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 Gaston Monnerville (1897-1991) président du sénat français

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mihou
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mihou


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19092006
MessageGaston Monnerville (1897-1991) président du sénat français

Gaston Monnerville (1897-1991) président du sénat français
Originaire de Guyane, avocat, résistant, homme politique et président du sénat, Gaston Monnerville fut pendant deux décennies l'un des personnages les plus importants de l'Etat français
Par Paul Yange


empire - Gaston Monnerville (1897-1991) président du sénat français 6769



Fils de Marc Saint-Yves Monnerville et de Marie-Françoise Monnerville, Gaston Monnerville est né le 2 janvier 1897 à Cayennes en Guyane. Il rejoint la métropole en 1912 après avoir été reçu au concours des bourses et poursuit ses études secondaires au lycée Pierre de Fermat à Toulouse. Bien qu'elle ait déjà perdu deux enfants, sa mère a accepté d'envoyer les deux auutres, Pierre, puis Gaston en France afin qu'ils puissent poursuivre leur scolarité. "C'est elle qui a forgé notre volonté, qui a entretenu en nous le goût du labeur, le sens des responsabilités" dira plus tard Monnerville.

Elève brillant, doué pour les matières scientifiques aussi bien que pour les matières littéraires, il obtient son baccalauréat et continue ses études en droit et lettres à la factulté de lettres et de droit de Toulouse où il passe deux licences, une en droit et une en lettres en obtenant les félicitations du jury. En 1921, à l'âge de 24 ans, Gaston Monnerville obtient son doctorat en droit, avec félicitations du jury sur « l'enrichissement sans causes ». Cette thèse sera honorée d’une souscription du ministère de l’instruction publique et primée au concours des thèses.

En 1918, il s'inscrit au barreau de Toulouse où il demeure trois ans, avant de rejoindre Paris et de s'inscrire au barreau parisien. A Toulouse, Monnerville s'initie à la franc maçonnerie, qui permet selon lui "à un homme moyen de s'ouvrir à certains plans de conscience et de devenir maître de sa propre germination". EIl la considère également comme "un lieu idéal de confrontation des idées et la meilleure école de la tolérance".

Monnerville entre dans le cabinet d'un avocat célèbre de l'époque, César Campinchi, et y travaille pendant huit ans comme principal collaborateur de ce dernier. Il a en effet rapidement gagné la confiance de son patron par ses compétences et son ardeur au travail. En 1923, Gaston Monnerville est reçu au concours des secrétaires de la conférence de Paris à la cour d'appel de Paris, puis est élu président de l'Union des Jeunes Avocats. C'est également à cette époque qu'il épouse Thérèse Lapeyre


Il est judicieux, il est capital, de montrer qu'un descendant d'esclaves noirs, fut un des grands hommes d'Etat de l'histoire de France.
Philippe Martial 1997




Marie-Françoise Monnerville, mère de Gaston Monnerville
© senat.fr



Parallèlement, Gaston Monnerville s'illustre comme grand avocat en plaidant dans plusieurs grandes affaires qui lui valent une certaine renommée. Il défend ainsi en compagnie d'autres avocats 14 guyanais dans ce qui est appelé "l'affaire Galmot" (l'assassinat en 1928 de Jean Galmot en Guyane avait provoqué des émeutes qui s'étaient soldés par la mort de plusieurs personnes). La plaidoirie de Monnerville contribue grandement à l'acquittement des accusés : "ce fut la plaidoirie de ma vie" écrira Gaston Monnerville dans ses mémoires.

A la suite de ce procès, Gaston Monnerville voit sa notoriété s'accroître. On lui demande alors en Guyane de se présenter à la députation contre le député sortant Eugène Lautier. Les élections en lieu en 1932 et Monnerville est élu au premier tour du scrutin avec 1842 voix contre 1144 à son adversaire. Il sera maire de Cayenne de 1935 à 1945 année où il est battu. En 1936 il est de nouveau réélu député.

Gaston Monnerville perçoit également très rapidement en ces années 30 le danger que peut représenter l'accession d'Hitler au pouvoir et la propagation de l'hitlérisme.

La carrière de Gaston Monnerville en politique prend une nouvelle dimension lorsqu'il est choisi pour faire partie de deux gouvernements successifs entre juin 37 et mars 38 comme sous-secrétaire d'Etat aux colonies. Il initie un projet de loi pour la création d'un fonds de solidarité avec les colonies qui ne sera pas voté.

MONNERVILLE s'est engagé dans la Résistance. Je n'aurai pas la cruauté de compter le nombre de ses collègues qui ont préféré Pétain et Laval.
Philippe Martial, 1997




Gaston Monnerville et son épouse Thérèe Lapeyre
© senat.fr (Photo Desgranges, Aix-les-Bains)



En septembre 1939, la seconde guerre mondiale débute. Gaston Monnerville n'est pas mobilisable car âgé de plus de 40 ans et député, mais en compagnie de plusieurs autres députés, il obtient qu'un décret-loi les autorise à s'engager. Monnerville s'engage le 7 septembre 1939 sur le cuirassé « Provence ». Après que le navire ait été coulé Monnerville est démobilisé le 17 juillet 1940.

Il rejoint son ancien patron Campinchi à Marseille en août 40 avec qui il partage le même point de vue sur la seconde guerre mondiale et la victoire de l'Allemagne : la guerre n'en est qu'à ses débuts. Monnerville se rendra à Vichy pour protester contre les premières mesures frappant les « Les Juifs, les Arabes et les hommes de couleur » prises par le maréchal Pétain et l'Etat français. Monnerville assurera également la défense de personnes inquiétées par « l'Etat français pour leurs délits ou leurs opinions, ce qui lui vaudra d'être inquiété ou arrêté plusieurs fois par la police ». Monnerville participera à la résistance militaire en rejoignant le maquis d'Auvergne, atteint le grade de commandant dans les FFI (Forces Françaises de l'Intérieur) sous le pseudonyme de St Just en hommage à son oncle maternel qui a contribué à son éducation.

Gaston Monnerville sera démobilisé des FFI fin septembre 1944. Gaston Monnerville devient membre du l'assemblée consultative provisoire. En novembre 1946, Gaston Monnerville esy battu lors des élections législatives qui ont lieu en Guyane, est battu avant d'être élu quelques semaines plus tard au second « conseil de la république », nouvellement créé, même s'il n'a pas fait acte de candidature!

Gaston MONNERVILLE eut bien des dons et des talents : un esprit habile et vif, une culture exceptionnelle, l'art de l'orateur, une plume alerte, le goût du travail, une faculté d'improvisation assez rare... L'avocat fut célèbre et le politique brillant.
René Monory




Le jeune avocat
© senat.fr



Monnerville est d'abord membre du bureau du conseil de la république (qui remplace le sénat), et en est l'un des trois vice-présidents lors de la désignation du bureau définitif en décembre 1946, avant d'être élu président en mars 1947. Il sera constamment réélu pendant la décennie qui suivra. Il est également élu sénateur du Lot en novembe 1948 (il a décidé de ne pas se présenter en Guyane car ses fonctions ne lui permettraient pas de suivre de près les affaires guyanaises, et la défaite de 46 en Guyane a montré que les électeurs n'aimaient pas les élus trop souvent retenus ailleurs).

En 1958, à la suite de la révolte d'Alger, Monnerville participe activement au retour de De Gaulle qu'il convainc de respecter les procédures parlementaires et l'invite à se soumettre à l'investiture des députés. Une nouvelle constitution est votée, qui redonne à la Haute Assemblée (conseil de la république) le nom de sénat, son prestige et lui permet de retrouver une partie de ses anciens pouvoirs. Elle vote les lois et exerce un contrôle sur le gouvernement. Le président du Sénat prend une place plus importante sur l'échiquier national puisqu'en cas d'empêchement du président de la république, c'est lui qui doit assurer l'intérim. Monnerville devient ainsi de facto le second personnage de l'Etat.

Mais les relations entre les deux hommes ne tardent pas à se brouiller. En effet, au cours de l'année 1962, le général de Gaulle chosit de faire réviser la constitution afin que le président de la république soit désormais élu au suffrage universel direct. Il choisit d'utiliser l'article 11 de la constitution et non l'article 89 prévu à cet effet. Gaston Monnerville qualifie de forfaiture le fait que le premier ministre (Pompidou) accepte de passer pour celui qui a eu l'initiative de ce référendum alors que c'est De Gaulle qui en a l'idée et qui utilise le premier ministre pour la faire valider sans passer par l'approbation de l'assemblée ou du sénat. Gaston Monnerville annonce à la tribune d'une réunion du parti radical qu'il votera non :



© senat.fr (j-c morin)



"Au cours d'une allocution radio télévisée, le président de la république a dit "j'ai le droit". Avec la haute considération due à ses fonctions, mais avec gravité, avec fermeté, je réponds : non monsieur le président de la république, vous n'avez pas le droit, vous le prenez (...) Il n'y a plus de république lorsque le pouvoir ne s'impose plus à lui même le respect de la loi. Laissez moi vous dire que la motion de censure m'apparaît comme la réplique directe, légale, constitutionnelle, à ce que j'appele une forfaiture".

Deux jours plus tard, Monnerville est réelu à une quasi-unanimité comme président du sénat!(212 voix sur 215 votants). Le référendum sera cependant approuvé par la majorité des français plus lassés par l'instabilité de la IVème république que préoccupés par le fait de savoir si le général de Gaulle viole ou non la consitution.

Le mot forfaiture passe à la postérité puisqu'il fait sensation auprès des journalistes qui voient le général de Gaulle visé par le qualificatif employé par le président du Sénat ("Le premier personnage de l'Etat accusé par le second de forfaiture" titrera un journal). Le projet de loi relatif à l'éléction du président au suffrage universel modifiait en outre les conditions fixées pour l'intérim de la présidence de la république en minimisant le rôle de l'intérimaire éventuel -le président du sénat- et augmentant celui du premier ministre. "Certains veulent voir dans ces mesures la volonté de réduire au minimum les pouvoirs de M Monnerville éventuel président intérimaire, et de renforcer ceux du premier ministre en cas de vacances" peut-on lire dans "Année politique" de 1968.

Monnerville sera réelu président du sénat en 62, puis en 1965 mais ses rapports avec le général de Gaulle et son premier ministre vont devenir tendus, De Gaulle invitant ses ministres à boycotter les séances du sénat auxquelles ils assistaient régulièrement. En septembre 1968, Gaston Monnerville décide de ne pas se représenter à la présidence du Sénat achevant ainsi 22 années de présidence à la tête d'une des plus importantes institutions de la république française.

Ayant renoncé à la présidence du sénat, Gaston Monnerville continue tout de même à exercer son mandat de sénateur pendant six années puis en février 1974 est choisi par Alain Poher comme membre du conseil constitutionnel. Parallèlement, il avait occupé des responsabilités en étant président du conseil général du Lot (1951-1970) et maire de St-Céré (1964-1971). Il siègera au conseil constitutionnel pendant neuf ans. Son mandat achevé, il conserve une vie active, bien qu'âgé de 86 ans, participe à des conférences, publie ses mémoires..(Tout au long de sa carrière il s'est également consacré à l'écriture publiant études politiques, juridiques, articles, livres, nombreux manuscrits). Il meurt juste avant d'atteindre ses 95 ans à Paris le 7 novembre 1991 des suites d'un cancer.

Quelques liens

Gaston Monnerville et le destin de l'empire

Société des Amis du président Monnerville

Discours sur Gaston Monnerville prononcé au Panthéon le 28 juin 1997




Gaston Monnerville en quelques dates

CHRONOLOGIE (source : senat.fr)

-Naissance à Cayenne le 2 janvier 1897.

-Reçu au concours des bourses. Etudie à Toulouse, au Lycée Pierre de Fermat (1912).

-Licencié ès Lettres.

-Inscrit au Barreau de Toulouse. Docteur en Droit.

-Reçu au concours des Secrétaires de la Conférence.

-S'inscrit au Barreau de Paris. Entrée au cabinet de Maître CAMPINCHI (1918).

-Reçu au concours des Secrétaires de la Conférence (1923).

-Président de l'Union des Jeunes Avocats (1927).

-Procès à Nantes des émeutiers de Cayenne (affaire GALMOT) (1931).

-Avocat Honoraire à la Cour d'Appel de Paris ; Ancien Secrétaire de la Conférence des Avocats. Président de l'Association des Secrétaires et Anciens Secrétaires de la Conférence des Avocats(1963 - 1965).

-Député de la Guyane (1932 - 1946).

-Maire de Cayenne (1935 - 1940).

-Sénateur (1946 - 1974).

-Sous-Secrétaire d'Etat aux Colonies (1937 et 1938).

-Délégué de la France à la Conférence du Pacifique (Bruxelles - 1937).

-Membre de l'Assemblée Consultative Provisoire (1944 - 1946).

-Membre de la première et de la deuxième Assemblée Nationale Constituante.

-Président de la Commission Nationale chargée de préparer le statut politique des pays français d'Outre-Mer.

-Délégué de la France à l'Assemblée des Nations Unies (Londres - 1946).

-Président du Conseil Général du Lot (1951 - 1970).

-Maire de Saint-Céré (Lot) (1964 - 1971).

-Membre du Conseil de l'Université de Paris (janvier 1959 - juillet 1968).

-Président du Conseil de la République, puis Président du Sénat (18 mars 1947-2 octobre 1968).

-Président du Sénat de la Communauté (1959 et 1960).

-Membre du Conseil Constitutionnel (mars 1974 - mars 1983).

-Président Fondateur de "Liberté et Démocratie".

*Croix de Guerre 1939-1945
*Médaille de la Résistance avec Rosette
*Chevalier de la Légion d'Honneur, à titre militaire : 1947
*Officier de la Légion d'Honneur : 1983
*Commandeur de l'Ordre des Arts et Lettres
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Gaston Monnerville (1897-1991) président du sénat français :: Commentaires

mihou
Gaston Monnerville et le destin de l'empire
Message Mar 19 Sep - 0:34 par mihou
http://www.senat.fr/histoire/associations/index.html
 

Gaston Monnerville (1897-1991) président du sénat français

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