Entre le 18 juin 2006 et le 8 juillet 2006, vous avez été plus de 200 000 à signer la pétition « Sauvons là-bas », soit 10 000 par jour pendant 20 jours. Un record inégalé. A ces Auditeurs Modestes et Géniaux nous adressons chaque semaine (ou presque) un rappel du programme de la semaine à (ré)écouter, ainsi que quelques nouvelles du front.
Chers amis,
Chers AMG !
Après Sidaction et Téléthon le moment est venu pour nous d’alerter le monde contre un fléau honteusement ignoré : la Médiadépendance. Un mal que les médias passent sous silence car c’est le mal des médias.
La Médiadépendance est une addiction en tout points comparable aux autres formes de toxicomanie, le produit stupéfiant étant les médias, comme substance capable de modifier l’état de conscience. Le sujet atteint de Médiadépendance ressent de façon chronique, l’irrépressible besoin d’absorber une dose de média ; télévision, radio, presse ou internet.
Cette addiction affecte deux groupes distincts. D’une part les consommateurs de média, d’autres part les acteurs des medias.
L’addiction des consommateurs de média est connue. L’ingestion des substances se fait de la naissance à la mort, plusieurs heures par jour par les oreilles et les yeux, entraînant l’hébétude, l’impuissance et le consentement à l’ordre dominant. Mais c’est surtout la soumission au viol publicitaire qui caractérise cette forme de toxicomanie. En effet, si le port du voile à l’école fait débat comme symbole agressant la liberté de conscience, en revanche le viol des foules par la publicité jusqu’au plus intime de la vie, ne pose guère de problème particulier. C’est là, parmi d’autres, un exemple de l’emprise des grands médiatrafiquants.
Il faut un accident (grève, tsunami, changement de grille) pour que le manque soit subitement ressenti, parfois de façon violente. Des cures de messages publicitaires sont alors prescrites, assorties de quelques émissions en injection ou comprimé, afin de préparer le cerveau du patient à recevoir la publicité de Coca-Cola ou de Gaz de France.
L’addiction de ceux qui font les médias est moins connue et pourtant autrement dangereuse puisqu’elle constitue la cause et la caution de la précédente. Dans cette catégorie, le sujet médiadépendant éprouve de façon obsessionnelle le désir de se montrer, de parler et de faire parler de lui. Peu importe le sujet, peu importe le sens, le malade est prêt à tout pour satisfaire son addiction, courir tous les plateaux, retourner sa veste, vendre sa mère ou se livrer à la pétomanie. Pour lui la caméra, le micro ou le stylo ont le même usage que la seringue, la pipe ou la cuillère trouée.
Tout comme le drogué qui n’hésite pas à voler le sac des vieilles dames pour obtenir sa dose, le médiadépendant ira voler des idées n’importe où ; ainsi le plagiat du poète St John Perse par Bernard Henri Lévy, ainsi Alain Minc condamné le 29 novembre 2001 pour « plagiat servile et pillage méthodique »(*) Et de même que l’héroïnomane qui se prostitue pour payer son dealer, le médiadépendant accourt dans certaines émissions de radio ou de télévision, faisant ce qu’il faut faire, disant ce qu’il faut dire, astiquant, léchant, pleurant sous les rires de l’assistance et ceci à des heures où des enfants peuvent être à l’écoute.
Chaque jour en effet nous les voyons, chaque jour nous les entendons, il est grand temps de rompre avec la fatalité, nous devons, nous pouvons les aider.
Bien sûr, les comédiens, les journalistes, les animateurs, les hommes politiques, sont coutumiers de cette dépendance ; sans leur ration quotidienne d’exposition médiatique, ils connaissent des crises de manque et des troubles dépressifs qui peuvent entraîner des déchéances parfois sans retour. Mais si cette forme d’ivrognerie est préoccupante, elle est sans commune mesure avec la Médiadépendance aiguë, dont nous parlons, qui se répand de plus en plus dans le monde intello-médiatique .
On a cité le philosophe Bernard Henri Lévy champion du monde de l’entartage. En effet par sept fois, le Grand Reporter BHL a reçu des tartes à la crème aux cris de « Entartons, entartons, le pompeux cornichon ! ». Mais on songe aussi à Serge July, Philippe Sollers ou Alain Minc, sans pour autant négliger les cas d’André Glucksman, Romain Goupil et Pascal Bruckner, s’écriant le 15 avril 2003 dans le Monde « Quelle joie de voir le peuple irakien en liesse fêter sa libération et ses libérateurs ! » (600 000 morts depuis)
On le voit, les cas les plus touchants sont le plus souvent des personnes qui ont eu leur moment de gloire, des « has been » prêts à tout dans l’espoir de revenir un instant, un instant seulement dans la lumière de la scène médiatique.
Même si les médiadépendants ont des parcours divers, le profil-type serait celui d’un auteur publiant des ouvrages atteignant un succès moyen mais suffisant pour lui faire goûter aux premières griseries médiatiques, un feuillet dans le Courrier Picard, les compliments d’un brave professeur, un passage à France 3, le sourire d’une inconnue. Pas grand chose mais le piège est installé. Tous n’y tomberont pas, mais les dealers veillent. Ils savent que c’est souvent pour retrouver cette première ivresse que beaucoup peu à peu glisseront dans la Médiadépendance totale, sans autre contact avec le monde que la recherche compulsive de la dose quotidienne de média. Pour l’obtenir, le malade multiplie les provocations, les anathèmes, les élucubrations hargneuses. Et c’est en dernier ressort l’insanité xénophobe et raciste qui lui donnera le plus de chance d’obtenir la plus forte dose de médias. Le but des dealers (des journalistes, des animateurs, des éditeurs) étant d’obtenir le niveau le plus élevé possible d’UBM, (Unité de Bruit Médiatique). En échange ils lui fournissent ses doses de passages télé, d’émissions de radio, d’interviews…
Mais les ravages de la Médiadépendance ne s’arrêtent pas. Chaque jour exige une dose plus forte. On peut évoquer ici le cas du philosophe et animateur de radio, Alain Finkielkraut qui, en novembre 2005 dans une interview au quotidien israélien Haaretz portant sur les émeutes dans les quartiers populaires en France, fit une véritable overdose. « En France, on voudrait bien réduire les émeutes à des niveaux sociologiques » mais, dit-il péremptoire, « il s’agit d’une révolte à caractère ethnico religieux. » Décontenancés par les propos du philosophe qu’ils rapprochèrent de ceux du Front national, les journalistes israéliens donnèrent à leur article un titre résumant la pensée du philosophe au sujet des jeunes émeutiers « Ils ne sont pas malheureux, ils sont musulmans ».
Mais Alain Finkielkraut ne s’en tint pas là. Il faudrait tout citer. Voici ce que l’exégète d’Emmanuel Levinas nous dit de l’équipe de France de football : « On nous dit que l’équipe de France est adorée par tous parce qu’elle est « black, blanc beur », en fait aujourd’hui elle est « black, black, black », ce qui fait ricaner toute l’Europe. Si on fait une telle remarque en France, on va en prison ».
Tollé, scandale !
Sulfureux et persécuté, Finkielkraut est partout en quelques heures. Radio, télé, presse, se déchaînent. L’encre coule, l’audimat grimpe. Alain, fiévreux, caresse une planisphère, jusque sur le moindre îlot perdu au milieu du Pacifique on parle d’Alain Finkielkraut. En bien ou en mal ? Pour le médiadépendant cette question n’existe pas. C’est lui qui existe. Et qui n’existe plus que par les médias.
Sans vouloir ternir son mérite, on doit à la vérité de souligner qu’ il n’a fait qu’appliquer la vieille recette de Jean-Marie Le Pen, qui a démontré que l’on peut devenir durablement célèbre dans les médias, non pas grâce au travail ou à l’intelligence, non pas grâce à la maîtrise de l’art ou à l’exercice de la Vertu, non pas grâce à la beauté ni même à l’argent, mais simplement en prononçant deux ou trois petites phrases abjectes (« point de détail », « Durafour crématoire » ou encore « l’occupation allemande pas si inhumaine que ça »).
Un modèle inégalé pour les médiadépendants qui à leur tour ont recours à ce procédé pour obtenir leur dose. Ainsi, tout récemment, Georges Frêche l’ancien maire socialiste de Montpellier, s’est inspiré d’Alain Finkielkraut pour regretter que l’équipe de France de foot compte « neufs blacks sur onze », alors que « la normalité serait qu’il y en ait trois ou quatre » et concluant « j’ai honte pour ce pays, bientôt il y aura onze blacks ». Sans obtenir un score aussi élevé que le philosophe, Monsieur Frêche a atteint un taux très honorable d’UBM.
D’autant que la concurrence était rude notamment avec la concurrence d’un autre médiadépendant multirécidiviste, le comique Dieudonné, qui le 12 novembre au Bourget à la fête du Front National, vint saluer son ami Jean-Marie Le Pen pour lequel il n’exclut pas de voter aux prochaines élections. Dieudonné, un peu oublié ces temps derniers, fit une remontée foudroyante, aux dépens d’autres concurrents moins expérimentés comme un certain Anthony Attal, président de la LDJ, Ligue de Défense Juive, lui aussi venu saluer le vieux leader du Front National. Interdite aux Etats- unis et en Israël parce que trop raciste, la LDJ est une milice sioniste d’extrême droite, impliquée dans une longue série d’agressions. Le MRAP et la LDH, entre autres demandent la dissolution de la LDJ.
Dim 17 Déc - 17:04 par mihou