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 Transparency International ou les Mécomptes de la Corruption

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mihou
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mihou


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Transparency International ou les Mécomptes de la Corruption Empty
04112005
MessageTransparency International ou les Mécomptes de la Corruption

Transparency International ou les Mécomptes de la Corruption mondiale
03/11/2005

Depuis l’année 1995, les succès médiatiques et politiciens des idéologies ultralibérales dans les champs des idées économiques considérées pertinentes aidant, l’ONG Transparency International publie à grand renfort de communication, un indicateur sur la corruption dans le monde. L’Indice de Perception de la Corruption est désormais attendu comme un oracle, distribuant les bonnes et moins bonnes notes aux preuxs élèves de la bonne gouvernance. Pourtant derrière cet indice qui aurait pu aborder plus directement la corruption par des faits et pratiques répertoriés, se cache une idéologie insidieuse stigmatisant les pays pauvres et blanchissant implicitement les multinationales et pays hégémoniques qui sont pourtant à la corruption ce que les industriels et grossistes sont au commerce de détail.



Pourquoi décider de ne s’intéresser qu’à la perception de la corruption, conscient que l’amalgame serait vite fait dans le public non averti comme c’est largement le cas, entre perception et pratique endémique de corruption ? A première vue cela pourrait relever de la discussion ratiocinante ou technicienne. Pourtant le choix de Transparency est moins anodin qu’il y paraît. Il consiste à donner l’impression, la perception d’un travail sur la corruption, ce qui est au minimum douteux. Il permet d’occuper une thématique avec une autorité usurpée en laissant soigneusement de côté, pour les aspects les plus médiatisés -ceux qui comptent donc- les pratiques de corruption existantes, jugées, observées, mesurables.

Les montants des commissions versées par les firmes globales dans le domaine de l’armement, du pétrole, de la construction, de l’équipement, des travaux publics ne sont pas un secret inviolable. Des affaires sont jugées chaque année, elles font d’ailleurs grand bruit y compris auprès des médias généralistes, c’est le cas du scandale financier «Pétrole contre nourriture», «Parmalat» en Italie, les relations non éthiques entre l’administration Bush et les entreprises américaines sélectionnées pour les marchés de la reconstruction à l’Américaine de Irak.

Des entreprises comme ELF et les pétrolières anglo-saxonnes sont connues pour tenir en joues les classes politiques africaines et occidentales dont elles financent au besoin les campagnes, le lobbying, et qu’elles peuvent déstabiliser au gré de leurs intérêts. Des investigations existent, des condamnations aussi, Transparency choisit de ne pas médiatiser cette corruption réelle, au profit de son indice… Suspect.

Se dégage dès lors des efforts éperdus de l’ONG le refus d’une approche structurelle de la corruption que les analystes du développement, de la transition, des réformes ont documenté à suffisance. L’effet des privatisations sur la corruption a été, chacun le sait, de stimuler, de démultiplier les pratiques, à l’initiative des géants industriels en quête de marchés monopolistiques des pays ex-communistes, et autres africains, américains.

Les marchés politiques, les achats de votes par financements de campagnes électorales, entretiennent des relations clandestines qui transforment les ressources publiques en possessions de tiers embusqués, cachés derrières les décisions apparentes de marionnettes politiques, administratives.

Le rôle de la domination post-coloniale, des stratégies des multinationales, des politiques d’ajustement et de libéralisation, de décentralisation a été fondamental dans la structuration corruptive des économies contemporaines, riches ou pauvres. Il est de peu de sens d’envisager une étude, une mesure de la corruption en dehors de ces facteurs.

De plus, le fétichisme du chiffre, de l’indicateur, du tableau Excel rend quelque fois ridicule l’Indice de l’ONG de la transparence cathodique. En effet lorsque, malgré les contextes de guerre, d’instabilité notoire les experts désignés [?] s’échinent à classer parmi les autres pays l’Irak, l’Afghanistan, voire des pays comme le Libéria ou même le Congo RDC, la crédibilité des investigations s’arrête au seuil de l’exercice de style. Exclusivement.



Un coup d’œil, même furtif jeté aux conditions de fabrication du fameux indice, ne rassure pas sur la probité de la marque Transparency. Pour l’indice de 2005 souvent les sondés l’ont été notamment au courant des années 2002, 2003, 2004 et 2005… Autrement dit votre classement en 2005, la corruption perçue dans votre pays cette année, serait fonction des performances relevées en 2002, 2003 ! Artistique. Tout aussi artistique le fait qu’un pays comme le Botswana longtemps classé quasiment au même niveau de transparence que la France [en 1998, 1999] ait dégringolé pour se situer plus de 10 places plus bas… Il n’y a pourtant pas eu de révolution en France, ni au Botswana.

Le nombre de sources utilisées pour un pays peut varier de 3 pour le Burkina Faso entre autres à 14 pour le Japon ! Et ils apparaissent pourtant tous dans le même classement, comme si le nombre des enquêtes était indifférent sur le résultat de celles-ci.

Le protocole de sondage lui-même n’est pas un modèle de neutralité puisque ne sont interrogés en général que des personnalités proches du monde de l’entreprise, du discours libéral, tels que les hommes d’affaires, cadres occidentaux expatriés, managers... Il eût été plus judicieux d’intégrer des professionnels susceptibles de présenter les autres aspects de la corruption, des sociologues, des décideurs administratifs ayant subi des pressions dans le cadre d‘appels d’offres et de privatisation.

Le biais du protocole est évident dans la nature des questions posées, portant sur les commissions illégales, la corruption dans les pays, etc. jamais sur les entreprises, leurs intérêts à corrompre, le contexte socio-économique et politique de domination.



Il faut reconnaître que l’on comprend la prudence de Transparency à mettre à l’index les entreprises mondiales lorsque l’on lit ses rapports successifs aux chapitres des donateurs. Y figurent des cas d’école de corruption record dans l’histoire du capitalisme, Enron, Arthur Andersen, le Crédit Lyonnais, Vivendi, ou des entreprises qui ont transformé leurs secteurs d’activité en rentes corruptives permanentes, les pétrolières Shell, Texaco, Exxon, … Quant à la General Electric USA, généreuse contributrice, elle semble bien éloignée de la virginité éthique dans ses contrats en Irak, en Afghanistan, huilés par des relations très particulières avec l’administration républicaine.



La corruption dans les pays pauvres, et dans le monde mérite mieux qu’un Indice de Perception biaisé qui, in fine, sert davantage à cacher la forêt des pratiques de l’élite du capitalisme mondial qu’à assainir des économies, des sociétés, des états où elle est devenu un instrument privilégié de paupérisation du plus grand nombre.

Ze Belinga
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