de la voiture avant de partir. Si elle est endommagée (égratignure, brûlure de cigarette, etc.) et que cela n'a pas été relevé, la compagnie pourrait vous faire payer pour les réparations (une assurance sans franchise vous évitera ces tracas). Prenez aussi en note le kilométrage inscrit au cadran au départ et à l'arrivée.
Et les petites compagnies?
En 1998, le magazine Protégez-Vous a fait une étude sur la location de voiture et en est arrivé à la conclusion que les petits locateurs offraient, au mieux, des prix comparables à ceux des plus grandes compagnies, mais pour des voitures parfois beaucoup plus âgées, en moins bon état et avec des conditions (franchise d'assurance, etc.) souvent désavantageuses.
Alors, pourquoi se compliquer la vie? Voyagez l'esprit léger, avec une voiture en bonne condition!