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 "Le lobby américain du coton courtise les Africains&quo

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AuteurMessage
zapimax
membre mordu du forum
zapimax


Nombre de messages : 654
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 14/06/2005

"Le lobby américain du coton courtise les Africains&quo Empty
16092005
Message"Le lobby américain du coton courtise les Africains&quo

"Le lobby américain du coton courtise les Africains
Agriculture. Les cultivateurs américains proposent une aide technique à leurs
concurrents maliens. Ils espèrent qu'ainsi Bamako ne réclamera plus le
démantèlement des subventions agricoles.

De Werekela (Mali)
A son arrivée, en janvier dernier, dans ce village de maisons en pisé, Jim
Butler a été accueilli par des joueurs de tambour et des danseurs. Le
vice-ministre adjoint de l'Agriculture américain a rencontré les cultivateurs de
coton locaux et leur a promis de l'aide des Etats-Unis pour accroître leur
productivité. Il a offert au chef de village un presse-papiers en étain orné du
sceau de son ministère ; le chef, qui n'a ni papiers ni bureau, l'a
soigneusement rangé.
Butler a entrepris ce voyage dans le cadre d'une campagne extraordinaire en
faveur des cultivateurs de coton africains. Mais sa motivation n'a rien
d'altruiste. Les pays d'Afrique occidentale réclament aujourd'hui la suppression
des subventions dont bénéficient les agriculteurs américains. En prodiguant des
conseils pour améliorer leurs filatures, analyser le sol et chasser les
insectes, le secteur cotonnier américain espère s'attirer les bonnes grâces de
cette région et conserver encore quelque temps les privilèges dont il jouit aux
Etats-Unis. "Notre objectif est de rendre leur vie un peu meilleure", affirme
Andrew Jordan, du National Cotton Council, une puissante organisation
professionelle. "Il n'est pas de faire de l'Afrique un grand producteur de
coton".

Les Etats-Unis affrontent la rébellion des pays pauvres
Cette délicate opération de relations publiques a été entreprise à la suite d'un
séisme survenu dans le commerce international. Depuis des dizaines d'années, les
Etats-Unis et l'Europe ont dépensé des milliards de dollars pour aider leurs
agriculteurs à se battre sur la scène internationale. Ces subventions
encouragent la surproduction, font baisser les prix et touchent durement les
paysans des pays en développement, qui, eux, ne reçoivent aucune aide. Mais,
aujourd'hui, les Etats-Unis doivent affronter la rébellion de pays pauvres,
comme le Mali ou le Bénin, et des puissances agricoles émergentes que sont le
Brésil et l'Inde, qui utilisent à leur avantage les règles de l'Organisation
Mondiale du Commerce (OMC). Cette année, l'OMC a donné raison au Brésil, qui
accuse les subventions américaines de fausser la concurrence. C'est la première
fois que des aides américaines à l'agriculture sont ainsi condamnées.
Parallèlement, un bloc de pays en développement a empêché la conclusion d'un
accord lors des négociations de l'OMC à Cancùn au Mexique, en septembre 2003,
parce qu'il n'avait pas obtenu l'abolition des subventions. Ce groupe était mené
par des pays d'Afrique occidentale, ulcérés par l'inertie concernant le dossier
du coton, qui constitue désormais un enjeu capital dans le débat sur le commerce
international. Dans le cadre de la préparation du prochain sommet de l'OMC, qui
se tiendra à Honk Kong en décembre, ces pays exigent une forte réduction des
aides aux cultivateurs de coton. Ils demandent également aux Américains de les
indemniser pour leurs récentes pertes.
La Maison-Blanche sait fort bien que la question est source de tensions. Mais il
est politiquement très difficile de démanteler le système des subventions, car
le secteur du coton bénéficie de puissants appuis au Congrès. Ces incertitudes
ont poussé le National Cotton Council à adopter la stratégie du "si tu ne peux
pas les battre, joins-toi à eux". Il a trouvé un allié dans le gouvernement
Bush, qui mobilise le ministère de l'Agriculture, le bureau du représentant
américain au Commerce, l'Agence américaine pour le développement international
et même le Conseil national de sécurité. Les Américains initient les
agriculteurs africains aux nouvelles technologies, comme les lecteurs optiques
permettant de mesurer la qualité de la fibre de coton. Ils prévoient de fonder
une école en Afrique occidentale pour l'enseignement des nouvelles techniques
d'égrenage. Le Cotton Council, qui représente 25 000 producteurs - pour la
plupart des Blancs -, des transformateurs et des exportateurs, a même fait appel
à l'université Tuskegee, dans l'Alabama, un établissement noir (fondé en 1880)
célèbre pour ses recherches agricoles. Alors que les deux institutions n'avaient
jusqu'à présent que peu de contacts, le Cotton Council et l'Etat fédéral offrent
désormais des bourses à des scientifiques d''Afrique occidentale pour qu'ils
viennent étudier à Tuskegee.
Les subventions américaines aux producteurs de coton sont les plus élevées au
monde. Elles ont atteint l'an dernier 4,5 milliards de dollars (3,65 milliards
d'euros), pour une récolte évaluée à 5,9 milliards de dollars.
Chaque cultivateur reçoit automatiquement un premier chèque, plus un deuxième si
le cours du coton américain est inférieur à 65,70 cents la livre, puis un
troisième si le prix mondial est inférieur à 52 cents. Ce système permet aux
Américains d'exporter les trois quarts de leur récolte et de contrôler 40% des
échanges mondiaux. Mais il affecte particulièrement un pays comme le Mali, où le
coton représente près de la moitié des recettes d'exportation.
Plusieurs mois après la visite de Jim Butler à Werekela, l'enthousiasme des
villageois est retombé. "Ce fut un grand jour", se souvient Etienne Traoré, un
cultivateur local. "Nous avons parlé aux Américains de nos difficultés, de la
faiblesse des prix." Mais il ajoute : "Pour eux, les prix ne sont pas un
problème parce qu'ils touchent des aides. Mais, nous, nous ne pouvons compter
que sur le produit de la vente de coton. Les Américains nous ont promis de nous
aider à nous développer. Mais ils n'ont jamais mentionné les subventions."
Un autre agriculteur, Niantili Fomba, renchérit : "Tout ce que nous avons obtenu
depuis, ce sont des prix encore plus bas."
Au printemps, Bamako a annoncé que la Compagnie malienne des textiles [une
société d'économie mixte détenue par l'Etat malien et la société française
Dagris, contrôlée par l'Etat français et qui sera bientôt privatisée] achètera
la récolte de cette saison pour 160 francs CFA le kilo [24 centimes d'euro]. La
coopérative vend à crédit les semences et les produits chimiques aux paysans,
pius elle achète et exporte leur production. L'an dernier, les cultivateurs
avaient touché 210 francs CFA, mais la coopérative a affiché près de 50 millions
de dollars de pertes, et la Banque mondiale a déclaré que, cette fois, elle ne
comblerait pas le déficit. Le gouvernement juge que le maintien pendant
plusieurs années de prix aussi bas sera inacceptable. "Le coton est important
pour la paix sociale et le renforcement de la démocratie au Mali", martèle le
ministre de l'Agriculture, Seydou Traoré.
La campagne de séduction de l'industrie cotonnière américaine laisse les
Africains sceptiques. Concernant leurs deux principales exigences - la
suppression des subventions et la mise ne place d'un fonds d'indemnisation des
agriculteurs africains -, "nous n'avons constaté aucun progrès réel", se plaint
Choguel Kokalia Maiga, le ministre de l'Industrie et du Commerce. "Quel intérêt
avons-nous à signer un accord international, si le seul produit que nous vendons
sur les marchés mondiaux, le coton, n'est pas traité de manière juste ?"
Faute d'obtenir des concessions, prévient-il, le Bénin, le Burkina Faso, le
Tchad et le Mali sont prêts à bloquer de nouveau les prochaines négociations de
l'OMC à Honk Kong.
Scott Kilman et Roger Thurow, Wall Street Journal
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