UE-UA : Rencontre à Addis Abeba
Anne-Marie Mouradian
(Photo RFI)
La Commission de Bruxelles se réunira pour la première fois, la semaine prochaine, sur un autre continent qu’en Europe. Ils ne seront pas moins de 10 commissaires à accompagner le président José Manuel Barroso à Addis Abeba, au siège de l’Union africaine. Un déplacement massif justifié, explique Bruxelles, par l’importance stratégique que représente l’Afrique pour l’Union européenne. Un geste politique destiné aussi, à rendre l’Europe plus visible à l’heure où Chinois et Indiens investissent à tour de bras et multiplient les contacts au sud du Sahara.
Les Européens annonceront à l’occasion de leur visite une aide de 55 millions d’euros au renforcement opérationnel et institutionnel de l’Union africaine. Un protocole d’accord sera également signé pour organiser l’échange de fonctionnaires et de stagiaires entre Bruxelles et Addis Abeba.
Au cours de leur session de travail, lundi 2 octobre, la Commission européenne et la Commission de l’Union africaine discuteront, entre autres, du lancement prochain de grands travaux africains d’infrastructures cofinancés par l’Europe. On parlera aussi d’immigration, de commerce, de la situation au Darfour où l’Europe cofinance la mission de maintien de la paix de l’Union africaine et où José Manuel Barroso et Louis Michel le commissaire au Développement se seront rendus la veille 1er octobre.
Le commissaire à l’Environnement, Stavros Dimas, ne sera pas du voyage mais il a tenu à se rendre à Paldiski en Estonie, où est actuellement immobilisé le Probo Koala, le pétrolier à l'origine de la pollution toxique qui a fait huit morts à Abidjan en août dernier. Le navire grec affrété par une multinationale néerlandaise battant pavillon panaméen, a été bloqué le 25 septembre par les militants de Greenpeace avant d’être finalement saisi par les autorités locales. Stavros Dimas a apporté son soutien à l’enquête ouverte par la justice estonienne à la demande de la Côte d’Ivoire pour retrouver les responsables de la catastrophe. Selon le ministère de l'Environnement estonien, les premières analyses effectuées dans les eaux de la Baltique, à proximité du navire, montrent la présence de substances toxiques semblables à celles trouvées à Abidjan. Des substances qui n’auraient jamais dû quitter l’Europe.
par Anne-Marie Mouradian
[30/09/2006]
http://www.rfi.fr/actufr/articles/081/article_46486.asp