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 Des cacahuètes

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zapimax
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zapimax


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16062005
MessageDes cacahuètes

Des cacahuètes RFI du 28janv2005

A Davos, premier titre d'ouverture du Herald Tribune, les projecteurs se tournent vers l'Afrique. Pour l'envoyé spécial de Libération à ce Forum, «sauver l'Afrique de la misère est facile et peu coûteux». Il s'explique en rapportant l'annonce du Premier ministre britannique prévoyant «une contribution de 65 millions d'euros pour protéger les populations des piqûres de moustiques à l'origine du paludisme... Un million de gens meurent chaque année du paludisme», affirme Anthony Blair. «L'expérience montre que le taux de contamination chute lorsqu'on installe des moustiquaires. C'est un exemple modeste mais incroyablement important de ce que l'on peut faire». Toujours d'après Libération, l'ancien président états-unien Clinton renchérit en ces termes : «ce dont l'Afrique a besoin, ce n'est rien, des cacahuètes... Rien en comparaison de ce que vient de demander George Bush au Congrès, c'est-à-dire 80 milliards de dollars consacrés à la guerre en Irak pour une année». Quant à Bill Gates, l'homme le plus riche du monde, il invite les patrons réunis à Davos «à verser des fonds pour l'Afrique de leur poche. Et à voir les choses à long terme, en s'y implantant» ! Enfin le chanteur Bono de s'exclamer : «trois mille Africains meurent chaque jour. Ce n'est pas une cause, c'est une urgence».

Le Monde se penche aussi sur la manière dont «Tony Blair appelle les Etats-Unis à s'associer à la lutte contre la pauvreté. Un message clair» ainsi résumé : la lutte anti-terroriste, la propagation de la démocratie et la paix au Proche-Orient sont des objectifs liés qui ne peuvent être dissociés de l'aide à l'Afrique, «en proie à la misère et aux pandémies comme le sida ou le paludisme». Pour Tony Blair, précise encore ce quotidien, «lutter contre la pauvreté, c'est également donner aux pays pauvres l'accès aux marchés du nord... Les pays riches doivent aider l'Afrique à permettre aux pays les plus pauvres d'engager des réformes commerciales susceptibles de les enrichir, et non de les appauvrir». L'envoyée spéciale du Monde à Davos assure que 64% des dirigeants économiques ici rassemblés tiennent «la lutte contre la pauvreté» comme l'un des principaux thèmes de réflexion du Forum mondial. Observation ironique de notre consour : «après s'être emparée des thèmes du Forum social, l'élite économique mondiale serait-elle sur le point de lancer une OPA (Offre publique d'achat) sur le slogan des altermondialistes : 'un autre monde est possible'» ?





Interrogations sur l'aide au développement
Par Patrick Gillard.
Publié le 13 mars 2004.


Dans une tribune publiée dans le quotidien belge La Libre Belgique, Léon Doyen, ambassadeur de Belgique honoraire, dénonce l'inefficacité historique de l'aide au développement. La remarque si judicieuse peut-elle paraître ne doit pas cacher le fait que les pays qui aident n'agissent pas par philanthropie...

Lire aussi :
L'Occident fantasmé des jeunes marocains

Dans une "opinion" publiée dans "La Libre Belgique" [1], l'ambassadeur de Belgique honoraire plaide pour une meilleure gestion de la coopération parce que « le "développement" que l'on "aide" depuis une cinquantaine d'années n'a pas lieu ». « Alors que les colonies étaient florissantes », se rappelle Léon Doyen, l'indépendance « a précipité presque partout un déclin qu'une aide relativement énorme n'a pas réussi à arrêter ». Bref, pour notre ancien diplomate, « ces pays "pauvres" ne le sont que depuis l'"Indépendance" ».

A qui Léon Doyen incrimine-t-il la responsabilité de cette décadence africaine ? Aux dirigeants européens ? Pas du tout. Aux autorités africaines et aussi aux peuples eux-mêmes qui « n'ont pas été capables d'exiger de leurs dirigeants un comportement responsable ». Nostalgique, l' ambassadeur honoraire rêve même : « S'il y avait là-bas autant de Belges que d'Africains en Belgique, avec les mêmes droits et protections (sic), l'ensemble des populations s'y porteraient mieux. »

Bien qu'elle comporte quelques informations erronées et un certain nombre d'idées saugrenues, l'opinion de l' ancien diplomate mérite le respect. Elle en est d'autant plus digne qu'elle exprime un sentiment assez partagé au sein de la population. Cette marque de courtoisie n'empêche cependant pas l'expression d'une critique des propos publiés par le connaisseur de l'Afrique centrale. Parmi les nombreuses questions que le lecteur se pose au terme de la lecture de cette "opinion", il en est une fondamentale sur laquelle il est important de revenir ici : celle de la définition de l'aide au développement.
Qu'est-ce que l'aide publique au développement ?

Sous une expression des plus ambiguës, se dissimulent des opérations et des mécanismes financiers, allant du don pur et simple au prêt accordé à un tarif préférentiel, que l'on prétend destinés à soutenir des projets de développement dans le Tiers Monde. Négociés entre des pays donateurs "développés" et riches et des états bénéficiaires "sous-développés" ou appelés "en voie de développement", ces transferts monétaires du Nord au Sud poursuivent l'objectif déclaré de soutenir la croissance économique et améliorer les conditions de vie des seconds à partir des critères de développement propres et avantageux aux premiers. Composante à part entière de la politique étrangère et de la stratégie du commerce extérieur des pays occidentaux [2], l'aide au développement peut aussi se concrétiser par des transferts de matériel, de technologies, de services et de personnel spécialisé, du Nord vers le Sud.

De nombreux pays industrialisés ont longtemps pratiqué aussi ce que l'on appelle l'« aide liée », c'est-à-dire le mécanisme par lequel un pays bénéficiaire de l'assistance est contractuellement tenu d'acheter, en contrepartie de celle-ci, des produits et services à l'État bailleur de fonds et, tous comptes faits, à un niveau presque équivalent à l'aide prétendument reçue. Il est par exemple de notoriété publique que « Le Canada bénéficie d'environ 70 cents de chaque dollar dépensé au titre de l'aide au développement, grâce notamment à l'achat de produits et de services canadiens. » [3] Le Canada ne figure pourtant pas en tête du classement des pays pratiquant l'« aide liée ». Entre 1995 et 1999, la première place de ce palmarès protectionniste était conjointement occupée par la Suisse et la Suède. « Seuls trois pays donateurs de premier plan ont usé avec beaucoup de modération de cette méthode : les États-Unis, la Belgique et l'Espagne. » [4] D'une réelle transparence et ne pratiquant pas l'habituelle langue de bois diplomatique, l'Agence canadienne de développement internationale (ACDI) reconnaît entre autres - ce qui doit être valable pour tous les autres pays riches donateurs - que « Beaucoup de projets aident à créer de nouveaux marchés pour les produits et services canadiens. » L'ACDI ajoute : « Aujourd'hui, par l'entremise du programme d'aide, quelque 2 000 entreprises canadiennes établissent des contacts avec des marchés en pleine croissance. » [3]

En dépit de son appellation trompeuse, l'aide publique au développement est donc tout sauf une oeuvre philanthropique. L'ACDI admet même qu'« il en coûterait beaucoup plus de ne pas avoir de programme d'aide. » [3] En soutenant un minimum de développement à long terme dans les pays les plus pauvres, les riches pays donateurs contribuent donc surtout à éviter d'onéreuses crises qui, sans leurs "généreux" dons, ne manqueraient pas de se déclencher un peu partout dans le monde.

Somme toute, il n'est pas faux de dire qu'en bonne logique capitaliste, l'aide au développement rapporte autant, si pas davantage, aux pays donateurs qu'aux bénéficiaires. Dans cette optique, est vaine et inutile la vieille discussion qui oppose les partisans d'une réduction, voire d'une suppression, de l'assistance aux pays pauvres, à ceux qui, au contraire, souhaitent qu'elle se maintienne à son niveau actuel ou qu'elle augmente en importance - les fameux inatteignables 0,70% du revenu national brut des pays occidentaux. De même qu'est sans objet le débat rouvert par Léon Doyen de savoir si l'aide au développement est « plus une question de gestion que d'argent ». Car, comme l'a si bien montré François Partant, dépassant les clivages gauche/droite traditionnels, tous ces protagonistes « perd[ent] de vue que l'aide est une absolue nécessité pour les pays industrialisés. L'aide ne sert qu'au maintien de l'ordre économique indispensable à la croissance de ces derniers. Par conséquent, elle ne peut que favoriser le sous-développement. » [5]


Patrick Gillard
Historien et collaborateur de Terre d'Escale.

Les notes :

[1] La Libre Belgique et Léon DOYEN, « Plus une question de gestion que d'argent », dans « La Libre Belgique », Sa 6 et Di 7/3/04, p. 25. Sauf indication contraire, les citations sont tirées de cet article.

[2] En Belgique, les ministères des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et de la Coopération au développement - trois ministres et une secrétaire d'État - "se vendent" ensemble à travers le même service public fédéral. SFP

[3] ACDI

[4] RFI

[5] François PARTANT,« Que la crise s'aggrave ! », L'Aventurine, 2002, p. 86. Les propos de François Partant, qui datent de 1979, reçoivent un écho régulier dans l'actualité récente. Avec Aminata Traoré, par exemple, qui écrit au sujet de son pays, le Mali, que l'« "aide" extérieure (...) ne cesse de diminuer et ne profite qu'aux pays "donateurs" et à une minorité de nationaux bien placés et initiés » (Aminata TRAORÉ, « Le viol de l'imaginaire », Fayard, Actes Sud, 2002, p. 86).

Trois questions à Hilary Benn
LE MONDE | 17.11.04 | 14h39

Vous êtes le ministre britannique du développement international. L'Afrique sera au menu, jeudi, du sommet franco-britannique. De quoi allez-vous parler avec votre homologue français, Xavier Darcos ?

D'abord, nos deux pays ont beaucoup réfléchi aux moyens de trouver davantage d'argent pour financer le développement. La France travaille sur l'idée d'une taxe, la Grande-Bretagne a proposé une facilité de financement international. Nous avons besoin de cet argent pour pouvoir atteindre l'objectif dit "du Millénaire" de réduction de moitié de la pauvreté en 2015. Ensuite, nous devons aider les pays en conflit ou qui sortent d'un conflit, qu'il s'agisse du Darfour, de la République démocratique du Congo ou de la Côte d'Ivoire. Dans ce dernier pays, les différentes parties doivent revenir au processus politique. S'agissant de la paix et de la sécurité, il y a des signes encourageants. L'Afrique prend de plus en plus ses responsabilités. Au Darfour, théâtre de la plus grave crise humanitaire du moment, l'Union africaine montre la voie en participant à la surveillance du cessez-le feu.

Le gouvernement britannique a créé en février une Commission internationale pour l'Afrique, que préside Tony Blair. Quelle est sa mission ?

En 2005, le Royaume-Uni présidera à la fois le G8 et l'Union européenne. C'est une chance unique dont il faut tirer parti. La Commission pour l'Afrique doit mobiliser les énergies pour trouver les moyens d'aider le continent noir dans le domaine de l'accroissement de l'aide, de la réduction de la dette et d'un commerce mondial plus équitable. Il s'agit moins de trouver de nouvelles solutions, car nous avons une idée assez précise de ce qu'il faut faire, que d'appliquer ces solutions. C'est une question d'engagement et de volonté politique.

Le monde riche doit créer les circonstances qui aideront l'Afrique à accélérer son développement. L'Afrique elle-même doit améliorer sa gouvernance, combattre la corruption, promouvoir la construction d'Etats plus efficaces. A cet égard, la création, à l'initiative de l'Afrique du Sud, du Nouveau partenariat pour le développement international (Nepad) a représenté un grand pas en avant.

Le monde développé est encore très loin de l'objectif fixé par les Nations unies qui l'incitait à consacrer 0,7 % des revenus nationaux à l'aide au développement.

C'est vrai, mais certains pays sont en train de se rapprocher rapidement de cet objectif. Le Royaume-Uni, par exemple, a doublé le pourcentage de son budget consacré à l'aide au développement depuis 1997, et aura triplé son aide à l'Afrique en 2007-2008. A cette date, l'aide annuelle britannique atteindra 1,25 milliard de livres (1,8 milliard d'euros). Cet été, le ministre des finances, Gordon Brown, a promis de maintenir notre rythme d'accroissement de l'aide. Si cet engagement est respecté, nous atteindrons les fameux 0,7 % en 2013.

Propos recueillis par Jean-Pierre Langellier
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