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 Combattants palestiniens jusqu'à la mort

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mihou
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mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

Combattants palestiniens jusqu'à la mort Empty
08112006
MessageCombattants palestiniens jusqu'à la mort

Combattants palestiniens jusqu'à la mort (Le Monde 9-11-06)


Ils sont recherchés par Israël, vivent cachés à Gaza et se savent en
sursis. Avec un seul but : tuer des juifs et libérer la Palestine. Témoignages
de ces terroristes pour les uns, résistants pour les autres



Pasfacile de rencontrer Salem Thabet. C'est un homme recherché. Ce
Palestinien figure en cinquième position sur la liste des combattants qu'Israël
cherche à éliminer. Donc, il se cache, depuis trois ans. Le 23 août, sa maison à
Jabaliya a été détruite par un missile. Il ne dort jamais au même endroit et
reste le moins longtemps possible dans un même lieu. Salem Thabet est en fuite
permanente. Pour le voir, il faut suivre un véritable jeu de piste, pour trouver
en face de soi un homme de 32 ans, grand sourire, barbe et moustache fournies,
yeux malicieux et vêtements à l'occidentale. Cet homme-là est un terroriste pour
Israël, un résistant pour les Palestiniens. Membre des Brigades des martyrs
d'Al-Aqsa, la branche armée du Fatah, il s'est engagé à 17 ans dans les Aigles
du Fatah, lors de la première Intifada.

Arrêté, il a passé quatre ans dans les prisons israéliennes et a repris la
lutte dès sa sortie. " Comment rester indifférent devant les souffrances
endurées par mon peuple, face aux agressions, aux humiliations, aux tueries
perpétuelles ?, demande-t-il. Nous subissons une punition collective. Ils ne
poursuivent pas que les militants, mais aussi leurs familles, leurs amis, leurs
voisins. " Salem Thabet a été recruté par l'Autorité palestinienne. Il a cru au
processus de paix d'Oslo, aux négociations de Camp David, en juillet 2000.
Désormais, il n'y croit plus. Il est persuadé que " les Israéliens ne veulent
pas la paix ". Alors, lorsque la deuxième Intifada a commencé en septembre 2000,
il a repris les armes et commencé à planifier des attentats car " les Israéliens
veulent la guerre ". " C'est pour cela qu'Ariel Sharon s'est rendu sur
l'esplanade des Mosquées en septembre 2000 pour déclencher les réactions des
Palestiniens. C'est pour cela que les Israéliens l'ont élu en février 2001 ",
assure-t-il.

Salem Thabet est à l'origine d'un attentat à Ashdod qui a coûté la vie à
11 Israéliens. Puis d'un autre, au passage d'Erez, entre la bande de Gaza et
Israël, qui a fait 4 morts. Il se définit comme un organisateur, l'artisan des
attaques contre les colonies quand elles étaient installées dans la bande de
Gaza. Selon lui, les Israéliens l'accusent d'être responsable de 36 morts et de
70 blessés. " Si c'était à refaire, je recommencerais, lance-t-il. La résistance
est le seul moyen de forcer les Israéliens à faire la paix. " Et pour cela, il
est prêt à organiser des attentats-suicide et, à lancer des bombes.

" Les villes israéliennes ne sont pas loin et on peut les vider de leurs
habitants. On n'a pas utilisé tous nos moyens et si les juifs réoccupent Gaza,
on les attend, assure Salem Thabet. On va perdre des hommes mais eux aussi. Ils
vont souffrir, car ils ne connaissent pas le combat de rue et ils ne peuvent pas
gagner cette bataille. " Pendant ce temps, défilent sur un écran d'ordinateur
des images d'attentats, d'explosions, de roquettes. Le visage de certains des
acteurs est cerclé de rouge. Ce sont les morts au combat.

Au même moment, résonnent des bruits d'hélicoptères. Salem Thabet enlève
précipitamment sa batterie et la carte pin de son mobile, pour ne pas se faire
repérer par les systèmes d'écoutes israéliens. Il sait qu'il sera tué tôt ou
tard. " Je sers mon peuple et si la mort vient, je ne regretterai rien. Je vais
rencontrer Dieu. Je l'attends depuis trente-deux ans. " Il a deux garçons et une
fille, qui sont " des cadeaux pour la résistance ". " Après moi, ils vont
continuer le combat, puis ce sera mes petits-enfants et mes
arrière-petits-enfants, affirme-t-il. Ma conviction est qu'Israël va, un jour,
quitter la Palestine. " Il a réussi à quitter Gaza pour se faire soigner en
Algérie. On lui a proposé de s'installer en Belgique. Il a refusé, Gaza, c'est
sa terre, sa vie, son combat. Et ce sera sa tombe.

Il faut partir, les hélicoptères se rapprochent. Un coup de téléphone sur
le réseau sans fil Al-Aqsa qui n'est pas contrôlé par Israël donne le signal du
départ. Salem Thabet s'enfonce dans la nuit. La radio Al-Horya avertit la
population, dès qu'un mouvement se produit de l'autre côté de la frontière,
l'alerte est donnée par les comités de vigilance qui veillent jour et nuit. Dans
les rues plongées dans le noir, des silhouettes d'hommes armés apparaissent de
temps à autre. Images de guerre.

La rencontre avec Mohammed Abou Nosira, responsable dans la région de Khan
Younès des comités de la résistance populaire, est plus bucolique. Elle a lieu
dans un jardin, à la périphérie de la ville, au milieu des poules et des oies.
Ce planificateur a échappé de peu à la mort, le 24 septembre 2004, lorsqu'un
drone a lâché un missile sur sa voiture. Son compagnon de Rafah, Ali Chaaer, a
été tué. Lui, grièvement blessé, en a réchappé par miracle. En juillet, c'est
son frère Icham qui a péri dans un assassinat ciblé. Il sait que son tour
viendra, mais le combat passe avant. " Je suis prêt à accueillir mon destin.
C'est Dieu qui décide. " En attendant, cet homme de 41 ans, qui a passé quatorze
ans de sa vie en prison, poursuit sa mission : la création d'un Etat
palestinien. En 1984, il avait lancé une grenade en plein Tel-Aviv. Il refuse de
dire combien il y a eu de morts. " Il faut que leurs enfants souffrent comme
souffrent les nôtres ", déclare-t-il.

Relâché en 1998, cet ancien membre des milices armées du Fatah s'est
engagé dans les comités de la résistance populaire au début de la deuxième
Intifada, car " il en avait marre des partis, de la corruption du Fatah ". Il
s'est brouillé avec Yasser Arafat, auquel il a publiquement reproché de ne pas
s'occuper suffisamment du sort des prisonniers palestiniens. Connu sous le nom
d'Abou Radwan, lui qui avait continué d'organiser la résistance en prison a
poursuivi cette tâche à l'extérieur. Il est l'un des artisans de l'enlèvement du
caporal Gilad Shalit, kidnappé le 25 juin. Il ne s'en cache pas, au contraire,
et affirme que les ravisseurs sont prêts à le garder des années si les
Israéliens ne relâchent pas au moins 1 000 prisonniers et, parmi eux, des
leaders politiques.

Pour lui, il n'y pas de " mission impossible ". Et ce n'est pas le
Hezbollah qui va leur donner des leçons de lutte, à ses amis et à lui. . Il y a
longtemps qu'ils ont appris comment faire sauter les chars Merkava, réputés
invincibles avant la guerre du Liban. " L'important est de faire sauter les
munitions qui sont à l'intérieur grâce à un système que nous avons mis au point,
explique le Palestinien. Tous les tanks sont vulnérables. On en a déjà fait
sauter trois. " Sous ses airs de quadragénaire ordinaire, Mohammed Abou Nosira
est déterminé. Rien ne l'arrêtera, sauf la mort. Après de rapides salutations,
il se perd dans la foule du marché sans un regard derrière lui.

Mohammed Abed sait lui aussi qu'il est en sursis. C'est par miracle qu'il
est encore en vie. Recherché depuis quatre ans, celui qui se définit comme " un
combattant militaire d'une branche armée ", en l'occurrence les brigades Al-Qods
du Djihad islamique, a survécu à un assassinat ciblé le 2 janvier. Son camarade
de mission et le chauffeur ont été tués. Grièvement blessé, le corps criblé
d'éclats, il est resté dans le coma plusieurs jours, a fui l'hôpital au bout de
deux semaines et a mis des mois à retrouver tous ses moyens. Depuis, il fait
tous ses trajets à pied dans le secteur de Jabaliya et de Beit Hanoun, au nord
de la bande de Gaza. Longue barbe noire, chevelure abondante, un visage fin, cet
homme de 31 ans mène " une guerre sainte ". Profondément croyant, il a tout
naturellement adhéré au Djihad islamique comme son voisin, un garçon de 23 ans
qui ne veut révéler que son nom de guerre, Abou Khattab, car il n'y a que deux
ans qu'il a rejoint la lutte et n'est pas encore recherché.

Sans ambages, Mohammed Abed le confesse : " Mon rêve est de tuer le plus
grand nombre de juifs. Je suis prêt demain et à tout moment à faire un
attentat-suicide. " Et son voisin de renchérir : " Si on avait l'arme atomique,
on ferait péter tout Israël comme cela il n'y aurait plus de juifs. " Mais vous
allez mourir aussi ? " On est déjà partis, on est déjà morts. A quoi sert notre
vie ? Chaque jour on se fait massacrer. Nos enfants sont tués. Vous savez,
lorsque Saddam Hussein envoyait des Scud, cela nous était égal qu'ils tombent
ici. Et si Gaza est rasé, dans des dizaines d'années d'autres musulmans
viendront habiter ici, mais il n'y aura plus de juifs. Je voudrais vous dire une
chose : les moudjahidins n'ont pas peur de la mort tandis que les juifs la
craignent et font tout pour protéger leurs vies. Nous, on cherche le paradis. "

Et s'il n'y a pas de paradis ? " Dieu l'a confirmé. On n'a pas de doute.
On sait que nous sommes l'outil islamique pour nous débarrasser des juifs. Et il
faut le faire, car eux n'hésitent pas un seul instant à tirer des obus de chars
sur des civils pour nous exterminer. Mais sachez aussi une chose : on veut la
paix, on aime la vie mais on nous oblige à choisir le combat. Alors nous disons
: bienvenue. La résistance est un droit légitime. Il n'y a pas que les juifs qui
ont le droit à la légitime défense. Ce n'est pas à nous de payer pour
l'Holocauste. Nous voulons récupérer nos terres et nous sommes même prêts à
cohabiter avec les juifs dans un Etat islamique qui respectera la liberté de
culte de chacun. Nous sommes sûrs de la victoire. " Quand ? " Lorsque tout le
peuple palestinien se transformera en kamikaze. "

Michel Bôle-Richard envoyé spécial
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