LE CRAN :
vaste imposture au service des ambitions politiciennes de deux individus ou instrument efficace au service de la communauté noire de France ?
(Toubab du 15 décembre 2006)
Par Serge BOUMPOUTOU
Il est aujourd'hui un fait incontestable que l'immense majorité des Noirs de France et de Navarre souffre quotidiennement de la discrimination sous de nombreuses formes (le racisme en est la forme la plus écœurante), de vexations diverses dans la recherche d'un emploi et/ou d'un logement.
Cette situation devient de plus en plus intenable pour la société française dans son ensemble. C'est pourquoi la plupart des hommes politiques condamnent la discrimination sous toutes ses formes sans pour autant arriver à enrayer le danger qu'elle constitue, sans oublier l'hypocrisie de certains d'entre eux. Il devient de plus en plus évident que le salut réside d'abord et avant tout dans l'organisation de la communauté noire afin de faire de ses membres de vrais acteurs de leur vie et non plus de simples spectateurs comme cela a été le cas jusqu'à maintenant.
Voilà le contexte dans lequel est née l'idée d'un Conseil Représentatif des Associations Noires (en abrégé CRAN). Cette idée a soulevé un grand enthousiasme et beaucoup d'espoirs chez de nombreux noirs militants associatifs qui ont décidé de soutenir le projet et d'apporter leur savoir-faire afin que le projet prenne corps et se traduise par une gigantesque fédération efficace de défense des intérêts de la communauté noire dans son ensemble, malgré les nombreux avertissements de certains autres militants associatifs.
L'enthousiasme et l'espoir étaient tellement grands qu'ils ont rapidement débouché sur une crédulité et une confiance aveugles dans la probité, l'intégrité et le savoir-faire supposés des premiers porteurs du projet "CRAN".
Mais très rapidement, comme certains observateurs affûtés le redoutaient, l'enthousiasme et l'espoir ont commencé à tourner en un cauchemar indescriptible. En effet les événements vont s'enchaîner qui progressivement mettront à nu les vraies intentions de deux acteurs clés de ce projet : Patrick LOZES et Louis-Georges TIN. Jugez en vous-mêmes.
Je ne vais pas m'attarder pour le moment sur les nombreuses tricheries, manipulations et incohérences qui ont émaillé l'assemblée générale constitutive du CRAN. Nous reviendrons sur ces aspects dans un très prochain document. Mais il y avait un petit détail que les deux compères se sont efforcés de minimiser, tout en le défendant bec et ongles lors de cette assemblée constitutive et pour cause : ce détail constitue le nœud central de l'immense machinerie.
L'article 9 Alinéa 2 dispose que: Membre du CA, le Président est élu par l'Assemblée Générale à la majorité absolue au premier tour, ou à la majorité relative au second tour. Il est élu pour trois ans et son mandat est renouvelable une fois. Il constitue un bureau exécutif composé de : … etc
Vous avez là un fait rarissime dans la tradition du monde associatif. En plus de 25 ans de vie active dans les milieux associatifs, je n'ai jamais vu un seul exemple d'association où les membres ont eu le culot d'accepter de concentrer dans les mains d'un seul individu autant de pouvoirs. Car ce qui n'est pas dit dans cet article et qui pourtant devrait déconcerter plus d'un militant, c'est que tous les autres membres du bureau exécutif sont à la merci de leur président qui pourra facilement en faire de simples courtisans pour ne pas dire des figurants. Mais la suite des événements réserve encore plus de surprises.
Très vite des anomalies et dysfonctionnements graves commencent à s'accumuler et les protestations commencent à fuser de toutes parts. Elles commencent par la dénonciation de la création d'un poste frauduleux de conseiller du président au mépris des textes régissant le fonctionnement du CRAN. Une pétition et un appel pour une assemblée générale extraordinaire apparaissent, portés par de nombreux membres du CRAN et de son Conseil d'Administration (CA). Ces documents dénoncent pêle-mêle :
- Les manipulations et modifications frauduleuses des documents fondamentaux du CRAN (statuts et règlement intérieur) à l'insu du CA ;
- La création frauduleuse d'un "Club des Amis du CRAN" par cooptation de complaisance et dans le dos du CA ;
- L'instrumentalisation du CRAN et sa mise au service d'intérêts personnels inavouables ;
- Les réunions frauduleuses du CA avec prises de décisions importantes sans quorum ;
- L'usurpation délibérée du rôle et des prérogatives du CA par un bureau exécutif rampant ;
Patrick LOZES et son ami font la sourde oreille. Mais ils constatent que les protestations s'amplifient et que le secrétaire général et de nombreux membres refusent de jouer le rôle de guignols et de figurants dans lequel les deux compères veulent les reléguer.
Entre-temps, pour donner un semblant de légalité à leur imposture, les deux compères ont inséré dans les statuts une clause relative au quorum pour les décisions du CA. Dans un calcul d'un machiavélisme consommé, ils fixent à dessein le quorum au 1/3 des membres du CA. Le bureau exécutif que Patrick LOZES s'est concocté compte huit membres (plus que le quorum qu'il a arbitrairement et illégalement inséré dans les statuts) dont la plupart sont ses hommes de main. Résultat : avec le seul bureau exécutif à ses ordres, il est sûr de réunir le quorum et d'imposer à tous les coups sa volonté à l'ensemble du CA et de l'organisation entre deux assemblées générales.
Nos deux héros paniquent car la résistance s'organise. Ils pensent trouver leur salut en appelant à un séminaire de rentrée pour septembre ou octobre 2006. Ils espèrent surtout que ledit séminaire pourra s'organiser dans l'indifférence générale, ce qui leur laissera les coudées franches pour parachever leur machinerie. Mais contrairement à leur plan et malgré les mécontentements, de nombreux membres actifs se portent volontaires pour participer aux travaux du comité de pilotage et de préparation du séminaire.
Nouvelle panique de nos héros. Ils envoient des hommes de main pour saboter les travaux du comité et dénigrer ses membres sous le prétexte qu'il n'y a pas l'unanimisme en son sein et que certains de ses membres ne seraient pas à jour de leur cotisation. Echec lamentable : les hommes de main sont renvoyés dans leurs cordes et les travaux vont presque à leur terme. Alors Patrick LOZES sort son arme ultime : après avoir fui le comité pendant des semaines, il décide de le rencontrer pour lui annoncer qu'il annule le séminaire avec des arguments aussi fallacieux les uns que les autres.
Malgré tous ces coups de force, la peur règne toujours au niveau de nos deux héros. Non contents de faire régner le désordre au sein du CRAN en foulant au pied tous les documents fondamentaux de l'organisation et au lieu de faire du séminaire de rentrée une opportunité d'analyser des graves problèmes, nos deux héros inventent une solution magique : celle du bouc émissaire.
Désormais le bouc émissaire qui devra porter le chapeau s'appelle Lucien PAMBOU. Voir le compte-rendu de la dernière réunion du BE. Et pour cela il évoque un argument spécieux : l'absence de l'intéressé à trois réunions du BE au mois de juin pour des raisons professionnelles dont tout le bureau exécutif était au courant. Quelles mesures ont été prises par le bureau exécutif et son président pour que le fonctionnement du CRAN ne soit pas affecté par ces trois absences ? Mystère !
Le compte-rendu dit bien ce qui suit : "… Il n'y a pas eu vote mais une annonce du président … Le président annoncera les mesures et les décisions qu'il compte prendre dans les jours à venir dans le strict respect des procédures de notre organisation." Où est le travail d'équipe du bureau dans ce comportement autocratique ? Où se trouve le fonctionnement démocratique du BE dans cette procédure ?
Une fois la solution magique du bouc émissaire énoncée notre adorable héros met en mouvement sa machine de guerre sous le couvert de la réorganisation du secrétariat général et immédiatement après la réunion du bureau exécutif, il décide de commencer à court-circuiter le secrétaire général dans la préparation de la réunion du CA en donnant des consignes à sieur NDUWA pour qu'il demande à André GRILLON de préparer l'ordre du jour de ladite réunion. On voit là la volonté constante de Patrick LOZES de forcer et de cantonner les membres du bureau exécutif dans le rôle de croupions et de courtisans à ordre ; bref dans le rôle de guignols. C'est tout simplement inacceptable et écœurant. C'est une attitude de mépris insupportable.
Après avoir manipulé et tripatouillé les documents fondamentaux de l'organisation, les deux héros passent à l'avant-dernière phase de leur machinerie : exclure ou radier tous ceux qui résistent et dénoncent les dysfonctionnements et anomalies qu'ils orchestrent à la tête du CRAN. Leurs décisions ne respectent aucune procédure. Les victimes ne sont ni averties ni écoutées. Aucune explication ne leur est demandée. En voici un exemple édifiant :
Objet : Radiation
Monsieur,
Sur proposition du Bureau Exécutif réuni le 17 octobre 2006, le Conseil d’Administration du 18 novembre 2006 a prononcé votre radiation pour faute grave en violation des textes fondamentaux du CRAN.
Par conséquent, le bureau exécutif vous notifie par la présente, la perte de votre qualité de membre du CRAN : vous avez été radié de la fédération avec effet le 18 novembre 2006.
Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de nos salutations distinguées.
Patrick Lozes
Président
Copie:
Membres du conseil d’administration et
Présidents de commissions
Ven 15 Déc - 8:06 par mihou