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 Embargo contre Cuba

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Tite Prout
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Tite Prout


Nombre de messages : 1737
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Date d'inscription : 01/06/2005

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03112006
MessageEmbargo contre Cuba

Embargo contre Cuba : comment peut-on dire que c'est pas grave ?




Salim Lamrani

Embargo contre Cuba Puce2 Envoyer à un(e) ami(e)
Embargo contre Cuba Puce2 Imprimer










Un acharnement cruel et irrationnel contre Cuba

L’Assemblée générale des Nations unies s’apprête à condamner, le 7
novembre 2006, pour la quinzième fois consécutive, les sanctions
économiques inhumaines que les Etats-Unis imposent à Cuba depuis le 6
juillet 1960. De son côté, Washington ne cesse d’accroître la pression
sur La Havane. Après les mesures draconiennes adoptées le 6 mai 2004 et
le 10 juillet 2006, la Maison-Blanche poursuit sa politique
irrationnelle et cruelle1.









En effet, le 10 octobre 2006, un nouveau groupe destiné à renforcer les
restrictions contre Cuba a été créé, avec comme objectif de pourchasser
les agences de voyages, les entreprises et les citoyens qui
transgresseraient la loi en vigueur. Le procureur fédéral du sud de la
Floride, M. Alexander Acosta, a présenté l’impressionnante nouvelle
entité (Groupe de travail pour renforcer les sanctions contre Cuba,
CSETF) composée de plusieurs agences gouvernementales telles que le
Bureau de contrôle des biens étrangers (OFAC), le département du
Trésor, le département de Sécurité intérieure, le FBI, le Service de
Rentes internes (IRS), les services d’immigration et des douanes (ICE),
le département du Commerce, ainsi que des services des Gardes-côtes et
de la Protection des frontières (CBP)2.



M. Acosta a indiqué que le renforcement des sanctions contre Cuba
était l’une des priorités politiques du pays. « Nous voulons montrer de
manière claire que les agences fédérales sont en état d’alerte pour
assurer que les régulations concernant Cuba soient bien appliquées ».
En cas de violation avérée, les contrevenants risquent des peines
pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison et 1 million de dollars
d’amende3.


Ainsi, tout Cubain résidant aux Etats-Unis qui rendrait visite à sa
mère malade à Cuba sans obtenir d’autorisation de sortie du territoire
de la part du département du Trésor, ou qui séjournerait dans l’Île
plus de 14 jours tous les 3 ans, ou qui dépenserait plus de 50 dollars
par jour lors de son séjour de 14 jours, ou qui enverrait une aide
financière à son cousin ou à sa tante, ou à son père si celui-ci est
membre du parti communiste, risquerait une peine de 10 ans de prison et
1 million de dollars d’amende. De la même manière, tout touriste
étasunien qui irait passer un week-end à La Havane serait passible des
mêmes sanctions4.



Le procureur du sud de la Floride a évidemment justifié ces mesures
en soulignant l’importance « d’accélérer le processus de transition sur
l’Île ». Depuis 2004, les voyages entre Cuba et les Etats-Unis ont
baissé de 54%, selon l’OFAC. En 2005, les sanctions contre Cuba ont
coûté 4,1 milliards de dollars à l’économie cubaine, ce qui fait un
total de plus de 86 milliards de dollars depuis 1960.5



Les sanctions économiques contre Cuba contiennent également un
caractère extraterritorial et touchent des entreprises étrangères.
Ainsi, tout produit qui contient 10% de composants étasuniens ne peut
pas être exporté à Cuba. De la même manière, tout produit qui
contiendrait un composant cubain ne peut pas être vendu sur le marché
étasunien. Par exemple, une entreprise de pâtisserie française doit
démontrer au département du Trésor que ses produits ne contiennent pas
un seul gramme de sucre cubain, avant de pouvoir les distribuer sur le
marché étasunien. Une entreprise d’automobiles japonaise doit également
prouver que ses voitures ne contiennent pas un seul gramme de nickel
cubain avant de pouvoir investir le marché étasunien.



L’entreprise japonaise Nikon a été au centre d’un scandale qui
illustre la portée absurde des sanctions économiques. Raysel Sosa Rojas
est un jeune garçon de 13 ans souffrant d’hémophilie héréditaire
incurable. Il a remporté le XVe concours international de dessin
d’enfant du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNE).
Lors de la cérémonie célébrée le 5 juin 2006, jour de l’environnement,
au Palais des Nations d’Alger, le prix – un appareil photo de marque
Nikon – n’a pas pu lui être remis. En effet, suite à des pressions
étasuniennes, la multinationale nippone a ainsi refusé de remettre
l’appareil numérique décerné par les Nations unies par peur de
représailles6.



« On m’a dit que parce que je suis cubain, je ne pouvais pas le
recevoir », a souligné le jeune malade, qui n’a pas caché sa tristesse.
« J’au vu que tous les autres avaient un prix et pas moi », a-t-il
ajouté. Malgré l’intervention des autorités algériennes, le président
de la firme Nikon est resté inflexible7.



M. Jorge Jorge González, le professeur cubain qui a accompagné le
petit Raysel, a dénoncé « l’application extraterritoriale des lois d’un
Etat dans un autre Etat, car ce sont les Etats-Unis qui imposent un
blocus à Cuba et non pas le Japon, et c’est la raison pour laquelle
l’entreprise Nikon est complice de cet acte de violation auquel est
soumis le peuple de mon pays depuis plus de 45 ans ». Il a ajouté la
chose suivante : « On punit un enfant pour quelque chose qu’il ne
pourra jamais comprendre. J’ai essayé de lui expliquer ce qui se
passait, mais il ne pouvait pas comprendre, et moi non plus […]. On lui
faisait payer le prix pour avoir commis le délit d’être un enfant de
Cuba […]. Il ne comprenait pas pourquoi il existait une loi des
Etats-Unis qui lui interdisait d’avoir un appareil photo8 ».



L’affaire du petit Raysel montre les proportions effarantes de
l’agression économique étasunienne contre Cuba, mais elle ne constitue
que la pointe émergée de l’iceberg. La banque hollandaise Netherland
Caribbean Bank (NCB), une filiale du groupe ING, vient d’être placée
sur une liste noire par le gouvernement étasunien à cause de ses
relations commerciales avec Cuba. Désormais, la NCB ne peut plus avoir
de relations d’affaires avec aucune entreprise ou citoyen étasunien.
Les sanctions économiques contre Cuba sont loin d’être une simple
question bilatérale entre deux nations9.



En mars 2006, près de 100 neuroscientifiques et médecins
étasuniens se sont vus notifier l’interdiction, par le département du
Trésor, de participer à la 4ème Conférence internationale sur le coma
et la mort qui se tenait à La Havane. Selon les autorités, une telle
participation n’était pas conséquente avec la politique étrangère des
Etats-Unis10.


En septembre 2006, les Etats-Unis ont refusé d’accorder un visa au
ministre cubain de la Santé, M. José Ramón Balaguer. Ce dernier était
invité à participer à une réunion du Comité directeur de l’Organisation
panaméricaine de la santé (OPS) du 25 au 29 septembre, mais n’a pu s’y
rendre alors que Cuba est membre fondateur de l’OPS. Une fois de plus,
Washington n’a pas respecté les obligations incombant à tout pays
accueillant le siège d’un organisme international11.



Les exemples sur les effets pervers des sanctions économiques
pourraient se multiplier à l’infini. Il est désormais temps que cesse
cet acharnement sordide et cruel contre la population cubaine.



Notes



1 Colin L. Powell, Commission for Assistance to a Free Cuba,
(Washington : United States Department of State, mai 2004).
www.state.gov/documents/organization/32334.pdf (site consulté le 7 mai
2004) ; Condolezza Rice & Carlos Gutierrez, Commission for
Assistance to a Free Cuba, (Washington : United States Department of
State, juillet 2006). www.cafc.gov/documents/organization/68166.pdf
(site consulté le 12 juillet 2006).



2 Wilfredo Cancio Isla, « Crean grupo para reforzar embargo a Cuba
», El Nuevo Herald, 11 octobre 2006 ; South Florida Business Journal, «
U.S. to Step Up Cuba Sanction Enforcement », 10 octobre 2006 ; Jay
Weaver, « New Task Force to Target Cuba ban Offenders », The Miami
Herald, 11 octobre 2006.



3 Ibid.



4 Salim Lamrani, Cuba face à l’Empire (Genève : Timéli, 2006), pp. 139-54.



5 Curt Anderson, « Fed Task Force to Enforce Cuba Sanctions », Associated Press, 10 octobre 2006.



6 Ana Aoki, « Interview de Jorge Jorge González », JijisPress, octobre 2006.



7 Ibid.



8 Ibid.



9 Reuters, « ING Unit Put On US Blacklist For Cuba Business », 3 octobre 2006.



10 Kenneth Gross, « Construir el Puente de Michi », Cuba Debate, 28
septembre 2006 ; Kenneth Gross, « , The Washington Times, 18 septembre
2006.



11 Prensa Latina, « Cuba acusa a EE.UU de obstruir cooperación médica », 26 septembre 2006.
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