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 Que se passe-t-il donc en Côted’Ivoire?le rôle de la France

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mihou
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mihou


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02062005
MessageQue se passe-t-il donc en Côted’Ivoire?le rôle de la France

Que se passe-t-il donc en Côte d’Ivoire ?le rôle de la France

Source:

http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=178&artsuite=0

A la suite du RWANDA, du BURUNDI, de la RDC (République Démocratique du Congo) , de la République Centrafricaine, du Sud Soudan et du DARFOUR, pour ne citer que les points les plus chauds du continent noir, la Côte d’Ivoire, vitrine de la présence française en Afrique, occupe aujourd’hui la une des média internationaux. Le « pays d’HOUPHOUËT BOIGNY », vient à son tour de dire adieu au cercle très fermé des pays africains qui ne connaissent pas officiellement de crise politique, économique ou culturelle majeure en leur sein.

Ceux qui n’ont pas voulu voir arriver cette crise jouent les effarouchés. Que se passe-t-il donc en Côte d’Ivoire ?

Un examen attentif révèle qu’il y a dans ce pays, non pas une crise, mais deux crises imbriquées, l’une alimentant l’autre ou mieux, l’une étant la cause de l’autre.
La première crise, ivoiro-ivoirienne

La première crise, ivoiro-ivoirienne, était déjà prévisible du temps d’HOUPHOUËT BOIGNY, premier président du pays, mort au pouvoir au bout d’un long règne sans partage de 33 ans, c’est-à-dire depuis l’accession à l’indépendance du pays en 1960 jusqu’en 1993. Cette crise ivoiro-ivoirienne qui couvait sous la braise pendant le long règne d’HOUPHOUËT BOIGNY, n’a fait qu’éclater au grand jour, à la face du monde entier. Cet aspect de la crise ivoirienne est, si l’on peut dire, un classique dans les pays africains, surtout ceux du prétendu pré-carré français.



Ce classique africain peut être formulé de la manière suivante : des hommes politiques africains, prétendument nationalistes, en réalité des pions ou des complices conscients, ont été propulsés pendant la période dite « de la guerre froide » à la tête des anciennes colonies européennes et françaises en particulier sur le continent noir, à la suite de manoeuvres de toutes sortes - intimidations, assassinats de véritables nationalistes, guerres coloniales - orchestrées par la puissance étrangère colonisatrice dans le but de préserver ses intérêts économiques jugés menacés par l’avènement de nationalistes dans l’espace politique africain. Cette crise fait apparaître un ensemble d’acteurs représentés par les ténors traditionnels de la scène politique ivoirienne que sont le PDCI-RDA, le parti d’HOUPHOUËT-BOIGNY, le FPI du Président Laurent GBAGBO aujourd’hui au pouvoir, le RDR de M. Alassane DRAHMANE OUATTARA, ancien Premier Ministre du Président HOUPHOUËT-BOIGNY. Dans cet environnement s’est invité un acteur d’un type nouveau qui se fait appeler aujourd’hui « Les Forces Nouvelles ». A l’origine, ces individus portaient leur nom naturel : les rebelles. Il s’agit d’un conglomérat d’individus qui semblent être unis par le seul fait qu’ils portent des armes d’origine inconnue leur permettant de combattre depuis septembre 2002 le gouvernement de la République de Côte d’Ivoire dirigé par le Président Laurent GBAGBO. Si leur programme politique n’a jamais été exposé publiquement, l’on connaît au moins leur exigence principale : le départ du Président Laurent GBAGBO. Ils ne cessent d’appeler, chaque fois que les média occidentaux leur en donnent l’occasion, la France à les aider à se débarrasser du Président au pouvoir.

L’on peut affirmer que tout ce beau monde se dispute l’héritage ou la succession du feu HOUPHOUËT-BOIGNY et ne manque pas, au besoin, d’utiliser tous les « coups possibles » pour en écarter l’adversaire. Dans le système hégémonique de la mondialisation et de la « françafrique », les présidents des Républiques nègres d’Afrique exercent-ils un réel pouvoir ?

Toujours est-il que, dans cette lutte implacable pour le pouvoir, le successeur immédiat d’HOUPHOUËT BOIGNY, Henri KONAN BEDIE, son gouvernement et tous ses intellectuels affidés se mirent à développer, sous le regard amusé de l’Occident, un concept, « l’ivoirité », sur la base duquel toute une armature juridique fut construite dans le but d’exclure de la citoyenneté ivoirienne des candidats et des électeurs gênants. Le régime de KONAN BEDIE est un allié sûr de l’Occident. Il n’y a donc pas lieu de s’alarmer outre mesure de l’irruption de ce concept exotique dans l’espace politique ivoirien. D’autant plus que « l’ivoirité » épargne curieusement les Européens et ne vise que les Africains originaires des pays voisins ou les ivoiriens soupçonnés de la même origine. L’on estime généralement que le développement du concept de « l’ivoirité » fut l’acte générateur de la crise ivoiro-ivoirienne actuelle. Ce fut d’abord l’initiateur du concept, KONAN BEDIE, qui en fit les frais. Sorti de son « placard » par ses hommes de troupe pour les besoins de la cause, le général GUEYE prit la direction d’un coup d’Etat et balaya en une demi-journée le régime du successeur direct d’HOUPHOUËT BOIGNY. Dans un premier temps, le nouvel « homme fort » de Côte d’Ivoire promit de remettre le pouvoir aux civils après avoir « fait le ménage ». Finalement, l’officier supérieur se ravisa. Il organisa une élection présidentielle dont était exclu le candidat OUATTARA pour cause de « nationalité douteuse » et au terme de laquelle il se proclama vainqueur. Aussitôt Laurent GBAGBO et ses partisans descendirent dans la rue, s’estimant lésés par les résultats proclamés en faveur du général président. Le général dut battre en retraite devant cette sortie massive. C’est ainsi que l’ancien opposant Laurent GBAGBO devint le Président de Côte d’Ivoire.
La crise franco-ivoirienne

Mais cette façade de la crise en Côte d’Ivoire apparaît finalement à l’analyse comme l’écume secrétée par une autre crise plus profonde, la crise franco-ivoirienne. Celle-ci est née des vicissitudes des relations biaisées, troubles, entre la France et la Côte d’Ivoire.

Pour mieux saisir la nature de la crise franco-ivoirienne, rappelons d’abord la principale caractéristique du paysage politique africain. Celui-ci est caractérisé par la présence permanente et encombrante de la puissance « ex-colonisatrice » qui, en fonction de ses intérêts, opère des choix stratégiques notamment en plaçant sous son aile « tutélaire » certains dirigeants. Ce scénario est systématique lors des indépendances africaines au début des années 60. En françafrique, très peu de citoyens africains connaissent la véritable nature des relations que leurs Etats entretiennent avec La France, parce que ces relations d’Etat sont régies par des conventions occultes conclues hors de tout contrôle démocratique. Par ce biais, les pays africains nouvellement indépendants ont discrètement abandonné à la France des pans entiers de leur souveraineté. Les Présidents africains disposent tout juste des apparats et de l’illusion d’un pouvoir qu’ils sont pourtant censés détenir au nom du peuple. D’ailleurs il se dit généralement en Afrique que ces dirigeants politiques sont des « préfets » au service, non pas d’une République africaine, mais de la République française, ancienne puissance colonisatrice qui continue ainsi d’exercer son contrôle culturel, intellectuel, économique, politique et militaire sur ses ex-colonies. Des dirigeants comme LUMUMBA, premier Ministre du Congo (RDC) nouvellement indépendant ou Thomas SANKARA, jeune Président du Burkina Faso, qui voulurent exercer véritablement leur fonction, se sont attiré les pires ennuis. Nous savons aujourd’hui ce qu’il en est advenu de ces jeunes chefs de gouvernement au Congo (RDC) dans la nuit du 17 janvier 1961 ou au Burkina Faso le 15 octobre 1987 : l’élimination physique pure et simple. Cette réalité africaine, le chercheur ivoirien Pierre NANDJUI la décrit en « quatrième page » de couverture de son essai intitulé « HOUPHOUËT-BOIGNY, l’homme de la France en Afrique », L’Harmattan. L’ancien Président ivoirien y est présenté comme étant l’homme qui « s’est toujours rangé du côté de la France, contre l’unité de l’Afrique et au détriment de son propre pays... Il faut des hommes capables d’animer ces réseaux , de les entretenir et de les activer, de les promouvoir dans le sens des intérêts français en Afrique. M. HOUPHOUËT-BOIGNY a été l’un des chefs d’Etat francophones qui a joué le mieux ce rôle ».

C’est pourquoi en Afrique dite francophone, plus précisément en « françafrique », tout rendez-vous électoral laisse toujours apparaître deux catégories d’acteurs : les acteurs politiques visibles et les intervenants invisibles. Les acteurs politiques visibles, ce sont des Africains, les Ivoiriens dans le cas d’espèce, que l’on voit s’agiter dans l’espace politique qui est le nôtre en Afrique en vue de remporter des scrutins organisés très souvent de manière biaisée.

Bien qu’invisibles, une deuxième catégorie d’intervenants est très présente sur la scène politique africaine. Il s’agit d’institutions, de personnalités représentant officiellement ou officieusement la République Française. Certains nationaux Africains vont parfois jusqu’à jouer sans ambiguïté ce rôle de représentants des intérêts français au grand jour. L’on s’en rend compte à l’heure des élections en Afrique : la France y est officiellement absente ; elle n’est pas partie prenante, mais sa présence hante et obsède tous les discours. Par exemple au Cameroun en décembre 1959, celui qui n’était encore que Premier Ministre et allait devenir le 1er janvier 1960 le premier Président du Cameroun indépendant, M. Ahmadou AHIDJO, donna cette réplique historique à l’ensemble des membres de son cabinet, à la suite de la proposition de M. NJINE, Vice Premier Ministre, de négocier avec l’opposition, afin d’apporter au gouvernement le soutien populaire qui lui manquait : « ceux d’entre vous qui veulent suivre NJINE Michel, n’ont plus qu’à poser leur démission. Je suis décidé à défendre la politique française au Cameroun et ceux qui ne le veulent pas sont contre moi » (Cité par David KOM, in « LE CAMEROUN Essai d’analyse économique et politique », L’Harmattan 2001, page 76). C’est en faveur de ce genre de dirigeant que la France s’est impliquée en Afrique. AHIDJO au Cameroun, HOUPHOUËT-BOIGNY en Côte d’Ivoire, tous les deux soutenus par la France, connurent au pouvoir, chacun dans son pays, une longévité digne de républiques bananières.

Et l’électeur Africain se détermine forcément en fonction de cette omniprésence française. La France intervient dans les affaires de ses anciennes colonies par le truchement de ses représentants officiels ou de ses « hommes de l’ombre », mais également de certains citoyens africains jugés « sûrs ». Aux élections de dimension nationale, la France est toujours un candidat non déclaré, mais toujours très présent.

Les Africains de tous milieux semblent avoir intégré ces conditions de gestion de la chose publique et d’exercice du pouvoir sur le Continent. Dans cet environnement, c’est avec résignation, impuissance et réalisme que tout naturellement l’éditorialiste du Messager (Cameroun) s’adresse aux hommes politiques du Continent à l’occasion d’une nième convulsion de la RDC (République Démocratique du Congo) ayant abouti à l’assassinat du président KABILA en janvier 2001. Selon Shanda TONME, « les politiciens du Continent doivent en permanence intégrer dans leurs différentes démarches, les exigences nouvelles du temps et du compromis, c’est-à-dire savoir composer, accepter une certaine marge de modération et de pondération pour se faire accepter et respecter tant soit peu par les puissants qui verront là un gage de gouvernance intelligente dans le respect de tous les intérêts... Celui qui aspire au pouvoir devrait s’entendre avec les USA, prendre en compte l’avis de la France et respecter les intérêts de tous les acteurs de l’intérieur et de l’extérieur du pays ».

Manifestement la crise franco-ivoirienne a pour origine le fait que le régime du Président GBAGBO n’a pas respecté le « sage » conseil de l’éditorialiste camerounais et surtout qu’il a voulu secouer « l’équilibre » traditionnel mis en place depuis les indépendances africaines suivant un partage léonin au profit exclusif de la France.
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