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 Le rapport qui accable l'Empire

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Tite Prout
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Tite Prout


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17022009
MessageLe rapport qui accable l'Empire

Le rapport qui accable l’Empire

William Blum Le rapport qui accable l'Empire Puce2 Envoyer à un(e) ami(e)
Le rapport qui accable l'Empire Puce2 Imprimer



Nous ne pouvons croire en un changement de discours. Je le dis depuis
longtemps : quels que soient les changements dans le bons sens qui
pourraient se produire dans les questions de politique intérieure, et
ceux qui se sont déjà produits sur le plan de l’environnement ou de
l’avortement, l’administration Obama n’apportera rien d'un tant soit
peu significatif dans la politique étrangère américaine. Et très peu de
mesures, dans ce domaine, seront prises pour alléger le niveau de la
misère que l’Empire américain apporte régulièrement à l’humanité. Et si
Barack Obama désire exprimer clairement ce en quoi il croit sans que
cela soit matière à controverse, il est une seule chose en laquelle il
croit et c’est l’Empire.



3 février 2009



La bulle de l’obamania devrait déjà avoir commencé à perdre un peu
d’air avec les multiples bombardements américains sur le Pakistan au
cours des tout premiers jours qui ont suivi l’investiture. Le Pentagone
a mis la Maison-Blanche au courant de ses plans et la Maison-Blanche
n’a émis aucune objection. Ainsi donc, ce largage de bombes a-t-il été
le premier crime de guerre d’Obama. Les douzaines de victimes étaient
bien sûr tous des gens mauvais, y compris les femmes et les enfants.
Puis, dans ces bombardements, vous ne connaîtrez jamais les noms de
toutes les victimes – on peut douter que le Pakistan même les connaisse
jamais – ni ne saurez jamais quels crimes elles avaient commis pour
mériter la peine de mort. L’un ou l’autre Pakistanais pauvre a sans
doute gagné un joli pourboire pour avoir dit aux autorités que tel ou
tel type dangereux vivait dans cette maison là-bas plus loin ; trop
mauvais pour tous les autres qui vivaient avec ce sale type, ce qui
donnait à présumer, naturellement, que le sale type lui-même vivait
dans cette maison, là-bas.

Le nouveau secrétaire de presse de la Maison-Blanche, Robert
Gibbs, a refusé de répondre aux questions à propos des premières
frappes aériennes, en disant : « Je ne vais pas aborder ce sujet (1). »
Où avons-nous déjà entendu cela plus tôt ?

Après nombre de ces bombardements au cours des dernières années,
un porte-parole des États-Unis ou de l’Otan a solennellement déclaré :
« Nous regrettons les pertes en vies humaines. » Ce sont exactement les
mots qu’a prononcés l’Armée républicaine irlandaise (IRA) dans bon
nombre d’occasions, mais les actions de cette dernière ont été
typiquement qualifiées de « terroristes ».

Je souhaiterais pouvoir être un obamaniaque. J’envie leur
enthousiasme. Voici, sous la forme d’une lettre ouverte adressée au
président Obama, quelques-uns des « changements auxquels nous pourrions
croire » en politique étrangère et qui pourraient avoir lieu pour
rallier à Obama les non-croyants dans mon genre.


L’Iran

Laissez-les donc tranquilles. Il n’y a pas de « problème iranien ».
Ils ne sont une menace pour personne. L’Iran n’a pas envahi un seul
autre pays depuis des siècles. Non, le président Ahmadinejad n’a pas
menacé Israël de violence. Cessez de patrouiller avec des navires de
guerre américains dans les eaux qui entourent l’Iran. Cessez d’arrêter
les navires iraniens pour vérifier s’ils ne transportent pas de
chargements d’armes à destination du Hamas. (Ce genre de procédé est
généralement considéré comme un acte de guerre.) Cessez d’utiliser les
groupes dissidents iraniens pour mener des attentats terroristes à
l’intérieur de l’Iran. Cessez de kidnapper des diplomates iraniens.
Cessez cet espionnage continuel et ces recrutements à l’intérieur de
l’Iran. Et puis, avec tout cela, vous pouvez toujours vous forcer à
dire : « Si des pays comme l’Iran veulent desserrer le poing, ils
trouveront chez nous une main tendue (2). »
L’Iran a autant le droit d’armer le Hamas que les États-Unis
l’ont d’armer Israël. Et il n’y a aucune loi internationale qui dit que
les États-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine, Israël, la France,
le Pakistan et l’Inde sont habilités à détenir des armes nucléaires et
que l’Iran ne l’est pas. L’Iran a toutes les raisons du monde de se
sentir menacé. Allez-vous continuer à fournir toute une technologie
nucléaire à l’Inde, qui n’a pas signé le traité de non-prolifération
nucléaire, tout en menaçant l’Iran, signataire de ce traité, de
sanctions et de guerre ?

La Russie

Cessez d’entourer ce pays de nouveaux membres de l’Otan. Cessez de
chercher à fomenter de nouvelles révolutions « de couleur » dans les
anciens satellites et républiques soviétiques. Cessez d’armer et de
soutenir la Géorgie dans ses tentatives de bloquer l’indépendance de
l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, les régions dissidentes à la
frontière de la Russie. Et cessez d’installer des systèmes antimissiles
chez les voisins de la Russie, en République tchèque et en Pologne,
sous le prétexte absurde que c’est pour parer à une éventuelle attaque
de missiles iraniens. Ce furent également la Tchécoslovaquie et la
Pologne que les Allemands utilisèrent pour défendre leurs ambitions
impérialistes – Les deux pays allaient être envahis sous le prétexte
que les Allemands y étaient maltraités. C’est ce qu’on a dit au monde.
« Le gouvernement américain a commis une grossière erreur dès la
dissolution de l’Union soviétique », a déclaré l’ancien dirigeant
soviétique Mikhaïl Gorbatchev l’an dernier. « À cette époque, les
Russes étaient encore absolument euphoriques à propos de l’Amérique et
les États-Unis étaient vraiment le numéro un dans les esprits de
nombreux Russes. » Mais, ajouta-t-il, les États-Unis ont agi de façon
agressive en élargissant l’Otan et ils se sont montrés heureux de la
faiblesse de la Russie (3).


Cuba

Faciliter l’accès à ce pays et y envoyer des fonds est très bien
(si, comme on l’espère, vous allez le faire), mais ces choses ne sont
rien à côté de la nécessité de mettre un terme à l’embargo américain.
En 1999, Cuba a intenté un procès aux États-Unis pour 181,1 milliards
de dollars en compensation de ses pertes économiques et de ses pertes
en vies humaines durant ces quarante années ou presque d’agression.
L’action en justice tenait Washington pour responsable de la mort de
3.478 Cubains et des blessures et de l’invalidité de 2.099 autres.
Aujourd’hui, nous pouvons encore ajouter dix ans à ces trois chiffres.
Les effets négatifs, souvent paralysants, de l’embargo se ressentent
dans chaque aspect de la vie cubaine.
En sus de la fermeture de la prison de Guantanamo, la base
militaire voisine installée par l’armée américaine en 1903 devrait être
fermée elle aussi et ses terrains restitués à Cuba.
Les Cinq Cubains, détenus aux États-Unis depuis plus de dix ans,
et qui n’étaient coupables que d’avoir tenté d’empêcher le terrorisme
cantonné aux États-Unis contre Cuba, devraient être relâchés. En fait,
il y eut dix Cubains arrêtés ; cinq savaient qu’ils ne devaient
s’attendre à aucune justice dans un tribunal américain et ils
plaidèrent coupables afin d’écoper de peines plus courtes (4).


L’Irak

Libérer le peuple irakien de la mort… Rien de moins qu’un retrait
complet de toutes les forces américaines, tant militaires que sous
contrat, et la fermeture de toutes les bases, centres de détention et
de torture installés par les États-Unis : voilà qui peut promettre une
véritable fin à l’implication américaine et signifier le dévit d’une
souveraineté irakienne au sens propre du terme. C’est à entreprendre
tout de suite. Toute chose en moins n’est que de la politique et de
l’impérialisme, comme d’habitude. En six années de guerre, le peuple
irakien a perdu tout ce qui avait de la valeur dans sa vie. Comme l’a
écrit le Washington Post en 2007 : « C’est un refrain commun chez les
Irakiens fatigués de la guerre : les choses étaient bien mieux avant
l’invasion dirigée par les États-Unis en 2003 (5). »

La bonne nouvelle, c’est que le peuple irakien a 5.000 ans
d’expérience quand il s’agit de donner vie à une société. Encore
faudrait-il qu’on lui en fournît l’occasion.

L’Arabie saoudite

Demandez, face au monde, entier que ce gouvernement entre dans le
21e siècle (ou au moins dans le 20e) ou, alors, les États-Unis doivent
cesser de faire semblant qu’ils se soucient des droits de l’homme, des
femmes, des homosexuels, de la liberté religieuse et des libertés
civiles. La famille Bush a des liens financiers depuis très longtemps
avec des membres de la classe dirigeante saoudienne. Quelle sera votre
explication si vous maintenez le statu quo ?


Haïti

Réinstallez à la présidence l’exilé Jean-Bertrand Aristide, qui l’a
perdue quand les États-Unis l’ont renversé en 2004. Pour chercher le
pardon de nos péchés, donnez au peuple de Haïti des tas et des tas
d’argent et d’aide.

La Colombie

Cessez d’accorder un soutien militaire massif à un gouvernement
qui, depuis des années, est intimement lié à des escadrons de la mort,
à la torture et au tyrafic de drogue. Dans aucun pays au monde, autant
de candidats progressistes à des charges publiques, autant de
syndicalistes et de militants des droits de l’homme n’ont été
assassinés. N’êtes-vous donc pas préoccupé qu’il s’agisse de l’allié le
plus proche que les États-Unis ont dans toute l’Amérique latine ?


Le Venezuela

Hugo Chávez peut parfois parler un peu trop mais il n’est pas une
menace, sauf pour le système capitaliste du Venezuela et, par
inspiration, d’autres pays de l’Amérique latine. Il a toutes les bonnes
raisons historiques de maudire la politique étrangère américaine, y
compris le rôle de Washington dans le coup d’État qui l’a renversé en
2002. Si vous ne pouvez comprendre pourquoi Chávez n’aime pas ce que
les États-Unis font dans le monde entier, je puis vous refiler une
longue liste à lire.

Cessez donc pour de bon de soutenir l’opposition à Chvez par le
biais de l’USAID, du NED et autres agences gouvernementales. Les
diplomates américains ne devraient pas rencontrer des Vénézuéliens qui
mijotent des coups d’État contre Chávez, pas plus qu’ils ne devraient
se mêler des élections.
Envoyez Luis Posada de Floride au Venezuela, qui a demandé son
extradition pour avoir conçu la destruction au moyen d’une bombe d’un
avion de ligne cubain en 1976, tuant ainsi 73 personnes. Extradez cet
homme ou jugez-le aux États-Unis ou cessez de parler de guerre contre
le terrorisme.

Et, de grâce, n’essayez pas de répéter cette absurdité prétendant
que le Venezuela est une dictature. C’est une société plus libre que
les États-Unis. Le pays a, par exemple, un véritable quotidien
d’opposition, ce qui n’existe même pas aux États-Unis. Si vous en
doutez, essayer de citer un seul quotidien américain ou un seul réseau
de télévision qui se soit sans équivoque possible opposé aux invasions
américaines de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Yougoslavie, de Panama,
de Grenade et du Vietnam. Ou même de deux de ces pays seulement ? Un,
même ? Y a-t-il un seul quotidien, une seule chaîne de télévision qui
soutient le Hamas et/ou le Hezbollah ? Voici quelques semaines, le New
York Times a publié une histoire concernant une possible attaque
israélienne contre l’Iran et a déclaré : « Plusieurs détails des
efforts secrets ont été omis dans ce compte rendu, à la requête de
hauts fonctionnaires des renseignements américains et de
l’administration, afin d’éviter de nuire aux opérations en cours (6). »

Hélas, Monsieur le Président, entre autres remarques
désobligeantes, vous avez déjà accusé Chávez d’être une force « qui a
interrompu le progrès dans la région (7) ».
C’est une déclaration tellement contraire à la réalité, même au
bon sens commun, si hypocrite au vu du passé de Washington en Amérique
latine, que je désespère de vous voir un jour libéré des fers
idéologiques qui ont emprisonné chaque président américain du siècle
écoulé. On pourrait tout aussi bien l’inscrire dans leur texte de
prestation de serment – qu’un président doit être hostile à tout pays
qui a expressément rejeté Washington en tant que sauveur du monde. Vous
avez émis cette remarque au cours d’une interview pour Univision, le
principal média du Venezuela à être implacablement critique à l’égard
du gouvernement de Chávez. À quel progrès régional pourriez-vous faire
allusion ? À l’État policier qu’est la Colombie ?




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Le rapport qui accable l'Empire :: Commentaires

Tite Prout
Re: Le rapport qui accable l'Empire
Message Mar 17 Fév - 18:21 par Tite Prout
La Bolivie

Faites cesser les diplomates américains, les volontaires du Corps
pour la paix, les savants de la Fullbright et les agents de la DEA
d’espionner et de fomenter la subversion en Bolivie même. En tant que
premier président de couleur des États-Unis, vous pourriez essayer de
cultiver de l’empathie à l’égard – et de la part - du premier président
indigène de la Bolivie. Félicitez le président bolivien Evo Morales
pour avoir remporté une victoire décisive lors d’un récent référendum
destiné à approuver une nouvelle constitution qui fixera les droits des
populations indigènes et qui, pour la première fois, instaurera la
séparation entre l’Église et l’État.


L’Afghanistan

Peut-être le peuple le plus misérable de la planète, sans espoir en
vue aussi longtemps que les puissances du monde continueront à
bombarder, envahir, bouleverser, occuper et massacrer son pays. L’armée
américaine prévoit de jeter 30.000 jeunes Américains de plus sur les
champs de bataille et elle est occupée à construire huit nouvelles
bases importantes dans le sud du pays. N’est-ce pas absurde ? Si cela
vous paraît sensé, je vous suggère de vous lancer dans la pratique
présidentielle consistant à accompagner les militaires quand ils
informent des parents américains que leur enfant a perdu la vie dans un
endroit qui s’appelle l’Afghanistan.

Si vous vous retirez de ce cauchemar, vous pouvez aussi arrêter
de bombarder le Pakistan. Laissez tomber, même s’il en résulte le
retour au pouvoir de ces affreux Taliban. Au moins eux offrent la
sécurité aux sinistrés du pays et il y a des signes montrant que les
actiels Taliban ne sont pas tous des intégristes.
Mais, d’abord, fermez la prison de Bagram et les autres camps de détention, qui sont pires encore que Guantanamo.

Et cessez de prétendre que les États-Unis se préoccupent du sort
du peuple afghan et non pas des oléoducs et gazoducs qui peuvent
contourner la Russie et l’Iran. Les États-Unis ont tenté de combler le
vide du pouvoir provoqué en Asie centrale par la dissolution de l’Union
soviétique, et ce, afin d’affimer la domination de Wahsington sur une
région qui possède les secondes réserves prouvées de pétrole et de gaz
naturel du monde. L’Afghanistan va-t-il devenir votre Irak ?


Israël

La tâche la plus difficile pour vous, mais celle qui vous
permettrait aussi de remporter le plus de points. Déclarer qu’Israël
n’est plus le 51e État de l’union ferait descendre sur votre tête les
foudres du plus puissant lobby du monde et de ses nombreux et riches
partisans, de même que celles de la droite fondamentaliste chrétienne
et d’une grande partie des médias. Mais si vous voulez vraiment voir la
paix entre Israël et la Palestine, vous devez mettre un terme à toute
aide militaire à Israël sous quelque forme que ce soit : hardware,
software, personnel, argent. Et arrêtez de dire au Hamas qu’il doit
reconnaître Israël et renoncer à la violence tant que vous n’aurez pas
dit à Israël qu’il doit reconnaître le Hamas et renoncer à la violence.


La Corée du Nord

Bush a dit du pays qu’il faisait partie de « l’axe du mal », que
Kim Jong Il était un « pygmée » et « un enfant gâté à une table de
dîner » (Cool. Mais vous pourriez essayer de comprendre d’où vient Kim
Jong Il. Il voit que des agences de l’ONU sont allées en Irak et l’ont
désarmé et qu’ensuite, les États-Unis l’ont envahi. La conclusion
logique est de ne pas désarmer, mais de passer au nucléaire.


L’Amérique centrale

Cessez de vous ingérer d’année en année dans les élections du
Nicaragua, du Salvador et du Guatemala. La guerre froide est terminée.
Et, bien que vous ne puissiez défaire les horreurs perpétrées par les
États-Unis dans la région durant les années 1980, vous pourriez au
moins être gentil envers les immigrés aux États-Unis qui sont venus ici
pour tenter d’échapper aux conséquences à long terme de cette décennie
atroce.

Le Vietnam

Dans votre discours d’inauguration, vous avez parlé avec fierté de
ceux « qui nous avaient emmenés au sommet du long sentier rugueux vers
la prospérité et la liberté (…). Pour nous, ils ont combattu et sont
morts, dans des endroits comme (…) Khe Sanh. » Ainsi donc, c’est votre
opinion mûrie et sincère : les 58.000 militaires américains qui sont
morts au Vietnam tout en contribuant à aider plus d’un million de
Vietnamiens, ont donné leur vie pour notre prospérité et notre liberté
? Oseriez-vous défendre cette proposition sans recourir à la moindre
platitude ?

Vous pourriez également tenir compte de ceci : Au cours de toutes
les années qui ont suivi la fin de la guerre du Vietnam, les trois
millions de Vietnamiens qui souffrent de maladies et de malformations
provoquées par les largages américains du produit chimique mortel
qu’est l’« agent orange » n’ont reçu des États-Unis aucun soin médical,
aucune amélioration de l’environnement, aucune compensation, et aucune
excuse officielle.


Le Kosovo

Cessez de soutenir le gouvernement le plus truandesque au monde,
qui s’est spécialisé dans le kidnapping, le prélèvement d’organes
humains à vendre, le trafic de drogue à très grande échelle, divers
actes de terrorisme et l’épuration ethnique contre les Serbes. Ce
gouvernement ne serait pas au pouvoir si l’administration Bush n’avait
vu en lui un allié naturel de l’Amérique. Vous partagez ce point de vue
? La Résolution 1244 des Nations unies, adoptée en 1999, réaffirmait la
souveraineté et l’intégrité territoriale de l’ancienne République
fédérale de Yougoslavie, dont la Serbie est aujourd’hui l’État
successeur reconnu, et elle établissait que le Kosovo devait rester une
partie de la Serbie. Pourquoi avons-nous une énorme base militaire
permanence dans ce minuscule pays autodéclaré ?


L’Otan

Alors qu’au départ, elle était censée protéger l’Europe d’une
[imaginaire] invasion soviétique, elle est devenue une armée
d’occupation en Afghanistan. Mettez un terme à cet anachronisme
historique que le dirigeant russe Poutine a surnommé « le cadavre puant
de la guerre froide » (9). Vous pouvez réaliser cela en quittant cette
organisation. Sans les États-Unis, leurs interminables actions
militaires et leurs ennemis officiellement désignés, l’organisation
n’aurait même pas le prétexte d’un but, et c’est en fait tout ce
qu’elle a laissé. Ses membres doivent être brimés, menacés et soudoyés
pour envoyer des forces militaires en Afghanistan.

L’École des Amériques

Les pays de l’Amérique latine ne s’engagent pratiquement jamais
dans des guerres entre eux, ni avec aucun autre pays. Dans ce cas, pour
quelle sorte de prospérité entraîne-t-on ses officiers militaires aux
États-Unis ? Pour supprimer leur propre peuple. Fermez cette école
(dont on a désormais modifié le nom pour protéger les coupables)
installée à Fort Benning, en Géorgie et que les États-Unis ont utilisée
pour préparer deux générations d’officiers latino-américains à des
carrières dans le renversement de gouvernements progressistes, les
escadrons de la mort, la torture, la répression des dissidences et
autres activités tout aussi charmantes. Les Britanniques raffolent de
dire que l’Empire a été conquis sur les terrains de jeux d’Eton. Les
Américains peuvent dire que la voie menant à Abou Ghraïb, Guantanamo et
Bagram a débuté dans les classes de l’École des Amériques.


La torture

Vos ordres exécutifs concernant ce problème d’une extrême
importance ont l’air noble à première vue, mais ils laissent toujours à
désirer. Ils disent que les nouveaux standards mettant manifestement un
terme à la torture s’appliquent à tout « conflit armé ». Mais que dire
si votre administration choisit de considérer le futur
contre-terrorisme et d’autres opérations comme ne faisant pas partie
des « conflits armés » ? Et il n’est aucunement fait mention d’«
interprétation » - kidnapper un homme dans la rue, le jeter dans une
voiture, lui jeter un chapeau sur la tête, lui ôter tous ses vêtements,
l’exhiber dans des langes, l’enchaîner sous tous les angles et
l’envoyer par avion dans un centre de torture à l’étranger. Pourquoi ne
pouvez-vous pas dire tout simplement que tout cela ainsi que tout
recours par les États-Unis à des tortionnaires par procuration est
banni et pour toujours ?

Il ne suffit pas de dire que vous êtes opposé à la torture ou que
les États-Unis « ne pratiquent pas la torture » ou « ne tortureront pas
». George W. Bush a affirmé régulièrement la même chose. Pour montrer
que vous n’êtes pas George W. Bush, il vous faut enquêter sur les
responsables du recours à la torture, même si cela signifie qu’il va
vous falloir poursuivre une petite armée de criminels de guerre faisant
partie de l’administration Bush.

Vous n’avez pas pris un bon départ en désignant l’ancien
fonctionnaire de la CIA John O. Brennan comme votre principal
conseiller sur le plan du contre-terrorisme. Brennan a dit de l’«
interprétation » qu’il s’agissait d’un « outil primordial » et il a
encensé les techniques d’interrogatoire de la CIA parce qu’elles
fournissaient des renseignements « qui nous sauvaient la vie » (10).
Alors, qu’est-ce que vous en pensez, Barack ?


Abdelbaset Ali Mohmed al Megrahi

Libérez ce Libyen de sa prison écossaise, où il purge une peine à
vie après avoir été accusé à tort par les États-Unis d’avoir fait
sauter le vol 103 de la PanAm, en décembre 1988, attentat qui avait tué
270 personnes [au-dessus de Lockerbie], en Ecosse. En fait, c’était
l’Iran qui était derrière cet attentat – par représailles, parce que
les États-Unis avaient abattu un avion iranien transportant des
passagers en juillet, tuant ainsi 290 personnes – et non la Libye, que
les États-Unis avaient accusé pour des raisons politiques (11). Aucune
nation ne peut se comporter de façon plus cynique que cela.
Aujourd’hui, Megrahi est en train de mourir d’un cancer en prison, mais
ni les États-Unis ni la Grande-Bretagne ne veulent le libérer. Ce
serait trop embarrassant d’avouer 20 années de mensonges éhontés.



Monsieur le Président, il y a encore bien d’autres choses à
nettoyer, dans notre politique étrangère, si vous voulez être pris au
sérieux en tant que chef moral, comme Martin Luther King, Jr. : bannir
l’utilisation de l’uranium appauvri, celle des bombes à fragmentation
ou à sous-munitions et autres armes horribles, rallier le Tribunal
pénal international, au lieu de tenter de le saboter, présenter un tas
d’excuses, dont certaines nécessaires depuis très longtemps, en sus des
excuses susmentionnées dues au Vietnam, et bien plus encore. Voilà de
la besogne prémâchée pour vous si vous désirez vraiment apporter un peu
de bonheur à ce triste vieux monde, rendre l’Amérique crédible et la
faire aimer à nouveau, cesser de créer des armées de terroristes
antiaméricains et convaincre des gens comme moi.
Autre chose. Est-ce que vous comprenez que vous pouvez éliminer
tous les déficits des États et les déficits fédéraux, assurer des soins
de santé gratuits et un enseignement universitaire gratuit pour chaque
Américain, payer une interminable flopée de programmes sociaux et
culturels valables, uniquement en mettant un terme à vos guerres en
Irak et en Afghanistan, en n’en entamant pas de nouvelles et en fermant
pour de bon les 700 et quelques bases militaires du Pentagone ?
Pensez-y puisqu’il s’agit du dividende de paix qu’on avait promis aux
Américains lorsque la guerre froide se terminerait un jour ou l’autre,
mais qu’ils n’ont jamais reçu. Que diriez-vous de le donner enfin,
Monsieur le Président ? Il n’est pas trop tard.


Mais vous êtes voué à l’Empire. Et l’Empire est voué à la guerre. Ca sent vraiment trop mauvais, tout ça !




Notes

1. Washington Post, 24.1.09, http://killinghope.org/bblum6/aer66.html#link-1

2. Interview, al Arabiya TV, 27.1.09, http://killinghope.org/bblum6/aer66.html#link-2>

3. Gorbachev prenant la parole en Floride, South Florida
Sun-Sentinel, 17.4.08, http://killinghope.org/bblum6/aer66.html#link-3
4. http://www.killinghope.org/bblum6/polpris.htm http://killinghope.org/bblum6/aer66.html#link-4

5. Washington Post, 5.5.07, p.1, http://killinghope.org/bblum6/aer66.html#link-5

6. New York Times, 11.1.09, http://killinghope.org/bblum6/aer66.html#link-6

7. Washington Post, 19.1.09, http://killinghope.org/bblum6/aer66.html#link-7

8. Newsweek, 27.5.02, http://killinghope.org/bblum6/aer66.html#link-8

9. Press Trust of India (agenc d’information), 21.12.07,

http://killinghope.org/bblum6/aer66.html#link-9

10. Washington Post, 26.11.08, http://killinghope.org/bblum6/aer66.html#link-10

11. http://www.killinghope.org/bblum6/panam.htm http://killinghope.org/bblum6/aer66.html#link-11


Source : www.killinghope.org

Traduit par Jean-Marie Flémal pour Investig'Action
 

Le rapport qui accable l'Empire

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