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 Pourquoi de jeunes africains fuient leur pays

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mihou
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mihou


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Localisation : Washington D.C.
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02112005
MessagePourquoi de jeunes africains fuient leur pays

Pourquoi de jeunes africains fuient leur pays
LE CAS DE L’IMMIGRATION EN FRANCE DE RESSORTISSANTS DE L’AFRIQUE NOIRE DITE FRANCOPHONE



Après des mois de périlleuse errance dans le désert du Sahara, des vagues de jeunes Africains ne cessent d’aller se fracasser contre les remparts toujours plus fortifiés des frontières de l’Europe. Tragédie qui se solde par des morts, de nombreux blessés, des détroussés par la police marocaine et des refoulements dans le désert.

Pourtant, la plupart de ces reconduits ne cessent de clamer haut et fort que quoiqu’il advienne, même au risque de leurs vies, ils repartiront à l’assaut des frontières meurtrières de cet Eldorado imaginaire, popularisé par les affres de l’enfer des dictatures africaines, créées, organisées et soutenues avec arrogance et mépris par la France spécialement.

« L’Afrique pauvre frappe à la porte de l’Europe », affichent à l’occasion des manchettes de journaux. Mais, l’Afrique Noire est-elle pauvre ou est-elle appauvrie ? Pourquoi la vraie-fausse décolonisation de l’Afrique Noire dite francophone chasse-t-elle de leur pays des pans entiers de la jeunesse africaine ?

L’accès en France des ressortissants de l’Afrique Noire, relève des conventions de libre circulation des personnes, signées entre la France et la plupart des pays d’Afrique Noire. C’est bien le cas de la convention franco-malienne du 8 Mars 1963, comme de la convention franco-sénégalaise du 4 Mars 1964.

La convention franco-sénégalaise du 21 janvier 1964 sur la circulation des personnes [1] , parvient certes à instituer un relatif contrôle des migrations de ressortissants sénégalais vers la France, les départs du Sénégal et les entrées en France de Sénégalais continuant à l’époque d’échapper aux autorités des deux pays, en raison d’infiltrations clandestines. Mais ces entrées étaient plus tributaires des mouvements globaux de diverses catégories et nationalités, que des seuls Sénégalais partant à la recherche d’un emploi en France.

La riposte contre ces entrées clandestines, fut la mise sur pied d’un système garde-fou, basé sur l’obligation pour les travailleurs africains arrivés en France, de produire un contrat de travail souscrit par leur futur employeur et visé par le Ministère du Travail (Art. R-341-3 du Code du Travail).

Cependant, que les autorités françaises aient adopté ce système, comme la remise en cause de leur régime africain d’immigration attira déjà, et à juste raison, l’attention de certains observateurs [2] . Cette analyse était d’autant plus fondée que, sans discontinuer, l’administration française substitua aux conventions franco-africaines de 1960, une série de textes entérinés par des accords bilatéraux d’abord renégociés après coup, puis aggravés par la suite, notamment par les textes du 30 Novembre 1974. Particulièrement en matière d’introduction, de séjour et d’accès à l’emploi en France des travailleurs africains.

Or, il convient de le préciser, d’entrée, la présence officielle des travailleurs africains en France, se présente sous deux caractéristiques marquantes : elle a toujours été liée aux besoins de la France, d’une part, et elle est dégressive d’autre part.

Et ce qui retient particulièrement l’attention dans cette immigration, c’est qu’à l’époque coloniale directe, elle était essentiellement composée de soldats démobilisés en France, après leur participation aux conflits franco-allemands (guerres dites mondiales), alors même que, nombre d’entre eux, statutairement, sont citoyens français. C’est le cas notamment des ressortissants du Sénégal, qui relèvent du Code Civil, promulgué le 5 Novembre 1830. Il dispose en effet qu’il leur suffit de naître libres, pour jouir, dans les colonies, des droits accordés par le Code Civil aux citoyens français ; à ce texte, s’ajoute une instruction du 27 Avril 1848 qui leur reconnaît le droit de suffrage dans la colonie, cependant que le loi du 29 Septembre 1916, stipule que les natifs des communes de plein exercice de Saint-Louis, Dakar, Gorée et Rufisque et leurs descendants, sont et demeurent citoyens français [3] .

Par ailleurs, à l’opposé de ce que l’on observe pour la plupart des autres communautés étrangères d’immigrés en France, qui rentraient dans leur pays d’origine, aussitôt que des changements politiques satisfaisants y survenaient, les Africains ressortissants de l’Afrique Noire dite francophone, sont demeurés en France, après les indépendances de leurs pays. Celles-ci n’ont donc pas attiré, elles ont même provoqué des mouvements inverses : la fuite de la main-d’œuvre, plutôt que son retour ou sa consolidation pour les « reconstructions nationales ».

1)- L’IMMIGRATION AFRICAINE EN FRANCE DANS LA PERIODE COLONIALE

Le premier paradoxe à signaler dans l’immigration ouvrière africaine en France dans la période coloniale directe, c’est le fait qu’à travers les structures de l’économie coloniale, les travailleurs africains, même dans leurs territoires respectifs, devaient déjà être considérés comme immigrés. Car, le travailleur immigré peut être également défini comme un salarié vendant sa force de travail à une entreprise étrangère implantée dans le pays dont il est originaire. Or, d’une part, la totalité des activités économiques coloniales en Afrique Noire dite francophone, étaient françaises, d’autre part, comme aujourd’hui dans l’ancienne « métropole », la main-d’œuvre africaine était essentiellement affectée aux tâches subalternes, tout en demeurant la victime désignée des aléas de la société coloniale, tant sur le plan économique que sur le plan des efforts de guerre. Enfin, tout, au demeurant, permet de penser que, sans les guerres dans lesquelles la France était engagée, les Africains francophones auraient difficilement eu le droit de séjourner en France, leur rôle social étant seulement de participer aux diverses activités économiques dans la colonie d’exploitation dont ils étaient originaires.

a)- L’immigration africaine en France du fait de l’organisation coloniale de l’économie africaine

Dans la pensée économique de la France dont le gouverneur ANTONELLI, par exemple, était l’autorité emblématique dans la colonie, l’infrastructure économique qui servait de base aux activités coloniales françaises, devait se limiter aux seules routes, fleuves et rivières, caractérisant non pas des moyens de circulation, mais autant de voies d’évacuation des produits économiques, et les artères pour les mouvements militaires affectés à la lutte contre les « rebellions [1] » .

Une telle organisation répondait à trois impératifs de l’économie coloniale : l’économie coloniale en tant qu’appendice de l’économie métropolitaine, l’économie coloniale en tant qu’économie dirigiste et l’économie coloniale en tant que système de destruction des facteurs de production et des facteurs humains [2] .

I)- L’économie coloniale, appendice de l’économie de la métropole

Sur le plan de son organisation en tant qu’appendice de l’économie de la métropole, la colonie fonctionnait sur la base d’un principe fondamental : la doctrine du pacte colonial.

Le pacte colonial

Il était la traduction pratique d’une philosophie de la subordination de l’économie de la colonie à celle de la métropole, à travers deux règles principales : l’interdiction pour la colonie de posséder même une simple manufacture, et l’obligation pour elle de faire exclusivement son commerce avec la métropole.

- L’interdiction pour la colonie de manufacturer Dans le cadre de cette règle, la manufacture étant perçue comme une ébauche d’industrie, interdiction ou restriction était faite à la colonie de travailler jusqu’à sa propre matière première. Le principe visait ainsi à l’étouffement de la colonie, réduite à ne disposer à aucune période de son assujettissement et même après celle-ci, même d’une ébauche d’industrie. C’est ainsi que, parlant des Etats-Unis d’Amérique du Nord, alors encore colonies anglaises, Lord CHATAM, dira au Parlement britannique : « Les colonies anglaises du Nord Amérique n’ont aucun droit à manufacturer même un clou ou un fer à cheval [3] » .

- Le commerce exclusif

Selon ce principe, les activités commerciales de la colonie restaient du domaine exclusif de la métropole. C’est ainsi que les produits de la colonie étaient également frappés, soit d’interdiction, soit de restriction d’exportation vers des pays autres que la métropole. Le principe se fondait sur un type de légitimisme arguant du fait que, la métropole ayant consenti des investissements importants dans la fondation de la colonie, des compensations lui étaient dûes sur les activités commerciales de celle-ci.

La même restriction ou interdiction, concernait également les articles en provenance de pays tiers vers la colonie. Par ce mécanisme, la métropole réservait à ses négociants, l’exclusivité du marché colonial ; ou, à tout le moins, elle leur y aménageait un statut particulièrement privilégié (système que la France continue d’imposer aujourd’hui en Afrique Noire dite francophone, qui autorise ses mercantis, BOUYGUES et autres BOLLORE, à continuer à y faire allègrement la loi, comme au temps de la colonisation directe, quand ce sontles forces armées françaises qui bombardent les Africains pour les forcer à se laisser extorquer leurs richesses naturelles, comme cela fut le cas en Côte d’Ivoire en 2004).

Le transport des marchandises vers la métropole ou vers la colonie était également ou interdit, ou restreint. Toutefois, à titre de compensation à la colonie, la même interdiction et la même restriction était censée pénaliser l’importation dans la métropole, des mêmes produits et des mêmes matières premières que ceux produits par la colonie.

Dans la philosophie du pacte colonial, la colonie ne pouvait espérer aucun développement ; simple complément économique de la métropole, elle était totalement dominée par les énormes possibilités de cette dernière.

Cette politique économique coloniale tributaire selon les uns des théories mercantilistes, et selon les autres, des impérialismes nationaux, fut pratiquée intensivement pendant des périodes plus ou moins longues, par la quasi-totalité des puissances coloniales : la Grande-Bretagne, l’Espagne, les Pays-Bas et la France, qui reste cependant la seule aujourd’hui à continuer à l’imposer de plus belle à l’Afrique Noire dite francophone.

La France, en effet, abandonna en théorie seulement la pratique du pacte colonial à partir de la Seconde République, et sous le Second Empire surtout. Son traité de commerce du 23 Janvier 1860, fut son premier acte à ouvrir son marché aux produits en provenance de colonies d’autres puissances. Par la suite, une loi du 3 Juillet 1861, « autorisa les colonies françaises à faire commerce », tant en ventes qu’en achats, avec d’autres pays que la France, avec une « liberté égale » à celle de la « métropole ». La même loi était également censée permettre l’utilisation éventuelle par les colonies, de navires étrangers, même pour les transports des marchandises vers la France.

En pratique, la France continua d’appliquer la doctrine du pacte colonial, de façon moins visible, mais tout aussi rigoureuse. Car, même si ses unions douanières et les taxes fiscales prélevées par elle sur les pavillons, indiquaient une tendance moins contraignante, il restait dans sa politique commerciale, une forte persistance de la doctrine du pacte colonial. D’autant qu’elle n’accepta cette « souplesse » que contrainte et forcée par la reconversion de la doctrine du pacte colonial en règle de la porte ouverte.
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