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vendredi 11 aout 2006, 12h10
Passe politique difficile en Israël pour Ehud Olmert
JERUSALEM (Reuters) - Pas de victoire militaire évidente, grogne des officiers, cote de popularité en chute libre, opposition requinquée: un mois après avoir engagé la guerre au Liban, le Premier ministre israélien Ehud Olmert traverse une passe politique difficile.
Le Conseil de sécurité des Nations unies s'apprête à ordonner un arrêt des hostilités, alors que l'armée israélienne ne peut se prévaloir d'aucun succès décisif contre le Hezbollah.
Certains officiers israéliens se plaignent d'être contraints d'attendre passivement à la frontière l'issue des tractations diplomatiques au lieu de lancer l'offensive terrestre massive qu'ils préconisent.
Et, pour corser le tout, la cote de popularité du successeur d'Ariel Sharon plonge alors qu'elle était au plus haut au début de la guerre. "Olmert doit s'en aller", titre le quotidien de gauche Haaretz.
Selon une enquête d'opinion publiée par ce quotidien, seuls 48% des Israéliens sont satisfaits de la politique d'Olmert, alors qu'ils étaient plus de 75% au début de l'offensive israélienne.
Un sondage du Yedioth Ahronoth donne des chiffres différents mais confirme cette baisse de popularité du Premier ministre qui s'explique par le nombre croissant de victimes israéliennes et la poursuite des tirs de roquettes du Hezbollah.
Selon l'étude du Haaretz, seuls 20% des sondés pensent qu'Israël pourrait se déclarer vainqueur si le conflit cessait aujourd'hui.
"Si Olmert se retire maintenant de la guerre qu'il a engagée, il ne pourra demeurer Premier ministre un jour de plus", peut-on lire dans un éditorial signé dans le Haaretz par Ari Shavit.
"On ne peut pas faire entrer en guerre un pays entier, n'obtenir qu'une humiliante défaite et demeurer au pouvoir".
"PAS DE GUERRE POUR LA GUERRE"
Les dirigeants de l'opposition de droite sont de cet avis, qui estiment que le projet de résolution sur le point d'être adopté par le Conseil de sécurité reviendrait à une victoire du Hezbollah.
"Nous allons oeuvrer à la chute du gouvernement", a déclaré l'ancien ministre des Affaires étrangères Silvan Shalom, un des leaders du Likoud.
"Je demande au gouvernement israélien de démissionner et d'organiser de nouvelles élections", a renchéri Yuval Steinitz, autre dirigeant de l'ancien parti d'Olmert.
Certains officiers reprochent ouvertement à Olmert d'avoir mis en veilleuse l'extension de l'offensive terrestre approuvée mercredi par le cabinet restreint sur recommandation des responsables de la Défense.
Ils accusent, sous le sceau de l'anonymat, le chef du gouvernement d'avoir ainsi dénié à l'armée la chance de progresser davantage sur le terrain de façon à obtenir des conditions de cessez-le-feu plus favorables.
Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, "va continuer à se moquer de nous et, au bout du compte, il y aura une autre guerre", a ainsi confié un officier à Haaretz.
Le ministre israélien de la Justice, Haïm Ramon, a dû monter au créneau au micro de Radio Israël pour défendre la stratégie d'Olmert: "La guerre pour la guerre n'est pas un objectif. Le cabinet restreint et le gouvernement ont fixé des objectifs diplomatiques."
Le dernier état du projet de résolution de l'Onu, s'il prévoit le retrait du Hezbollah au nord du fleuve Litani, ne garantit pas la libération des deux soldats capturés le 12 juillet par les combattants chiites libanais, ni le désarmement de ces derniers.
"Faute d'une victoire ou d'avoir fait payer le prix approprié, les Israéliens ne vont pas passer par pertes et profits ce mois écoulé durant lequel des milliers de roquettes ont été tirées sur Israël, tuant 123 civils et militaires", estime Ben Caspit, éditorialiste du Maariv.
source : http://fr.news.yahoo.com/11082006/290/passe-politique-difficile-en-isra-euml-l-pour-ehud-olmert.html
C'est exactement ce que Uri Avnery avait prophétisé il y a quelques jours voir :
http://www.france-palestine.org/article4354.html
Voici son dernier "papier" , tout aussi instructif sur la mentalité israélienne:
http://www.france-palestine.org/article4415.html