Liban:La guerre préventive permanente d’Israël et les limites de l’unilatéralisme, par Michel Warschawsky - AIC.
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20 juillet 2006
[Bien qu’ils parlent tout le temps d’ « Arabes », de « menace arabe », d’ « ennemi arabe », de « menace musulmane » etc., les
Israéliens ne saisissent pas le lien évident qu’il y a entre les massacres perpétrés par l’armée israélienne à Gaza et la
contre-attaque des activistes libanais. Par conséquent, ils sont, presque unanimement, très surpris et profondément offensés :
comment une organisation libanaise ose-t-elle attaquer des villes israéliennes, sans aucune raison, ni provocation de leur part
à eux ? !]
AIC, Jérusalem, 18 juillet 2006.
« Nous sommes en guerre ! » proclame Israël depuis cinq ans. Une espèce unique de guerre : une guerre unilatérale, où un
seul des deux côtés, Israël, combat, frappe, détruit, assassine, arrête, torture. Et maintenant, soudain, l’autre côté riposte,
en attaquant des militaires aux avant-postes israéliens et des véhicules blindés, et quand l’autre côté a fait des prisonniers
de guerre - ils ne sont pas considérés comme des combattants ennemis, mais comme des terroristes qui attaqueraient sans
raison un état souverain.
Cinq années d’usage à peu près unilatéral de la violence crée l’illusion d’être le seul acteur en scène, tous les autres n’étant
pas plus que des objets passifs de la brutalité unilatérale. Et après l’illusion, c’est la surprise et maintenant, la désillusion.
Les services de renseignement militaires israéliens ont été surpris par l’attaque palestinienne victorieuse au poste militaire de
Kerem Shalom, comme par l’attaque Hezbollah à la frontière du sud Liban ; le Mossad a été surpris par la capacité de frappe
de ce même Hezbollah sur les grandes villes israéliennes, avec missiles et roquettes. La surprise est toujours le prix à payer
de l’arrogance coloniale et de son incapacité structurelle à envisager les colonisés comme des humains qui peuvent penser,
avoir des plans, des actions et des réactions.
Bien qu’ils parlent tout le temps d’ « Arabes », de « menace arabe », d’ « ennemi arabe », de « menace musulmane » etc., les
Israéliens ne saisissent pas le lien évident qu’il y a entre les massacres perpétrés par l’armée israélienne à Gaza et la
contre-attaque des activistes libanais. Par conséquent, ils sont, presque unanimement, très surpris et profondément offensés :
comment une organisation libanaise ose-t-elle attaquer des villes israéliennes, sans aucune raison, ni provocation de leur part
à eux ? ! Habitués à l’usage unilatéral de la violence, les citoyens de l’Etat d’Israël sont, ces jours ci, totalement désorientés,
et, comme d’habitude, ont un fort sentiment d’être des victimes, les victimes de la haine mondiale contre les juifs en tant que
juifs.
La réponse stratégique de l’état-major israélien, est de multiplier l’usage de la violence, se référant à la vieille et stupide
conception militaire selon laquelle « ce qui n’a pas pu être fait par la force, doit être fait avec plus de force ». Ils n’ont pas
la moindre idée de ce que peut être l’issue de leurs bombardements des infrastructures civiles libanaises sur la stabilité du
régime ; ils rêvent d’attaquer la Syrie, sans aucune sérieuse évaluation du potentiel iranien de réaction à une telle attaque, y
compris l’émergence d’une insurrection chiite contre les forces étasuniennes en Irak. Comme toute armée coloniale, ils
veulent « donner une leçon » aux Arabes, ou aux Musulmans, par leur supériorité militaire.
Pendant ce temps, les Israéliens sont les seuls à apprendre, de façon pénible, que tôt ou tard l’usage unilatéral de la violence
conduit à l’usage réciproque de la force et que dans un proche avenir, ils risquent d’apprendre aussi que, au Moyen-Orient,
un conflit local peut dégénérer en une guerre régionale. Le fait qu’une petite organisation libanaise bien structurée peut
provoquer de sérieux dégâts au coeur d’Israël est un terrible coup porté à la force de dissuasion de l’état hébreu, et les
tonnes de bombes lancées sur le sud Liban n’arriveront pas à changer cette nouvelle réalité.
La crise actuelle n’est pas finie pour trois raisons : premièrement, il n’y a aucun signe de quelque reddition que ce soit, ni
dans les Territoires occupés palestiniens, ni au Liban. Bien que plusieurs régimes arabes, en particulier l’Arabie Saoudite,
l’Egypte et la Jordanie, et qu’une partie de l’élite dominante libanaise, soient mécontents de la contre-attaque du Hezbollah,
la brutalité de la violence israélienne a rapidement créé un large ressentiment arabe contre la violence israélienne, et un
soutien à la Résistance. Deuxièmement, parce qu’il n’y a et qu’il n’y aura pas de pression internationale sur Israël : même
l’Union européenne est en train de considérer Israël comme une victime ayant un droit de riposte légitime... quoique de façon
proportionnée. Troisièmement, parce que la population israélienne ne considère pas la perte de vies israéliennes comme un
échec de la politique de son gouvernement et comme un catalyseur de son mouvement de masse anti-guerre, comme ce fut le
cas pendant la guerre du Liban, en 1982-1985. Ayant intériorisé la théorie du choc mondial des civilisations et, par
conséquent, le besoin d’une guerre préventive permanente, la majorité de l’opinion publique israélienne considère le fait
d’avoir des victimes, civiles et militaires, israéliennes, comme une chose naturelle et inévitable. En d’autres termes, la
politique gouvernementale n’est pas vraiment responsable des souffrances de la population israélienne, perçues comme le prix
à payer pour protéger Israël, en tant que partie du « monde civilisé », face à la barbarie musulmane.
La grande difficulté à considérer le « clash des civilisations » comme une fausse logique, enracinée dans l’opinion publique
israélienne depuis 1996, est confirmée par l’effondrement total de Peace Now, la plus grande organisation de masse
pacifiste israélienne, son silence pendant la guerre sauvage de destruction déclanchée par Sharon entre 2001 et 2005, et
aujourd’hui, son soutien à l’agression contre Gaza et le Liban.
C’est pourquoi, à la différence de 1982, seulement 800 femmes et hommes ont manifesté hier soir à Tel Aviv contre
l’agression israélienne au Liban et la politique israélienne de domination. Si courageux et déterminés qu’ils soient, ces
activistes du mouvement anti-colonial ne peuvent pas changer la ligne d’action du gouvernement et sa conduite vers une
guerre permanente dans la région. Mais au moins leur opposition à la politique guerrière de leur propre gouvernement est-elle
une preuve vivante qu’il n’y a pas de « clash des civilisations » ni, comme les médias sont en train de le décrire, « un problème
général de culture » entre juifs et arabes. Bien sûr, il y a un clash, un clash entre, d’une part ceux qui, à Washington comme
à Tel Aviv, sont en train de mener une conquête de colonisation du monde sous la domination des grands firmes mondiales et
de l’empire Us, et, d’autre part, les peuples du monde qui aspirent à une liberté réelle, à une indépendance souveraine et
véritable.
Michel Warschawsky
- Source : AIC www.alternativenews.org
- Traduit de l’anglais par Marie-Ange Patrizio.
[Le dossier Proche-Orient de Rezo.net, c’est ICI.]
L’attaque israélienne sur le Liban menace de plonger tout le Moyen-Orient dans la guerre, par WSWS.
Chaos oriental, par Mounir Boudjema - Liberté Algérie.
Liban : Les métamorphoses du Parti de Dieu, par Stéfano Chiarni.
Liban : Israël vs Hezbollah, par Rana El-Khatib.
Les USA préparent des bombardements massifs de l’Iran. Seymour Hersch.
« Arrêter Israël pour son salut et pour celui des Palestiniens : que les forces de l’Onu interviennent ».
Palestine : Pacifistes de combat par Giuliana Sgrena et Michele Giorgio.
Mourir du cancer à Gaza, par Luisa Morgantini.
- Photo : Michel Warschawsky en compagnie de Leila Shahid.
La Feuille de Chou N° 20, 9 octobre 2005
http://schlomoh.blog.lemonde.fr
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Il y a 3 contribution(s) au forum.
> Liban : La guerre préventive permanente d’Israël et les limites de l’unilatéralisme, par Michel Warschawsky - AIC.
(1/2) 21 juillet 2006, par vladimir
> Liban : La guerre préventive permanente d’Israël et les limites de l’unilatéralisme, par Michel Warschawsky - AIC.
(2/2) 20 juillet 2006, par ras le bol
> Liban : La guerre préventive permanente d’Israël et les limites de l’unilatéralisme, par Michel Warschawsky - AIC.
21 juillet 2006, par vladimir [retour au début des forums]
Aujourd’hui les medias europeens parviennent encore a cacher aux peuples europeens qu’ils sont directement concernés par
les guerres d’Irak du Liban et demain peut etre d’Iran , sont caches soigneusement le lien direct et la menace reelle qui tient
dans le fait de mieux en mieux connu ,que Les bombes à l’uranium appauvri utilisées en Irak depuis 1991,et depuis peu au
Libanet a Gaza, pourraient avoir contaminé l’Europe
www.observabilis.com
www.vivelecanada.ca
www.planetenonviolence.org
[Répondre à ce message]
> Liban : La guerre préventive permanente d’Israël et les limites de l’unilatéralisme, par Michel Warschawsky - AIC.
20 juillet 2006, par ras le bol [retour au début des forums]
Comment Monsieur Warchawski peut-il affirmer que Peace Now, La Paix Maintenant soutient les attaques de Gaza et du
Liban ?
Que lui-même ne veuille pas d’un état israélien, c’est son choix, mais de là à démolir une association pour la paix ! il y aurait
comme un fossé à ne pas franchir.
le site de La Paix Maintenant France
où dans le dernier communiqué, il demande une initiative politique
le site israélien
vous pourrez toujours chercher le moindre soutien aux exactions du gouvernement israélien et de son armée.
Il est bien dur d’être pacifiste dans cet océan de haine !
[Répondre à ce message]
* > Liban : La guerre préventive permanente d’Israël et les limites de l’unilatéralisme, par Michel Warschawsky - AIC.
23 juillet 2006 [retour au début des forums]
L’absence de la Paix Maintenant dans l’opposition a la guerre est de notoriete publique.
De notoriete publique leur difficulte a sortir un communique clair, car ils (leur direction historique, toujours en place
depuis 1977 ! ! !) sont divises entre ceux qui s’opposent a la guerre (entre autre Galia Golan et Mossi Raz, qui sont venus a nos
manifestations mais, et ils l’ont souligne, a titre personnel) et les autres - majoritaires, qui considerent que l’attaque du Liban
etait justifiee car provoquee, sans raison aucune, par le Hezbollah.
Ils ajoutent par ailleurs qu’ils regrettent la severite des moyens utilises et qu’il faut une solution politique a la crise
(echange de prisonniers, desarmement... du Hezbollah ... et c’est tout).
Etre contre la guerre, c’est reconnaitre la responsabilite d’Israel dans cette guerre et se mobiliser contre !
Malheureusement la Paix Maintenant n’y est pas... encore.
Cordialement
Michel Warschawski
http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=3890