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 Disparus 50 jours en forêt, ils réapparaissent

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mihou
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mihou


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MessageSujet: Disparus 50 jours en forêt, ils réapparaissent   Disparus 50 jours en forêt, ils réapparaissent EmptyVen 6 Avr - 10:00

Guyane
Disparus 50 jours en forêt, ils réapparaissent
Loïc Pillois à son arrivée à sa descente d'hélicoptère à la gendarmerie de Cayenne. (Photo : J. Vallette / RFI)
Loïc Pillois à son arrivée à sa descente d'hélicoptère à la gendarmerie de Cayenne.
(Photo : J. Vallette / RFI)
Guilhem Nayral et Loïc Pillois sont des miraculés. On n’avait plus de nouvelles des deux randonneurs depuis le 14 février, le jour où ils se sont lancés dans une expédition à travers la forêt guyanaise. Jeudi, amaigri, Loïc Pillois est arrivé seul en marchant à Saül, une commune isolée du centre de la Guyane qu’ils avaient prévu de rallier en 12 jours. Quelques heures plus tard, un hélicoptère de gendarmerie repérait son compagnon, exténué, à environ 6 heures de marche de Saül.



De notre correspondant à Cayenne

A Saül, il est environ 9h30 jeudi matin (13h30 temps universel) : Yolande et Laurent, deux habitants, aperçoivent une petite silhouette qui sort de la forêt près de l’extrémité de la piste d’aviation en latérite de cette commune de 60 âmes nichée au milieu de montagnes forestières pouvant culminer à plus de 800 mètres. S’approchant de lui, ils se disent qu’avec un tel collier de barbe, l’homme ne peut être un Brésilien venu de l’un des sites d’orpaillage clandestins qui se multiplient depuis un an et demi à quelques kilomètres du bourg. En les voyant, Loïc Pillois tombe à genoux : «Je suis l’un des deux perdus !, leur crie-t-il, mais il faut retrouver Guilhem !».

L’odyssée des deux hommes démarre le 14 février dernier au saut (rapide) Grand Kanori, où Loïc Pillois et Guilhem Nayral, deux amis âgés de 34 ans, tous deux paysagistes en France, ont été déposés la veille, après 10 heures de navigation sur le fleuve Approuague. Le 14 au matin, le piroguier qui a passé la nuit avec eux repart : durant 50 jours, il restera la dernière personne à les avoir vus les vivants. Loïc et Guilhem croient alors commencer une expédition de 100 kilomètres jusqu’à Saül. Mais ils s’aventurent sans GPS, sans téléphone satellite et sans le guide qu’une agence de voyage de Cayenne leur a proposé.

Munis de boussoles et de cartes IGN, les deux hommes qui ont douze jours de vivres et un purificateur d’eau mais pas de fusil, s’ouvrent la route en forêt à coups de machette afin de tenter de rejoindre Saül en suivant un azimut plein ouest. «On était parti pour marcher 12 jours, mais quand on a vu qu'au bout de 12 jours on n'était pas arrivé à Saül, on s'est dit qu'on allait nous chercher, donc on s'est arrêté trois semaines pour essayer de se faire voir en faisant des feux», a déclaré hier Loïc Pillois, à Saül, au micro de RFO Guyane.

Les autorités locales envoient des gendarmes

Quatre autres randonneurs partis, eux, le 17 février, à 200 mètres en aval du point de départ de Guilhem et Loïc, arrivent à Saül le 25 février. «On savait qu’ils étaient censés être devant nous», raconte Fabien Reynaud, l’un de ces quatre randonneurs. «Par la suite, on a appris qu’ils n’avaient pas de GPS. On s’est dit qu’ils avaient dû forcément dévier vers le nord ou vers le sud. Car ce parcours est une succession constante de montées et de descentes. Sans GPS, tu ne peux pas garder un azimut», explique-t-il.

Le mercredi 28 février, les 4 randonneurs préviennent, à Cayenne, l’agence de voyage qui a trouvé le piroguier pour Loïc et Guilhem. Le 1er mars, les proches de Loïc et Guilhem, en France, alertent les autorités de Guyane: les deux randonneurs étaient censés prendre, lundi 26 février, le vol pour Paris à l’aéroport de Rochambeau (17 km de Cayenne) et arriver dans l’Hexagone le mardi 27.

Le 3 mars après-midi, les autorités locales envoient des gendarmes et des militaires aux deux extrémités du parcours des deux hommes. Le 4 mars, les recherches en forêt commencent : une trentaine d’hommes seront constamment déployés sur le parcours supposé des deux randonneurs durant environ 3 semaines, selon les autorités. Pendant ce temps, Loïc et Guilhem ont installé leur campement en forêt. Ils se sont construit un carbet (abri) à l’aide de branches, passent chaque matinée à ramasser du bois pour faire de grands feux afin d’alerter les secours. «Ils entendaient des hélicoptères au nord mais qui repartaient sans s’être approchés», explique Gilles Nayral, le frère de Guilhem, présent hier à Saül avec Emilie Perrier, la compagne de Guilhem. La préfecture de Guyane indique avoir fait effectuer 50 survols de la forêt par hélicoptère sans trouver le moindre indice.

Après de 3 semaines de campement, Guilhem Nayral et Loïc Pillois, faute d’avoir été trouvés, décident de repartir. Les conditions sont difficiles, c’est la saison de fortes pluies en Guyane et le traditionnel «petit été de mars» se fait attendre. «La pluie était très forte, on avait du mal entre les marais, les montées, les descentes », a encore raconté Loïc Pillois sur RFO. Parallèlement, le 26 mars, la préfecture met fin aux recherches. Le 30 mars, Emilie Perrier et Gilles Nayral, la compagne et le frère de Guilhem, arrivent en Guyane et demandent de relancer les opérations. Ils se heurtent à un refus de la préfecture. «Le préfet de Guyane nous a dit que les recherches avaient coûté près de 100 000 euros et qu’il était comptable des moyens de l’Etat. On était sonnés», confie Emilie.

«Ils ont même mangé deux tortues»

Pendant ce temps, Guilhem et Loïc boivent l’eau des rivières et mangent ce qu’ils peuvent: «graines de palmier, coléoptères, grenouilles, des tortues d’après ce qu’ils nous ont confié», raconte un médecin du Samu de l’Hôpital de Cayenne. «Ils ont même mangé deux tortues et mon frère s’est attaqué à la carapace puis a bouffé les griffes. Il ne rêvait que de manger», raconte Gilles Nayral. Convaincus que Loïc et Guilhem étaient vivants, Gilles Nayral et Emilie Perrier s’étaient envolés, mercredi, vers Saül par le vol régulier d’Air Guyane avec le billet retour en poche pour jeudi après-midi. Jeudi matin, ils y placardent les photos de Guilhem et Nayral avec des textes en brésilien et en français quand ils entendent Yolande et Laurent arriver en criant : «On en a trouvé un !» Ils filent alors avec les gendarmes retrouver Loïc: «Loïc n’avait que ces mots à la bouche: il faut retrouver Guilhem. Il l’avait laissé la veille avec de l’eau et un feu allumé car il ne pouvait plus marcher et, ayant entendu un avion tourner autour de Saül, ils se sont dit qu’ils en étaient à un ou deux jours de marche», raconte Gilles.

Loïc Pillois monte dans l’hélicoptère de gendarmerie pour participer aux recherches. Il faut plusieurs heures pour repérer Guilhem Nayral, sur un flanc de montagne, caché par la canopée. Le gendarme Martin André est hélitreuillé: «Guilhem était allongé par terre, à bout de souffle, j’ai craint qu’il ne fasse une attaque cardiaque. Quand je l’ai pris dans mes bras, il n’arrêtait plus de pleurer. Notre hélicoptère est parti chercher à Saül le médecin du Samu, lequel a considéré, après l’avoir ausculté, qu’on pouvait hélitreuiller Guilhem Nayral».

En voyant arriver son frère à Saül, Gilles Nayral reste interdit: «J’ai eu de la peine à le reconnaître. Il avait les yeux exorbités comme quelqu’un qui sort d’Auschwitz. Même sa voix a changé, parce qu’il a souffert d’une paresthésie en ingérant une mygale pas suffisamment cuite». Guilhem Nayral a été transporté directement au Samu de l’hôpital de Cayenne où son analyse de sang a révélé «un taux très bas de protides, signe d’une forte dénutrition», selon un médecin de l’hôpital. Après une audition d’une heure à la gendarmerie dans le cadre de la procédure judiciaire ouverte le 19 mars pour «disparition inquiétante», son ami Loïc Pillois l’a rejoint à l’hôpital de Cayenne où ils ont passé la nuit.
«Loïc Pillois n’est quasiment pas dénutri», selon un médecin. «Aujourd’hui, on leur achète à manger et des vêtements à Cayenne, Guilhem a envie de se raser», nous a déclaré Emilie Perrier, jointe par téléphone. «On a eu vraiment du mal à s’endormir, hier soir. Ils ont toujours gardé confiance. Et nous aussi. C’est fini. C’est merveilleux», a-t-elle ajouté. «Nous avons une fille de 2 ans et j'attends un garçon pour l’été prochain. Je savais que leur papa allait revenir», nous a, pour sa part, déclaré Angélique Pillois, l’épouse de Loïc, jointe à Toulouse.

par Frédéric Farine

Article publié le 06/04/2007 Dernière mise à jour le 06/04/2007 à 15:22 TU

http://www.rfi.fr/actufr/articles/088/article_50865.asp
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