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 LE DISCOURS INACCEPTABLE DE NICOLAS SARKOZY EN AFRIQUE

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mihou
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mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

LE DISCOURS INACCEPTABLE DE NICOLAS SARKOZY EN AFRIQUE Empty
27082007
MessageLE DISCOURS INACCEPTABLE DE NICOLAS SARKOZY EN AFRIQUE

LE DISCOURS INACCEPTABLE DE NICOLAS SARKOZY EN AFRIQUE



LE DISCOURS INACCEPTABLE DE NICOLAS SARKOZY EN AFRIQUE Boris2_diop


Par Boubacar Boris Diop

Il
est peut-être écrit quelque part qu´entre Paris et ses anciennes
colonies d´Afrique noire rien ne doit se passer selon les normes
admises par le reste du monde. La brève visite de Nicolas Sarkozy au
Sénégal aurait pu passer inaperçue: elle lui a au contraire servi de
prétexte à un discours inacceptable, que jamais il n´aurait osé tenir
hors du pré-carré, devant le plus insignifiant de ses pairs. En
Tunisie et en Algérie, il a bien compris qu´il ne lui serait pas permis
de se comporter comme en pays conquis. Il n´a d´ailleurs pas eu droit
au Maghreb à l´accueil populaire, folklorique à souhait et dégradant,
qui lui a été réservé à Dakar. Dans cette atmosphère rappelant le temps
des commandants de cercle, il a prononcé une sorte de discours sur
l´état de l´Union… française, sans même qu´on puisse lui reprocher de
s´être trompé d´époque. Car il ne faut pas s´y laisser prendre:

bien qu’il ait prétendu s´adresser à l´Afrique entière, Sarkozy n´est
pas naïf au point de s´imaginer que la voix de son pays porte aussi
loin que Johannesburg, Mombasa ou Maputo. Si les intellectuels de cette
partie du continent ont, pour une fois, prêté attention aux propos d´un
président français, c´est parce qu´on leur en avait préalablement
résumé le contenu. Depuis quelques jours, ils le découvrent par
eux-mêmes avec stupéfaction en même temps que les réalités de la Françafrique.


On
comprend leur colère : même dans les pays francophones où on croyait
avoir touché le fond depuis longtemps, tout le monde est d´avis que
cette fois-ci la mesure est comble.


Etre
un chef d´Etat relativement jeune et inexpérimenté ne donne à personne
le droit d´être aussi puéril. Lorsqu´on dirige un pays important, on ne
peut pousser trop loin le jeu du “moi-je-ne-suis-pas-comme-les-autres”.
Ce manque d´humilité d´un homme que l´on dirait encore choqué d´avoir
si aisément atteint son but l´a amené à aligner, devant un auditoire
particulièrement averti, les plus désolants clichés de l´ethnologie
coloniale du dix-neuvième siècle. La science politique s´intéressera
peut-être un jour à ce cas de figure unique : un
président étranger faisant, du haut de son mètre soixante quatre, le
procès de tous les habitants d´un continent, sommés d´oser enfin
s´éloigner de la nature, pour entrer dans l´histoire humaine et
s´inventer un destin.
Remises au goût du jour par des auteurs
français surtout soucieux de flatter la négrophobie ambiante, ces
thèses servent à conforter une lecture révisionniste de la
colonisation, du génocide des Tutsi du Rwanda et de la Traite
négrière. La phrase “Ce sont des Africains qui ont vendu aux négriers
d´autres Africains” est d´une colossale ineptie, elle est tout
simplement indigne d´un président de la République. C´est
une insulte à la mémoire des victimes et une infâme relativisation de
la violence fondamentale du commerce triangulaire. Jamais, dans toute
l´histoire de l´humanité, une nation n´en a opprimé une autre sans
avoir bénéficié de la complicité, voire du zèle des élites du pays
conquis. Aux dires de Robert Paxton – dont le travail sur Vichy est une
référence absolue – Adolf Hitler n´était pas spécialement intéressé par
l´occupation totale de
la France:
il lui suffisait de la neutraliser et d´en faire une simple base
arrière. Ce sont les autorités étatiques françaises de l´époque qui
l´auraient vivement pressé de se montrer un peu plus ambitieux, que
diable. Et qui donc, sinon l´écrivain Charles Maurras, a salué comme
une “divine surprise” l´entrée des chars allemands dans Paris le 14
juin 1940? Le constat vaut pour d´autres parties du globe. Sans les
coupables hésitations de Moctezuma – un homme de faible caractère à la
tête du puissant empire aztèque – et le concours des caciques de
nombreuses tribus indiennes, Hernàn Cortès et sa poignée de
conquistadors n´auraient pas réussi à soumettre à leur loi la
quasi-totalité de l´actuelle Amérique latine.


Le
président francais a dépassé les limites du tolérable et – bien au-delà
des fameux “pays du champ “ – beaucoup de descendants d´esclaves vont
se demander comment on en est arrivé à une situation oú un responsable
européen peut se permettre de tenir publiquement, sur le lieu même du
crime, de tels propos sur
la Traite négrière.
La référence à Césaire n´y changera rien. Comparaison n´est certes pas
raison mais Sarkozy n´a pas de chance : au moment même où il évoquait
avec une émotion feinte “ le bruit d´un qu´on jette à la mer”, un Nègre – ou un Arabe - était enchaîné et roué de coups à l´aéroport de Roissy.


A Dakar, le président de la République
française a refusé d´appeler l´université par son nom, parce qu´il lui
en coûtait sans doute de prononcer celui de Cheikh Anta Diop. Cette
attitude ne le grandit pas, pour dire le moins. Elle met à nu les
limites d´un homme pourtant visiblement décidé à montrer ce jour-là
qu´il était capable de parler d´autre chose – et sur un autre ton – que
de “racaille” et de “karcher”. Son désir de proximité avec un public
qu´il devait savoir hostile l´a peut-être un peu perdu.
Le rôle de composition qu´il s´est inventé (“Je suis jeune et je te parle à toi, jeune d´Afrique“) témoignait de toute façon – soit dit au passage – d´un réel manque de délicatesse à l´égard de son vénérable hôte.


On
n´aura pas la cruauté de faire remarquer à Sarkozy que le tutoiement
nous rappelle, a nous autres, de bien mauvais souvenirs. Cela
importe en définitive moins que son recours répété a un “je” plein de
présomption. Il en faut pour s´imaginer que ni la vie, ni leurs parents
ou leurs professeurs n´ont jamais rien appris aux jeunes Africains,
qu´il y a toujours eu un abîme entre
la Vérité
et eux et que, lui Nicolas Sarkozy, allait une fois pour toutes le
combler ce 26 juillet 2007. Mais l´étudiant le moins averti de
l´assistance avait déjà maintes fois décortiqué Discours sur le
colonialisme et entendu Césaire y réfuter l´un après l´autre, avec
clarté et précision, les arguments servis par Sarkozy.
Ce
dernier ne le sait peut-être pas mais son discours de Dakar est bien
plus vieux que lui-même. On peut se croire résolument tourné vers
l´avenir alors qu´on a seulement les yeux rivés sur le rétroviseur de
sa propre histoire.


Nicolas Sarkozy a en outre cru devoir inviter son auditoire à distinguer entre les “bons” et les “mauvais” colonisateurs. Admettrait-il qu´un Allemand applique la même grille de lecture à l´histoire de son pays ? La France
n´a été occupée par l´Allemagne que pendant cinq ans – et dans des
conditions infiniment moins cruelles que la colonisation – mais on
attend le jour où, au lieu de réfléchir sur un système de domination
étrangère, violent et illégitime par sa nature même, quelqu´un aura
l´audace de faire le tri entre les nazis de bonne volonté et les autres.


Dressant
la liste des fléaux du continent, Sarkozy fait une discrète mention,
“des génocides” dont la colonisation n´aurait en rien été
“responsable”. Il faut s´y arrêter, comme chaque fois que l´on voit le
mot “génocide” utilisé au pluriel par un représentant de l´Etat
français. Le nouveau président est arrivé au pouvoir dans un contexte de très forte tension entre Paris et Kigali. L´implication de la France
dans le génocide des Tutsi du Rwanda est si avérée que l´on sent
parfois chez certaines autorités de l´Hexagone comme une tentation de
passer aux aveux. C´est en réalité la seule option rationnelle dans ce
difficile dossier.
Malheureusement Paris court le risque, en
créant un tel précédent, de voir s´ouvrir la boîte de Pandorre des
sanglantes dérives de la Francafrique. Pour
se tirer d´affaire, on essaie d´accréditer l´idée que le Rwanda
n´était, tout bien considéré, qu´un génocide africain de plus et qu´on
aurait tort d´en faire une grosse histoire.
Avant Sarkozy, François Mitterrand et Dominique de Villepin – pour ne
citer que ces deux-là – avaient essayé de se débarrasser, d´un
haussement d´épaules désabusé, du million de morts rwandais. Or, cette
étrange théorie des solutions finales quasi routinières en Afrique ne
résiste pas à l´examen. Il se trouve en effet que le génocide, perçu
comme le crime absolu par la communauté des nations, a été défini de
manière particulièrement stricte par
la Convention
de Genève de 1948. Et au sens où l´entend celle-ci, le seul génocide
sur le continent, au vingtième siècle, est celui des Tutsi du Rwanda en
1994.
Les deux autres – la Shoah
et le génocide arménien – ont eu lieu en Europe et le quatrième au
Cambodge. Sarkozy ne pouvait ignorer cela. C´est donc à dessein qu´il a
tenté de semer la confusion sur ce sujet douloureux, qui mérite mieux
qu´un dérisoire traitement politicien.


[size=12]Plus
soucieux, curieusement, d´évoquer notre passé le plus lointain que le
présent, l´orateur s´est gardé de la moindre allusion à la Françafrique, “le plus long scandale de la République”,
selon le mot du regretté Francois-Xavier Verschave. Sarkozy était
pourtant très attendu sur le sujet, car il aurait eu bien des choses à
dire sur la politique africaine de la France
depuis le début des années soixante. Il sait bien qu´après des
independances de façade Paris a continué, entre coups d’Etat, soutien à
des régimes dictatoriaux et contrôle total des leviers économiques et
du personnel dirigeant, à faire la loi dans ses anciennes colonies. Il
en est ainsi depuis le temps du général de Gaulle et ses successeurs,
de gauche ou de droite, s’en sont toujours tenus à une ligne de
conduite en fin de compte si profitable : langue de bois lénifiante
sous les ors des palais et, dans l’ombre, le langage de la force avec
son lot de coups tordus de divers réseaux et services, d’interventions
militaires et d’assassinats ciblés de personnalités politiques.
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LE DISCOURS INACCEPTABLE DE NICOLAS SARKOZY EN AFRIQUE :: Commentaires

On n’attendait certes pas de Nicolas Sarkozy qu’il regrette publiquement
l´implication de son pays – qui ne fait plus l’ombre d’un doute – dans
le génocide des Tutsi du Rwanda ; il n’allait pas non plus, dans un
brusque accès de sincérité, se laisser aller à des états d’âme sur le
rôle d’Elf et de certains grands groupes financiers – auxquels on le
dit très lié – dans le pillage des ressources du continent. Personne,
même dans ses rêves les plus fous, n’a jamais espéré le moindre aveu de
cette nature : dans le monde tel qu’il va, les choses ne se passent pas
ainsi. Qui ne s´est malgré tout surpris à guetter, ces dernières
semaines, l´indice d´un début de changement ? La relation françafricaine a atteint, au sommet, un tel degré de putréfaction qu´elle se sait condamnée à terme. Du Rwanda à la Côte
d´Ivoire – en passant par les péripéties de la succession d´Eyadéma –
les avertissements n´ont pas manqué depuis bientôt quinze ans. Il eût
été habile pour Sarkozy de se donner une aura de réformateur hardi en
faisant de nécessité vertu. Mais même ce petit pas en avant, dicté par
une prise en compte lucide des réalités du monde et des mutations de
l´Afrique dite francophone, a paru d´une audace inouïe aux parrains de la Françafrique. Le candidat Sarkozy avait cru pouvoir déclarer que “la France
n’a pas besoin de l’Afrique” mais il n´a pas dû être difficile de
démontrer au président l´imprudence de tels propos. Son mutisme
remarqué sur
la Francafrique
montre clairement qu´il n´a pas l´intention d´opérer une rupture qui
mettrait dans l´embarras Idriss Deby, Sassou Nguesso et surtout son
vieux complice Omar Bongo. Sans parler des amis qu´il ne va pas tarder
à se faire : présidents en poste et jeunes dauphins encore imberbes se
bousculent, paraît-il, au portillon…
[/size]

Ceux-là
l´ont entendu écarter toute idée de repentance le soir même de son
élection et ils n´oseront jamais le fâcher par l´évocation de ce sujet,
délicat entre tous. De toutes les anciennes puissances européennes, la France
est la seule à avoir ce rapport quasi obsessionnel à son passé
colonial. Le parlement y vote, avec une incroyable candeur, des lois
négationnistes et sa classe politique semble faire de la question de la
repentance une affaire d´Etat d´une importance exceptionnelle. On
a envie d´inviter toutes ces personnes à plus de sérénité. Regretter
les crimes de ses ancêtres est un acte que seule sa conscience peut
dicter à un être humain. C´est, par ce fait même, un acte qui perd
toute valeur s´il résulte d´une injonction extérieure. Il ne pourra
certes jamais ressusciter les morts ou même guérir complètement les
blessures de jadis mais il peut grandir celui qui est capable de
s´élever à une telle hauteur et aider, parmi les nouvelles générations,
à la réconciliation des coeurs et des esprits. Mais si on n´a pas la
force de se repentir, on doit au moins avoir la décence de se taire.
Lorsque Nicolas Sarkozy lance : “Jeunes d’Afrique, je ne suis pas venu
vous parler de repentance”, il commet une grave inversion des rôles.
C´est le privilège de la victime et non du bourreau de décider s´il
faut évoquer ou non des crimes si abominables.
La réaffirmation
constante par le second de son refus du repentir est une véritable
maladie de l´âme. Une société dont les dirigeants et tant de citoyens
n´ont avec leur passé que ce rapport de dénégation, compulsif et
grimaçant, révèle à son insu le malaise qui le tenaille et mérite, en
vérité, plus de compassion que de haine.


A entendre Nicolas Sarkozy en prendre ainsi à son aise avec la Traite négrière, on
peut perdre de vue qu´elle a fait, sur plusieurs siècles, au moins deux
cents millions de victimes. Ce dernier chiffre est donné par Senghor -
dans l´important ouvrage qui lui est consacré par l´universitaire
américaine Janet G.Vaillant. Peu porté à l´exagération en la matière,
l´ancien président sénégalais explique très sobrement dans une lettre à
sa biographe en quoi le “trafic de bois d´ébène” continue à peser à la
fois sur le présent et sur le destin de l´Afrique.


Le
poète de Joal a été cité à plusieurs reprises par Nicolas Sarkozy en
des termes élogieux. Le plus ironique c´est que, quoi que l´on puisse
penser de Senghor, il n´est pas certain qu´il aurait laissé un invité
du Sénégal dire de telles énormités ce 26 juillet sans lui porter la
réplique d´une façon ou d´une autre. Etre un habile politicien ne
l´empêchait pas d´avoir, lui, de la fierté et le sens de l´Histoire.


Au-delà des rapports de suzerain à vassal que Sarkozy peut entretenir avec ses obligés de la Françafrique,
ce qui est arrivé à Dakar interpelle aussi une certaine intelligentsia
africaine francophone. Les désillusions nées des Indépendances – partis
uniques, Guides-Infaillibles-de-la-nation. épidémie de coups d´Etat
militaires et corruption – ont amené certains auteurs à soumettre
l´Afrique à une critique sans complaisance. A partir de la fin des
années 80 de nombreux textes ont été publiés par nos sociologues,
historiens ou philosophes, avec l´intention louable de diagnostiquer le
mal africain et de susciter les conditions psychologiques d´un sursaut.
De façon moins élaborée mais souvent mus par la même volonté de
favoriser un électrochoc, les romanciers faisaient de leur côté, avec
la démesure et les effets de dilatation que seule autorise la fiction,
le procès des systèmes politiques post-coloniaux. Les uns et les autres
avaient malheureusement tendance à confondre Etat africain et société
africaine. Celle-ci était soupconnée de couver, par le simple fait
qu´elle restait elle-même, les germes de sa propre destruction,
plusieurs fois annoncée à l´époque – puis aussitôt reportée sine die.
C´était là l´exemple achevé d´une vision purement essentialiste de la
réalité africaine, tournant autour d´elle-même, comme le serpent qui se
mord la queue, avec une lassante monotonie. Négligeant les rapports de
force politiques réels et l´impact décisif de l´Etat francais sur les
luttes de pouvoir dans chaque pays de son ex-Empire d´Afrique
subsaharienne, la réflexion se polarisait, avec une singulière
obstination, sur les effets visibles du désastre au détriment de ses
causes profondes, moins spectaculaires il est vrai. Cette littérature,
en principe destinée aux Africains, a été en fait beaucoup plus lue par
les Occidentaux. Ceux-ci en ont fait leurs délices et elle leur a
procuré un exquis sentiment d´innocence. Ces auteurs balisaient à leur
insu la voie à une négrophobie que l´on voit chaque jour un peu plus
paisible et décomplexée mais qui sait être vulgaire et injurieuse à
l´occasion. En quelques années, l´afro-pessimisme a été pour ainsi dire
racialisé et vidé de l´énergie libératrice dont elle était
potentiellement porteuse. En France et dans le reste de l´Occident, des
essayistes africanisants s´en sont largement servis pour donner une
seconde vie aux préjugés les plus incongrus sur le continent. Et très
souvent ils se sont abrités derrière ces ouvrages pour convaincre de la
pureté de leurs intentions un public assez peu averti. Il était en
effet difficile de les accuser de racisme puisqu´ils ne faisaient que
reprendre les analyses de leurs homologues de Dakar, Yaoundé ou Abidjan.


Les
propos de Nicolas Sarkozy viennent en droite ligne de cet univers
vaguement africanisant, si prompt à fustiger la concurrence mémorielle
et une soi-disant tendance des Nègres à se présenter comme d´éternelles
victimes des autres. Son meeting d´Agen le 25 juin 2006 est
particulièrement révélateur de cette intime filiatio
n. Sarkozy y avait été très dur contre : «
ceux qui ont délibérément choisi de vivre du travail des autres, ceux
qui pensent que tout leur est dû sans qu’eux-mêmes doivent rien à
personne, ceux qui veulent tout tout de suite sans rien faire, ceux
qui, au lieu de se donner du mal pour gagner leur vie, préfèrent
chercher dans les replis de l’histoire une dette imaginaire que
la France
aurait contractée à leur égard et qu’à leurs yeux elle n’aurait pas
réglée, ceux qui préfèrent attiser la surenchère des mémoires, pour
exiger une compensation que personne ne leur doit, plutôt que de
chercher à s’intégrer par l’effort et par le travail, ceux qui n’aiment
pas
la France,
ceux qui exigent tout d’elle sans rien vouloir lui donner, je leur dis
qu’ils ne sont pas obligés de rester sur le territoire national.»

Quatre jours plus tôt, il était l´invité de Franz-Olivier Giesbert à
l´émission “Culture et dépendances”. Il y disait textuellement ceci : «
J’ai reçu le père malien et le frère [d’un des deux jeunes électrocutés
dans un transformateur EDF, origine des émeutes de novembre 2005]. Le
père, qui est depuis trente ans en France, ne parlait pas français. Le
fils, qui est né en France et va au Mali seulement pour les vacances,
était en boubou.»


Que
ce leader politique ait pu en vouloir à des émigrés maliens en train de
faire le deuil de leur enfant d´être “en boubou” ou de ne pas parler
français, donne la mesure de son mépris pour les Africains et pour leur
culture. On aurait cependant tort d´oublier que cette façon de penser
est aujourd´hui assez répandue en France. La
sortie dakaroise de Sarkozy a retenu l´attention parce qu´il est un
chef d´État mais il n´a rien dit que l´on n´ait lu ou entendu, au cours
de la décennie écoulée, de la part de nombre d´intellectuels européens
mais aussi, il faut bien le dire, de la part des penseurs africains
eux-mêmes.
Pour l´afro-pessimisme, qui a d´ailleurs toujours été
un courant philosophique diffus et quasi insaisissable, l´heure devrait
être à une révision déchirante. D´une partie de l´Afrique à une autre,
voire d´un pays à un autre, des processus historiques singuliers et
complexes sont à l´œuvre. Il n´est pas raisonnable de s´en interdire
l´examen minutieux, loin des a priori réducteurs. Autrement dit, le
choix n´est pas seulement entre une glorification béate du continent
africain et sa diabolisation à outrance. Ce sont là deux façons
identiques de s´enfermer dans un tête-à-tête pernicieux avec un monde
occidental trop souvent pris à témoin – au nom de quoi ? – de nos
“temps glorieux” ou de notre “malédiction”. Instruire le procès des
sociétés africaines est légitime mais il est essentiel de savoir très
précisément à qui l´on parle. Et si l´on ne trouve pas un moyen sûr de
s´adresser en priorité aux Africains, les choses resteront encore
longtemps en l´état, au grand dam de nos populations.


On
aimerait bien connaître le bilan que le président français lui-même a
fait, en son âme et conscience, de sa visite à Dakar. Se peut-il qu´il
n´ait pas compris à quel point nous nous sommes sentis insultés ? D´un
point de vue rigoureusement politique, son discours est une faute. Il
ne tardera pas à s´en rendre compte : les Africains et les Nègres de la
diaspora ne le lui pardonneront jamais. La bonne vieille langue de bois
aurait mieux servi les intérêts de son pays. Elle lui aurait en outre
évité ces effets oratoires si empruntés qu´ils en étaient parfois un
peu pathétiques.
A l´arrivée on a presque envie de remercier
Nicolas Sarkozy d´être venu nous apporter, bien malgré lui, la bonne
nouvelle : en Françafrique, depuis le 16 mai 2007, le Roi est nul.


http://togopages.net/blog/?p=854
RETOUR SUR LE SAFARI DE SARKOZY EN AFRIQUE !


LE DISCOURS INACCEPTABLE DE NICOLAS SARKOZY EN AFRIQUE Medium_discours-nicolas-sarkozy
Monsieur le Président,


Vous
étiez venu dites-vous à Dakar nous parler — nous les Africains —, avec
franchise et sincérité, vous étiez donc venu avec tout le fond de votre
pensée, car c’est ainsi je crois qu’on qualifie la franchise et la
sincérité, un échange sans fard et sans arrière-pensée. Nous prenons
donc acte de la conception que vous avez de ce continent et de ses
habitants. Vous étiez venu dites-vous pour nous assurer que la France s’associera à nous si nous voulons la liberté, la justice et le droit, mais permettez-moi d’être franc et sincère également.

Au
lendemain de votre discours, que faisiez-vous donc avec Omar Bongo,
quarante ans de règne dans la dictature, un doyen dites-vous, et quel
doyen dans la corruption et l’aliénation de son pays ! De quelle
liberté, de quelle justice, de quel droit parlez-vous ? Je n’ose même
pas vous poser la question concernant votre sourire à cet autre grand
dictateur africain : Muammar al-Kadhafi ! Que dire du don nucléaire que
vous lui promettiez ? Il serait maintenant fréquentable ? Sincèrement ?
Mais soit… Nous les Africains manquons un peu de raison et ne
comprenons pas ces subtilités qui nous éloignent de la nature et de
l’ordre immuable des saisons.

Vous étiez donc venu — vidi vici complétera
l’autre, regarder en face notre histoire commune. Fort bien ! Votre
posture tombe à propos pour une génération d’Africains et de Français
avides de comprendre enfin ces drames continuels frappant l’Afrique. Il
nous reste simplement à tomber d’accord pour définir le sens de ce mot
histoire. Car quand vous dites que l’homme africain n’est pas assez
entré dans l’histoire, vous avez tort. Nous étions au cœur de
l’histoire quand l’esclavage a changé la face du monde. Nous étions au
cœur de l’histoire quand l’Europe s’est partagé notre continent. Nous
étions au cœur de l’histoire quand la colonisation a dessiné la
configuration actuelle du monde. Le monde moderne doit tout au sort de
l’Afrique, et quand je dis monde moderne, je n’en exclus pas l’homme
africain que vous semblez reléguer dans les traditions et je ne sais
quel autre mythe et contemplation béate de la nature. Qu’entendez-vous
par histoire ? N’y comptent que ceux qui y sont entrés comme vainqueurs
? Laissez-nous vous raconter un peu cette histoire que vous semblez
fort mal connaître. Nos pères, par leurs luttes sont entrés dans
l’histoire en résistant à l’esclavage, nos pères par leurs révoltes,
ont contraint les pays esclavagistes à ratifier l’abolition de
l’esclavage, nos pères par leurs insurrections — connaissez-vous Sétif
1945, connaissez-vous Madagascar 1947 ? ont poussé les pays
colonialistes à abandonner la colonisation. Et nous qui luttions depuis
les indépendances contre ces dictateurs soutenus entre autres par la France et ses grandes entreprises — le groupe de votre ami si généreux au large de Malte par exemple, ou la compagnie Elf.

Savez-vous
au moins combien de jeunes Africains sont tombés dans les
manifestations, les grèves et les soulèvements depuis cette quarantaine
d’années de dictature et d’atteinte aux droits de l’homme ?

Fait-on
partie de l’histoire quand on tombe dans un coin de rue d’Andavamamba,
les bottes des militaires foulant votre corps et vous livrant aux
chiens ? Croyez-vous vraiment que jamais l’homme (africain) ne s’élance
vers l’avenir, jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la
répétition pour s’inventer un destin ? Jamais dites-vous ? Devons-nous
l’interpréter comme ignorance, comme cynisme, comme mépris ? Ou alors,
comme ces colonisateurs de bonne foi, vous vous exprimez en croyant
exposer un bien qui serait finalement un mal pour nous. Seriez-vous
aveugle ? Dans ce cas, vous devriez sincèrement reprendre la copie nous
concernant. Vous avez tort de mettre sur le même pied d’égalité la
responsabilité des Africains et les crimes de l’esclavage et de la
colonisation, car s’il y avait des complices de notre côté, ils ne sont
que les émanations de ces entreprises totalitaires initiées par
l’Europe, depuis quand les systèmes totalitaires n’ont-ils pas leurs
collaborateurs locaux ? Car oui, l’esclavage et la colonisation sont
des systèmes totalitaires, et vous avez tort de tenter de les justifier
en évoquant nos responsabilités et ce bon côté de la colonisation. Mais
tout comme vous sûrement, nous reconnaissons qu’il y a eu des «justes».
Or vous savez fort bien que les justes n’excusent pas le totalitarisme.
Vous avez tort de penser que les dictateurs sont de nos faits. Foccart
vous dit peut-être quelque chose ? Et les jeux des grandes puissances —
dont la France évidemment, qui font et défont les régimes ? Paranoïa de notre part ? Oui, nous devons résister, et nous résistons déjà, mais la France
est-elle franchement de notre côté ? Qui a oublié le Rwanda ? Vous
appelez à une «renaissance africaine», venez d’abord parler à vos
véritables interlocuteurs, de ceux qui veulent sincèrement et
franchement cette renaissance, nous la jeunesse africaine, savons
qu’ils ne se nomment pas Omar Bongo, Muammar al-Kadhafi, Denis Sassou
Nguesso, Ravalomanana ou bien d’autres chefs d’Etat autoproclamés
démocrates.

Nous
vous invitons au débat, nous vous invitons à l’échange. Par cette
lettre ouverte, nous vous prenons au mot, cessez donc de côtoyer les
fossoyeurs de nos espérances et venez parler avec nous. Quant à
l’Eurafrique, en avez-vous parlé à Angela ?


Sincèrement et franchement à vous.


Raharimanana et les écrivains
Boubacar Boris Diop (Sénégal),
Abderrahman Beggar (Maroc, Canada),
Patrice Nganang (Cameroun, Etats-Unis
Koulsy Lamko (Tchad),
Kangni Alem (université de Lomé),
et l’éditrice Jutta Hepke (Vents d’ailleurs).

http://www.liberation.fr/rebonds/271587.FR.php
publié par alert2neg dans: Politique
mihou
MME A. BA KONARE S'OCCUPE DU CAS NICOLAS SARKOZY




LE DISCOURS INACCEPTABLE DE NICOLAS SARKOZY EN AFRIQUE Afrique3

L’ex-première dame du Mali, Adame Ba
Konaré a lancé un « appel aux historiens » pour répondre au discours du
président français Nicolas Sarkozy, prononcé à Dakar le 26 juillet
dernier lors d’une visite au Sénégal, a appris Ouestafnews de source
informée.

Par son discours, le président français a
« brutalement » démontré aux Africains que la France a de leur
continent « une vision étonnamment statique, alors même que foisonnent
depuis maintenant plusieurs décennies, moult écrits et moult débats sur
elle et sur son sol », écrit Adame Ba Konaré, dans un texte publié à
Bamako par le quotidien privé malien Les Echos. Le président français
avait prononcé devant des étudiants de l’université de Dakar ainsi que
d’autres invités un discours qui a suscité une vive polémique et de
vives réprobations sur l’ensemble du continent. D’éminents
intellectuels africains avaient ainsi immédiatement réagi à ce
discours, le trouvant décalé et rétrograde pour les uns, paternaliste
voire colonialiste pour certains et simplement raciste pour les autres.
Ecrivain et professeur d’histoire,
Mme Ba Konaré s’insurge à son tour face à la description faite de
l’Afrique par Sarkozy, qui selon elle interpelle les historiens
africains qui ont « en premier lieu (…) la charge de gérer la mémoire
de l’Afrique ». « Intervenir dans ce débat est un devoir à la fois
scientifique et militant. Si nous nous taisons, ce sera l’histoire qui
nous jugera du haut de son tribunal », poursuit l’historienne qui
demande à ses collègues de la rejoindre dans un Comité pour la défense
de la mémoire de l’Afrique. Mais auparavant l’épouse de l’ancien
président malien Alpha Oumar Konaré (actuel président la Commission de
l’Union africaine) souhaiterait que les historiens africains s’engagent
dans la production d’un ouvrage scientifique portant sur des thèmes
qu’elle juge cruciaux pour répondre au chef d’Etat français
:
parmi les thèmes qu’elle cite figurent entre autres - « L’Africain et
la reproduction du temps mythique », « L’Africain et la corruption » ;
« Ce que la colonisation a apporté à l’Afrique » ; « L’Africain et la
raison » ; « L’Africain et le règne de la nature » ; « L’Africain et
les droits de l’Homme, la démocratie, la liberté et la justice ».
Mme Adame Ba Konaré née en 1947 à Ségou (240 km de Bamako) est déjà
auteur de plus d’une demi-douzaine d’ouvrages dont une partie porte sur
l’histoire de son pays.






LE DISCOURS INACCEPTABLE DE NICOLAS SARKOZY EN AFRIQUE Arton4815-181x200


Par Adame Ba Konaré, historienne et écrivain

Appel aux Historiens

Le discours
du président de la République française, Monsieur Nicolas Sarkozy, lors
de sa visite à Dakar le 26 juillet 2007 n’a pas manqué de soulever une
vive réprobation dans une large partie de l’opinion africaine, par son
ton, par ses références à des poncifs vieux de plus d’un siècle que
l’Europe tenait sur l’Afrique avant la colonisation, une Afrique alors
méconnue et fantasmatique. Les poncifs les plus saillants du discours
« sarkozien », directement hégéliens mais révolus depuis et qui
heurtent le plus l’historien de l’Afrique, proclament, entre autres,
ceci : (…) « Le drame de l’Afrique,
c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le
paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont
l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que
l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des
mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où tout
recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni
pour l’idée de progrès. Dans cet univers où la nature commande tout,
l’homme échappe à l’angoisse de l’histoire qui tenaille l’homme moderne
mais reste immobile au milieu d’un ordre immuable où tout semble être
écrit d’avance. Jamais l’homme ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne
lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un
destin. Le problème de l’Afrique et permettez à un ami de l’Afrique de
le dire, il est là. Le défi de l’Afrique, c’est d’entrer davantage dans
l’histoire. C’est de puiser en elle l’énergie, la force, l’envie, la
volonté d’écouter et d’épouser sa propre histoire. Le problème de
l’Afrique, c’est de cesser de toujours répéter, de toujours ressasser,
de se libérer du mythe de l’éternel retour, c’est de prendre conscience
que l’âge d’or qu’elle ne cesse de regretter, ne viendra pas pour la
raison qu’il n’a jamais existé. Le problème de l’Afrique, c’est qu’elle
vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l’enfance.
(…) La réalité de l’Afrique, c’est celle d’un grand continent qui a
tout pour réussir et qui ne réussit pas parce qu’il n’arrive pas à se
libérer de ses mythes (…) »
Le récent article de Monsieur Jean
Marie Bockel, Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires
Etrangères et Européennes, chargé de la Coopération et de la
Francophonie, paru dans le journal « Le Figaro » du 4 septembre 2007,
qui tente de recadrer le discours du Président français, en rajoute au
malaise : « l’Afrique interroge,
passionne, interpelle. Enfin ! Premier résultat et non des moindres :
le continent africain est de nouveau à l’ordre du jour. Depuis
l’intervention du président de la République, l’Afrique est sortie du
cénacle des technocrates des « bailleurs de fonds » pour s’inviter à la
grande table du débat populaire. En choisissant à dessein de parler
librement, Nicolas Sarkozy a libéré la parole. (…) Prenons acte du
retour de l’Afrique dans le débat d’idées. »
De telles
déclarations sont révélatrices d’un fait : après plus de cent ans
d’histoire partagée avec la France et près de soixante ans de
collaboration après les indépendances, l’Afrique se rend compte
brutalement que son principal partenaire a d’elle une vision
étonnamment statique, alors même que foisonnent depuis maintenant
plusieurs décennies, moult écrits et moult débats sur elle et sur son
sol. Face à une telle situation, nous sommes, nous historiens
africains, interpellés en premier lieu car ce sont nous,
fondamentalement, qui avons la charge de gérer la mémoire de l’Afrique.
Intervenir dans ce débat est un devoir
à la fois scientifique et militant pour nous. Si nous nous taisons, ce
sera l’histoire qui nous jugera du haut de son tribunal. Si nous nous
taisons, ce sera ne pas faire honneur à la mémoire de tous nos
devanciers, parmi lesquels Joseph Ki-Zerbo et Cheik Anta Diop, qui se
sont lancés corps et âme dans la bataille de la réhabilitation de
l’histoire africaine.
S’assumer et assumer notre part de
responsabilité face à l’histoire, face aux générations montantes, face
à la jeunesse, voilà ce que je vous propose, voilà ce que je nous
propose. Réfléchissons, échangeons, partageons sur la base du
volontarisme, en adoptant une posture scientifique dépouillée de toute
émotion, autour des thèmes suivants que nous retenons dans les débats
en cours : « L’Africain et la
reproduction du temps mythique. » ; « L’Africain et la corruption. » ;
« Ce que la colonisation a apporté à l’Afrique. » ; « L’Africain et la
raison. » ; « L’Africain et le règne de la nature. » ; « L’Africain et
les droits de l’homme, la démocratie, la liberté et la justice. »
; « L’Africain et l’enfermement sur soi. ».
Je propose que chacun d’entre nous, dans son domaine de compétence
académique, produise un article au plus tard pour fin décembre 2007, en
introduisant, si nécessaire, des grilles de lecture comparative avec
d’autres sociétés pour un raccordement juste et équitable à l’histoire
universelle. Cette liste n’est pas exhaustive. Vous voudrez l’enrichir
par de nouvelles propositions. Le recueil, validé par un comité
scientifique, fera l’objet d’un ouvrage collectif à paraître courant
2008 et sera versé dans le dossier du partenariat France/Afrique. Une
fois le livre paru, les auteurs, pour ceux qui le désirent, se
dissoudront avec moi dans un comité, le Comité de Défense de la Mémoire
de l’Afrique (CMAD). Ce comité, j’entends le lancer et en faire un
instrument de veille et de vigilance pour la sauvegarde de la mémoire
de l’Afrique. Toute suggestion de votre part sera la bienvenue.


A
vous tous qui adhérez à mon projet, et pour toute autre réaction de
votre part, vous pouvez me joindre et envoyer vos articles et
correspondances au contact suivant : memoireafrique@yahoo.fr
Confraternellement, Professeur Adame Ba Konaré

www.nettali.net/spip.php?article4815


Dailymotion blogged video
Bwemba Bong - Les Insultes de Sarkozy en Afrique

http://www.alert2neg.com/article-7129742.html
 

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