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 Diplomatie:La France dans le monde selon Nicolas Sarkozy

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AuteurMessage
mihou
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mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

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27082007
MessageDiplomatie:La France dans le monde selon Nicolas Sarkozy

Diplomatie

La France dans le monde selon Nicolas Sarkozy

Le
président de la République a prononcé ce lundi matin le traditionnel
discours devant la conférence des ambassadeurs de France. Cette
conférence réunit les 180 chefs de missions diplomatiques et doit durer
jusqu'au 30 août. L’intervention présidentielle était l’occasion pour
Nicolas Sarkozy d’exposer les grandes orientations de sa politique
étrangère. Retrouvez ci-dessous l’intégralité de son allocution.


[url=javascript:francaisRfifrReagir();]
[/url]

Diplomatie:La France dans le monde selon Nicolas Sarkozy Sarkozy_ambassadeursNicolas Sarkozy a prononcé le discours d'ouverture de la 15e conférence annuelle des ambassadeurs.
(Photo : Reuters)


Monsieur le Premier ministre,
Monsieur le Président du Sénat,
Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale,
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et européennes,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Le
débat international n'est pas abstrait ou lointain: les menaces
d'aujourd'hui -terrorisme, prolifération, criminalité- ignorent les
frontières ; les évolutions de l'environnement et de l'économie
mondiale affectent nos vies quotidiennes ; les droits de l'homme sont
bafoués sous nos yeux. Guidée par nos valeurs, notre politique
étrangère doit s'appuyer sur une vision claire du monde et des intérêts
que nous défendons. A travers elle, c'est notre identité en tant que
nation que nous exprimons. Or, les Français jettent sur l'état
du monde, le rôle de l'Europe et la place de la France un regard
inquiet. Ils avaient accueilli avec espoir la chute du mur de Berlin et
l'effondrement de l'ordre injuste de Yalta ; les progrès des droits de
l'Homme et de la démocratie ; les promesses d'une globalisation qui,
depuis 1990, a permis de multiplier par deux le PIB mondial et
d'augmenter de 50% le niveau de vie moyen. Ils constatent aujourd'hui qu'à la différence des années qui ont suivi la seconde guerre mondiale, les dirigeants de ces vingt dernières années n'ont pas réussi à créer un nouvel ordre planétaire,
ni même à adapter efficacement le précédent. Si l'on excepte les rares
moments d'unité de la première guerre du Golfe ou du 11 septembre 2001,
c'est un sentiment, général et justifié, de division et de perte de
contrôle qui domine, dans un monde à la fois global et émietté, fait
d'interdépendances non maîtrisées. Alors que les Etats restent
au cœur du système international, leur capacité d'action se trouve
désormais confrontée à la puissance des acteurs économiques, des médias
ou, pour le pire, des réseaux criminels et terroristes ; confrontée
aussi aux risques de ce début de XXIe siècle : des flux migratoires de
moins en moins maîtrisés ; un bouleversement des équilibres économiques
mondiaux qui accroît la méfiance à l'égard de la globalisation à mesure
que les délocalisations gagnent, de proche en proche, tous les secteurs
d'activité ; ou encore des crises financières, comme celle que nous
venons d'essuyer et qui pourraient se reproduire si les dirigeants des
grands pays ne choisissaient pas de mener une action résolue et
concertée en faveur de la transparence et de la régulation des marchés
internationaux. Face à des crises internationales telles que
celle de l'Irak, il est aujourd'hui établi que le recours unilatéral à
la force conduit à l'échec ; mais les institutions multilatérales,
qu'elles soient universelles, comme l'ONU, ou régionales, comme l'OTAN,
peinent à convaincre de leur efficacité, du Darfour à l'Afghanistan. En
Europe même, les interrogations sont fortes, notamment après le dernier
élargissement : où sont les frontières de l'Union ? De nouveaux
élargissements sont-ils compatibles avec la poursuite nécessaire de
l'intégration ? Plus largement, l'Europe n'est-elle pas devenue la
courroie de transmission des excès de la mondialisation, alors qu'elle
devrait, au contraire, en amortir les chocs et permettre à nos peuples
d'en saisir toutes les opportunités ? Trois grands défisSur
ce fond d'inquiétude et de désillusion, les Français se demandent ce
que la France peut faire face aux principaux défis auxquels le monde
est confronté en ce début de XXIème siècle. J'en vois trois, dont tout
le reste dépend : - Premier défi : comment prévenir une confrontation entre l'Islam et l'Occident,
voulue par les groupes extrémistes tels qu'al-Qaeda qui rêvent
d'instaurer, de l'Indonésie au Nigéria, un khalifat rejetant toute
ouverture, toute modernité, toute idée même de diversité. Si ces forces
devaient atteindre leur sinistre objectif, nul doute que ce siècle
serait pire encore que le précédent, pourtant marqué par un
affrontement sans merci entre idéologies. - Deuxième défi : comment intégrer dans le nouvel ordre global les géants émergents que sont la Chine, l'Inde ou le Brésil ?
Moteurs de la croissance mondiale, ils sont aussi facteurs de graves
déséquilibres ; géants de demain, ils veulent que leur nouveau statut
soit reconnu, sans être toujours prêts à respecter des règles qui sont
pourtant dans l'intérêt de tous. - Troisième défi : comment faire face à des risques majeurs
que nous sommes, dans l'histoire de l'humanité, la première génération
à identifier scientifiquement et à pouvoir traiter globalement, qu'il
s'agisse du réchauffement climatique, des nouvelles pandémies ou de la pérennité des approvisionnements énergétiques ? A
ces questions, permettez-moi d'apporter ma réponse, au nom de la
France, et d'abord, de vous dire quelle est mon approche des dossiers
internationaux. Je suis de ceux qui pensent que la marque d'un
homme d'Etat, c'est la volonté de changer le cours des choses. Pour
cela, il faut une volonté inébranlable ; il faut aussi faire partager
ses rêves, ses ambitions et ses objectifs. Je suis de ceux qui
pensent que la France a encore beaucoup à apporter au monde, parce
qu'elle a l'un des peuples les plus dynamiques et les mieux formés,
l'une des économies les plus performantes, une diplomatie et des forces
armées parmi les meilleures. Mais notre pays n'est pas le seul à avoir
de tels atouts et il ne les conservera que s'il réussit à mener des
réformes nombreuses et ambitieuses. J'ai proposé ces réformes au peuple
français ; elles seront toutes mises en œuvre avec détermination, dans
un esprit de concertation et d'ouverture. Je suis aussi de ceux
qui pensent que la France est grande et écoutée quand elle est
rassemblée derrière une vision et une volonté. Les Français m'ont élu
sur un programme clair et détaillé. Ils veulent un Président qui agisse
et obtienne des résultats. C'est vrai à l'intérieur. C'est vrai en
politique étrangère. Ces deux dimensions de mon action sont d'ailleurs
inséparables : la France, pas plus que toute autre nation, n'a de
droits acquis à son statut international ; son message dans le monde ne
restera entendu que s'il est porté par un peuple ambitieux et confiant,
une société réconciliée avec elle-même et une économie performante. Les
réformes que je veux conduire à l'intérieur pour rendre aux Français
foi en l'avenir, moderniser notre économie et adapter nos institutions,
participent de ma vision de la France dans le monde. Je veux une France
plus forte chez elle, car c'est la condition de son influence au-delà
de nos frontières. C'est là, aussi, que réside la cohérence de mon
projet.

[url=javascript:playerAudio('http://telechargement.rfi.fr.edgesuite.net/rfi/francais/audio/modules/actu/R092/sarkozy_conf_france070827','','','','','');]Extrait du discours de Nicolas Sarkozy - I[/url]


«Je veux une France plus forte chez elle car c'est la condition de son influence au-delà de nos frontières.»[url=javascript:playerAudio('http://telechargement.rfi.fr.edgesuite.net/rfi/francais/audio/modules/actu/R092/sarkozy_conf_france070827','','','','','');]écouter
1 min
2 sec
[/url]

La France et l'EuropeJe suis de ceux qui pensent qu'il n'y a pas de France forte sans l'Europe, comme il n'y a pas d'Europe forte sans la France. Je
suis de ceux qui pensent que l'émergence d'une Europe forte, acteur
majeur sur la scène internationale, peut contribuer de façon décisive à
la reconstruction de cet ordre mondial plus efficace, plus juste, plus
harmonieux, que réclament nos peuples. Je suis de ceux
qui pensent que l'amitié entre les Etats-Unis et la France est aussi
importante aujourd'hui qu'elle l'a été au cours des deux siècles
passés. Alliés ne veut pas dire alignés et je me sens parfaitement
libre d'exprimer nos accords comme nos désaccords, sans complaisance ni
tabou.
Je suis de ceux qui pensent que les liens
anciens et de tous ordres qui nous unissent aux peuples de la
Méditerranée et, au-delà, de l'Afrique sont un atout, une chance pour
peu que nous ayons l'ambition et la volonté de les organiser et de les
renforcer, en rompant définitivement avec d'anciennes pratiques. Je
suis de ceux qui pensent que notre langue est au cœur de notre identité
et une partie de notre âme ; que la Francophonie et ses solidarités
sont un atout majeur pour tous ceux qui ont le français en partage. Je
suis enfin de ceux qui pensent que la France demeure porteuse d'un
message et de valeurs qui résonnent à travers le monde, ceux de la
déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, de l'humanisme, mais
aussi, plus récemment, de l'humanitaire et du devoir de protéger
incarnés par des hommes tels que Bernard Kouchner, que j'ai été heureux
d'accueillir au gouvernement et de placer à la tête de notre
diplomatie. Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, La construction de l'Europe restera la priorité absolue de notre politique étrangère.
Sans Union européenne forte et active, la France ne pourrait apporter
de réponse efficace aux trois défis de notre temps. Sans Europe
assumant son rôle de puissance, le monde serait privé d'un pôle
d'équilibre nécessaire. C'est pourquoi j'ai voulu, en toute
priorité, remettre l'Europe en marche en proposant le traité simplifié
; le succès était loin d'être acquis d'avance ; il a été obtenu grâce à
une parfaite entente franco-allemande, moteur essentiel de l'Union
européenne. Je veux ici rendre un hommage tout particulier à mon amie
Angela Merkel. Le succès doit aussi beaucoup à la Commission et à son
remarquable Président José Manuel Barroso. En réalité, les bonnes
volontés de tous se sont rejointes, car nous avions proposé un scenario
de sortie de crise suffisamment clair et fédérateur. C'est une leçon
pour l'avenir. L'adoption par le Conseil européen de juin d'un
mandat politique très précis a ouvert la voie à une conférence
intergouvernementale technique, qui se bornera à transcrire en forme
juridique notre accord politique, ce qui ne diminue en rien l'ampleur
de la tâche de la Présidence portugaise en qui nous avons toute
confiance. Notre souhait est qu'elle achève ses travaux pour le Conseil
européen d'octobre, afin de permettre une entrée en vigueur du nouveau
traité avant les élections européennes du printemps 2009. L'Europe
étant désormais sortie du blocage du chantier institutionnel qui durait
depuis 10 ans, le moment est venu de poser la question de l'avenir du
projet européen. Je souhaite que, d'ici la fin de l'année,
soit créé par les 27 un comité de dix à douze sages de très haut
niveau, à l'image de ceux présidés par Werner, Davignon et Westendorp
ou du comité Delors, pour réfléchir à cette question simple mais
essentielle : " quelle Europe en 2020-2030 et pour quelles missions ? ".

Les sages devraient remettre leurs conclusions et leurs propositions
avant les élections européennes de juin 2009, pour permettre au
Parlement nouvellement élu et à la prochaine Commission de disposer du
fruit de leurs travaux, en complément du traité simplifié et du travail
de rénovation des politiques de l'Union et de son cadre financier. L'Europe et la TurquieSi cette réflexion essentielle sur l'avenir de notre Union est lancée par les 27,
la France ne s'opposera pas à ce que de nouveaux chapitres de la
négociation entre l'Union et la Turquie soient ouverts dans les mois et
les années qui viennent
, à condition que ces chapitres soient compatibles avec les deux visions possibles de l'avenir de leurs relations : soit l'adhésion, soit une association aussi étroite que possible sans aller jusqu'à l'adhésion.Chacun sait que cette seconde formule est celle que j'ai prônée pendant toute ma campagne électorale. Je n'ai pas changé d'avis et
je pense qu'elle sera un jour reconnue par tous comme la plus
raisonnable. En attendant, comme le Premier ministre Erdogan, je
souhaite que la Turquie et la France renouent les liens privilégiés
qu'elles ont tissés au fil d'une longue histoire partagée. La
présidence française de l'Union, dans dix mois seulement, doit dès à
présent mobiliser toutes nos énergies. Pour la réussir, nous devrons
jouer collectif, nous mettre à l'écoute de nos partenaires, tous nos
partenaires. Chacune des capitales de l'Union recevra, avant le 1er
juillet, ma visite ou celle du Premier Ministre. Nous aurons, bien sûr,
des priorités à leur proposer pour faire progresser l'Europe dans les
domaines clés de l'immigration, de l'énergie et de l'environnement.
Trois domaines où les attentes des Européens sont fortes et sur
lesquels j'aurai l'occasion de revenir. L'Europe de la DéfenseJe
souhaite aujourd'hui mettre l'accent sur le dossier de l'Europe de la
Défense. Bientôt dix ans après l'accord de Saint-Malo, le moment est
venu de lui donner un nouvel élan. Ce qui a été accompli ces
dernières années est loin d'être négligeable puisque l'Union a conduit
une quinzaine d'opérations sur notre continent, en Afrique, au
Proche-Orient, en Asie. Ces interventions démontrent, s'il en était
besoin, qu'il n'y a pas compétition, mais bien complémentarité, entre
l'OTAN et l'Union. Face à la multiplication des crises, il n'y a pas
trop plein, mais bien déficit de capacités en Europe. Je souhaite que
les Européens assument pleinement leur responsabilité et leur rôle au
service de leur sécurité et de celle du monde. Pour cela, nous avons
besoin en priorité de renforcer nos capacités de planification et de
conduite des opérations; de développer l'Europe de l'armement avec de
nouveaux programmes et de rationnaliser ceux qui existent; d'assurer
l'interopérabilité de nos forces; et que chacun en Europe prenne sa
part de la sécurité commune. Mais au delà des instruments, nous avons
aussi besoin d'une vision commune des menaces qui pèsent sur nous et
des moyens d'y répondre : il nous faut élaborer ensemble une nouvelle
« stratégie européenne de sécurité », prolongeant celle adoptée en 2003
sous l'égide de Javier Solana. Nous pourrions approuver ce nouveau
texte sous présidence française en 2008. Notre Livre blanc sur la
défense et la sécurité nationale, dont j'ai demandé l'élaboration dans
les prochains mois, sera la contribution de la France à ce travail
nécessaire.
[url=javascript:playerAudio('http://telechargement.rfi.fr.edgesuite.net/rfi/francais/audio/modules/actu/R092/sarkozy_conf_europe070827','','','','','');]Extrait du discours de Nicolas Sarkozy - II[/url]


«Je
souhaite que les Européens assument pleinement leurs responsabilités et
leurs rôles au service de leur sécurité et de celle du monde.»[url=javascript:playerAudio('http://telechargement.rfi.fr.edgesuite.net/rfi/francais/audio/modules/actu/R092/sarkozy_conf_europe070827','','','','','');]écouter
1 min
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Diplomatie:La France dans le monde selon Nicolas Sarkozy :: Commentaires

Dans
cette démarche européenne, la France et l'Allemagne ont mis en place
les fondations : la brigade franco-allemande, puis le Corps européen. A
Saint-Malo, la France et le Royaume-Uni ont poursuivi cette
construction, comme il est naturel puisqu'ensemble, nos deux budgets de
défense représentent les deux tiers du total de ceux des 25 autres pays
de l'Union, et nos budgets de recherche de défense, le double. Mais
l'Italie, l'Espagne, la Pologne, les Pays-Bas, et tous nos autres
partenaires ont vocation à participer à cet effort commun qui nous
permettra de valoriser au mieux nos atouts : l'Union dispose de toute
la palette des instruments d'intervention dans les crises : militaires,
humanitaires, financiers. Elle doit s'affirmer progressivement comme un
acteur de premier rang de la paix et de la sécurité dans le monde, en
coopération avec les Nations-Unies, l'Alliance atlantique, l'Union
africaine. Elle devrait aussi avoir la volonté de lancer une véritable
politique de coopération et d'assistance en matière de sécurité avec
les pays tiers, notamment en Afrique. Ces progrès de l'Europe
de la défense ne s'inscrivent en aucun cas dans une compétition avec
l'Otan. Cette Alliance atlantique, faut-il le rappeler, elle est la
nôtre: nous l'avons fondée, nous en sommes aujourd'hui un des
principaux contributeurs. Sur 26 membres, 21 sont aussi membres de
l'Union. Opposer l'Union à l'Otan n'a pas de sens : nous avons besoin
des deux. Mieux : je suis convaincu qu'il est dans l'intérêt bien
compris des Etats-Unis que l'Union européenne rassemble ses forces,
rationalise ses capacités, bref organise sa défense. Nous devons
progresser avec pragmatisme, avec ambition, sans a priori idéologique,
avec pour principal souci la sécurité du monde occidental. Parce que
les deux mouvements sont complémentaires, je souhaite que dans les
prochains mois nous avancions de front vers le renforcement de l'Europe
de la défense et vers la rénovation de l'Otan et de sa relation avec la
France. C'est du reste ce qui se passe déjà sur le terrain : en
Afghanistan, sous mandat de l'ONU, la force de l'OTAN était naguère
dirigée par le Corps européen de l'Union, sous les ordres d'un général
français. Le Kosovo offre une autre illustration de cette
complémentarité puisque l'Union et l'OTAN, sous mandat de l'ONU, y
coopèrent étroitement. Cette coopération revêtira une importance
cruciale au cours des prochains mois. A l'initiative de la France, le
Groupe de Contact poursuit ses efforts pour renouer le dialogue entre
Serbes et Kosovars. Nous soutenons le principe d'une indépendance
supervisée par la communauté internationale, garante des droits des
minorités et accompagnée par l'Union européenne. La France soutiendra
toute solution acceptée par les deux parties. Je souhaite aujourd'hui
lancer un triple appel : aux Serbes et aux Kosovars pour qu'ils fassent
preuve de réalisme et se prêtent de bonne foi à cet effort ultime pour
parvenir à une solution mutuellement acceptée ; aux Russes et aux
Américains, pour qu'ils comprennent que ce dossier très difficile est
d'abord un dossier européen ; et aux Européens, qui doivent afficher
leur unité puisque ce sont les pays de l'Union qui devront assumer
l'essentiel des responsabilités et des coûts et que c'est dans l'Union
que se situe l'avenir à long terme de l'espace balkanique. Mesdames
et Messieurs les Ambassadeurs, Bientôt dotée d'institutions efficaces,
d'un président stable du Conseil européen, d'un Haut Représentant en
charge de la politique étrangère qui remplacera les trois responsables
actuels, et d'un véritable service diplomatique européen, l'Union sera
en mesure de mieux affirmer sur la scène mondiale la vision et les
valeurs que nous partageons. Pour la France, cette émergence de
l'Europe en tant qu'acteur politique global correspond à une nécessité,
face aux trois défis du XXIème siècle que j'évoquais tout à l'heure :
quelles réponses sommes-nous, ensemble, capables de leur apporter ? L'Islam et l'OccidentLa
menace d'une confrontation, entre l'Islam et l'Occident, d'abord. Nous
aurions tort d'en sous-estimer la possibilité : l'affaire des
caricatures en a été un signe avant-coureur.
[url=javascript:playerAudio('http://telechargement.rfi.fr.edgesuite.net/rfi/francais/audio/modules/actu/R092/sarkozy_conf_islam070827','','','','','');]Extrait du discours de Nicolas Sarkozy - III[/url]


«Nous aurions tort de sous-estimer la possibilité d'une confrontation entre l'islam et l'Ocident.»[url=javascript:playerAudio('http://telechargement.rfi.fr.edgesuite.net/rfi/francais/audio/modules/actu/R092/sarkozy_conf_islam070827','','','','','');]écouter
0 min
41 sec
[/url]


Nos pays, tous nos pays y compris ceux du monde musulman, sont aujourd'hui sous la menace d'attentats criminels comme
ceux qui ont frappé New York, Bali, Madrid, Bombay, Istanbul, Londres
ou Casablanca. Pensons à ce qui se passerait demain si les terroristes
utilisaient des moyens nucléaires, biologiques ou chimiques. Le premier devoir de nos Etats est d'organiser une coopération totale entre services de sécurité de tous les pays concernés.
Notre
devoir, celui de l'Alliance atlantique, est aussi d'accentuer nos
efforts en Afghanistan. J'ai décidé de renforcer la présence de nos
formateurs au sein de l'armée afghane car c'est elle qui doit, au
premier chef, livrer et gagner le combat contre les Talibans. J'ai
décidé d'accentuer notre action d'aide à la reconstruction, car il n'y
aura pas de succès durable si le peuple afghan ne recueille pas les
fruits tangibles d'un retour de la sécurité et de la paix. Il n'y aura
pas non plus de succès dans la lutte contre la drogue. Le moment est
sans doute venu de nommer, sous l'autorité du Président Karzaï, une
personnalité de premier plan capable d'assurer une meilleure
coordination entre actions militaires et initiatives civiles.
Mais
nos actions en Afghanistan seraient vaines si, de l'autre côté de la
frontière, le Pakistan demeurait le refuge des Talibans et d'Al Qaeda,
avant d'en devenir, peut-être, la victime. Je suis convaincu qu'une
politique plus déterminée de la part de toutes les autorités
pakistanaises est possible et qu'elle est dans leur intérêt à long
terme. Nous sommes prêts à les y aider.
Prévenir une
confrontation entre l'Islam et l'Occident, c'est aussi encourager,
aider, dans chaque pays musulman les forces de modération et de
modernité à faire prévaloir un Islam ouvert et tolérant, acceptant la
diversité comme un enrichissement. Dans ce domaine, il n'est pas de
recette miracle, unique. Mais l'évolution de pays comme le Maroc,
l'Algérie, la Tunisie, la Jordanie, l'Indonésie témoigne, malgré des
différences importantes, de l'existence d'un mouvement des sociétés,
encouragé par les gouvernements. Je souhaite que notre coopération
renforce les programmes tournés vers l'ouverture et le dialogue des
sociétés, en lien, pourquoi pas, avec les représentants de l'Islam de
France.
Prévenir une confrontation entre l'Islam et l'Occident,
c'est encore aider, comme la France le propose, les pays musulmans à
accéder à l'énergie du futur : l'électricité nucléaire, dans le respect
des traités et en pleine coopération avec les pays qui maîtrisent déjà
cette technologie.
Le conflit israélo-palestinien
Prévenir
une confrontation entre l'Islam et l'Occident, c'est enfin traiter les
crises du Moyen-Orient. Il y a cinq ans seulement, la région ne
connaissait qu'une crise. Aujourd'hui, elle en subit quatre, très
différentes mais chaque jour davantage liées entre elles.
Tout
a été dit, beaucoup a été tenté à propos du conflit
israélo-palestinien. Le paradoxe de la situation est que nous savons
quelle sera sa solution, deux Etats -ou peut-être devrait-on mieux dire
: deux Etats-Nations- vivant côte à côte dans la paix et la sécurité à
l'intérieur de frontières sûres et reconnues. Nous connaissons le
contenu détaillé de cette solution à travers les paramètres Clinton et
le legs de Taba. Nous avions une idée du chemin à parcourir : la
feuille de route, qu'il faut certainement revisiter. Nous connaissons
enfin les parrains de la paix : les membres du Quartet, désormais
représentés par une personnalité de premier plan : Tony Blair, et les
pays arabes modérés.
Malgré tout cela, chacun a le sentiment
désespérant que la paix ne progresse pas. Pire : qu'elle recule dans
les esprits et les cœurs. J'ai la réputation d'être l'ami d'Israël et
c'est vrai. Je ne transigerai jamais sur la sécurité d'Israël. Mais
tous les dirigeants des pays arabes, à commencer par le président
Mahmoud Abbas, qui sont venus nombreux à Paris depuis mon élection,
connaissent mes sentiments d'amitié et de respect envers leurs peuples.
Que cette amitié m'autorise à dire aux dirigeants israéliens et
palestiniens que la France est déterminée à prendre ou à soutenir toute
initiative utile. Mais elle a une conviction : la paix se négociera
d'abord entre Israéliens et Palestiniens.
Dans l'immédiat, nos
efforts, ceux du Quartet et des pays arabes modérés, doivent aller à la
reconstruction de l'Autorité palestinienne, sous l'autorité de son
Président. Mais il est tout aussi indispensable de relancer sans délai une authentique dynamique de paix conduisant à la création d'un Etat palestinien. Que
les parties et la communauté internationale se dérobent à nouveau à
cette ambition, et la création d'un " Hamastan " dans la bande de Gaza
risque d'apparaître rétrospectivement comme la première étape de la
prise de contrôle de tous les territoires palestiniens par les
islamistes radicaux. Nous ne pouvons pas nous résigner à cette
perspective. La France ne s'y résigne pas.
Le Liban, l'Irak

[url=javascript:playerAudio('http://telechargement.rfi.fr.edgesuite.net/rfi/francais/audio/modules/actu/R092/sarkozy_conf_liban070827','','','','','');]Extrait du discours de Nicolas Sarkozy - IV[/url]


«La France est passionément attachée à la pleine liberté du Liban, à sa pleine indépendance, à sa pleine souveraineté.»[url=javascript:playerAudio('http://telechargement.rfi.fr.edgesuite.net/rfi/francais/audio/modules/actu/R092/sarkozy_conf_liban070827','','','','','');]écouter
1 min
2 sec
[/url]


Le
Liban, depuis des siècles, est cher au cœur des Français. Cette amitié
n'est pas dirigée vers un groupe ou un clan : la France est l'amie de
tous les Libanais. Elle est passionnément attachée à la pleine liberté,
à l'indépendance, à la souveraineté du Liban, telles qu'exigées dans
les résolutions 1559 et 1701 du Conseil de Sécurité. C'est cette amitié
qui a encouragé Bernard Kouchner à convier à la Celle Saint-Cloud puis
à rencontrer à Beyrouth tous les acteurs de la vie politique. Le
dialogue qui y a repris doit se poursuivre pour aboutir à une sortie
de crise par le haut : un Président élu dans les délais et selon la
constitution, en qui tous les Libanais se reconnaîtront et capable de
travailler avec tous ; à l'intérieur avec toutes les communautés, comme
à l'extérieur avec tous les grands partenaires du Liban. Tous les
acteurs régionaux, dont la Syrie, doivent agir pour favoriser une telle
solution.
Si Damas s'engageait clairement dans cette voie, alors les conditions d'un dialogue franco-syrien seraient réunies.
La tragédie irakienne ne peut pas nous laisser indifférents. La France était et demeure hostile à cette guerre.
Que l'histoire nous ait donné raison ne nous dispense pas d'en mesurer
les conséquences : une nation qui se défait dans une guerre civile sans
merci ; un affrontement entre chiites et sunnites qui peut embraser
tout le Moyen-Orient ; des groupes terroristes qui s'installent
durablement, s'aguerrissent avant d'attaquer de nouvelles cibles à
travers le monde entier ; une économie mondiale à la merci de la
moindre étincelle sur les champs pétroliers.
Il n'y aura de solution que politique :
elle implique la marginalisation des groupes extrémistes et un
processus sincère de réconciliation nationale, au terme duquel chaque
segment de la société irakienne, chaque Irakien, devra être assuré d'un
accès équitable aux institutions et aux ressources de son pays ; elle implique aussi que soit défini un horizon clair concernant le retrait des troupes étrangères.
Car c'est la décision attendue sur ce sujet qui contraindra tous les
acteurs à mesurer leurs responsabilités et à s'organiser en
conséquence. C'est alors, et alors seulement, que la communauté
internationale, à commencer par les pays de la région, pourra agir le
plus utilement. La France, pour sa part, y sera disposée. C'est le
message que Bernard Kouchner vient d'apporter à Bagdad, message de
solidarité et de disponibilité.
L'Iran
Quatrième
crise, au confluent des trois autres : l'Iran. La France maintient avec
ses dirigeants un dialogue sans complaisance, qui s'est avéré utile en
plusieurs occasions. Elle a pris l'initiative, avec l'Allemagne et le
Royaume-Uni, d'une négociation où l'Europe joue un rôle central,
rejointe par les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Les paramètres en
sont connus ; je n'y reviens pas, sinon pour réaffirmer qu'un Iran doté de l'arme nucléaire est pour moi inacceptable,
et souligner l'entière détermination de la France dans la démarche
actuelle alliant sanctions croissantes mais aussi ouverture si l'Iran
fait le choix de respecter ses obligations. Cette démarche est la seule
qui puisse nous permettre d'échapper à une alternative catastrophique :
la bombe iranienne ou le bombardement de l'Iran. Cette quatrième crise est sans doute la plus grave qui pèse aujourd'hui sur l'ordre international.
Les
solutions qui émergent lentement de l'autre processus de négociation "
à six ", et qui ont conduit la Corée du Nord à accepter, sous le
contrôle de l'AIEA, la renonciation au nucléaire militaire et la
fermeture du réacteur de Yongbyon, montrent, après le renoncement de la
Libye aux armes de destruction massive, qu'il existe un chemin pour peu
qu'il y ait une volonté. Le peuple iranien, qui est un grand peuple et
mérite le respect, n'aspire ni à l'isolement, ni à la confrontation.
La
France n'épargnera aucun effort pour convaincre l'Iran qu'il aurait
beaucoup à gagner en s'engageant dans une négociation sérieuse avec les
Européens, les Américains, les Chinois et les Russes.
Méditerranée
Dans un espace précis, mais combien emblématique, j'ai
souhaité apporter ma réponse au risque de confrontation entre l'Islam
et l'Occident : je veux parler du projet d'Union de la Méditerranée.

De même que l'histoire de l'Europe est faite de siècles d'affrontements
et de guerres, de même l'histoire des peuples de la Méditerranée est
faite de conquêtes et d'invasions. Comme en Europe, des liens très
forts se sont tissés, nos cultures se sont mutuellement enrichies.
C'est le cas notamment entre la France et les pays du Maghreb. Le
moment est venu de franchir un pas supplémentaire, qui peut être
décisif, et de démontrer par nos actes plutôt que par nos discours, la
force de cette amitié.
Il ne s'agit pas d'ignorer ce qui a déjà
été accompli : le processus de Barcelone, le 5 + 5 ou le Forum
Méditerranéen. Il s'agit au contraire d'aller au-delà, entre pays
riverains de notre mer commune, en partant de la démarche qui fut celle
de Jean Monnet à propos de l'Europe : celle des solidarités concrètes.
Bâtissons autour de quatre piliers : l'environnement et le
développement durable ; le dialogue des cultures ; la croissance
économique et le développement social ; l'espace de sécurité
méditerranéen. Imaginons ensemble, dans chacun de ces domaines,
quelques projets ambitieux mais réalistes, mobilisant des Etats, les
entreprises, les associations, tous ceux qui souhaiteront participer à
ce grand projet. Montrons ainsi à nos peuples que nous pouvons ensemble
bâtir pour nos enfants un avenir partagé de prospérité et de sécurité !
Naturellement, l'Union européenne, à travers ses institutions, en
particulier la Commission, devrait être acteur de plein droit de
l'Union méditerranéenne. Un dialogue informel a déjà été engagé avec
les pays riverains, y compris la Libye que je souhaite, maintenant que
le dossier de l'équipe médicale est réglé, encourager à rejoindre le
concert des nations.
Il faut maintenant préparer une première
réunion de Chefs d'Etat et de gouvernement qui devrait se tenir au
premier semestre 2008.

Les géants émergents

Mesdames

et Messieurs les Ambassadeurs, Les deux derniers défis auxquels notre

monde est aujourd'hui confronté ne peuvent être traités séparément : de

notre capacité à bâtir avec les géants émergents un ordre mondial

efficace et juste dépendra directement notre capacité à répondre aux

menaces du XXIème siècle que sont, notamment, le réchauffement

climatique, les nouvelles pandémies et les menaces sur la pérennité de

notre approvisionnement énergétique. Jusqu'à présent, reconnaissons-le,

la réponse de la communauté internationale aux bouleversements engagés

voici 17 ans n'a pas été à la hauteur des enjeux.

Depuis 1990,

l'affrontement bipolaire a disparu ; les notions mêmes de Tiers Monde

et de Non-alignement n'ont plus de sens. La libéralisation économique,

commerciale, financière, la révolution des technologies de

l'information et de la communication et son extension fulgurante au

monde entier, les progrès des transports ont créé une planète où règne

l'interdépendance, mutualisant les opportunités, les risques et les

crises. Dans le même temps, et en réaction à ce qui a été bien souvent

vécu comme une occidentalisation du monde, sont apparus des réactions

de refus, des réflexes identitaires, des tentations nationales ou

religieuses de retours, par la violence, vers la pureté de mythiques

âges d'or. Ces réactions à la globalisation pourraient conduire à un

monde déstructuré et déstabilisé.

Ces évolutions s'accompagnent

d'une seconde réalité, qui n'est pas moins préoccupante : le monde est

devenu multipolaire mais cette multipolarité, qui pourrait annoncer un

nouveau concert des grandes puissances, dérive plutôt vers le choc de

politiques de puissance. Les Etats-Unis n'ont pas su résister à la

tentation du recours unilatéral à la force et ne démontrent

malheureusement pas, dans la protection de l'environnement, cette

capacité de " leadership " qu'ils revendiquent ailleurs.

La Russie impose son retour sur la scène mondiale en jouant avec une certaine brutalité de ses atouts,

notamment pétroliers et gaziers, alors que le monde, l'Europe en

particulier, espèrent d'elle une contribution importante et positive au

règlement des problèmes de notre temps que son statut retrouvé

justifie.

La Chine, engagée dans la plus impressionnante

renaissance de l'histoire de l'humanité, transforme sa quête insatiable

de matières premières en stratégie de contrôle, notamment en Afrique.

La monnaie elle-même, loin des lois du marché, devient un instrument au

service de politiques de puissance. Les règles progressivement

négociées et adoptées par les Etats sont trop souvent bafouées, qu'il

s'agisse des normes sociales, de la propriété intellectuelle ou de

l'environnement.

Face aux excès d'une mondialisation mal

maîtrisée, face aux risques d'un monde multipolaire antagoniste, je

suis convaincu que l'Union européenne peut apporter une contribution

importante à l'émergence d'un multilatéralisme efficace fondé sur le

respect par tous de règles communes et la réciprocité. Depuis 1990,

l'Europe rassemblée a retrouvé, après cinq décennies de division et de

dépendance, la responsabilité pleine et entière de son destin et la

capacité de peser, à nouveau, de façon décisive sur les affaires du

monde. Elle seule a accumulé, à travers le long processus de sa

construction communautaire, l'expérience pratique d'une souveraineté

partagée qui correspond bien aux exigences de notre temps. En ce début

de XXIème siècle, le monde n'a pas besoin d'une table rase. Les

institutions nécessaires existent. Les réformes engagées en 2005 dans

le système des Nations-Unies vont dans le bon sens. Ce qui a manqué

jusqu'à présent est la volonté politique de les mener à terme,

notamment l'élargissement nécessaire du Conseil de Sécurité, dans les

deux catégories de membres, avec comme nouveaux membres permanents

l'Allemagne, le Japon, l'Inde, le Brésil et une juste représentation de

l'Afrique.

Le Fonds Monétaire International, lui aussi, doit

conduire d'indispensables réformes pour mieux refléter et agir sur les

réalités d'aujourd'hui : c'est précisément ce que propose Dominique

Strauss-Kahn, candidat de l'Union européenne au poste de directeur

général.

[url=javascript:playerAudio('http://telechargement.rfi.fr.edgesuite.net/rfi/francais/audio/modules/actu/R092/sarkozy_conf_g8070827','','','','','');]Extrait
du discours de Nicolas Sarkozy - V
[/url]






«Je
souhaite que le G8 devienne le
G13.»[url=javascript:playerAudio('http://telechargement.rfi.fr.edgesuite.net/rfi/francais/audio/modules/actu/R092/sarkozy_conf_g8070827','','','','','');]écouter

0 min

32 sec

[/url]





Enfin, le
G8 doit poursuivre sa lente transformation. Le dialogue conduit, lors
des récents sommets, avec les plus hauts dirigeants de la Chine, de
l'Inde, du Brésil, du Mexique et de l'Afrique du Sud, devrait être
institutionnalisé et durer une journée pleine. Peu à peu, le G8 doit
devenir le G13.
Autant que la concertation économique, la

nécessité d'une coopération étroite entre les pays les plus

industrialisés et les grands pays émergents pour lutter contre le

changement climatique justifie cette évolution. La protection de notre

planète rend en effet indispensable la reconnaissance de

responsabilités communes, mais différenciées, par les principales

puissances de ce monde nouveau. La France sera au cœur de ce grand

débat, qui revêtira un caractère structurant pour les relations

internationales.

L'Afrique

Ce nouveau

concert des grandes puissances, du Conseil de Sécurité élargi au G8

transformé, ne saurait laisser de côté la défense et la promotion des

droits de l'Homme et de la démocratie. Bien au contraire : la

globalisation a contribué, et je m'en félicite, à l'émergence d'une

opinion mondiale de mieux en mieux informée, de plus en plus réactive.

A travers les médias et les mouvements associatifs, elle s'affirme

comme un acteur à part entière de la vie internationale. Dans ce combat

pour la promotion des valeurs fondatrices de notre République, un

combat plus soucieux de résultats tangibles que d'effets déclaratoires,

je compte maintenir un dialogue régulier avec nos principales ONG. Une

première séance s'est tenue à l'Elysée en juin ; d'autres suivront,

notamment sur la problématique du développement de l'Afrique.

A
l'écoute de nos associations, je souhaite aussi être à l'écoute des
peuples africains : qu'attendent-ils aujourd'hui de la France ?


Je vous demande, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, d'aller à la

rencontre des forces vives du continent et notamment de sa jeunesse. Je

lui ai présenté, de Dakar, avec amitié et franchise, mon analyse. Je

souhaite prendre connaissance, dans le même esprit d'amitié et de

franchise, des attentes de la jeunesse d'Afrique à l'égard de notre

pays avant mon prochain voyage sur le continent.

L'Afrique
restera une priorité essentielle de notre politique étrangère et un axe
central de la politique de coopération de l'Union européenne.
Elle

n'est pas l'homme malade du monde d'aujourd'hui. Elle n'a pas besoin de

notre charité. Depuis plusieurs années, elle connaît une croissance

moyenne de 5% et pourrait faire mieux encore si les producteurs locaux

de certains produits de base tels que le coton étaient rétribués au

juste prix.

L'Afrique a tout pour réussir dans la

mondialisation et la France veut l'y aider. Il s'agit d'accélérer son

développement. Malgré ses progrès, l'Afrique reste encore à l'écart de

la prospérité mondiale. Elle ne peut tirer le meilleur parti de ses

immenses richesses naturelles, trop souvent menacées de pillage, et

souffre plus que d'autres des conséquences des changements climatiques.

A mi-chemin du calendrier des objectifs du millénaire, il convient donc

de poursuivre notre effort d'aide.

Ce n'est pas seulement

affaire de montants financiers, même s'il ne fait pas de doute que

notre engagement doive être maintenu en dépit des difficultés qui

pèseront sur le budget de 2008. Il faut aussi viser à de meilleurs

résultats. Plus d'aide doit signifier plus d'efficacité, et donc une

gestion en progrès constant. Mais il ne peut y avoir de développement

ni de prospérité sans sécurité. A cet égard aussi, l'Afrique progresse.

Des nombreuses crises qui handicapaient le continent, beaucoup sont en

voie de résorption, dans la région des Grands Lacs comme en Afrique de

l'Ouest.

La plus tragique reste aujourd'hui celle du Darfour.

La souffrance des populations nous oblige. C'est pourquoi j'ai souhaité

que la France s'implique pleinement. Il est réconfortant qu'à la suite

de la réunion du groupe de contact élargi, à Paris le 25 juin, la

communauté internationale ait démontré sa volonté d'agir. L'adoption de

la résolution créant l'opération hybride des Nations Unies et de

l'Union Africaine, est un premier succès. La force doit maintenant se

déployer au plus vite. La rencontre d'Arusha entre les factions

rebelles, au début de ce mois, ouvre les perspectives d'une solution

politique qui, seule, permettra un règlement durable de la crise.

Pour
mobiliser davantage encore la communauté internationale face aux défis
de la paix et de la sécurité en Afrique, j'ai pris l'initiative d'une
réunion du Conseil de Sécurité qui se tiendra le 25 septembre à New
York, au niveau des Chefs d'Etat ou de gouvernement et que je présiderai
.

Mesdames

et Messieurs les Ambassadeurs, Vous l'aurez compris : je me fais une

très haute idée de la France et de son rôle dans le monde d'aujourd'hui

; j'ai de grandes ambitions pour l'Union européenne, sa place naturelle

au cœur d'un système multilatéral efficace et juste.

Pour mettre en œuvre cette politique étrangère ambitieuse, la
France a la chance d'avoir à la tête du Ministère des Affaires
étrangères et européennes quatre personnalités remarquables : Bernard
Kouchner
, et à ses côtés Jean-Pierre Jouyet, Jean-Marie Bockel

et Rama Yade. Elle a la chance de disposer d'un corps diplomatique de

très grande qualité. En vous recevant aujourd'hui pour la première

fois, je veux vous dire combien le travail que vous accomplissez, avec

compétence et talent, parfois au péril de votre vie comme à Beyrouth ou

à Bagdad, fait honneur à notre République.

Encore faut-il que

votre ministère ait les moyens de sa mission et voie reconnu son rôle

interministériel au cœur de notre stratégie nationale pour le succès de

la France dans la mondialisation. Le moment est donc venu d'engager une

nouvelle étape de sa modernisation. C'est le sens de la lettre qu'avec

le Premier Ministre, j'ai adressée ce matin même au Ministre des

Affaires étrangères et européennes. Il pourra notamment s'appuyer, pour

conduire sa réflexion et préparer son " Livre Blanc ", sur le rapport

que me remettra dans quelques jours Hubert Védrine, ainsi que sur une

large concertation. Je sais pouvoir compter sur Bernard Kouchner, et

sur vous tous, pour conduire ces réformes et mettre en œuvre notre

politique étrangère avec détermination et imagination. Merci de porter

haut et loin le message de la France !



Source : Elysée
Intertitres : RFI
















Article publié le 27/08/2007 Dernière mise à jour le 27/08/2007 à 11:16 TU



http://www.rfi.fr/actufr/articles/092/article_55726.asp
 

Diplomatie:La France dans le monde selon Nicolas Sarkozy

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