Objet : Le Liban suscite des remous dans la communauté juive allemande (Le Monde 5-9-06)
ALLEMAGNE L'ACTION DE TSAHAL CRITIQUÉE
Le Liban suscite des remous dans la communauté juive allemande
La direction de la communauté juive d'Allemagne déplore la tonalité de
plus en plus négative, selon elle, de certains responsables politiques de gauche
à l'égard d'Israël après la guerre au Liban.
La ministre de la coopération, la social-démocrate Heidemarie
Wieczorek-Zeul, est critiquée par Charlotte Knobloch, la nouvelle présidente du
Conseil central des juifs en Allemagne, élue en juin. La ministre avait demandé
une enquête internationale sur l'emploi de bombes à fragmentation par l'armée
israélienne. Oskar Lafontaine, le chef du groupe du Parti de gauche au
Bundestag, est montré du doigt pour avoir accusé Israël, comme le Hezbollah, de
violer les droits de l'homme.
" Ces gens alimentent un mauvais climat à l'égard des juifs en Allemagne.
Je n'avais encore jamais vécu cela sous cette forme (...). Ce climat a atteint
tous les cercles ", a estimé Mme Knobloch, qui a regretté, dans un entretien au
site Internet du Spiegel, les panneaux " Israël, tueur d'enfants " brandis lors
d'une manifestation pour la paix.
Mme Knobloch a exprimé son opinion à la chancelière, Angela Merkel, le 30
août à Berlin. Celle-ci a souligné que les propos de la ministre de la
coopération ne représentaient pas la position du gouvernement. Depuis lors, le
chef du groupe parlementaire social-démocrate, Peter Strück, a apporté son
soutien à Mme Wieczorek-Zeul.
Le conflit a également suscité des remous dans la communauté juive. Des
voix critiques à l'encontre d'Israël, mais aussi de la direction de la
communauté juive allemande, se sont fait entendre. Pour avoir dénoncé " la
politique de la violence " d'Israël, le chef de la communauté juive du
Schleswig-Holstein a rendu son mandat. La direction du Conseil central a aussi
été critiquée par la fille de l'un de ses anciens présidents, Evelyn
Hecht-Galinski, pour sa trop grande proximité avec le gouvernement israélien.
Antoine Jacob