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 SENEGAL:LETTRE CITOYENNE AUX CANDIDATS

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mihou
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mihou


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15022007
MessageSENEGAL:LETTRE CITOYENNE AUX CANDIDATS

LETTRE CITOYENNE AUX CANDIDATS A L’ÉLECTION

PRÉSIDENTIELLE

Par

Amadou Lamine Sall

Le peuple sénégalais seul sera souverain aux lendemains du 25 février 2007. Le décompte a commencé dans les esprits et les cœurs. Nous ne devons pas avoir peur. Mais nous pouvons être inquiets. Le passé de notre pays est impropre à toute peur, à tous malheurs, sauf quand la faillite morale et l’irresponsabilité aident le mauvais destin à s’accomplir. Mais même ce dernier peut être vaincu, car tout est d’abord inscrit dans la foi, la grandeur, la volonté et la bonne conduite farouche des hommes de servir leur pays et leur continent.

Je m’adresse humblement à vous qui avez choisi l’arène politique. Nous devons respecter votre choix, quel que soit votre poids dans nos coeurs, l’estime, le doute ou la crainte que nous avons pour celui-ci ou pour celui-là. A votre tour de respecter le choix que nous aurons fait au soir du 25 février. Il s’agit d’un contrat simple qui doit le demeurer.

Ainsi va la démocratie. La seule qui vaille que vous défendiez vos idées au prix de votre vie, tout en concédant à l’autre le droit de les contester, voire de les combattre. La noblesse dans l’adversité doit l’emporter sur la haine, les complots sordides, le mensonge, arguments des faibles sur l’autel de l’éthique.

La démocratie est une pratique de vie ardue et complexe. Son principe fondamental en politique repose sur le respect, quoi qu’il arrive, de la majorité élue et des institutions de la République. Qu ’il vous importe peu d’entendre ou de croire que la vérité n’exprime pas forcément une question de nombre et que la démocratie peut ne pas toujours servir la vérité.

Il faut bien des vaincus et des vainqueurs, à condition que les vainqueurs n’humilient pas les vaincus et que la ligne de partage reste l’application des principes constitutionnels, que le pouvoir des uns ne soit pas confisqué par celui des autres. La vraie démocratie arme toujours le cœur des vaincus, car elle permet de nouveaux combats, elle atténue les défaites et les rancoeurs, elle fait espérer de nouvelles aubes de résurrection.

Par contre, Elle devient une tyrannie quand on veut se l’approprier tout seul pour ne servir que son camp. Travestie, elle sert alors ce qui est contraire à ses idéaux : l’absolutisme et l’arbitraire. Fuyez ces dérives là, déminez en vous toutes les tragiques mémoires politiques.

Nous faisons appel à vous pour conserver la primauté de l’Etat en toute circonstance, sa sacralité. Vous devez servir la justice, la vérité, l’ordre, avant le prince. La démocratie ne vaut que quand on vit en paix, mange, se loge, se soigne, qu’on a droit à l’éducation, à la formation et à l’emploi qui valorise l’homme. Vous devez aider à fabriquer un citoyen qui croit en son pays et en lui-même, qui a des valeurs et une foi qu’il ne renie ni dans le dénuement ni dans la peur ou le désespoir. Ce citoyen, vous devez d’abord l’éprouver en vous. Prônez la droiture et le travail. Elevez la probité comme règle citoyenne. Préférez l’effacement quand il le faut à l’exercice bruyant du pouvoir.

Ayez soif de paix, de consensus et d’union. Distinguez le mérite comme un des fondements du respect et des droits de l’individu. Nul ne doit douter que les peuples sont bien souvent en avance sur leurs gouvernants. A ces derniers de combler leur retard, ce qui appelle à l’humilité, à la justice, au sens de l’éthique et du partage. Il n’y a pas de pays sous-développés, il n’y a que des femmes et des hommes sous-développés.

D’où la priorité fondamentale à l’éducation et à la formation. Ce qu’un Chef d’Etat croit avoir donné de plus haut et de plus grand à son peuple, sera toujours peu, face à l’attente et à l’espoir placés en lui. La confiance placée en vous, en vous élisant, n’aurait, s’il fallait y mettre un prix, qu’un seul : ce que vous laisserez de propre comme exemple durable, admiré et légué en leçon aux générations futures.

La qualité de la démocratie instituée et son application bien comprise ne laisseraient aucune place à la partialité, à la corruption, à l’injustice. Il faut savoir rester dans le temps des hommes et non de celui de Dieu qui n’appartient qu’à Lui Seul. Une fois de plus, la politique n’est pas un métier, mais la conscience d’un mandat. Une conscience panique qui sache assumer, moins le poids de la charge présidentielle que l’exigence quotidienne de son juste arbitrage.

A vous qui postulez aux plus sévères charges de l’Etat, nous ne vous demandons pas d’être des saints, mais de tenter, bien des fois, d’en porter les reflets. Vous ne réussirez pas tout. Ce serait vain de s’y astreindre. Accomplissez vos obligations pour que le champ où vous avez choisi de mieux bêcher et semer soit inégalable, afin que vos suivants que vous avez soulagés d’une part de la peine, prennent à corps d’autres champs, jusqu’à la réalisation du rêve de nos enfants.

Il y faudra un « supplément d’âme », de la maturité, de la grandeur, de la générosité, de l’effort, de l’organisation, une politique de planification projective qui dépassera le temps de votre vie. Gouvernez en donnant à la fois rendez-vous à ce qui est humain et possible pour votre pays et l’Afrique, à ce qui ne peut s’accomplir dans votre temps de vie politique.

L’histoire vous le restituera, n’en doutez pas. Soyez rassembleur, prévenant, sans rien céder de votre autorité même si « la faiblesse du cœur est sainte ». Pour la sortie finale, faites que la salle pleine à votre élection le reste à votre départ. Ne vous retournez pas.

Vous tenez ainsi en vos mains votre propre destin. Soignez-le à grandir votre pays, vous qui serez vu comme son miroir qu’il voudrait le plus fidèle. Ne perdez pas de vue le travail de vos prédécesseurs. Pour le meilleur ou pour le pire, taisez ce qui doit être tu. Rappelez vous le dicton : « Dans chaque famille, existe un livre qu’il vaut mieux ne pas lire à haute voix »

. Ne vous attardez pas trop dans les caves, les égouts et sur les toiles d’araignée. Faites vite votre chemin et préférez la lumière à l’ombre. Votre cœur y gagnera en clarté, en amour, car le peuple sénégalais aspire à l’amour et à la paix. Le temps du monde nous impose d’avancer et de ne rechercher que ce qui fait notre bonheur et notre respect.

Aidez la démocratie à se renforcer, à se consolider, à toujours se construire, si elle est construite selon l’assentiment populaire et de la communauté internationale. Le plus beau visage que puisse nous offrir le Sénégal est à venir. Ce visage n’est pas derrière nous. On ne peut pas souhaiter qu’il le soit malgré ce qu’ont pu accomplir, dans leur limite d’homme, Senghor, Abdou Diouf. C’est de tout cela que vous devez prendre solennellement conscience.

Un Chef d’Etat, fut-il d’exception, laissera toujours quelque chose d’inachevé. Debout, tous ensemble, nous devons appeler à « la mobilisation de toute notre puissance éthique », sauver, sauvegarder et entretenir les fondements des droits de l’homme. Notre « survie biologique, morale, spirituelle » en dépend. Je vous invite à faire de la primauté de l’esprit, c'est-à-dire de la culture, le fondement de votre système politique et philosophique.

Le Sénégal s’identifie à ses arts, ses lettres, son patrimoine immatériel. Entretenez-y donc un foyer ardent et rayonnant de culture. Nous savons tous combien les hommes politiques se moquent bien d’être cultivés. Le monde en regorge. Ce n’est pas pour cela surtout qu’ils sont élus, hélas. Mais sachez toujours honorer l’esprit. Il vous honorera en retour.

On a tendance à oublier que seules les créations de l’esprit, portées à leur plus haut niveau d’achèvement, suscitent un respect que ni le rang social, ni l’argent, ni le pouvoir politique ne commandent. Si vous tenez à ressembler à ce que votre pays offre de plus beau au monde, n’oubliez pas de donner à la culture son rang. Multipliez les chantiers culturels.

Eux seuls veilleront sur votre nom, quand le temps aura vaincu ce que vous avez été. On n’ y perd jamais au change. Si nos pays, dit-on, reçoivent plus qu’ils ne donnent, la culture ne figure pas dans la balance. Sur ce territoire de « l’enrichissement du patrimoine des nations, des traditions et des savoirs des peuples » vous bâtirez respect et singularité, là où réside l’œuvre « d’ensemencement ».

Pour une égalité de chances, accordez aux opérateurs culturels les mêmes faveurs que les opérateurs économiques soutenus par l’Etat en vue d’un développement intégral. Donnez encore aux femmes leur place, sans discrimination. Elles sont notre tison. Elles portent notre avenir. Elles sont la vie. Elles savent être les meilleures, quand la mobilisation sonne. Veillez sur les enfants. Sortez-les de la rue, de la faim, de la mendicité. Ce visage maudit n’est pas le nôtre.

Rejetez le. Pensez à nos paysans. Faites-en le fer de lance de notre développement. Retournez bien souvent dans les villages sans être « chamarrés » de vos pénibles cortèges. Regardez. Ecoutez. Apprenez de par vous-même, sans intermédiaire. Donnez à nos villes votre visage, celui que vous aimez voir dans le miroir, quand vous êtes enfin habillé. Protégez notre littoral.

Des corniches de notre capitale, arrêtez l’impunité, laissez la mer à portée de nos regards et des enfants de demain. Créer sans faiblesse une police « d’urbanisme » pour que la loi s’applique à tous. Constitutionnellement, l’Ordre des architectes pourrait en être le plus haut arbitre. Créer des bois de ville pour ajourer nos espaces de vie asphyxiés par le béton, le bruit et la pollution. Multipliez les parcs boisés. Faites du Plateau et du centre des affaires de Dakar un espace à piétons au moins un jour dans la semaine. Comme patrimoine, protégez le peu qui reste des anciennes maisons coloniales au cœur de la capitale.

Tentons d’être des créateurs de technologies et de sciences. Donnez à nos chercheurs les moyens de leurs ambitions et la considération qui leur est due. Faites de l’Union Africaine la locomotive de nos recherches stratégiques en fédérant les ressources humaines de pointe de notre continent. Ce que nous ne pouvons pas réussir séparément, nous le réussirons ensemble. Pensez à notre jeunesse. Elle requiert dans l’urgence une grande écoute. Elle aspire à une participation active, responsable et citoyenne. Elle mérite de hauts sacrifices. Elle nous les rendra. Puisse-t-elle nous précéder dans l’attachement de ce pays et qu’elle y allume de nouvelles espérances.

Les sénégalais vous attendent pour les aider et les accompagner à accomplir leurs rêves. Rêver n’est rien d’autre que de vouloir autre chose que le présent : avancer, s’accomplir et voir s’accomplir son pays, prospérer, s’épanouir, vivre et vivre libre, vivre en paix et en harmonie avec les autres, pouvoir se cultiver, protéger ceux que l’on aime.

Tout ne vous sera pas permis. Il ne vous sera rien donné. Tout vous sera prêté. Veillez aux charges de l’Etat en composant les membres de votre futur gouvernement, en créant de nouvelles institutions. Entre l’essentiel et l’utile, choisissez l’essentiel. Réfléchissez au cumul boulimique des mandats frisant l’immoralité. Soumettez au Parlement la liste des membres de votre gouvernement ainsi que celle des patrons des grandes sociétés publiques, afin qu’il ratifie leur nomination. Vous serez ainsi à l’abri de tout soupçon.

Bonne chance à tous. Le monde nous regarde. Ne décevons pas ceux qui nous aiment. Restons l’exemple. Nul ne tient notre destin en main. Ce sont nous-mêmes les sénégalais qui le tenons entre nos mains. Que le Sénégal l’emporte !
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SENEGAL:LETTRE CITOYENNE AUX CANDIDATS :: Commentaires

Focus sur... Mamadou Lamine DIALLO : Le côté jardin d'un Indépendant

La haute administration, il connaît. Celle-ci le connaît également. Parce que Mamadou Lamine Diallo, candidat indépendant, l'a servie au niveau le plus élevé. Quatre Premiers ministres se sont attachés les services de cette tête bien faite. Prépa au Lycée Louis le Grand, Polytechnique, Ecole des mines... La crème de l'éducation nationale française, quoi ! Des diplômes glanés dans ces prestigieuses écoles et de l'expérience qu'ils lui ont conférée, Mamadou Lamine Diallo a décidé de faire profiter le pays. En se présentant comme candidat indépendant. Visite guidée dans la vie d'un Indépendant.

Mamadou Lamine Diallo - Photo: Wal FadjriFamille

Je suis marié, monogame et père de trois enfants, un garçon et deux filles.

Mon épouse est Sénégalaise et s'appelle Soukeyna Ndao. Moi-même, je suis originaire de la Casamance, de Sédhiou. Mon père, Adama Diallo, est décédé comme député-maire de Sédhiou en 1978. Il avait été président du Conseil d'administration de la Bicis et membre du gouvernement de Senghor en 1970 où il a occupé le département du Plan et des Finances.

Itinéraire

Je suis né à Dakar, précisément à la Zone B, il y a 47 ans. J'y ai fait l'école primaire, j'ai grandi entre Zone B, Fass, Grand-Dakar, Rue 10 et Dieuppeul. Ensuite, j'ai été au lycée Van Vollenoven, actuel lycée Lamine Guèye. J'ai eu mon Bac en 1977. Après, je suis allé en France au lycée Louis-le-Grand pour faire la classe préparatoire. J'ai été, ensuite, à l'Ecole polytechnique de Paris, puis à l'Ecole des mines de Paris, et je suis sorti comme ingénieur des mines. Par la suite, j'ai travaillé au Charbonnage de France. En 1986, j'ai rejoint l'Ecole des Mines de Paris pour faire un doctorat en Economie que j'ai terminé deux ans plus tard. De là, j'ai travaillé dans un bureau d'études comme économiste dans le domaine de l'Energie, puis j'ai rejoint la Banque mondiale en 1990. En 1993, le gouverneur de la Banque centrale a fait appel à moi, c'est ainsi que je suis venu à la Bceao. En 1994, je suis détaché de la Bceao auprès de la Primature au Sénégal. J'y suis resté 7 ans avec respectivement les anciens Premiers ministres Habib Thiam, Mamadou Lamine Loum, Moustapha Niasse et Mame Madior Boye. Après, j'ai rejoint la Banque centrale pour être, à nouveau, affecté à Addis Abéba comme directeur de cabinet du président Alpha Omar Konaré, au niveau de l'Union africaine, en charge du projet des Etats-unis d'Afrique.

Ambition présidentielle

L'idée de me porter candidat à la présidence de la République a germé en octobre 2006. Lorsque, pour des raisons familiales, je suis rentré au Sénégal après avoir quitté mes fonctions auprès de Konaré, j'étais révolté par ce qui se passe ici, par ces jeunes qui n'ont plus d'espoir. J'étais révolté aussi parce qu'il n'y a pas de réponses données par la classe politique à ces préoccupations de Sénégalais. J'ai senti qu'il était de ma responsabilité de proposer directement au peuple sénégalais ce que je pense comme solutions à leurs problèmes. C'est ainsi que j'ai pris mes responsabilités tout seul et j'ai construit petit à petit, avec des amis et des parents, le Mouvement pour l'émergence d'une nouvelle citoyenneté et qui s'appelle ‘Tekki’ qui signifie dénouer les contraintes, les difficultés.

Surpriorités

Nous avons des urgences qui tournent autour de huit points. D'abord, il faudra soulager le monde rural qui est très fatigué. Les paysans n'ont pas de revenus monétaires parce qu'on leur demande de cultiver des produits qui n'ont pas de débouchés. Ensuite, il est important de s'attaquer à un certain nombre d'institutions, notamment la dépolitisation de l'Administration, l'indépendance totale de la Justice. Nous voudrions également signer un contrat de confiance avec les enseignants pour un système éducatif performant, de même qu'avec le personnel de la Santé et prendre le peuple sénégalais à témoin. Par ailleurs, nous comptons réorganiser notre pays en pôles régionaux de développement pour avoir des investissements publics beaucoup plus justes. L'objectif est de mettre en valeur les régions, tout en soulageant Dakar qui étouffe et qui étouffe le pays. C'est facile à faire, on n'a pas besoin d'aller construire une nouvelle capitale qui coûte excessivement cher. Nous allons aussi attaquer aussitôt le problème de l'emploi en développant et en modernisant le secteur informel. La question de l'Energie et du bon voisinage nous préoccupe également. De même que le réarmement moral et éthique et le problème de l'assainissement des villes restent une sur-priorité pour nous.

Une fois élu, nous allons organiser les assises citoyennes autour de ces huit priorités pour rendre le pouvoir participatif.

Forme de gouvernement

Nous allons former un gouvernement avec des ministres-coordonnateurs. Nous aurons, par exemple, un ministre-coordonnateur chargé du réarmement moral et éthique et de la mise à niveau institutionnelle, un ministre chargé de l'Aménagement du territoire et des villes. Ces ministres-coordonnateurs vont travailler avec d'autres ministères plus techniques, comme le ministère de la diaspora ou du secteur informel. Nous aurons au total 22 ministres choisis sur la base de leurs compétences.

Adversaires pour la présidentielle

Je considère qu'ils n'ont pas beaucoup d'idées sur la façon de faire avancer les choses au Sénégal. Pour beaucoup d'entre eux, ils ont été dans le cadre du consensus de Washington, c'est-à-dire ce qu'on a fait depuis 1994 jusqu'à maintenant. Or, cela a montré ses limites. Ce dont on a besoin, c'est de dire qu'est-ce qui est prioritaire et comment travailler autour de ces priorités. Si vous ne procédez pas ainsi, ce que vous allez faire, c'est d'appliquer ce que les bailleurs de fonds ont décidé. D'ailleurs, je vois que beaucoup de mes adversaires reprennent mes idées sur le bon voisinage ou les pôles régionaux de développement. Donc, je pense que normalement ils feront le saut et me soutenir (Rires). En tout cas, cela me rassure parce qu'ils comprennent que c'est bien cela la bonne direction.

Forces

Nous avons une bonne compréhension de la société sénégalaise et les idées que nous développons sont originales et applicables. Par ailleurs, nous avons une bonne connaissance de l'administration, une bonne connaissance de la diplomatie internationale, donc, nous sommes opérationnels tout de suite, car nous n'allons pas chercher à savoir ce qu'il faut faire, par où commencer, nous savons ce qu'il faut faire sitôt arrivés aux affaires. En outre, je suis un vrai Sénégalais, je suis né à Dakar, originaire de la Casamance, ma femme est une Saloum-Saloum et j'ai des parents au Fouta, dans le nord. Je connais bien les problèmes de mon pays. Je parle plusieurs langues nationales en plus du français, de l'anglais, de l'allemand et de l'arabe. Je suis donc polyglotte.

Faiblesses

Nous savons moins parler que les autres parce que nous avons été éduqués dans l'action. Pour nous, ce n'est pas en parlant qu'on transforme les choses. De ce point de vue, je reconnais que j'ai des faiblesses par rapport à un certain nombre de mes concurrents. L'autre relative faiblesse, c'est que je suis indépendant parce que je n'ai pas un appareil qui est là, qui nous soutient. Nous sommes obligés, en étant indépendant, de construire l'appareil en même temps. Par rapport à nos adversaires qui ont de grands partis et beaucoup plus de moyens, il est évident que nous avons là une faiblesse. Mais, nous en étions conscients dès le début, c'est le pari de la candidature indépendante finalement.

Moyens de campagne

Je ne pense pas qu'ils soient déterminants pour la victoire finale. Cependant, il y a un minimum qu'il faut avoir pour pouvoir se déplacer, rencontrer les gens et faire passer votre message. Rappelez-vous, en l'an 2000, Wade n'avait pas de moyens dit-on et pourtant, cela ne l'avait pas empêché de gagner. Notre campagne est financée par des contributions des citoyens sénégalais. J'y ai participé avec l'épargne que j'avais, mon épouse également, mon frère, ma sœur, mes cousins. Beaucoup d'amis qui ont fait comme moi de grandes écoles et qui sont restés à l'étranger, ont aussi contribué. Chacun a donc mis la main à la poche, les uns 5 millions, les autres 1 ou 2 millions, d'autres 1 000 litres d'essence. C'est comme ça qu'on a conçu notre campagne parce qu'on la veut une campagne citoyenne.

Scrutin

Il n'y a pas eu encore beaucoup de violence, mais il y en a quand même eu, il faut le déplorer. A ce niveau, il faut que le président de la République et son gouvernement prennent leurs responsabilités en veillant au grain. Il faut également veiller à la régularité et à la transparence du scrutin, notamment en permettant à tous ceux qui se sont inscrits de prendre possession de leur carte et de voter normalement.

Déclaration de patrimoine

Je suis tout à fait disposé à déclarer mon patrimoine, mais je crois qu'il est important que nous nous entendions d'abord sur ce qu'est un patrimoine. Un patrimoine, c'est ce que vous avez, mais aussi ce que vous devez aux autres. Ce que vous avez : peut-être vos maisons, vos actions dans des sociétés et même vos tableaux d'art. Il faut le déclarer clairement mais, également dire ce que vous devez aux banques. Une fois ce contour défini, je suis prêt à révéler mon patrimoine. Sinon, c'est du bluff, et là je ne suis pas d'accord.

Mais d'ores et déjà, je vous dis que je ne suis pas riche, mais je ne suis pas pauvre non plus. J'ai quand même travaillé depuis 1986 dans des organisations internationales ou dans des sociétés multinationales. J'ai été dans des bureaux de consultants et j'ai été aussi à la Banque centrale. J'ai donc des revenus et j'ai la chance de ne pas être un homme dispersé, je suis très organisé et méthodique. De ce point de vue, je peux dire que je suis un homme à l'aise.



Auteur: Aguibou KANE

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