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 Un avertissement à l’Afrique : la nouveau doctrine strat (3)

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AuteurMessage
Anton
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Nombre de messages : 27
Date d'inscription : 14/06/2007

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14062007
MessageUn avertissement à l’Afrique : la nouveau doctrine strat (3)

La « nouvelle bagarre » pour l’Afrique



Si un Nouveau Grand Jeu se joue actuellement en Asie, il y a également une « nouvelle bagarre pour l’Afrique » entre les grandes puissances. 12 La stratégie pour la Sécurité Nationale des Etats-Unis de 2002 déclarait que le « combat contre le terrorisme mondial » et pour la protection de la sécurité énergétique des Etats-Unis nécessitait un accroissement de l’engagement des Etats-Unis en Afrique et appelait à la formation de « coalitions volontaristes » mettant en place des accords régionaux de sécurité sur ce continent. Peu de temps après le Commandement de l’armé usaméricaine en Europe, basé à Stuttgart en Allemagne – en charge des opérations militaires usaméricaines en Afrique sub-saharienne- augmentait ses activités en Afrique de l’Ouest, en se concentrant sur les états possédant une production et/ou des réserves pétrolières dans le Golfe de Guinée ou dans ses environs (grosso modo de la Côte d’Ivoire à l’Angola). Le Commandement Européen de l’armée usaméricaine consacre 70% de son temps aux affaires africaines alors que cette activité était quasiment nulle jusqu’en 2003. 13 Comme l’a indiqué Richard Haass, actuellement président du Conseil pour les Relations Extérieures, dans son avant-propos au rapport au conseil de 2005 intitulé « Plus que de l’humanitarisme : Une approche stratégique des Etats-Unis en l’Afrique » : « à la fin de la décennie l’Afrique subsaharienne deviendra probablement une source d’importation d’énergie aussi importante que le Moyen-Orient. » 14

L’Afrique de l’Ouest possède des réserves pétrolières d’environ 60 milliards de barils. Son pétrole est constitué du type de pétrole brut léger et à basse teneur en souffre très demandé par l’économie des Etats-Unis. Les agences et les think tanks usaméricains prévoient que chaque nouveau baril sur cinq entrant dans le circuit de l’économie mondiale dans deuxième moitié de cette décennie proviendra du Golfe de Guinée, ce qui fera passer sa part dans les importations usaméricaines de pétrole de 15% à 20% en 2010, pour atteindre 25% en 2015. Le Nigeria fournit aux Etats-Unis 10% des leurs importations de pétrole. L’Angola fournit 4% des importations pétrolières des Etats-Unis, part qui pourrait doubler à la fin de cette décennie. La découverte de nouvelles réserves et l’expansion de la production pétrolière transforment d’autres états de la région en pays exportateurs importants, y compris la Guinée Equatoriale, le Sao Tomé et Principe, le Gabon, le Cameroun et le Tchad. L’émergence de la Mauritanie en tant qu’exportateur pétrolier est attendue pour 2007. Le Soudan, dont les frontières bordent la Mer Rouge à l’Est et le Tchad à l’Ouest, est un producteur pétrolier important. Actuellement la principale base permanente des Etats-Unis en Afrique est établie depuis 2002 à Djibouti dans la Corne d’Afrique et donne aux Etats-Unis le contrôle stratégique de la zone maritime où transite le quart de la production mondiale de pétrole. La base de Djibouti est également très proche de l’oléoduc soudanais. (L’armée française a depuis longtemps une implantation importante à Djibouti et dispose d’une base aérienne à Abéché au Tchad à la frontière soudanaise.) La base de Djibouti permet aux Etats-Unis de dominer l’extrémité Est de large bande pétrolière qui traverse l’Afrique qu’ils considèrent maintenant comme vitale à leurs intérêts stratégiques – une vaste bande qui s’étend vers le Sud-Ouest, de l’oléoduc soudanais s’étendant sur 1 600 kilomètres entre Higleig et Port Soudan à l’Est, à l’oléoduc Tchad-Cameroun long de 1030 kilomètres et le Golfe de Guinée à l’Ouest. Une nouvelle base d’opération avancée en Ouganda donne au Etats-Unis la possibilité de dominer le Sud du Soudan où se trouve la plus grande partie du pétrole du pays.

En Afrique de l’Ouest, le Commandement de l’armée usaméricaine en Europe a maintenant établi des bases opérationnelles avancées au Sénégal, au Mali, au Ghana et au Gabon, ainsi qu’en Namibie, dont la frontière borde l’Angola au Sud, impliquant la modernisation des pistes d’atterrissage, le pré-positionnement de ravitaillements et de carburants critiques et des accord d’accès permettant un déploiement rapide de troupes US. 15 En 2003, le Commandement a lancé un programme de lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest et en 2004 les Forces Spéciales usaméricaines ont été impliquées directement dans une opération militaire avec les pays du Sahel contre le Groupe Salafiste de Prédication et de Combat (GSPC) – inscrit sur la liste des organisations terroristes de Washington. Le Commandement de l’armée usaméricaine en Europe développe actuellement un système de sécurité côtière dans le Golfe de Guinée appelé la Gulf of Guinea Guard (Garde du Golfe de Guinée). Il prévoit également la construction d’une base navale des Etats-Unis à Sao tomé et Principe, qui selon ce que le Commandement suggère pourrait rivaliser la base navale étasunienne de Diego Garcia dans l’océan indien. Le Pentagone agit donc agressivement en vue d’établir une présence militaire dans le Golfe de Guinée pouvant contrôler la partie occidentale de la large bande pétrolière qui traverse l’Afrique et les réserves de pétrole actuellement en train d’être découverte. L’Opération Flintock, un exercice de l’armée usaméricaine en Afrique en 2005, incorporait 1000 hommes des Forces Spéciales usaméricaines. Selon ce que rapportait le Wall Street Journal dans son édition du 25 avril 2006, le Commandement Européen de l’armée usaméricaine travaille également avec la Chambre de Commerce des Etats-Unis afin d’étendre le rôle des entreprises usaméricaines en Afrique en tant qu’élément d’une « réponse usaméricaine intégrée ». Dans cette lutte économique pour les ressources pétrolières de l’Afrique, les anciennes puissances coloniales, la Grande-Bretagne et la France, sont en concurrence avec les Etats-Unis. Toutefois, sur le plan militaire, elles coopèrent étroitement avec les Etats-Unis pour assurer le contrôle impérial de l’Occident sur la région.

L’augmentation de la présence militaire des Etats-Unis en Afrique est fréquemment justifiée par la nécessité de lutter contre le terrorisme et de contrer l’instabilité croissante dans la région pétrolière de l’Afrique sub-saharienne. Depuis 2003, le Soudan est déchiré par une guerre civile et un conflit ethnique focalisées dans la région du Darfour au Sud-Ouest (où se trouve la plus grande partie du pétrole du pays), entraînant d’innombrables violations des droits humains et des tueries massives contre la population de la région par les milices liées au gouvernement. Des tentatives de coups d’états se sont récemment produites dans les nouveaux états pétroliers de Sao Tomé et Principe (2003) et en Guinée Equatoriale (2004). Un coup d’état réussi a eu lieu en Mauritanie en 2005 contre Ely Ould Mohamed Taya, l’homme fort soutenu par les Etats-Unis. La guerre civile de trente ans en Angola – fomentée et alimentée par les Etat-Unis qui organisèrent l’armée terroriste de l’UNITA dirigée par Jonas Savimbi avec l’aide de Afrique du Sud – a duré jusqu’à l’accord de cessez-le-feu suite à la mort de Savimbi en 2002. Le Nigeria, la puissance dominante région, souffre de maux endémiques comme la corruption, les révoltes et le vol organisé du pétrole – des quantités considérables de la production pétrolière de la région du Delta du Niger disparaissent, jusqu’à 300 000 barils par jour au début de l’année 2004. 16 L’émergence d’une insurrection armée dans le Delta du Niger et le potentiel de conflit entre le Nord musulman et le Sud non-musulman du pays préoccupent beaucoup les Etats-Unis.

D’où les appels incessants et les nombreuses justifications apparentes en faveur « d’interventions humanitaires » des Etats-Unis en Afrique. Le rapport déjà cité du Conseil des Relations Extérieures « More than Humanitarianism » insiste sur le fait que les Etats-Unis et leurs alliés doivent être prêts à agir de manière appropriée » dans le Darfour au Soudan « y compris par des sanctions et si nécessaire, par une intervention militaire, si le Conseil de Sécurité (de l’ONU) est empêché de le faire ». Parallèlement, l’idée que les Etats-Unis pourraient rapidement devoir intervenir militairement au Nigeria est largement répandue parmi les experts et les cercles de réflexion politiques. En avril 2006, le correspondant de l’ Atlantic Monthly Jeffrey Taylor écrivait que le Nigeria était devenu « le plus grand Etat raté du monde », et que la poursuite de la déstabilisation de cet état ou la prise de con contrôle par les forces islamistes radicales mettraient en danger « les réserves pétrolières abondantes que les Etats-Unis s’étaient promises de protéger. Si ce jour venait, il donnerait le signal d’une intervention militaire beaucoup plus massive que lors de la campagne irakienne.» 17 Toutefois, les planificateurs stratégiques des Etats-Unis sont clairs sur le fait que les enjeux réels ne sont pas les états africains en eux-mêmes et le bien-être de leurs populations, mais le pétrole et la présence croissante de la Chine en Afrique. Comme le notait le the Wall Street Journal dans l’article « Africa Emerges as a Strategic Battlefield » (l’émergence de l’Afrique comme champs de bataille stratégique), « la Chine a fait de l’Afrique une ligne de front dans sa quête d’accroissement de son influence au niveau mondial, en faisant tripler ses échanges commerciaux avec ce continent jusqu’à un montant de 37 milliards de dollars US au cours des cinq dernières années et en verrouillant des actifs énergétiques, en concluant des accords d’échanges commerciaux avec des régimes comme celui du Soudan et en éduquant les futures élites de l’Afrique dans les universités et les écoles militaires chinoises. » Dans son rapport « More than Humanitarianism » , le Conseil pour les Relations Extérieures dépeint de la même façon la menace principale comme venant de la Chine : « la Chine a modifié le contexte stratégique en Afrique. Aujourd’hui, à travers toute l’Afrique, la Chine prend le contrôle des ressources naturelles, en remportant les contrats contre les fournisseurs occidentaux sur des projets d’infrastructure importants et en offrant des prêts avantageux et d’autres mesures incitatives pour renforcer son avantage concurrentiel. » 18 La Chine importe plus d’un quart de son pétrole d’Afrique, principalement d’Angola, du Soudan et du Congo. Elle est le premier investisseur étranger du Soudan. Elle a octroyé au Nigeria d’importants financements pour augmenter son influence et lui a vendu des avions de combat. La plus grande menace du point de vue des planificateurs stratégiques états-uniens vient du prêt à bas taux d’intérêt de 2 milliards de dollars US octroyé par la Chine à l’Angola qui lui a permis de résister aux exigences de réforme de son économie et de sa société suivant les principes du néo-libéralisme exprimées par le Fond Monétaire International.

Pour le Conseil pour les Relations Extérieures, tout cela signifie ni plus ni moins une menace sur le contrôle impérialiste qu’exerce l’Occident sur l’Afrique. Etant donné le rôle de la Chine, le rapport déclare que « les Etats-Unis et l’Europe ne peuvent considérer l’Afrique comme leur chasse gardée [en français dans le texte], comme le faisait la France avec l’Afrique francophone. Les règles sont en train de changer car la Chine ne cherche pas seulement à obtenir l’accès aux ressources mais aussi à contrôler la production et la distribution de ces ressources, peut être même à se positionner en vue de disposer d’un accès prioritaire lorsque ces ressources deviendront plus rares. » Le rapport du Conseil sur l’Afrique est tellement préoccupé par la lutte contre la Chine à travers l’extension des opérations militaires états-uniennes dans la région que nul autre que Chester Crocker, l’ancien adjoint du secrétaire d’Etat (adjoint du ministre des affaires étrangères) chargé des affaires africaines durant l’administration Reagan, l’a accusé de donner dans « la triste nostalgie pour une époque où les Etats-Unis ou l’Occident représentaient la seule influence majeure et pouvaient poursuivre leurs…objectifs librement.» 19 Ce qui est certain c’est que l’empire des Etats-Unis est en train de s’étendre pour intégrer des parties de l’Afrique dans sa recherche vorace de pétrole. Les résultats pourraient s’avérer dévastateurs pour les peuples d’Afrique. Tout comme l’ancienne bagarre pour l’Afrique, la nouvelle est une lutte entre grandes puissances pour les ressources et le pillage – et non pas pour le développement de l’Afrique ou le bien-être de sa population.
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