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 «On m'a battu, violenté et insulté pour rien, juste parce qu

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mihou
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mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

«On m'a battu, violenté et insulté pour rien, juste parce qu Empty
06122005
Message«On m'a battu, violenté et insulté pour rien, juste parce qu

«On m'a battu, violenté et insulté pour rien, juste parce que je
suis noir»
En transit à l'aéroport de Madrid après un vol en provenance de
Dakar, Magatte Mbengue, journaliste français de 37 ans, a été
violemment frappé fin novembre par la police espagnole sans
explication • Témoignage •

par C.A.
LIBERATION.FR : mardi 06 décembre 2005 - 12:01

Il ne fait pas toujours bon transiter par l'aéroport de Madrid quand
on est noir. Pas africain, noir. Samedi 26 novembre, Magatte
Mbengue, journaliste indépendant français de 37 ans, a été
sérieusement maltraité lors de son passage par la capitale
espagnole, en provenance de Dakar, où il était en vacances, et en
route pour Paris.

«Samedi 26 novembre 2005, le vol Iberia 6971 arrive à 10h07 à Madrid
en provenance de Dakar, Sénégal. Je sors de l'avion, en haut de la
passerelle, un policier espagnol à qui je tends mon passeport, car
l'hôtesse de l'air nous avait indiqué de tenir nos passeports dans
la main. Le policier prend mon passeport, y jette rapidement un coup
d'œil et le met dans sa poche déjà débordante d'autres passeports,
sans me dire bonjour ou quoi que ce soit. Je lui demande en anglais
s'il y a un problème. Il me répond : "Autobus de transit", en
m'indiquant le bus garé en bas de la passerelle. Je lui dit "Sorry".
Sa réponse fut la même avec un ton d'énervement. Aucune explication.

Je descends et monte dans le bus. Ce mauvais traitement, discourtois
et sans explication, m'agace. J'envoie un SMS à une amie à Paris
pour dire qu'on a confisqué mon passeport. Après cinq minutes, le
policier monte dans son véhicule, une Renault Kangoo blanche. Elle
démarre et le bus suit derrière. Arrivé dans le hall de l'aéroport,
je croise un gars avec qui j'ai pris l'avion à Dakar. Comme moi, il
est noir. Comme moi, il a un passeport français. Comme moi, on lui a
confisqué son passeport. Je découvre alors à ma grande surprise que
presque tous les Noirs ont vu leurs passeports confisqués. Je suis
choqué et dis à mon compagnon de voyage que je vais protester, car
la police n'a pas le droit de retirer nos passeports sans motif, ni
explication, et s'il doit y avoir un contrôle, il doit s'appliquer à
tous et dans les mêmes conditions. Il ne doit pas y avoir un
contrôle pour les passagers blancs, et un autre pour les passagers
noirs.
Les personnes, toutes noires, en majorité africaines, à qui on a
confisqué le passeport, sont parquées comme du bétail, autour d'un
banc à une dizaine de mètres du guichet de contrôle de la police des
frontières.

Je décide de me présenter au guichet, réservé aux ressortissants de
l'Union européenne, et de ne pas attendre avec le groupe
des «confisqués». Arrivé au guichet, je dis au policier que son
collègue a retiré mon passeport et je lui présente ma carte
d'identité. Je lui dis que je reste là et que son collègue doit me
ramener mon passeport, ici.
Il s'énerve, sort du guichet et voulant m'attraper, je lui dis de ne
pas me toucher. Il insiste, m'attrape. Je me débats. Arrivent alors
au moins quatre de ses collègues, l'un d'eux a une matraque. Ils
sont énervés et crient forts. Ils m'attrapent, m'insultent et
m'emmènent violemment vers leur bureau situé dans le fond du hall de
l'aéroport, sur la droite du banc où ont été parqués les «confiqués».
Je me débats, je leur demande d'arrêter, je résiste, ils sont
quatre. Je m'accroche à tout ce que je trouve sur mon passage. Ils
me poussent toujours très menaçants, et continuent à m'insulter. Je
reçois des coups dans le dos. On me pousse. Il y a un grand poteau
métallique gris en face de moi. Pour éviter de le cogner avec ma
tête, je pose mes mains dessus et j'essaie de m'y accrocher. Les
policiers enlèvent mes mains. Ils me poussent encore, je reçois de
nouveau des coups dans le dos. On arrive presque devant leur bureau.
Ils me plaquent devant une porte vitrée, ouverte. Je reçois des
coups de poings. Un coup de matraque dans la nuque. Ils sont de plus
en plus violents, ils sont de plus en plus énervés et plus nombreux.
Une femme policier frêle les a rejoints, elle aussi est très
remontée. Elle m'insulte.

On me pousse dans le bureau. A présent, la femme est en face de moi.
Elle est aussi agressive. Tout le monde est énervé. Je suis très
choqué par tant de violence verbale et physique. On me dit de me
taire, sinon on me renvoie dans mon pays, à Dakar. Mon passeport est
sur le bureau, j'entends un policier dire que j'habite à Paris.

Je m'aperçois que je saigne de la main droite, le sang coule par
terre. Je leur dis : "Regardez ce que vous avez fait, regardez je
saigne!" Personne ne semble s'en soucier. Un policier ramasse ma
montre, me la remet. Après cinq minutes, un vieux policier sort un
rouleau de papier toilette, et me le tend pour que j'essuie ma main
qui saigne de plus belle. Je refuse et leur dis que je veux
contacter le consulat de France. On me dit de faire ce que je veux.
On m'insulte encore. Le policier assis devant l'ordinateur commence
à parler français. Je lui dit : "Ah bon, vous parlez français". Il
répond : "Oui". Un autre policier prend le téléphone situé à l'autre
bout du bureau, il parle d'un passager étranger et me tend le
téléphone, avant que je prenne le téléphone, il me dit que c'est un
interprète. L'interprète me demande alors si j'ai un visa pour
entrer en Espagne. Je lui réponds que j'ai un passeport français.

Il me demande de lui repasser le policier. Mon passeport et mon
billet sont à présent posés sur le bureau, à côté de moi. Je demande
au policier qui contrôle les passeports à l'ordinateur, si je peux
les prendre. Il me dit oui et me fait signe de partir. Je surpris,
écœuré, et dégoûté. En fait on m'a battu, violenté et insulté pour
rien. On ne me reproche rien. Sinon d'être noir, et d'avoir demandé
qu'on me traite légalement et avec un minimum de respect. On me
reproche d'avoir dit qu'on n'avait pas le droit de me contrôler de
cette façon.

Mais pour les policiers, un passager noir d'un vol en provenance
d'Afrique n'a aucun droit, et encore moins celui de protester.
Quelle que soit la façon avec laquelle il est traité, il doit se
taire.
Je sors et me dirige au guichet, il y a un nouveau groupe de
passagers fraîchement débarqués qui font la queue. Je contourne la
file et me présente au policier, celui qui m'a le premier attrapé.
Je lui dis que, étant donné que ses collègues ont déjà procédé à la
vérification de mon passeport, qu'ils l'ont examiné sous toutes les
coutures, je peux passer sans refaire la queue. Il m'intime l'ordre
de mettre dans la file. Je m'exécute. Là, une dame derrière moi,
voyant ma main qui saignait, me propose un mouchoir en papier. Je
lui dis merci, et lui dit que c'était le travail des policiers
espagnols, car tout en me tabassant et m'insultant, ils
s'obstinaient à me dire qu'ils faisaient leur boulot.

J'arrive au guichet, je présente mes papiers. Le policier les
regarde et me les rend. Par dégoût, j'essuie ma main sur le
comptoir. Le policier s'énerve, sort menaçant et violent comme la
première fois. Ses collègues arrivent, ils sont six peut-être huit.
Ils m'attrapent, je me jette par terre. Ils m'attrapent par les bras
et les jambes, devant au moins cinquante personnes, les coups
pleuvent, direction le bureau, encore une fois. Arrivé dans le
bureau, ils me jettent par terre. Je manque de me cogner avec le bas
du bureau. Ils m'entourent en demi cercle. Ils m'insultent et me
menacent. Je suis très choqué, je ne dis rien. L'un deux allait
m'écraser les parties génitales. Je ferme mes jambes. Je suis très
choqué. Je demeure silencieux. Mon silence les désarçonne. Ils
finissent par se calmer. Ils me demandent de partir, sur un ton très
menaçant. Ils me font comprendre que s'ils me reprennent, ça va mal
aller.

Je sors, je refais la queue et je me dirige vers le guichet Iberia,
mon passeport et mes billets sont couverts de sang, je les présente
à l'agent Iberia. Voyant le sang, il se lève, va chercher quelque
chose pour s'essuyer. Il parle à une de ses collègues, peut-être sa
supérieure. Il sort du local, revient et me dis de prendre le bus,
le même qui m'avait ramené là. Je me dirige vers la sortie, le bus
attend. A cinq mètres de la porte, un agent du service d'information
de l'aéroport que je n'avais pas vu m'interpelle. Il veut voir mon
passeport et ma carte d'embarquement. Je lui tends mes documents
trempés de sang. Il est surpris. Il me demande ce qui s'est passé.
Je lui raconte. Il est maintenant choqué. Il me propose d'aller dans
les toilettes pour me nettoyer la main. Je le remercie et lui dis
que je ne voulais qu'une chose : partir d'ici. Voyant ma main qui
saignait davantage, il me dit que je ne peux pas partir comme ça. Il
me demande d'attendre. Il s'occupe de quelques passagers. Il prend
son téléphone et appelle. Il me fait asseoir et m'explique qu'il a
appelé le service médical de l'aéroport qui va bientôt arriver. Il
est ému et choqué par ce que je lui ai raconté. C'est la première
personne, depuis maintenant près de trois quarts d'heure que dure
mon calvaire qui me manifeste un peu d'humanité. Je suis touché par
son attitude. J'attends.

Au bout de dix minutes, les secours arrivent. L'infirmière regarde
ma main, me demande avec quelle compagnie je voyageais. Je lui
réponds : "Iberia". Elle me pose une compresse sur la plaie, et me
demande d'appuyer fort. Elle téléphone à Iberia. Fermement, elle
exige qu'on lui envoie un chauffeur et un fourgon pour nous
transporter à l'infirmerie. J'ai été soigné et on m'a délivré un
certificat médical. On m'a conseillé de faire un vaccin
antitétanique, dès mon arrivée à Paris. J'étais avec un jeune
Français, noir lui aussi, qui devait prendre l'avion à 15h20.»

Source :
http://www.liberation.fr/page.php?Article=342857
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https://vuesdumonde.forumactif.com/
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