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 Pourquoi de jeunes africains fuient leur pays 1

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mihou
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mihou


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02112005
MessagePourquoi de jeunes africains fuient leur pays 1

- La règle de la porte ouverte (l’open door)

La règle commerciale de la porte ouverte ou l’open door, apparut à la fin du XIXème siècle. Elle fut consacrée par l’acte général de la conférence de Berlin du 26 Février 1885. Ses fondements se retrouvaient au confluent de deux préoccupations. D’une part, ils organisaient l’établissement d’une évolution économique favorable au libéralisme dans les rapports commerciaux entre Etats occidentaux, d’autre part, ils codifiaient la réglementation de la concurrence coloniale.

L’idéologue hâtif aurait vu en la doctrine de la porte ouverte, une ruse utilisée par le système capitaliste, pour fuir ses contradictions, afin de retarder son effondrement. Il n’en est rien ; la doctrine de la porte ouverte, est née du désir non pas de supprimer la concurrence coloniale, mais d’en régler les manifestations. Car, l’idée qui en était la base, était la dissociation de la détention de la souveraineté politique sur un territoire déterminé et l’établissement de courants commerciaux, un certain nombre de puissances occidentales, l’Autriche-Hongrie, l’Allemagne et les Etats-Unis d’Amérique étant arrivés tardivement à la table du partage des colonies entre nations occidentales.

La France de 1871 à 1914, dont la politique étrangère était particulièrement dominée d’une part par la question de ses rapports avec l’Allemagne, et d’autre part par une extension de son expansion coloniale, trouva dans la règle de la porte ouverte, un cadre qui lui permit de poursuivre cette expansion sans s’aliéner l’amitié de l’Allemagne. Aucune remise en cause des acquis d’une puissance coloniale occidentale, ne pouvant être envisagée, malgré, et surtout grâce à l’universalisation de la règle de la porte ouverte. Celle-ci s’appliquait à une aire géographique déterminée, sauf à celles qui n’étaient pas encore acquises. C’est ainsi que dûrent coexister dans l’espace, les deux idéologies et les deux politiques, le pacte colonial et la doctrine de la porte ouverte, comme cela fut le cas pour le bassin conventionnel du Congo par l’acte général de la conférence de Berlin, du 26 Février 1885, puis de la Convention de Saint Germain du 10 Septembre 1919.

C’est ainsi que la France fut confortée dans son occupation d’espaces géographiques en Afrique Noire, où elle put continuer en toute quiétude la poursuite de sa politique économique coloniale.

A l’évidence, la doctrine de la porte ouverte n’a pas été une remise en cause du pacte colonial. Elle lui a plutôt servi de cadre propitiatoire tactique, tout en le dotant de formes nouvelles dans le maintien des colonies dans leur subordination économique, pour permettre l’exploitation de leurs richesses au seul profit des « métropoles ».

En effet, en 1957, par exemple, le volume du commerce entre colonies africaines était de 9,5 %, contre 90 % la même année avec les pays occidentaux. En 1956, l’Algérie à elle seule, destinait à la France, 83 % de ses exportations, et recevait de cette dernière, 86 % de ses importations [4] . De fait, la règle de la porte ouverte - la doctrine du pacte colonial par conséquent - a survécu à l’indépendance des anciennes colonies non-occidentales. Selon le professeur Samir AMIN : « Les importations des pays développés d’Occident en provenance du tiers-monde ne représentent guère que 2 à 3 % de leur produit intérieur brut, qui serait de l’ordre de 1 200 milliards de dollars en 1966. Mais ces exportations des pays sous-développés représentent 20 % de leur produit , qui serait de 150 milliards. Le transfert de valeur cachée du fait de l’échange inégal serait donc de l’ordre de 15 % de ce produit, ce qui est loin d’être négligeable en termes relatifs et suffirait à lui seuil à expliquer le blocage de la croissance de la périphérie et l’écart grandissant entre celle-ci et le centre... [5] »

Pour sa part, le journal français Le Monde dans une étude de Novembre 1958, intitulée L’ensemble économique franco-africain, relevait : « Le premier et plus certain des avantages économiques que la métropole retire de l’Outre-Mer est une économie appréciable en devises fortes. Une bonne partie des 540 milliards de marchandises que nous avons achetées l’an passé dans la zone franc auraient en effet été payables en dollars ou en livres sterling si nous avions dû nous les procurer ailleurs : cacao, oléagineux, tabac, cuivre, fibres, textiles, bois, phosphates, nickel, plomb, zinc, manganèse... au total quelques 300 ou 400 millions de dollars qu’il nous aurait été particulièrement difficile de débourser ces dernières années, où le déficit extérieur constituait le talon d’Achille de notre économie. Fournisseur, l’Outre-Mer est aussi client. Il a acheté en 1957, pour 655 milliards de produits métropolitains, essentiellement des articles métalliques (76 milliards), des automobiles et des tracteurs (65 milliards), des machines (71 milliards), des tissus (50 milliards), des produits chimiques (62 milliards) et du pétrole (32 milliards). Aux industries qui livrent ces produits, la zone franc assure un volant de sécurité qui les dispense de chercher ailleurs des débouchés plus difficiles à conquérir. En sens inverse , il est vrai, les pays d’Outre-mer vendent à la métropole certains de leurs produits à des cours plus élevés que les cours mondiaux, grâce à des primes diverses et à la protection douanière dont ils bénéficient par rapport aux articles étrangers concurrents. Les consommateurs métropolitains ont de ce fait payé en 1953, 50 milliards de trop. Au total, le solde s’élève cette même année à un vingtaine de milliards au profit de la métropole et au détriment des pays d’Outre-Mer. Les variations des cours s’étant à peu près compensées depuis cinq ans, l’avantage pour la métropole doit toujours être du même ordre (soit un surplus net d’environ 3 % en moyenne). »

II)- L’économie coloniale, une économie dirigiste

Que ce soit sous l’empire de la doctrine du pacte colonial ou sous celui de la règle de la porte ouverte, les africains dits francophones, ont été placés devant le choix uniforme, ou plus exactement, n’avaient d’autre choix que de subsister en faisant fonctionner une économie dont les fruits étaient destinés à la France. A cette fin, des pressions érigées en institution étaient exercées en permanence sur les Africains, par les sociétés tant publiques que privées. Ces pressions allaient du travail forcé à l’impôt obligatoire.

Ce système a permis aux sociétés françaises, non seulement de jouir d’une main-d’œuvre abondante, mais également de ne souffrir aucune concurrence, tant les aménagements dont elles bénéficiaient dans les colonies, dans le cadre de la porte ouverte, étaient vastes. Assurées à cet effet de leur exclusivisme, elles n’utilisèrent généralement que des techniques rudimentaires d’exploitation, sans coût réel en rapport avec les bénéfices tirés des plantations et des mines. Au surplus, l’économie dirigiste était fondée sur l’expropriation par contrainte, sur l’emploi d’une main-d’œuvre forcée et d’une mécanisation particulièrement faible, en raison du coût élevé des machines fabriquées en France par une main-d’oeuvre mieux rétribuée.

Par ailleurs, le fait de l’accaparement de vastes parties des terres africaines par ces sociétés, et la limitation à la portion congrue de l’espace cultivable attribué aux paysans africains, a crée un déséquilibre entre la quantité de main-d’œuvre disponible et le niveau des salaires payés. Ceux-ci, très bas, avaient pour seul but le maintien et l’entretien d’un vaste réservoir de main-d’œuvre dans un environnement où la permanence de l’offre de cette main-d’œuvre confortait les sociétés françaises dans leur politique des bas salaires : d’autant que cette main-d’œuvre africaine, consentante ou contrainte, n’avait, le système de l’impôt obligatoire aidant, d’autre issue que vendre sa force de travail.

Enfin, le système de recrutement à bas salaires exploitait la mobilité des travailleurs potentiels. Cette mobilité s’effectuait dans deux sens. D’une part, sur un marché de l’emploi dominé par une main-d’œuvre qui, du fait de son manque de qualification, rendait plus remplaçable chacun de ses éléments, d’autre part, sur le plan géographique, par une émigration interne.

La base juridique de ce système, était un contrat de travail dont la durée était variable. Elle était limitée, au Cameroun, par exemple, à deux ans (Décret du 7 Janvier 1944) [1].
III)- L’économie coloniale, une économie destructrice

L’économie coloniale a extrait intensivement et extensivement les produits, sans souci de remplacement des facteurs de production. Que ce soit les matières premières minérales ou les produits forestiers et agriculturaux. Le rush des années 1920, livré par les sociétés françaises sur la faune et la flore africaines a conduit à la disparition de nombreuses espèces et à la menace de bien d’autres, comme les éléphants massacrés par centaines de millions pour leur ivoire. Mais, il a conduit aussi à la destruction de certaines plantes à caoutchouc, comme le funtumia élastica, alors abondant dans les forêts africaines, les landolphiées, lianes abondantes le long des cours d’eau, fournissant toute une gamme de gommes, et, enfin, les rhizomes des savanes, fournissant les caoutchoucs d’herbes.

Les conséquences de ces exploitations forestières et agriculturales, sont la persistance aujourd’hui, dans certaines régions d’Afrique Noire, d’une désertification spectrale et de l’appauvrissement de la terre. Autant de fléaux qui obligent les paysans de ces régions à l’exode vers les centres urbains, avant de prendre le chemin de l’exil vers la France en particulier, exil qualifié aujourd’hui « d’immigration clandestine ».

Mais l’économie coloniale n’a pas détruit que l’environnement et les ressources naturelles. Elle a détruit les hommes et la cellule familiale. Du fait de son exploitation sans répit de la main-d’œuvre locale ne bénéficiant d’aucun entretien matériel et sanitaire, l’économie coloniale a généralisé la misère physiologique, la maladie, l’accroissement de la mortalité et de la dépopulation, tant du fait de la mortalité que des guerres en France. Enfin, à cause des efforts obligatoires auxquels les Africains étaient soumis par la pratique des razzias pour ces guerres, et de la contrainte des populations paysannes et ouvrières à la mobilité, l’économie coloniale a conduit non seulement à l’éclatement de la cellule familiale, elle a également empêché des unions nécessaires à la reproduction démographique.
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