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 T. Kouamouo. Guerres secrètes françaises: le cas rwandais(2)

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Delugio
Membre confirmé
Delugio


Nombre de messages : 107
Date d'inscription : 29/05/2005

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02082005
MessageT. Kouamouo. Guerres secrètes françaises: le cas rwandais(2)

Les guerres secrètes à la française : le cas rwandais (2)
Le Courrier d'Abidjan - No: 480 du Mardi 2 Aout 2005 — http://news.abidjan.net/article/?n=141047

Stratégie – Après notre dossier sur «la guerre que Chirac nous prépare», plongée dans la «guerre en escaliers» du Rwanda, où la France officielle a utilisé une opération de l’ONU (Turquoise) et un cadre de paix international (Arusha) pour camoufler ses forces spéciales au service de ses alliés, les génocidaires. Et porter un coup fatal… qui a échoué.

Par Théophile Kouamouo

(... suite)

3 – Des forces spéciales partisanes camouflées derrière les Casques bleus

Il y a dix jours, deux militaires français des forces spéciales ont été arrêtés dans une voiture banalisée sur la route du retour d’Anyama quelques dizaines de minutes après le début de l’attaque des rebelles dans cette ville. Plans, munitions : ils avaient le parfait attirail des instructeurs militaires illégaux. Au Rwanda il y a plus de dix ans, ce dédoublement des forces militaires françaises, tantôt engagées dans des opérations «humanitaires» de l’ONU, tantôt aux côtés de leurs alliés les tueurs, a profondément troublé Patrick de Saint-Exupéry. Au Rwanda, Paris intervient officiellement pour empêcher les «massacres» et la «catastrophe humanitaire», dans le cadre de l’opération Turquoise sanctuarisée par l’ONU. Il reste qu’avant même l’aval de l’ONU, les troupes françaises sont déjà positionnées à Kibuye. «Sous la fumée ont été plantées des tentes et de grosses antennes. Des véhicules sont alignés. Des Jeep. Autour s’activent des hommes en uniforme. Un drapeau flotte sur la cour de l’école : bleu, blanc, rouge. Paulin constate : «Ils sont arrivés il y a plusieurs jours. Ils ont eu le temps de s’installer.» Il a raison. Et c’est étonnant, Monsieur. Les troupes françaises ne devraient pas être là. Pas encore. C’est trop tôt. Ça ne correspond pas au timing. L’opération Turquoise vient officiellement de débuter. Nous sommes aux premières heures du 27 juin 1994. Le feu vert de l’ONU est tombé le 22 juin. Après des semaines de mutisme, François Mitterrand a appelé, le 18 juin, à l’intervention de nos troupes (…) Entre l’intervention de François Mitterrand et le déploiement des troupes sur zone, il ne s’est écoulé que neuf jours. Ce qui est peu, très peu quand il s’agit d’envoyer plusieurs centaines d’hommes lourdement armés à sept mille kilomètres tout en surmontant d’énormes difficultés logistiques», écrit Patrick de Saint-Exupéry. L’équipement des troupes françaises jure avec leur mission. «Plusieurs soldats ont pris place dans le minibus. Ils sont frais, dispos, chaleureux mais sur leurs gardes. Leurs armes étincèlent, je n’en ai jamais vu de semblables. «C’est ce qui se fait de mieux», remarque l’un. Il y a là des commandos de l’air aéroportés, venus de Nîmes, des gendarmes du groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), deux unités d’élites. Les commandos sont intégrés au «premier cercle» du Commandement des opérations spéciales (COS). Les gendarmes font partie du «deuxième cercle», ils peuvent à tout moment être réquisitionnés en appui d’une «opération grise», c’est-à-dire en marge des interventions conventionnelles. Ces hommes du COS ne forment pas la pointe de l’épée, ils en sont la lame tranchante et aiguisée. Devant pas très loin, à l’extrémité de la lame, il y a encore d’autres unités, des soldats infiltrés au plus profond et rôdés à l’action souterraine. Des commandos habitués au secret et au choc. (…) L’intervention Turquoise, annoncée le 18 juin 1994 par le président Mitterrand, se revendique humanitaire. Vous regardez ces hommes, leur armement sophistiqué, et vous ne comprenez plus. Ces soldats sont comme engagés dans une guerre. Ils sont venus combattre un ennemi. Lequel ?», poursuit le journaliste.
Paris veut venir en appui à ses alliés défaits. Pour leur permette de se réorganiser après la débandade, l’armée française invente un concept, «la zone humanitaire sûre» (laquelle paradoxalement se transformera en zone d’impunité pour les génocidaires) qui rappelle étrangement la «zone de confiance» imposée à l’Ouest du pays quand le FLGO faisait une bouchée du MPIGO et du MJP. «Le sud-ouest du Rwanda était devenu une «zone humanitaire sûre». Une «ZHS», comme la nommait Paris. La belle affaire ! La jolie trouvaille ! Sur les morts et les mourants, on venait d’apposer une étiquette : «Guéris» ! Et tous faisaient mine d’y croire. C’est qu’à Paris, les calculs avaient été nombreux. Certains, négligeant le génocide en cours comme s’il ne s’agissait que d’un détail, avaient planifié une reconquête (…) A la veille du déclenchement de Turquoise, François Mitterrand envisageait de lancer nos forces à la rescousse des tueurs, nos alliés. Le Premier ministre, en désaccord, a pris date. (…) La bataille au sein de l’exécutif fut rude. Et elle eut de lourdes conséquences. Le clivage gagna en cascade tous les échelons. A Paris, l’état-major se scinda. Il y eut les tenants de la ligne Mitterrand et les partisans de la ligne Balladur. (…) Sur le terrain, de nombreux officiers déjà engagés par le passé au Rwanda dans le plus grand secret se rangèrent derrière la bannière de François Mitterrand : il fallait, assuraient-ils, entamer la reconquête du pays afin de rétablir au pouvoir nos alliés, lancés non pas dans un génocide mais dans des «affrontements tribaux». D’autres officiers, tout aussi nombreux, effarés par l’ampleur démente des massacres, optèrent pour la retenue. De fait, les soldats furent livrés à eux-mêmes et à leur conscience. L’opération Turquoise fut formatée pour répondre aux deux cas de figure : elle se fit offensive sous couvert d’humanitaire. Les deux mille cinq cents soldats qui y participèrent étaient aguerris, capables de passer en quelques heures d’une stricte neutralité à un violent engagement. Un arsenal impressionnant fut déployé en vue d’une possible action de guerre : des avions de chasse, des hélicoptères d’attaque et de transport, des batteries de mortier lourd, des centaines de véhicules, etc., le tout mis en œuvre par nos forces spéciales.»
Le dispositif ressemble étrangement à celui qui se trouve à Man, pour protéger les rebelles sous couvert de la «zone de confiance» (on a vu les moyens déployés pour contrer le MILOCI à Logoualé). Par ailleurs, les grincements de dents et les guerres d’interprétation autour de Turquoise, qualifiée «d’opération littéralement schizophrénique» rappellent étrangement les dissensions au sein de Licorne (cf. «Ivoire nue» de Georges Peillon, ex porte-parole). Ces dissensions sont devenues paroxystiques lors de la «guerre de six jours de la France contre la Côte d’Ivoire», comme nous le rappelle «Le Canard Enchaîné» du 24 novembre 2004. «Une bataille de généraux français fait rage à Paris. Le chef d’Etat-major des armées, Henri Bentégeat, court-circuite les militaires entourant Chirac, notamment le premier d’entre eux, Jean-Louis Georgelin, chef d’Etat-major particulier du président. Sur place, le général Poncet, pris entre deux feux, reçoit parfois des messages brouillés et cache de moins en moins son énervement. Il n’est pas le seul. A l’ambassade de France à Abidjan, nos diplomates se plaignent d’être mal (ou pas) informés par le Quai d’Orsay sur les instructions opérationnelles données aux militaires par l’Elysée ou par l’état-major. A part ça, la France est unie derrière son président.» Les mêmes causes, c’est connu, produisent les mêmes effets. Et demain ?
Le dédoublement de la présence militaire française en Côte d’Ivoire et au Rwanda, se traduit par la présence dans les deux pays, à deux époques différentes, d’une sorte de milice à la solde du président de la République, qu’il soit Jacques Chirac ou François Mitterrand : le Commandement des Opérations Spéciales (COS), dont Henri Poncet est un pur produit. Il a été mis sur pied à l’occasion de la guerre au Rwanda. Patrick de Saint-Exupéry nous l’explique. «Il s’agit de créer, en dehors de tout contrôle, au nez et à la barbe de nos institutions et de notre Parlement, une structure appelée à être le bras armé de notre désir d’empire, de ce souverain désir de puissance. Une légion aux ordres de l’Elysée… A ce vieux rêve, il sera donné un nom. Un arrêté, un simple arrêté en date du 24 juin 1992, l’officialisera : il sera baptisé commandement des opérations spéciales. Le COS est un état-major interarmées placé sous l’autorité directe du chef d’état-major des armées, lui-même placé sous l’autorité directe du président de la République, chef des armées aux termes de la Constitution. Comme nous le voyons, ces deux hommes – notre président de la République et notre chef d’état-major – placent sous leur autorité directe, à l’exception de toute autre, les unités les plus aguerries de notre armée, dotées d’un équipement de pointe et rôdées aux techniques des «opérations grises». Ces deux hommes décident seuls. Ils sont maîtres de leurs choix et ont toute licence pour faire usage de nos forces spéciales. (…) Les troupes du COS n’ont pas la moindre idée du schéma d’ensemble lorsqu’elles sont appelées à servir. Après le Rwanda, elles ont été nombreuses à éprouver des noirs à l’âme…» Le COS est dans nos murs et se prépare. Nous sommes en danger.
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