mihou Rang: Administrateur
Nombre de messages : 8092 Localisation : Washington D.C. Date d'inscription : 28/05/2005
| | LE POIDS DE L'IMAGINAIRE COLONIAL DANS LA RELATION HOMME BLA | |
LE POIDS DE L'IMAGINAIRE COLONIAL DANS LA RELATION HOMME BLANC-FEMME NOIREDu xvie siècle jusqu’à nos jours, les stéréotypes, croyances et images occidentales attachées à la « femme noire », sont caractérisés par leur remarquable permanence. Ils forment autant de représentations traversées par une ambivalence fondamentale se traduisant par des attitudes occidentales essentiellement masculines de fascination et/ou de répulsion selon le rapport entretenu par les Européens avec leurs propres sociétés et, en miroir, selon leur représentation valorisée ou dévalorisée de la « nature ». Cet article souligne l’importance de la variabilité du lien entre ambivalence occidentale et degré de « négroïdité », habituellement délaissée au profit de la couleur dermique, dans la construction de trois imaginaires attachés à la « Négresse », la « Mulâtresse » et la « Peule ».
Yann Le Bihan, L’ambivalence du regard colonial porté sur les femmes d’Afrique noire, Cahiers d'études africaines, 183, 2006
Quelle représentation se fait l'homme blanc de la femme noire ?
Après enquête le verdict tombe tranchant comme le coutelas. Une noire ne pèse sur la balance de la séduction que par les fantasmes qu'elle suscite, largement à cause des stéréotypes liés à sa couleur.
Yann Le Bihan chercheur au laboratoire de psychologie sociale de l'EHESS à fait la constatation suivante :
"J'avais remarqué que la femme noire exerçait une certaine attraction sur les hommes blancs de mon entourage. Je voulais comprendre pourquoi. Ensuite savoir quelle était la représentation associé a cette attraction, en me focalisant sur deux aspects : la fonction de la représentation et le rôle qu'y jouait le statut social."
Yann Le Bihan a employé pour ce faire plusieurs méthodes complémentaires
Entretiens directs (association de mots) Petites annonces piégées (même annonces avec 3 libellés différents dans 2 journaux au lectorat différent)
Femme noire de 26 ans Femme blonde de 26 ans Métisse de 26 ans
Introduire des variables a permis d'obtenir une base de comparaison et une grille d'analyse par rapport à la noire.
Les résultats sont désespérants, car ils établissent d'une manière formelle que les idées reçues et les stéréotypes ont la vie dure. La femme noire apparaît comme une femme de second choix, vers qui l'homme blanc se tourne lorsque tout autre choix est épuisé.
La femme noire se réduit aux yeux du blanc a un pur fantasme sexuel. Elle est réduite à une série de clichés aussi négatif les uns que les autres. Elle en prend pour la couleur de sa peau. Une tendance qui s'est amorcée des la phase des entretiens directs. A son évocation, la quasi-totalité des hommes interrogés avaient associé instantanément des mots « sexualité » « volupté » « sensualité » etc. à la femme noire. Toutes les descriptions données par les hommes blancs furent exclusivement centrées sur le corps de la femme noire.
Quant aux petites annonces elles ont correspondu aux caractères sexuels de l'intérêt porté aux femmes noires.
Sur les 3 annonces il y a eu 637 réponses
Blonde 241 soit 41% Métisse 213 soit 33,4% Noire 163 soit 25,6%
Le constat est le suivant :
Les hommes qui se sont intéressés à la femme noire sont loin de faire partie de la crème sociale ou de l'élite économique. Il s'agit ensuite d'hommes assez âgés par rapport à l'âge correspondant à celui de l'annonce ; en moyenne + de 43 à + de 50 ans présentant des stigmates ou des handicaps physiques limitant leur charme et leur pouvoir de séduction, enfin tout ce qui compromet de pouvoir séduire une jeune femme de 20 ans leur cadette. Ce qui inversement signifie qu'une femme noire ne suscite pas l'intérêt d'un jeune homme blanc de même classe d'age, du même niveau social et économiquement à l'aise.
Autre triste constat, la femme noire a eu plus de réponses d'hommes économiquement inactifs, au chômage avec une proportion plus élevé de divorcés. Egalement de provinciaux ayant un capital économique plus faible et un statut social plus bas que la moyenne…Certains ont même indiqué rechercher une femme solide pour les travaux des champs… Sur les critères de relations sérieuses et du mariage, si les blondes et métisses ont bien reçu des réponses à caractère nuptial, la "noire" en revanche a croulé sous les indécences d'ordre sexuel…Ce qui recoupe les entretiens directs aux cours desquels elle était dépeinte comme :
- Voluptueuse - Lubrique - Sexuellement disponible...Etc
Comment les hommes blancs sont-ils arrivés à associer systématiquement femme noire et sexualité, voir perversité ?
D'après Yann Le Bihan l'explication se trouverait dans le stéréotype que véhicule les noirs d'une manière plus générale. Si l'homme blanc fantasme sur la femme noire, la femme blanche peut aussi avoir la projection fantasmagorique de l'étalon noir. Car homme et femme noir dans ce stéréotype sont tous deux dotés d'une sexualité débridée. On peut définir cette attitude comme liés aux aspects négatifs que représentent les stéréotypies. Mais aussi de préjugés négatifs pré-définis non fondés et dévalorisants. Ce qui nous mène à une attitude discriminatoire et raciste.
Source : le blog de FEOBUS
http://www.alert2neg.com/article-7269869.html
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