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 Y a-t-il trop d’immigrés en france

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AuteurMessage
mihou
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mihou


Nombre de messages : 8092
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Date d'inscription : 28/05/2005

Y a-t-il trop d’immigrés en france Empty
22012008
MessageY a-t-il trop d’immigrés en france

Débat autour du "rapport Attali". Y a-t-il trop d’immigrés en France?


Par Guillaume Duval (Rédacteur en chef d'Alternatives économi...) 21H22 20/01/2008
La
commission Attali pour la libération de la croissance, mise en place
l'été dernier par Nicolas Sarkozy, doit présenter son rapport mercredi.

Parmi les vingt "décisions fondamentales"
qu'elle recommande, l'une d'entre elles a fait grincer les dents au
sein du pouvoir: il faut, dit la commission, encourager la "mobilité
internationale", en clair, l'immigration.

Guillaume Duval, rédacteur en chef de l'hebdomadaire
Alternatives économiques, vient de publier un excellent livre dans
lequel il dégomme les idées reçues dans l'air du temps: "Sommes-nous des paresseux? et 30 autres questions sur la France et les Français" (Seuil).

Il nous a autorisé à reproduire le chapitre consacré à l'immigration.
Y a-t-il trop d’immigrés en france LivreDepuis
un quart de siècle, cette question empoisonne le débat public. La
France est pourtant l’un des pays développés qui accueille le moins
d’étrangers sur son sol actuellement et dont les frontières ont été les
plus étanches ces dernières années. Une fermeture qui constitue plutôt
un handicap qu’un atout pour l’avenir.
Précisons d’abord ce qu’est un immigré. Si on comptait comme tel
tous les étrangers qui franchissent chaque année les frontières de
l’Hexagone, ce serait plusieurs dizaines de millions d’individus qui
viendraient gonfler les flux de l’immigration. Mais l’écrasante
majorité de ces personnes ne font que passer. Ce sont des touristes,
des hommes d’affaires, des voyageurs en transit, etc. Pour qu’un
étranger qui entre sur le territoire français devienne un immigré, il
faut qu’il commence par poser ses valises et par s’installer. Par
convention, on considère qu’est immigrée toute personne qui est née
étrangère à l’étranger et qui réside sur le territoire national depuis
au moins un an. Cette définition ne satisfait pas toujours les services
du Ministère de l’intérieur, mais c’est celle qu’ont adopté tous nos
voisins depuis longtemps.
Qui sont les immigrés?
En 2005, la France comptait 4,9 millions d’immigrés, soit 8,1 % de
sa population. Mais ce ne sont en fait qu’un peu moins de trois
millions d’étrangers qui vivent en France sans y être nés (4,9 % de la
population), car près de deux millions de ces immigrés ont été
naturalisés français depuis leur arrivée sur le territoire national. Il
faut dire que les trois quarts de ces immigrés séjournent en France
depuis plus de dix ans.
Parmi eux, les pays du Maghreb se taillent la plus grosse part
(presque le tiers du total). Et leur nombre continue de progresser :
plus 17 % entre 1999 et 2005. Les immigrés d’Europe du Sud, Espagnols,
Italiens et Portugais, constituent le second groupe avec 1,2 millions
de personnes. Mais ils reculent (-80 000 personnes depuis 1999). Les
immigrés en provenance d’Afrique noire, principalement du Sénégal et du
Mali, fournissent un contingent plus faible (390 000 en 1999) mais leur
nombre progresse par contre rapidement. Ainsi que les immigrés chinois
qui ont plus que doublé depuis 1999 (tout en restant un contingent
limité avec 67 000 personnes). Enfin, il ne faut pas oublier… les
Anglais qui avec 120 000 personnes en 2005, ont vu leur présence
s’accroître de 60 % en sept ans.
Les immigrés continuent toujours d’occuper en priorité les emplois
du bas de l’échelle sociale : 48 % d’entre eux ont démarré dans la vie
active comme ouvrier ou employé non qualifiés contre 33 % des non
immigrés. Mais leur niveau de qualification a beaucoup évolué au cours
des dernières décennies : en 1982, 81 % d’entre eux n’avaient aucun
diplôme au-delà du certificat d’études primaires (contre 48 % des non
immigrés), et seuls 11 % avaient un bac ou un diplôme de l’enseignement
supérieur. En 2005, ils ne sont plus que 41 % à ne pas avoir de
diplômes et 38 % ont obtenu le bac ou plus. Un niveau qui se rapproche
nettement des 45 % atteints parmi les non immigrés.
Les flux d'entrées augmentent, mais reste faible

Ces dernières années le nombre d’étrangers qui sont entrés en France
a sensiblement augmenté : hors Union européenne, on est passé de 84 000
personnes en 1997 à 167 000 en 2004 selon les chiffres établis par
l’Institut national d’études démographiques (INED). Un doublement qui
concerne tant les Européens hors UE, que les personnes originaires
d’Afrique et d’Asie. Un cinquième de ces nouveaux étrangers sont des
étudiants, un dixième viennent pour travailler et la moitié ont fait le
voyage au titre du regroupement des familles. Un mouvement qui fait
qu’aujourd’hui la France compte pratiquement autant d’immigrées que
d’immigrés, alors que traditionnellement l’immigration était surtout
masculine : entre 1975 et 1999, le nombre d’hommes immigrés est resté
stable tandis que celui des femmes a progressé de 25,9 %, passant de
1,7 à 2,1 millions.
Si les flux d’entrée ont beaucoup augmenté depuis dix ans, ils
restent cependant d’une ampleur très limitée : les 210 000 arrivants
comptabilisés en 2004 (y compris ceux qui viennent de l’Union
européenne) ne représentent que 0,3 % de la population. De plus, des
départs ont lieu parallèlement : l’Insee estime que l’immigration ne
contribue à gonfler la population française que de 100 000 personnes
par an environ depuis le début des années 2000, soit moins de 0,2 % de
la population totale. Cet accroissement représente le tiers seulement
de celui qui a résulté en 2006 de l’excédent des naissances sur les
décès.
Trois fois moins d'immigration qu'en Suisse ou en Australie
Quand on compare la situation française à celle des autres pays
développés, on se rend compte d’ailleurs que, contrairement à une idée
répandue, l’Hexagone n’est pas un pays d’immigration massive. Avec 8,1%
d’immigrés dans sa population, il en accueille trois fois moins que
l’Australie et la Suisse (23,8 %), deux fois moins que la
Nouvelle-Zélande (19,4 %) ou le Canada (19,1 %), une fois et demi moins
que l’Allemagne (12,9 %), les États-Unis (12,9 %), la Suède (12,4 %) ou
encore la Belgique (12,1 %). De plus, des pays qui étaient jusque très
récemment au contraire des pays d’émigration comme l’Espagne, le
Portugal ou l’Italie, accueillent eux aussi désormais pratiquement
autant d’immigrés sur leur sol que l’Hexagone. La France est aussi le
pays riche qui, en dehors du Japon, a maintenu ses frontières le plus
hermétiquement closes depuis 1995 : le poids des immigrés dans la
population a augmenté depuis lors 6,5 fois plus en Espagne qu’en
France, 4,9 fois plus aux États-Unis, 3,6 fois plus au Royaume-Uni, 1,8
fois plus en Allemagne…
Comment se fait-il dans ces conditions que la France soit pourtant
un des pays où cette question continue de poser le plus de problèmes
politiques, au point d’aboutir à la création du fameux Ministère de
l’Immigration et de l’Identité nationale, sans équivalent nulle part
ailleurs ? Serait-ce du fait des difficultés particulières que connaît
parallèlement le pays en matière d’emploi et qui en font depuis vingt
cinq ans un des champions du chômage parmi les pays développés ? Cela
expliquerait que des flux d’immigration, même très faibles, suffisent à
engendrer de fortes tensions en déséquilibrant le marché du travail. La
tentation est toujours forte, en effet, du côté des employeurs de faire
venir des travailleurs immigrés plutôt que d’élever les salaires et
d’améliorer les conditions de travail dès qu’un secteur d’activité
peine à recruter.
Les immigrés ne prennent que 9,5% des nouveaux emplois
Mais on n’observe rien de tel en France au cours des dernières
années. Entre 1995 et 2005, l’emploi a diminué globalement de 502 000
postes en Allemagne alors que le nombre d’emplois occupés par des
immigrés s’est accru de 693 000 personnes. Au Danemark ou en Italie,
les immigrés ont occupé les deux tiers des emplois supplémentaires
créés en dix ans. C’est aussi le cas de plus de la moitié de ces
emplois aux États-Unis. Mais c’est le contraire en France : les
immigrés n’ont « pris » que 9,5 % des 2 280 000 nouveaux emplois créés
entre 1995 et 2005. La proportion la plus faible de tous les pays de
l’OCDE. La France est aussi du coup le seul pays riche où la part des
emplois occupés par des travailleurs immigrés ait diminuée au cours des
dix dernières années.
16,7 % en région parisienne mais 3 % dans les Pays de la Loire
L’importance des inégalités territoriales contribue par contre à
expliquer la persistance de fortes tensions autour de cette question.
La moyenne globale de 8,1 % d’immigrés en France masque en effet de
très fortes disparités : on compte 16,7 % d’immigrés en région
parisienne et près de 10 % en Alsace et en Provence-Alpes-Côte d’Azur
contre moins de 3 % dans les Pays de la Loire, en Basse-Normandie ou
encore en Bretagne. Et cette concentration géographique est encore plus
nette si on descend au niveau des communes ou des quartiers. On
constate dans tous les pays que les communautés immigrées tendent à se
rassembler dans des zones particulières, mais les dysfonctionnements
spécifiques du « modèle français » ont renforcé cette ghettoïsation et
empêché d’organiser un développement local un tant soit peu équilibré
sur tout le territoire. La situation du « 9-3 », le département de la
Seine Saint Denis au Nord de Paris, illustre ces faiblesses de façon
caricaturale.
Un moteur économique
La capacité à accueillir et à intégrer, certes jamais sans tensions
ni difficultés, des immigrants nombreux n’est pas seulement un effet du
dynamisme économique d’un pays d’accueil, elle peut aussi en être un
ingrédient. C’est le cas bien connu des États-Unis depuis deux siècles.
Mais, plus récemment et plus près de chez nous, c’est aussi le cas de
l’Espagne : son ouverture à l’immigration a été un des moteurs
principaux de sa formidable expansion économique des dernières années,
et cela malgré un niveau de chômage à l’origine plus élevé encore qu’en
France. L’incapacité de la société française à accueillir et intégrer
davantage d’immigrés qu’elle ne le fait aujourd’hui est a contrario une
des racines probables de son faible dynamisme économique…




  • Attali
  • immigration
http://www.rue89.com/2008/01/20/debat-autour-du-rapport-attali-y-a-t-il-trop-d%E2%80%99immigres-en-france
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