Les
APE et l’introduction des OGM dans notre politique agricole
représentent un suicide économique pour le Mali, comme pour d’autres
pays pauvres, par Mariétou Konate.
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31 août 2007 www.abcburkina.net
Le mal des APE et les OGM Soir de Bamako, 27 août 2007.
Le Mali proteste, mais... Mettre un terme aux APE [1]
et à l’introduction des OGM dans la politique agricole, tel est le
souci constant de certains pays de la zone CEDEAO et l’Afrique de
l’Ouest. Ces APE et cette introduction des OGM dans notre politique
agricole représentent un suicide économique pour notre pays, comme pour
d’autres pays pauvres. D’ou des campagnes de protestation de la société
civile malienne et d’autres organisations.
Rappelons que notre pays est devenu un pays cible pour les programmes de biotechnologie de l’USAID,
d’où l’installation d’un centre d’informations sur les biotechnologies,
avec le centre national de la recherche agricole (Institut d’Economie
Rurale). Alors qu’il n’est pas facile, pour les pays pauvres, de
résister à cette pression exercée par la super-puissance mondiale. Il
faut reconnaître qu’avec cette question des OGM, peu de gouvernements
osent affronter directement les Etats-Unis, et ceux qui le font courent
toujours le risque de céder sous la pression permanente.
Au Mali, par
exemple, l’un des pays les plus pauvres du monde, les Etat-Unis ont
engagé des sommes considérables, que le pays risque de compromettre
s’il n’ouvre pas ses portes aux OGM.
Et les administrations finissent par aller contre les désirs de leurs
populations pour apaiser les Etats-Unis, ou pire, pour obtenir leur
part des miettes distribuées par les Etat-Unis. Alors que, dans ce jeu
truqué du “donnant-donnant” auquel les élites jouent, les moyens
d’existence de millions d’agriculteurs sont en péril.
Pourtant, sur le
terrain, une fois que les gens comprennent ce qui est en train de se
passer et ce qui est en jeu, la volonté de résister devient plus forte.
Alors qu’on ne sait pas si les Etats-Unis réduiront ou non les
subventions accordées à leurs producteurs de coton, le Mali doit mieux
réfléchir soigneusement à ses décisions prochaines, concernant les essais en champs du coton BT.
Face à cette
situation, les organisations paysannes, la société civile et d’autres
organisations demandent aux leaders politiques, aux autorités du Mali
de rester fermes face à la pression des Etats-Unis et de rejeter les
OGM.
L’introduction des
OGM n’arrange point le Mali, étant un pays pauvre. Quant aux APE qui
doivent démarrer au plus tard le 1er janvier 2008, date ultime
autorisée par l’OMC pour le maintien des accords préférentiels actuels,
il faut empêcher sa signature et sa mise en oeuvre,
car c’ est la mort programmée de l’économie africaine.
En ce qui concerne
notre région, c’est la CEDEAO qui est l’espace de négociationet
d’intégration économique et politique ; or, ces APE vont torpiller
l’intégration régionale.
Cette signature n’arrange pas les pays ciblés, parce que les APE vont contraindre 77 pays à se soumettre, et affaiblir les politiques alimentaire de nos Etats.
La question de l’impact des accords de partenariat éconmique en matière
agricole, en ce qui concerne la souvernainté alimentaire, doit
particulièrement retenir l’attention. En ce qui concerne le Mali, la
signature des APE réduirait à néant les objectifs de la Loi
d’Orientation Agricole.
De façon claire,
les APE visent l’ouverture totale des marchés africains, dont maliens,
aux produits finis, malgré le très grand fossé technologique,
économique, bref, de développement entre l’Afrique et l’Europe.
Les intentions
véritables des APE sont d’autant plus inquiétantes que les marchés
africains sont déjà les plus ouverts aux produits étrangers,
contrairement aux Etats européens qui ferment leurs frontières en
imposant des taxes et barrièrs douanières prohibitives ou des mesures
phytosanitaires inimaginables aux Etats africains africains.
Les objectifs de la
régulation des échanges de produits agricoles doivent être de veiller à
ce que les relations commerciales soient équitables et concourent à un
développement équilibré, équitable et durable, prenant dûment en compte
les considérations non commerciales, sans porter atteinte aux intérêts
sociaux et environnementaux.
L’assainissement
des marchés agricoles mondiaux doit permettre d’y trouver des prix
rémunérateurs, capables de couvrir les coûts d’une production durable.
Mariétou Konate (Titre : Le mal des APE et les OGM)
Publié sur
Le Mali Source :
bilaterals.org www.bilaterals.org
http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=5398