L’édito de PLS du mardi (4 juillet 2006)
Les propos officiels du gouvernement israélien ne font plus illusion. La libération du caporal Gilad Shalit, enlevé le 25 juin
dernier par un commando venu de la bande de Gaza n’est plus que le prétexte d’une opération militaire de grande envergure
contre le Hamas. L’Etat hébreu se préoccupe moins aujourd’hui de ramener sain et sauf le jeune appelé de Tsahal que de
réduire à néant le gouvernement d’Ismail Hanieh. C’est un constat que la presse israélienne fait elle-même aujourd’hui.
L’offensive déclenchée par le gouvernement d’Ehud Olmer est en effet sans commune mesure avec la prise d’otage perpétrée
par un groupe d’activiste du parti islamiste. Ce rapt condamnable ne peut à lui seul expliquer l’isolement, le quadrillage et les
bombardements systématique de la bande de Gaza, la mise en quarantaine de sa population au risque de l’affamer, la
destruction du bureau du Premier ministre et l’arrestation de 6 ministres et d’une vingtaine de députés. Refuser tout échange
de prisonnier de la part d’un Etat qui détient dans ses geôles 9000 prisonniers palestiniens dont 300 adolescents, 120
femmes et surtout 900 détenus administratifs contre lesquels ne pèsent aucune charge précise mais que l’Etat hébreu
décrète a priori dangereux est injustifiable.
En fait, une fois encore, un gouvernement israélien s’efforce de radicaliser son voisin palestinien comme à chaque fois que
se profile une possible négociation. Il est tout de même frappant de constater que cette offensive massive contre le Hamas et
ses dirigeants intervient très exactement au moment se profilait un accord politique entre le Hamas et l’OLP impliquant une
reconnaissance implicite d’Israël.
Tout se passe, en tous les cas, comme si l’Etat hébreu s’efforçait de souffler sur les braises chaque fois que renaissait un
timide espoir de négociation donnant de la sorte raison aux éléments palestiniens les plus extrémistes.
Mensonge et violence sont aujourd’hui les deux axes de la politique israélienne en Palestine. La communauté internationale,
curieux euphémisme, se contente d’aimablement demander à Israël de faire preuve de davantage de retenu. Elle regrette le
terrorisme palestinien, mais elle se garde bien d’appeler par son nom celui que pratique l’Etat hébreu : le terrorisme d’Etat.
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(c) LCI