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 Chants contre l’exil

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mihou
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mihou


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Chants contre l’exil Empty
15102006
MessageChants contre l’exil

From: "Tlaxcala" <tlaxcala@tlaxcala.es>


Sunugaal means pirogue in wolof. The name Senegal maybe comes from it. Sunugaal is the name of the new popular song in Senegal, by Didier Awidi. this song speaks for the thousends of young people who are trying to esape to Europe on boats and often dies. Listen to the song. You will find the english translation on the site.
http://studiosankara.com/sunugaal.html
Thansk to Corinne for sending this information !

Sunugaal significa kayuko en wolof. El nombre Senegal kizàs viene de esa palabra. Sunugaal es el nombre de una cancion ke esta volviendo a ser el nuevo himno nacional senegalès. La cancion habla en el nombre de los miles de jovenes ke tentan de huyir hasta Eropa en kayukos y que mueren en el mar atlantico. Escuchen la cancion. En el el sitio hay la traduccion en español del texto.
http://studiosankara.com/sunugaal.html
Gracias a Corniie por haber mandado esta informacion !

un article intéressant.
Allez voir le diaporama qui accompagne la chanson :
Reportage

Jean-François Coutausse pour Télérama
Chants contre l’exil
Des milliers de jeunes Africains se noient en tentant de rejoindre l’Europe. Alors, à Dakar, les artistes organisent un concert contre les pirogues de la mort. Et lancent le débat sur l’émigration clandestine.
C’est une mélopée, douce et lancinante, qui s’échappe depuis cet été des cybercafés de Dakar. Une chanson en wolof, qui ne vous lâche plus. « Vous m’aviez promis que j’aurais du boulot/ Vous m’aviez promis que je n’aurais plus jamais faim… » La chanson, une sorte de J’accuse à l’adresse des dirigeants, s’intitule Sunugaal, ce qui signifie « Notre pirogue ». Depuis que le rappeur de Dakar Didier Awadi l’a mise sur son site Internet (1), des dizaines de milliers de Sénégalais se sont emparés de ce morceau. Ils en ont fait la bande-son des boat people africains.
« En vérité jusqu’ici je ne vois toujours rien/ Voilà pourquoi j’ai décidé de fuir, voilà pourquoi je me casse en pirogue/ Je le jure ! Je ne peux rester ici une seconde de plus. »
Sunugaal. Le nom du Sénégal vient peut-être de là. Pays « pirogue ». A quelques kilomètres du palais présidentiel, les jeunes embarquent de nuit, pour les Canaries, depuis les plages de Yoff, de Thiaroye ou de Rufisque. De sept à huit jours de mer, si serrés que personne ne peut s’allonger, la vie accrochée aux deux GPS, qui tiennent le cap. La traversée coûte de 400 000 à 500 000 francs CFA. De 600 à 750 euros par personne. « Barça ou barsakh. » « Barcelone ou mourir », répètent les candidats à l’exil, le sourire aux lèvres, sur les plages du départ. Barça ou barsakh. Tous volontaires pour venir faire les sales boulots en Espagne, en Italie ou en France. « Mieux vaut mourir que de vivre dans ces conditions, dans cet enfer/ Advienne que pourra/ Je préfère encore mourir. » Dans le clip de la chanson, des photos d’yeux rougis, de corps exténués qui échouent à Tenerife ou à Fuerteventura, entre deux ferries et trois plages à touristes. Des tableaux à la Géricault. Des radeaux de la Méduse. Une histoire d’aujourd’hui. Au Sénégal, les mères pleurent leurs fils. Des milliers de jeunes Africains sont morts noyés depuis janvier. L’Europe, elle, compte les rescapés : plus de 22 000, aux Canaries, depuis le début de l’année. Ce sont eux, chez nous, qui provoquent le scandale !
A peine arrivé à Dakar, une évidence : les pirogues sont au cœur de toutes les discussions. Elles sont aussi à la une des quotidiens, du Soleil à L’Observateur, le journal du chanteur-businessman Youssou N’dour, qui promet un hypothétique concert de soutien. Mais c’est du côté de l’autre grande star sénégalaise, le chanteur Omar Pène, un ancien enfant de la rue, toujours au diapason de la jeunesse, que la mobilisation des artistes a sonné.
Le 28 octobre prochain, place de l’Obélisque, un grand concert gratuit devrait réunir, autour du patriarche Pène, toute une génération de rappeurs, sénégalais, burkinabés, guinéens et mauritaniens (2). « Ceux qui montent dans ces pirogues sont en train de se suicider ! Il faut réagir, vite, et seuls les artistes sont encore audibles par les jeunes », s’alarme Ousmane Faye, le jeune manager d’Omar Pène, à l’origine du projet. Manager, Ousmane en a le titre, l’emploi du temps surchargé, mais pas encore les signes extérieurs de richesse. Il habite toujours le quartier populaire de Guediawaye et court toute la journée en taxi, chaque fois que sa Mercedes antédiluvienne le laisse en rade.
Comme souvent chez les Sénégalais, si chaleureux et si peu portés à l’invective, Ousmane Faye contient sa rage : « Voir tous ces jeunes risquer leur vie, tassés dans les pirogues, c’est dur à avaler. Dans l’inconscient collectif, ça nous renvoie à la traite des nègres. Avant, on mettait les esclaves de force dans les bateaux, aujourd’hui ils y vont d’eux-mêmes. » Ousmane pointe du doigt l’île-cicatrice de Gorée, en face de Dakar, l’un des points de départ de la traite des Noirs. Presque chaque nuit, les pirogues des candidats à l’exil frôlent ce vieux cauchemar. « Mais le passé est le passé. » Et Ousmane Faye n’entend pas jouer de la culpabilité des Blancs : « Il faut avancer, et ne pas se faire happer par une histoire qui nous tire en arrière. »
Autre génération, mais même discours chez son « boss », Omar Pène, qu’on retrouve chez lui en bermuda, dans la cour abritée de sa villa. Les hauts murs captent la fraîcheur. C’est l’une de ces fins de journée qui font mentir l’insupportable moiteur de la saison des pluies. Le leader du Super Diamono – formation musicale qui a fêté ses 30 ans en 2005, devant 200 000 personnes déchaînées – sirote des bières et commente l’actualité en compagnie de vieux copains. Au Sénégal, la voix d’Omar Pène pèse plus que celle d’un ministre. « J’ai vécu dans la rue, j’ai dormi dans la rue, je n’ai jamais volé, je me suis fait tout seul, le public le sait. » A 49 ans, Omar Pène, père fondateur, avec Youssou N’dour, du mbalax, cette musique populaire dansante et euphorisante, est un radical qui s’est assagi au fil des ans. Et qui, comme tous les artistes que nous avons rencontrés au Sénégal, a une haute conscience de sa responsabilité : « Bien sûr que je suis un artiste engagé ! Comment pourrait-il en être autrement alors que les gens comptent tellement sur nous ? Nous sommes des leaders d’opinion, je me dois d’être utile. »
Dans sa chanson Emigration, en 2004, Omar Pène exhortait déjà les jeunes « à ne pas quitter un pays qui a besoin d’eux ». Panafricain convaincu, le chanteur « croit en son continent », avec l’enthousiasme de l’autodidacte qui a réussi : « J’ai la chance de voyager beaucoup, et je sais que l’Europe n’est pas l’eldorado qu’on imagine : en France, vous avez aussi vos chômeurs et vos SDF. Ça me fait mal au cœur de voir mes frères s’entasser à Paris, dans la crasse, à Barbès ou Château-Rouge. »
Rester au pays ? Mais pour vivre de quoi, quand tant de familles n’arrivent pas à trouver quelques euros par jour pour se nourrir ? Il faut retourner vers les petits métiers, comme maçon ou menuisier, prône le roi du mbalax, dans une autre chanson : « C’est vrai, quoi, tout le monde veut être fonctionnaire ! »
« Les Sénégalais sont fiers. Il ne faut pas être donneur de leçons mais d’espoirs. Ou qu’au moins on interpelle les dirigeants, sinon on ne sera pas entendus », s’inquiète Doug E. Tee, l’une des figures de proue du rap sénégalais – un rap souvent doux, mâtiné de reggae. Le chanteur au look rasta, qui aime palabrer à la tombée de la nuit avec les jeunes du quartier, a dit tout de suite oui au concert du 28 octobre. Dans sa chambrette aux parfums adolescents, encombrée de peluches, il regrette « l’individualisme » qui accompagne la libéralisation économique du pays. Comme d’autres rappeurs, il dénonce, chez les jeunes, le « chacun chez soi et Dieu pour moi », la « perte des repères ».
Malal, autre tête d’affiche de la scène rap, s’en prend, lui, à l’Occident, « pilleur des ressources de l’Afrique, responsable à 90 % de la situation ». La barbichette d’un Trotski africain, petit, alerte, Malal, dit le « fou malade », est un habitué des allers-retours en Europe. Mais il n’est jamais loin des réalités africaines : avec sa musique, il fait vivre toute la maisonnée, une trentaine de personnes qui dînent, jouent, dorment autour du studio-cagibi qui sert aux enregistrements.
Ce soir, panne d’électricité à la réunion du fan-club d’Omar Pène. Ventilateurs à l’arrêt, téléphones portables en guise de lampes de poche. La Senelec, la Société nationale d’électricité du Sénégal, n’a pas volé son surnom de « société des ténèbres ». Pour préparer les débats et la semaine de sensibilisation sur l’émigration clandestine qui devrait accompagner le concert du 28 octobre, Omar Pène peut compter sur son incroyable fan-club, qui rassemble ce soir une quinzaine de délégués de tout le pays. Fan-club ? ONG plutôt, forte de plusieurs milliers de bénévoles, et qui distribue des moustiquaires dans les quartiers populaires, sensibilise sur le sida ou donne des vêtements aux mendiants. Le chanteur du « Sénégal des profondeurs » peut dormir sur ses deux oreilles : l’Amicale des fans du Super Diamono est une armée qui va se mobiliser pour la réussite du grand concert. Mais une armée qui a son mot à dire : toujours dans le noir de la Senelec, on s’empoigne sur « l’Europe qui s’est tournée vers l’Est, et qui a oublié l’Afrique ». Et on déplore « l’ingratitude de la France qui réclame 35 euros pour une demande de visa : s’il nous est refusé, l’argent est perdu. Et ce n’est pas du vol, ça ? »
Pour le concert, le compte à rebours a commencé. Reste un mois pour sensibiliser tout le pays, et si possible une partie de l’Afrique de l’Ouest. « Ce grand concert n’est pas un projet politique mais culturel », précise Ousmane Faye, pour prévenir déjà toute tentative de récupération. Pas si simple… Après le retrait d’une ONG espagnole qui devait financer l’événement, il est allé frapper à la porte du gouvernement sénégalais. Liaison dangereuse car celui-ci, frileux et peu loquace sur l’émigration clandestine, risque d’en profiter pour faire la publicité de son programme de développement – notamment de retour à l’agriculture –, peu apprécié par les jeunes urbains.
Mais Ousmane Faye pourra peut-être compter sur un soutien de taille : celui des grands marabouts. A la tête des confréries qui structurent cet islam africain si particulier, ces sages ont un pouvoir d’influence considérable. Le président Abdoulaye Wade, par exemple, ne saurait se passer de leurs conseils. Rendez-vous est pris, au nord de Dakar, dans le quartier de pêcheurs de Yoff Layène. Dans cette banlieue-village, la vaste bâtisse bleu et blanc de Cherif Ousseynou Laye, mi-mosquée mi-résidence privée, est grande ouverte au va-et-vient des visiteurs. Le marabout de la confrérie des Layène reçoit ses invités – jeunes mariés, pèlerins en partance –, qui s’inclinent devant lui avec dévotion et s’assoient, pieds nus, sur le grand tapis. Quelques jours plus tôt, le chef religieux a fait sensation en demandant à ses jeunes fidèles de jurer par trois fois qu’ils ne monteraient jamais dans une pirogue pour fuir leur pays. Dans son grand boubou blanc, le marabout réitère devant nous son refus de l’émigration clandestine : « Je crois être le premier à m’engager publiquement sur ce sujet. Mais comprenez bien que ce n’est pas l’émigration en tant que telle que nous condamnons, c’est la méthode tragique qu’utilisent nos jeunes. Tous les prophètes ont émigré. C’est un phénomène qui appartient à l’histoire des hommes. Moi-même, j’ai vécu plus de vingt ans en France. »
Que vaudront ces paroles ? De quel poids pèsera le concert des artistes sénégalais ? Déjà, d’autres initiatives sont dans l’air : le rappeur Didier Awadi rêve d’organiser des concerts sur les plages de départ des pirogues. Des mères se rassemblent en association pour dissuader leurs fils d’embarquer. Mais il suffit de discuter une matinée avec des jeunes sur les plages de Rufisque, au sud de Dakar, pour comprendre que le mythe de l’Europe est toujours puissant. L’été, ils voient les émigrés rentrer en voiture au pays, construire une maison, « se marier avec les plus belles filles du quartier ». Pourquoi cette « belle vie » ne serait-elle pas aussi pour eux ? Les émigrés se gardent bien de raconter dans quelle misère ils vivent le plus souvent, en France ou en Espagne. Alors, par forfanterie, ou parce qu’ils le pensent vraiment, les jeunes de Rufisque disent qu’ils prendront le risque de mourir. Barça ou barsakh… Même les « rapatriés » (c’est ainsi qu’on appelle les clandestins qui sont renvoyés d’Europe) remontent nombreux dans les pirogues pour une deuxième tentative. Ils savent que toutes les patrouilles maritimes du monde ne les empêcheront pas de partir. Et que personne ne réussira à élever un barrage contre l’Atlantique.
Avec le concert du 28 octobre, un message va venir enfin d’Afrique. Mais la partie est complexe. A mesure que l’échéance se rapproche, Ousmane Faye, sur les épaules de qui repose l’événement, affine son propos. Il ne veut pas se contenter d’un « Restons chez nous, restons en Afrique… » qui satisferait à bon compte les politiques sécuritaires de l’Occident : « Le message s’adresse aussi à l’Europe, qui devrait fermer un peu moins ses frontières. Si l’Italie a régularisé cet été 517 000 clandestins, c’est bien qu’elle a besoin – et l’Espagne aussi – de bras pour son économie. Alors, organisez un peu mieux l’immigration ! Laissez au moins cette main-d’œuvre arriver dignement chez vous. » .
Thierry Leclère (envoyé spécial au Sénégal)
Photos : Jean-François Coutausse pour Télérama

(1) www.studiosankara.com/sunugaal.html

(2) renseignements : www.omarpene.net

Thierry Leclère
Télérama n° 2959 - 30 Septembre 2006


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"The ultimate measure of a man is not where he stands in moments of comfort and convenience, but where he stands at times of challenges and controversy"
Martin Luther King

" C'est notre regard qui enferme souvent les autres dans leurs plus étroites appartenances, et c'est notre regard aussi qui peut les libérer…
Les médias reflètent ce que disent les gens, les gens reflètent ce que disent les médias. Ne va-t-on jamais se lasser de cet abrutissant jeu de miroirs ?"
Amin Maalouf
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