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Le Devoir
LES ACTUALITÉS, mercredi 23 mai 2007, p. a4
Ottawa et Québec financent la biobanque CARTaGÈNEGravel, Pauline
Le carburant qui manquait pour faire démarrer le
projet CARTaGÈNE destiné à mettre sur pied une banque d'ADN de la
population québécoise a été officiellement accordé hier par les deux
paliers de gouvernement. La collecte des données biologiques et
épidémiologiques devrait donc débuter prochainement dans les quatre
coins du Québec. L'important financement annoncé hier consolidera
également les assises montréalaises du nouveau consortium international
P3G destiné à harmoniser les données contenues dans les diverses
biobanques du monde afin de permettre leur utilisation par les
chercheurs de tous les pays.
L'aide gouvernementale consentie est substantielle
puisqu'elle atteindra 30 millions $ en trois ans, 15 millions venant de
Québec et 15 millions d'Ottawa. À cette manne s'ajouteront 4,5 millions
provenant de diverses sources publiques et privées, pour un total de
34,5 millions qui permettront au Québec de demeurer un chef de file
dans la recherche en génomique des populations, un secteur actuellement
en expansion. Ce financement permettra enfin la mise en branle du
projet qui «est maintenant arrivé à maturité après les multiples
consultations publiques qui ont été menées au cours des cinq dernières
années», a affirmé le directeur scientifique de CARTaGÈNE, le Dr Claude
Laberge, initiateur du projet.
CARTaGÈNE consistera dans un premier temps à
recruter 20 000 citoyens âgés de 40 à 69 ans qui résident dans les
zones métropolitaines du Québec. On espère accroître le nombre de
participants à 50 000 en fonction du financement futur. «Choisis au
hasard, ces individus seront libres d'accepter ou de refuser de
participer», a précisé le Dr Laberge. Chacun des participants devra
répondre à un questionnaire sur ses habitudes de vie (régime
alimentaire, tabagisme, etc.). Une infirmière procédera ensuite à des
prélèvements sanguin et d'urine, ainsi qu'à des mesures cliniques et
cognitives (mesures de poids, taille, tension artérielle, densité
osseuse, etc.). Toutes ces données personnelles demeureront
confidentielles grâce à un système de codage et seront conservées dans
un fichier informatique hébergé par l'Université de Montréal. «Ni le
participant, ni les assureurs, ni les employeurs, ni [aucun] autre
tiers n'aura accès aux données et résultats de recherche», précisent
bien les directeurs du projet. «Seuls les chercheurs ayant des projets
acceptés par un comité d'éthique à la recherche, et validés d'un point
de vue scientifique, pourront utiliser la ressource.»
Grâce à la cueillette de ces données, autant
génétiques que démographiques, sociales, environnementales et
épidémiologiques, on pourra identifier des gènes de prédisposition mais
aussi de protection aux grandes maladies communes que sont le cancer,
la maladie cardiovasculaire, l'asthme, etc., et connaître leur
distribution au sein de la population québécoise. Ces données
contribueront aussi à une meilleure compréhension de l'interaction de
ces facteurs génétiques avec les composantes environnementales. En
définitive, CARTaGÈNE aboutira à mieux prévenir et détecter les
maladies, voire à orienter les interventions de santé publique.
La constitution de la banque de données génétiques
et biologiques CARTaGÈNE est loin d'être une première mondiale. Il
existe à travers le monde près de 200 biobanques contenant les
échantillons d'au moins 10 000 participants.
«La collaboration internationale est nécessaire pour
accélérer les découvertes et transmettre le plus rapidement possible au
public les retombées médicales qui découleraient de toutes ces
données», a affirmé le Dr Leena Peltonen-Palotie du National Public
Health Institute de l'Université d'Helsinki.
Mais les données colligées dans chacune de ces
biobanques ne se partagent pas aussi aisément qu'on pourrait le croire.
Même si les chercheurs du monde entier s'intéressent généralement aux
mêmes problématiques, ils ne les abordent pas nécessairement de la même
façon. Le consortium international P3G (Projet public de génomique des
populations) veillera justement à harmoniser les façons de faire. Il
proposera des méthodes et des outils que les membres de P3G emploieront
et qui aideront à comparer et à partager les informations entre les
différentes études en génomique des populations réalisées à travers le
monde. Initié et présidé par le Bartha-Maria Knoppers du Centre de
recherche en droit public de l'Université de Montréal, le consortium
P3G s'assurera également de la qualité scientifique des données
auxquelles auront accès les membres du consortium.
Catégorie : Actualités
Sujet(s) uniforme(s) : Santé publique et condition physique; Industries pharmaceutiques et biotechnologiques; Biologie
Type(s) d'article : Article
Taille : Moyen, 497 mots
© 2007 Le Devoir. Tous droits réservés.Doc. : news·20070523·LE·144482