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 Les OGM : pour ou contre ?

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mihou
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mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

Les OGM : pour ou contre ? Empty
12022007
MessageLes OGM : pour ou contre ?

Les OGM : pour ou contre ?





I) une rÉvolution scientifique ultra rÉcente

1) Définition

Tout commence en 1953 avec la découverte de la structure de l’ADN, support de l’information génétique. Cette révélation bouleverse la biologie, ouvrant la voie à des progrès dans la connaissance du vivant.
Le génie génétique se développe. On apprend à isoler, " découper " et " transférer " les gènes héréditaires.

Les premiers Organismes Génétiquement Modifiés sont des microbes, en particulier le colibacille, longtemps l’être vivant le mieux connu. Les généticiens imaginent de modifier cette bactérie afin de lui faire fabriquer des cellules comme l’insuline humaine qu’un diabétique ne produit pas en quantité suffisante. Pour schématiser, il s’agit d’isoler le gène humain qui produit l’insuline puis de l’introduire dans le colibacille.

Vers 1988-89, on commence à envisager une application au monde végétal. Pendant des siècles, la sélection qui prévaut dans le monde agricole reste relativement empirique : on conserve les individus qui présentent naturellement un avantage. Il faut quinze à vingt ans pour obtenir un nouveau blé… La sélection variétale réalisée par les agronomes utilise des techniques plus élaborées mais la logique reste la même.
Avec les cultures transgéniques, on tire le gène recherché d’une espèce vivante et on l’introduit dans une autre.

2) Trois générations d’OGM

• La première génération vise à améliorer les rendements agricoles.
Le coût des pesticides et insecticides est particulièrement lourd. En introduisant un gène porteur de protéines toxiques pour les insectes dans la plante cultivée, on offre une solution alternative à l’emploi des insecticides.

• La seconde vague a consisté à développer des OGM pour les consommateurs eux-mêmes, par exemple des variétés de riz contenant du fer ou du carotène, permettant de pallier les déficiences du régime alimentaire.

• La troisième vague vise à transformer les plantes en usines à produire certaines substances pharmacologiques, notamment des anticorps.

Les techniques du génie génétique apportent la promesse de cultures résistantes aux virus, endurantes à la sécheresse et plus nutritives.

3) Une technique américaine

En quatre ans, la surface agricole mondiale en OGM est passée de 1 ou 2 millions (1996) à 44 millions d’hectares

Cette culture se répartit comme suit :

•30 millions d’hectares aux États-Unis
• 10 millions en Argentine
• 3 millions au Canada
• 1 million dans les autres pays, notamment en Afrique du Sud et en Chine.

Aux États-Unis, l’opinion publique se divise entre 50 % de " pour " et 50 % d’opinion mitigée.

Aux États-Unis, les deux tiers du soja produit sont transgéniques. Or l’Europe importe massivement des oléo-protéagineux d’Amérique pour nourrir son bétail, faute d’une production suffisante…

4) Les OGM : une agriculture incomplète

La plupart des plantes OGM est destinée au bétail ou à l’industrie. Mais il y a peu de plantes OGM directement destinées à l’alimentation humaine. Il a quelques riz OGM mais aucun blé OGM. Même pas de recherche sur le sujet.


II) La rÉaction hostile des EuropÉens


1) Les OGM nous rendent dépendants des E. U. d’Amérique

Les OGM vont-ils changer l’agriculture mondiale ? Oui… sauf dans l’Union Européenne.

Dans l’Union européenne, 75 % de la population se déclare hostile aux OGM. C’est le reflet d’une difficulté de compréhension à une question scientifique complexe et d’une réaction de peur face à une évolution extrêmement rapide.
Mollesse européenne ? Manque de dynamisme d’un continent trop riche, trop attaché à la culture littéraire, pas assez réceptif vis-à-vis des vagues migratoires ?
L’Europe est en train de se marginaliser par rapport au reste du monde où les OGM, dont l’apparition constitue une troisième révolution agricole, ont connu une progression rapide.
La situation européenne est d’autant plus paradoxale que l’on peut y importer et y consommer des OGM mais non en produire…
Prenons la production alimentaire. En Europe, les ventes de maïs, de tomates et de pommes de terre génétiquement modifiés ont été gelées en raison de risques potentiels concernant la santé dont la preuve n'a pas été faite.

En Europe, le fait que les grandes compagnies commercialisant les OGM soient américaines accroît le sentiment de méfiance : crainte de la dépendance économique, valorisation du terroir face au spectre de la malbouffe… Nationalisme, chauvinisme, antiaméricanisme. Hostilité à tout ce qui n’est pas « nous ».

La décision de produire et consommer des OGM ne peut passer que par le vote. C’est ce qui s’est produit en Europe, et l’Europe a dit " non ".
Mais il y a un danger, celui de tuer la recherche en Europe, au profit des Etats-Unis.


2) La dépendance vis-à-vis des grandes firmes

N’y a-t-il pas des considérations économiques – et pas seulement écologiques et scientifiques – à ce choix de la voie OGM ?

On craint que les OGM ne soient le nouveau " power food ", qu’ils accroissent la dépendance des pays en voie de développement. Mauvaise conscience post-coloniale ? Huit ou dix groupes agro-alimentaires dominent le monde, ce qui est également vrai pour l’industrie pharmacologique. Cela s’explique par le coût de ces technologies, notamment pour ce qui est de la recherche sur la gestion des risques.

Confiscation d’un bien universel au profit de quelques grands groupes agro-alimentaires.

C’est une voie juteuse pour les grands groupes. A se demander si la lutte contre le risque de dissémination du pollen, véhicule des gènes transformés vers d’autres plantes, n’est pas en fait un moyen pour les producteurs de rester " maîtres de leurs semences ".
Pour les firmes, le coût élevé de la mise au point de ces produits implique en effet un refus de diffusion.

La question des OGM pose le problème du partage des connaissances, problème qui n’est pas sans rappeler celui posé récemment en Afrique du Sud concernant la thérapie du sida…

3) La peur de l’uniformité

Une technique nouvelle devrait toujours être l’objet de concertations. Le développement est un processus complexe avec ses dimensions sociales, et ses dimensions culturelles, concernant notamment le rapport homme-nature.
De plus en plus, l’homme se révolte contre les grandes idéologies prométhéennes des XIXe et XXe s qui ont fait tant de dégâts. On veut désormais construire une sociabilité fait d’interconnections passagères entre des individualismes soignés, esthétisés et mis en évidence. Le rapport entre le collectif et l’individuel a changé. La science et la raison reculent face aux sentiments. Mais « reculer » ne signifie pas « disparaître », d’ailleurs. Davantage d’écoute et de respect, peut-être ? Voir les analyses de Michel Maffesoli.

D’un côté un modèle, de l’autre une diversité socio-culturelle.
Imposer le modèle OGM n’est-il pas une sorte de " réductionnisme technique " ?
L’humanité a besoin de manger mais elle a également besoin d’autre chose. Or, derrière un modèle unique de production se profile le risque d’un modèle unique de consommation… et de vie.
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Les OGM : pour ou contre ? :: Commentaires

mihou
Re: Les OGM : pour ou contre ?
Message Lun 12 Fév - 22:24 par mihou
La bataille des OGM relève d'une autre prévention, en Europe et aux Etats-Unis, à l'encontre de l'utilisation des nouvelles technologies dans les pays en développement. En témoignent l'argument selon lequel les ordinateurs et Internet sont inadaptés au développement quand les populations manquent d'eau potable ou n'ont pas de toit au-dessus de leur tête, sans parler d'électricité ; ou encore l'idée que la thérapie par les médicaments antirétroviraux reste inadéquate en Afrique, en dépit des récentes réductions de leur coût.

4) Il y a d’autres solutions que les OGM

Mais la population mondiale vieillit, et le vieillard mange moins.

Le problème de ce développement, c'est qu'il ne fonctionne qu'avec une demande solvable ; c'est pour cela qu'il laisse 800 millions de personnes de coté.
Les grandes compagnies se sont trompées lorsqu’elles ont prétendu résoudre le problème de la faim grâce aux OGM.
Le problème est une question de pouvoir d’achat. Si la répartition de la production agricole était égalitaire, un nombre suffisant de calories par habitant serait assuré pour tous.
La solution est donc politique: elle nécessite la coopération et des Etats motivés.

L'Afrique se nourrit d'une infinité de plantes et la recherche a du mal à y développer une variété généralisable. L'agriculture se développe quand le paysan profite de la proximité d'une ville; d'autre part, une bonne partie du dynamisme agricole africain passe inaperçu à cause de l'autoconsommation.

Les pays d'Afrique où l'on mange le moins sont ceux qui sont les mieux dotés : le problème est celui des débouchés pour les agriculteurs. Au Tchad, les rendements ont augmenté. Mais les paysans n'ont pas pu vendre leurs surplus et sont donc revenu à l'autosubsistance; il faut intervenir en aval

Il y a toutefois deux sources d'inquiétude: l'ouverture des marchés par l'OMC (en crise) et le faible intérêt de l'agriculture aujourd'hui ; la coopération publique bat de l'aile et les moyens manquent.
décalage entre des paysans du Nord très aidés et ceux du sud soumis à la concurrence.

Pourquoi les autres voies sont-elles négligées ?

On sait par exemple que certaines mauvaises herbes fixent naturellement les parasites et qu’il suffit de les planter autour d’un champ pour favoriser la protection des cultures. La diversité des espèces dans un champs est un gage de résistance tandis que la mono-spécificité constitue un facteur de fragilité.

Il y a d’autres voies qui impliquent des changements dans les habitudes alimentaires. Si l’on cessait de nourrir les animaux avec les céréales comestibles par l’homme, il n’y aurait plus besoin d’augmenter les rendements ni la production céréalière !

5) La peur du progrès technique

Il y a un problème moral. Ce ne sont pas les OGM qui posent problème mais la question de l’appropriation du vivant. Peut-on breveter le vivant ?

La modification génétique est une pratique dont nous ignorons encore toutes les conséquences. La manipulation génétique n’est pas maîtrisée dans sa globalité.

On pensait encore il y a quelque temps que l’homme était composé de 150 000 gènes et qu’à un gène correspondait un caractère (le gène des cheveux bruns, le gène des yeux bleus…). Aujourd’hui, on admet que l’homme n’a que 30 000 gènes et l’on s’aperçoit du même coup que chaque gène n’est pas responsable d’un caractère mais qu’il y a interaction entre les gènes.

Il est possible de gérer les risques, d’éviter notamment la dissémination des gènes. Mais cela relève de technologies complexes car les réponses diffèrent selon la plante et la géographie.
Les systèmes de bio vigilance ne sont pas les mêmes pour le colza ou le maïs. Les risques varient également selon que l’on se situe dans de vastes espaces, comme en Amérique, ou dans des espaces plus réduits où la dissémination des gènes vers d’autres plantes est plus facile, comme c’est le cas en Europe.

Les biologistes sont divisés.
Le premier camp souligne qu’il s’agit uniquement de la modification d’un gène dans une plante, d’un seul caractère et qui plus est d’un caractère mineur.
L’autre camp affirme au contraire qu’un seul gène peut modifier l’équilibre global du génome par des effets indirects encore impossibles à prévoir, compte tenu de l’état des connaissances.

Mais nombre de merveilles de la haute technologie ne sont pas adaptées aux plus démunis.
Il faut s'attaquer aux problèmes spécifiques auxquels les pauvres sont confrontés - la lutte contre les maladies, la mise en place d'un enseignement à distance


II) les arguments favorables aux OGM

1) Il faut produire davantage

Il convient de dépasser le discours français selon lequel le risque inhérent à l’utilisation des OGM est inutile puisque l’agriculture productiviste produit trop, au prix du saccage de l’environnement.
À petite échelle, en effet, nous sommes loin de la surproduction. Pour les pays en développement, qui ont du mal à nourrir plus de 800 millions de personnes victimes de malnutrition, ces craintes constituent un problème secondaire, comparé au risque majeur que représente la famine.
Nous serons un milliard de plus dans 13 ans ce qui représente un besoin en céréales de 330 millions de tonnes en plus ; c'est l'équivalent de la production des Etats-Unis.

Les pressions qui s'exercent au détriment de la recherche et du développement compromettent la perspective de ces bienfaits.

L'ensemble des terres cultivées représente 1 500 millions d'hectares; le solde des terres défrichées et celles perdues par l'érosion et l'urbanisation est nul ( environ 15 millions d'ha d'un coté comme de l'autre); seul l'augmentation des rendement permet l'augmentation de la production.

Si l'on tourne le dos à l'explosion de l'innovation technologique dans l'agriculture, la médecine et les communications, on risque de priver les pays pauvres des moyens d'améliorer leurs conditions de vie. L’agriculture bio est très sympa, très cool, mais n’a pas de rendements suffisants pour pouvoir nourrir tout le monde.

La Chine s’est lancée depuis assez longtemps dans la culture transgénique.
Comment aurait-elle pu nourrir sa population sans cela ? Pouvait-elle observer toutes les conséquences de cette pratique avant de l’appliquer ?

Une récente mobilisation conjointe du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Fondation Rockefeller et du gouvernement japonais a permis la mise au point de nouvelles variétés de riz en Afrique de l'Ouest qui offrent de meilleurs rendements, sont plus riches en protéines et n'ont pas besoin des engrais et des pesticides que beaucoup de paysans pauvres n'ont de toute façon pas les moyens d'utiliser.

2) Les OGM protègent l’environnement

Dans le monde, la production de céréales avoisine les 2 milliards de tonnes pour une population de 6 milliards d’individus, soit une moyenne de 330 kg par habitant et par an. En 2012-2013, nous aurons atteint une population mondiale de 7 milliards d’âmes.
Il faudra donc produire 330 millions de tonnes de céréales de plus.

Deux alternatives sont possibles : augmenter les superficies cultivées ou accroître les rendements.

Pour ce qui est de la superficie des terres arables, elle a régressé depuis douze ou treize ans et se maintient aujourd’hui autour de 1 500 millions d’hectares. Le défrichement des fronts pionniers permet un gain de 15 millions d’hectares par an mais au prix de lourdes conséquences environnementales.
Cette progression est d’ailleurs compensée par la perte de surface agricole imputable à l’érosion des sols ou à la progression de l’urbanisation.

La seule solution est donc d’accroître les rendements. Mais cela implique l’utilisation d’engrais, de pesticides qui nuisent à l’environnement.

Il existe dorénavant une technologie alternative, les OGM. Ils ne polluent pas de sous-sol et ne produisent pas d’effet de serre.

N’oublions pas les risques évités grâce aux OGM. L’an dernier, la consommation d’insecticide aux États-Unis a été réduite de cinq millions de tonnes.

3) La confiance dans le progrès technique

S’opposer aux OGM cela revient à ce que, ayant récolté les bénéfices de la révolution de l'information, l'élite intellectuelle du Nord décide que le Sud n'est pas prêt à accueillir le progrès technologique. C’est une sorte d’égoïsme de riches.
Cette attitude s'explique à la fois par une réaction à la mondialisation et à son uniformisation, qui font de nous les consommateurs des mêmes produits, et par la crainte que les nouvelles technologies soient trop coûteuses et non durables.

Pourtant, l’amélioration de l'espérance de vie chez les pauvres dans le monde est surtout due à la technologie (avec la découverte de la pénicilline et des vaccins, la stabilisation de la forte mortalité due au sida, au paludisme et à la tuberculose). Globalement, sur le long terme, le bilan du progrès technique est très positif.
Or sans brevets, pas de gains et sans gains, pas de recherche.

Il est important de lutter contre l’idée que le monde va inexorablement vers l’unification.
Il y aura toujours, dans le monde, une agriculture " pauvre " à faibles intrants, une agriculture productiviste à faire évoluer vers une agriculture raisonnée, enfin, une agriculture transgénique dans laquelle les plantes seront des usines, et pas seulement alimentaires.


Conclusion

Il faut sortir du débatmanichéen bon ou mauvais.
Il faut admettre le doute et la complexité. Evitons les guerres de religion.
Au fond, la question des OGM est relativement secondaire. Le problème n° 1 serait plutôt d’accroître les surfaces cultivables dans la zone intertropicale. Comment lutter contre l’extension des zones arides ? Comment rendre plus attirantes les vallées équatoriales ?
Et ne faudra-t-il pas un jour, si on abandonne l’agriculture productiviste, augmenter à nouveau les surfaces cultivables dans les pays développés ?

http://histoire.textes.over-blog.com/article-5616804.html
 

Les OGM : pour ou contre ?

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