Le néocolonialisme, pire que le colonialisme ! Analyse de la situation africaine... Vu sur Maliweb.net
Interview de
Haidara Chérif des USAEt les revoilà encore à nous vendre
cette idée qu’au nom de combattre le terrorisme, nous devons accepter
des bases militaires américaines sur nos sols. Comme de grands enfants
friands de friandises, nos dirigeants sont entrain de mordre petit à
petit à cet appât tendu depuis Washington.Qu’avons-nous appris depuis la nuit des temps des stratagèmes de l’homme blanc ?Quelles étaient les justifications de la traite des
noirs ? Quelles étaient les raisons avancées pour la colonisation ? Les
peuples qui ne revisitent pas leur Histoire sont condamnés à rééditer
les mêmes erreurs.
De peuple sauvage que nous étions, Dieu voulait notre
évangélisation, de l’obscurantisme dans lequel nous étions plongés, la
lumière devrait nous parvenir a travers la couleur de la peau d’un
autre peuple, puisque nous n’avions jamais eu d’histoire, il fallait
nous en inventer une. Parmi tant d’autres raisons, fallacieuses les
unes après les autres, l’homme blanc a dérouté notre évolution
naturelle, il a façonné à sa guise le cour de notre destin.
Ne devient-il pas nécessaire que
nous nous posons des questions légitimes sur notre devenir en tant que
nation, en tant que race ?Comment pouvons nous avoir le continent le plus riche
en ressources de tout genre et être au même moment le continent le plus
pauvre selon tout les indicateurs économiques ? Pourquoi n’avions nous
jamais été aussi dépendent qu’après nos indépendances ? Qu’est-ce que
le terrorisme ? Pourquoi est-ce toujours les pays à forte densité
musulmane qui sont indexés comme tels ?
``
La délivrance des complexes de haine ne sera obtenue que si l’humanité sait renoncer au complexe du bouc émissaire`` dixit Baruch.
Nous ne sommes pas entrain de vider le venin des
préjugés sur les autres, ce n’est pas l’objet de cet article, au
contraire, ceux qui sauront lire entre les lignes comprendront bien que
le génie de l’homme blanc l’a amené au firmament de sa science. Aucune
polémique là-dessus. Passons donc au corps de notre intention.
De Conakry à Bamako en passant par Abidjan continuant sur Accra jusqu’à Malabo,Les ambassades américaines déménagent, s’agrandissent
et s’isolent au grand bonheur du citoyen Lambda de ces pays qui se
réjouit que les américains soient entrain d’investir chez eux et
qu’enfin ils aient pris conscience que l’Afrique est important
économiquement et stratégiquement. Il s’enorgueillit aussi de la perte
d’influence du colon français au profit du business man américain, ho
bon Dieu réveil en nous Frantz Fanon, Modibo Keita, Sékou Touré,
Lumumba et autre Kwamé N’krumah et Thomas Sankara pour savoir que le
terme néocolonialisme vaut son pesant d’or.
Si ‘la raison est Hélène’, nous serons bien sage que de
commencer par déchiffrer les moindres gestes et agissements qui
profilent à l’horizon car ça sent le roussi.
C’est au milieu du vingtième siècle que l’Arabie
Saoudite, naguère un désert sans importance à part bien sûr pour ceux
de la foi musulmane qui devraient remplir selon les préceptes du Saint
Coran le cinquième pilier de l’islam, ouvrit ses portes aux grands
exploitants pétroliers qu’étaient Texaco, British Petroleum, Exxon,
Mobil et autres faisant du coup des fortunes pour certaines familles
américaines et européennes tels les Bush, Rockefeller, Donald, Dave
O’Reil, Ernest Mercier parmi tant d’autre, et permettant cette dynastie
oligarchique de monopoliser les pôles de décisions économique et
politique sur cette planète terre.
Le royaume des bédouins qui aurait du s’appeler
autrement, choisit de se nommer après la famille régnante les El Saoud.
Nous vous épargnerons les détails captivants de la complicité des
nouveaux venus avec les El Saoud pour retirer l’essentiel du pouvoir
politique et économique à la descendance d’Abdoul Wahab : les El Cheick
à qui devait échoir le pouvoir théocratique. Le chamboulement qui
suivit a profondément transformé le Moyen Orient et la vie du bédouin
en a pris un coup.
La cartographie qui nous ait offerte aujourd’hui est le
fait de la déchirure qu’a subie aux mains de ces visiteurs d’un soir
tout l’ensemble des pays de cette région. Les français ont colonisé le
Liban qu’ils ont parcellisé de la Syrie, les Britanniques ont arraché
le Koweït de l’Irak fermant du coup son accès à la mer, les américains
s’apprivoisaient l’Arabie Saoudite et contrôlaient ainsi la production
du brut. L’exploitation des différences entre Chiites et Sunnites
autrefois indistincte devait s’envenimer pour une meilleure
exploitation par les conquérants.
Il fallait exaspérer et exacerber ses sentiments pour
pousser les rencoeurs des uns contre les autres comme cela a été le cas
dans nos pays lors de la honteuse époque coloniale. La Tijanya contre
la Kadirya, les onze grains contre les douze grains dans le Soudan
français, le Sénégal et ailleurs, les frictions entre Hutu et Tutsi au
Rwanda et au Burundi, les chefferies Haoussa et Peuhl contre les Ibo et
Yorouba au Nigeria, les Pieds Noirs et les Harkis contre les Indigènes
Musulmans au Maghreb…etc.
Rien du mécanisme de fonctionnement de ces
conquistadores ne nous échappe, nous savons tous trop bien leur apprêt
d’opération mais hélas, cent fois hélas, ils réussissent toujours a
nous berner malgré le niveau intellectuel que nous avons pu atteindre
ces cinquante dernières années.
L’adage voudrait que là ou il y a un arabe, il y ait du
pétrole, peut être, mais pour sûr, là ou il y a du pétrole il y a ces
grandes corporations et là ou elles sont, il y a le malheur des
peuples, la corruption, l’enrichement d’une élite au détriment de la
masse, le maintient d’un despote, d’un dictateur pour pérenniser la
République Bananière. Vous voulez des exemples en espèces sonnantes et
trébuchantes ? Allons-y donc car cela est plus parlant que cette
litanie que je me proposais d’égrener tout à l’heure dans les
paragraphes qui devraient suivre, d’ailleurs ne dit on pas en Chine
qu’une photo vaut mieux que mille commentaires.
Jusqu’au mois d’Avril dernier, le Nigeria était le
premier pays africain producteur de pétrole en terme de quantité, vous
n’êtes pas sans ignorer les crises itératives qui secouent ce pays
depuis des années. Passons sur la guerre du Biafra et les innombrables
révolutions de palais pour être plus contemporain.
L’exécution le 10 Novembre 1995 de l’écrivain Ken Saro
Wiwa et huit autres ‘‘anti-conformistes’’ qui ont osé demander la
redistribution équitable des revenus pétroliers pour leur région, Sani
Abacha n’a pas badiné à mettre à feu et à sang le Delta du Niger au
profit de la compagnie créée par Sir George Goldie en 1879 qui se nomme
aujourd’hui la Shell. En dépit des clameurs de souveraineté, la
multinationale Néerlandaise est entrain de s’approprier en plein vingt
et unième siècle cette région avec la complicité de nos dirigeants. Le
Nigeria participe à plus de 10% de l’huile américain, mais au Nigeria
même, l’essence est une denrée rare et les files d’attente dans les
stations services sont kilométriques. Tout simplement névrosant.
En Angola, lui qui a surpassé le géant nigérian en
terme de production (grâce au siphonage des oléoducs par les
populations nigériane en quête du brut) les données sont identiques.
C’est vrai, la guerre de libération était l’excuse
toute trouvée pour s’armer avec la manne de l’or noir mais aujourd’hui
rien ne peut expliquer pourquoi ce pays est à la 162 eme place sur
l’Index de Développement Humain (IDH), que la pauvreté soit le bien le
mieux distribué, qu’il soit le dixième pays le plus corrompu selon
Tranparency International, consacre 183 million de Dollars soit 8,8% de
son Produit National Brut (PNB) aux dépenses militaires et qu’il ait un
taux de près de 40% d’analphabète chez les plus de quinze ans. Elf
Aquitaine, Exxon et bien d’autre se partage l’immense gisement des
terres et des eaux au détriment de ce peuple qui a tant souffert.
Combien d’hôpitaux, d’universités, de médecins compte l’Angola ? Ils
sont combien les angolais qui savent ou vont les gains des profondeurs
de leur humus ?
Vous avez tous vu le honteux chantage fait sous nos
yeux au Tchad à cause de son faste. Deby qui n’est pas un enfant de
cœur avec son peuple s’est ramollie devant le petit Nicolas français
qui a laissé la rébellion aux portes de N’djamena comme pour lui
rappeler : tu acceptes nos conditions ou que dis-je notre deal ou tu
sautes dans les heures qui suivent. Le pauvre a tout de suite compris
qu’il n’était pas bon d’avoir une justice indépendante qui condamne
même à des peines burlesques les fils de l’ancienne puissance
coloniale, qui n’a jamais perdu un poil de ses réflexes du bon vieux
temps.
D’ailleurs qui maintient Idriss au pouvoir contre la
volonté de la vaste majorité des tchadiens, qui l’arme, qui cautionne
ses élections bancales ? Si à toutes ces questions vous avez répondu
autre chose que la France, vous devez être un doué ou peut être il y a
en vous un génie de trempe.
Le Gabon, avec moins de deux millions d’habitants et
des ressources immenses manque d’infrastructures routières, sanitaires
et scolaires adéquates. Ce pays que des experts ont comparé aux Emirats
Arabe s’il avait été bien géré au profit des gabonais ne devrait en
aucun moment être sur la liste du FMI ou de la Banque Mondiale. Moins
peuplé que la ville d’Abidjan, il devrait être la référence du paradis
sur terre mais en lieu et place…, ok je vous le concède, il est resté
le Gabon sous le contrôle et la bienveillance des bases militaires
françaises.
Le pétrole du Congo (Brazzaville) est gagé depuis belle
lurette sur plusieurs années à venir. Toute cette manne qui est
extraite du sol congolais n’appartient pas aux fils et aux filles de
cette historique nation, elle sert à payer les armes et les prêts
octroyés aux deux protagonistes durant la guerre civile que finançaient
les multinationales. Le Congo est classé 139eme sur l’Indexe de
Développement Humain et 161eme pour le PNB par habitant
A cause de l’abondance en R.D.C (République
Démocratique du Congo) les convoitises des uns et des autres a
défigurées ce pays pour aussi longtemps que vous ne pouvez vous
l’imaginer. Ce qui a été appelé la guerre mondiale africaine s’est
déroulée là bas sur fond de donnée mercantile. Le Rwanda, le Zimbabwe,
l’Ouganda, l’Angola …etc. ont tous dépêchés leurs armées pas pour
défendre les congolais contre quoi que ce soit mais pour se partager le
gâteau et encore au profit de qui ? Non, pas pour eux même, oui pour
ceux là encore.
La Cote d’Ivoire produit 40% du cacao mondial, elle ne
fixe pas ses prix, Sucre et Denrées s’en charge. La comptabilité des
80.000 barils par jour du pétrole n’est connue que par les géomanciens
qui connaissent le sexe des anges. Malgré le boucan de Gbagbo à
l’encontre des compagnies françaises, il a tout cédé à ces derniers,
c’est la rançon de demeurer là ou il est. Dit ce que tu veux mais fait
ce qu’on veut. Sans commentaire.
Que n’y a-t-il pas sous la terre guinéenne ? Les
américains sont à Fria pour le bauxite depuis que nous ne savions pas
la différence entre notre droite et notre gauche pourtant le château
d’eau d’Afrique n’a ni eau ni électricité courante.
A quoi servent ces ressources si elles ne devraient pas participer au développement et au bien être de nos peuples ?Un soir assis sur mon divan intéressé que j’étais à
écouter l’interview de Obiang N’guema sur la chaîne américaine A.B.C.
je fus stupéfait à l’entendre dire à peu près cette réponse à la
question de la journaliste qui lui demandait des ressources du pétrole
de la Guinée Equatoriale : ‘
Les avoirs pétroliers de
mon pays sont des secrets d’état. Aucun opposant, aucun journaliste,
aucun député ne doit chercher à voir clair là-dedans. C’est
exclusivement du domaine présidentiel et donc, seule ma personne les
gère’.
Désabusé, presque au bord des larmes, je zappa pour une chaîne de Cartoon pour enfant.
Quelle respectabilité demandons nous quand nos chefs d’états nous jettent en pâture de la sorte ?Alors nous apprenons par ces temps qui courent de la
nécessité de bases américaines dans le désert du Sahara pour combattre
disent ils le terrorisme, nous qui n’avions pas le sens du sacrifice
pour le bonheur de nos peuples, nous qui n’avions pas encore compris
que Français, Américain, Anglais, Néerlandais et Chinois riment les
même vers, nous qui ne pouvons pas pointer du doigt un seul événement
de notre histoire ou européens et américains se sont déchirés entre eux
pour l’Afrique et les africains, ils nous revient donc de combattre le
‘terrorisme’. Au même moment, ils envisagent de se retirer du Moyen
Orient parce que le coût d’exploitation de leur convoitise monte
vertigineusement pour cause de sabotage, d’attentats suicide et du
regain du nationalisme arabe. Vous imaginez ce qu’il adviendra une fois
ces chevaliers d’industrie installés chez nous avec l’aval de nos
dirigeants ?
Dim 15 Fév - 23:29 par mihou