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 Intervention de type colonial des Canadiens en Afghanistan

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Tite Prout
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Tite Prout


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MessageIntervention de type colonial des Canadiens en Afghanistan

Géopolitique et stratégie
Le Canada engagé dans une intervention de type colonial en Afghanistan

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Depuis l'élection du gouvernement conservateur minoritaire de Stephen Harper en janvier, les médias canadiens ont entrepris une offensive pour rallier l'opinion publique à l'opération militaire des Forces armées canadiennes (FAC) à Kandahar dans le sud de l'Afghanistan.


Le Canada engagé dans une intervention de type colonial en Afghanistan

par Guy Charron




2300 soldats canadiens sont à la tête de la campagne contre-insurrectionnelle au sud de l'Afghanistan et une équipe d'une vingtaine de militaires et civils canadiens agissent aussi en tant que conseillers spéciaux auprès du gouvernement marionnette d'Hamid Karzaï, une initiative sont se vantent les partis représentés au Parlement canadien. À la mi-mai, le gouvernement conservateur a fait adopter une motion en chambre pour prolonger l'opération canadienne en Afghanistan jusqu'en février 2009.

Imitant l'armée américaine, les FAC incorporent des journalistes aux unités de combat, qui doivent accepter la longue liste « d'informations qui ne peuvent être publiées » comme les règles établissant quand les soldats peuvent faire feu. Les journalistes sont menacés d'expulsion de la base militaire à laquelle ils sont incorporés s'ils consacrent « un temps inhabituellement long » à couvrir des activités non militaires, comme le sort des réfugiés, ce qui se passe dans les écoles et les hôpitaux ou l'approvisionnement en électricité et en eau potable. Les articles ne peuvent être publiés sans l'accord des officiers de la base et les journalistes subissent d'immenses pressions pour ne pas publier certains faits ou certaines photos. Par exemple, à la mi-mai, la Presse canadienne a rapporté que des responsables militaires avaient recommandé à un photographe de supprimer ses photos du plus important groupe de talibans jamais capturé par les soldats canadiens.

Toutefois, de brefs aperçus de la situation réelle en Afghanistan réussissent parfois à percer le mur de propagande entourant la mission canadienne en Afghanistan. Par exemple, lorsqu'on apprend que des soldats canadiens encerclant un village appellent en renfort l'aviation américaine pour que celle-ci bombarde des maisons en briques de terre cuite avec des bombes de 500 livres qui tueront des dizaines de civils ; ou encore que l'équipe médicale de l'armée canadienne a refusé de soigner un travailleur revenant chez lui en taxi qui a été la cible, soi-disant par erreur, du tir des soldats canadiens. Il est mort quelques heures plus tard dans un hôpital afghan manquant de tout. Les questions soulevées par ces actes, décrits comme des dommages collatéraux, sont vite oubliées de la presse et ceux qui les ont perpétrés ne sont jamais inquiétés des enquêtes réalisées par l'armée canadienne sur leurs gestes.

Le 10 juillet, les médias ont dévoilé que les gouvernements canadien et afghan avaient signé une entente secrète le 18 décembre 2005. Selon la Presse canadienne (PC), cette entente signée la même journée qu'une autre entente portant sur le transfert des prisonniers de l'armée canadienne aux forces afghanes, établit que « les civils afghans tués ou blessés accidentellement ou dont les biens sont endommagés par des soldats canadiens n'ont aucun droit légal à une compensation. »

La PC continue : « Le dédommagement des villageois, qui vivent généralement dans la misère, dépend d'un obscur processus de réclamation permettant de verser des indemnités pour des "considérations morales" ».

Des avocats représentant les Forces armées canadiennes sont autorisés à faire des paiements à titre gracieux s'ils ne dépassent pas 2000 $. La PC rapporte que le document en leur possession indiquait que « Tout montant supérieur doit être approuvé par le sous-ministre. Dans la plupart des circonstances, des paiements ex-gratia ne devraient pas être faits. »

L'armée canadienne a droit de vie ou de mort sur la population afghane et elle sera tenue responsable seulement de ce qu'elle voudra bien.

Le 7 juillet, le soldat canadien, dont le nom n'a jamais été publié et qui est responsable du meurtre en mars dernier d'un travailleur afghan retournant chez lui en taxi, a été exonéré de tout blâme par l'armée enquêtant sur cet incident. La famille du travailleur a récemment déploré n'avoir encore touché aucune indemnisation. La famille de l'homme tué par l'armée canadienne avait demandé de pouvoir immigrer au Canada afin que ses six enfants soient en sécurité et puissent être éduqués. Cette demande a été refusée et le gouvernement canadien a expliqué qu'il avait « exprimé ses sincères regrets » et respecté les coutumes afghanes en faisant parvenir un mouton à la famille éplorée. On ajoute que cela a coûté 100 $ à l'armée.

Les discussions que doivent tenir les élites sur des problèmes comme la possibilité d'être poursuivies pour crimes de guerre viennent parfois éclairer une autre facette de l'intervention néocolonialiste canadienne.

Depuis le début de l'opération canadienne en Afghanistan en octobre 2001 jusqu'à tout récemment, le gouvernement canadien a toujours insisté qu'il respectait les conventions de Genève en Afghanistan. Ces prétentions ont été contestées, par exemple, parce que l'armée canadienne remettait aux Américains ses prisonniers qui pouvaient se retrouver indéfiniment dans le trou noir légal de la prison de Guantanamo ou du réseau de prisons secrètes étrangères des forces de sécurité américaines.

En décembre 2005, le gouvernement a annoncé qu'il avait signé une entente avec le gouvernement afghan sur le transfert des prisonniers qui stipulait que les forces afghanes devaient respecter la troisième convention de Genève. Cette entente a été critiquée avec raison parce qu'elle se limitait aux droits garantis par une seule des quatre conventions de Genève et qu'elle ignorait les nombreux autres traités internationaux régissant le traitement des prisonniers de guerre ; parce qu'il n'y a aucune façon de contrôler le sort des prisonniers transférés et parce que rien n'empêche les forces afghanes de transférer les prisonniers en sa possession à une autre armée, y compris celle des États-Unis.

Mais à la fin du mois de mai, le lieutenant-général Michel Gauthier, haut responsable du commandement de la Force expéditionnaire du Canada à Ottawa, a annoncé que les FAC avaient adopté une position semblable à la position américaine. Il a déclaré que les conventions de Genève ne s'appliquent pas en Afghanistan et que les prisonniers capturés par les FAC en Afghanistan n'avaient pas à être amenés devant un tribunal pour déterminer s'ils étaient prisonniers de guerre ou non selon les conventions de Genève.

Les FAC n'ont pas changé leur position officielle depuis la récente décision de la Cour suprême américaine qui a mené au changement de politique de l'administration Bush quant aux détenus de Guantanamo.

Les conventions de Genève ne s'appliquent pas aux prisonniers capturés par l'armée canadienne, a dit Gauthier, puisque « Les règles… s'appliquent lors d'un conflit armé entre États, et ce qui se passe en Afghanistan n'est pas un conflit armé entre États. Donc, il n'y a pas de base pour déterminer si des individus sont des prisonniers de guerre. »

Cette position a été défendue par le ministre canadien de la Défense, Gordon O'Connor et le ministre canadien des Affaires étrangères, Peter McKay.

Il est tout à fait erroné de prétendre que les conventions de Genève ne s'appliquent que « lors d'un conflit armé entre États ». Selon un avis légal écrit par le professeur Michael Byers, un expert en droit international, «l'article 3 commun aux quatre conventions de Genève s'applique aux conflits non-internationaux (c'est-à-dire internes) précisément du type de celui que l'on trouve maintenant en Afghanistan.

« L'article 3 commun aux quatre conventions, continue le professeur, protège "Les personnes qui ne participent pas directement aux hostilités, y compris les membres de forces armées qui ont déposé les armes" et donc tous les détenus capturés par le Canada. »

De plus, le gouvernement conservateur, avec l'aide du Bloc québécois, a évité une autre question centrale du respect des conventions de Genève. Le matin où Gauthier a fait sa déclaration, le Bloc est venu à la rescousse des conservateurs, exigeant qu'ils bénéficient au moins des traitements dus aux prisonniers de guerre lorsque détenus par l'armée canadienne, ce que le ministre de la Défense a immédiatement concédé : « Lorsqu'ils [les soldats canadiens] font des prisonniers, a déclaré O'Connor, nos soldats suivent toujours les règles de la convention de Genève. C'est la norme minimale dans chaque situation, peu importe si l'opération en cours est chapeautée ou pas par la convention de Genève. »

Mais la convention de Genève n'exige pas seulement que l'armée canadienne traite ses prisonniers conformément à certaines règles, entre autres la supervision permanente par la Croix-Rouge ou le Croissant-Rouge, mais aussi qu'ils ne soient pas remis à d'autres forces qui ne les respecteront pas.

L'armée canadienne en Afghanistan détient rarement ses prisonniers plus de quelques heures. Jusqu'à récemment, elle les remettait à l'armée américaine qui ne leur reconnaissait pas le statut de prisonniers de guerre. Aujourd'hui, les FAC remettent leurs prisonniers aux forces afghanes où ils risquent la torture ou la mort.

Le lieutenant-général Gauthier a voulu se faire rassurant pour les troupes : « Notre intention n'est certainement pas de rendre les soldats et les officiers de bas rang responsables de tout cela. Nous sommes sur un terrain légal solide… nous n'avons aucune inquiétude sur la possibilité d'une poursuite… ou d'allégations d'actes criminels pour avoir transféré les détenus.»

L'armée canadienne n'est pas sur un « terrain légal solide ». Comme le montre le débat au Parlement et les reportages des grands médias, l'unique raison pour laquelle le haut commandement de l'armée canadienne et les responsables de cette guerre d'invasion n'ont « aucune inquiétude » d'être poursuivis pour crimes de guerre est le vaste consensus au sein des élites dirigeantes canadiennes et américaines que cette guerre est nécessaire pour défendre la position géopolitique de la classe dirigeante nord-américaine ainsi que l'assurance de trouver des médias et une opposition soumis.

Finalement, un article paru récemment dans le quotidien montréalais La Presse, sous le titre « Les soldats canadiens en Afghanistan pour tuer », reprenait de grandes parties d'un reportage de France 2 télédiffusé la veille, expliquant à quelles activités se livre une armée engagée dans une opération coloniale.

Selon le reportage de La Presse, on peut voir des soldats canadiens se vantant qu'ils sont dans le sud de l'Afghanistan pour trouver et tuer les talibans, le nom donné à tout opposant de l'invasion par les forces de l'OTAN et au régime marionnette de Karzaï, et de façon plus vaste, aux victimes des bombardements des forces de la coalition, même les femmes, les enfants ou les vieillards.

«Avant, on ne cherchait pas le combat. Mais ici, on cherche le combat. C'est quelque chose que l'on veut pour tuer l'ennemi. Pour assurer la sécurité », a expliqué un soldat.

Le reportage de France 2 offre un aperçu de l'immense opposition que rencontre l'invasion dans la population afghane. On peut y voir des soldats canadiens défoncer une porte à coups de pieds pour débusquer un vieillard et des femmes. Après avoir insulté le vieil homme, un soldat entreprend de le menacer : « Tant pis pour vous si vous ne voulez pas nous dire où se cachent les talibans », dit-il, le fixant dans les yeux. « On va venir les tuer. On va balancer plein de bombes et tirer partout. C'est ça que vous voulez ? Alors, continuez à ne rien dire. »

Une autre scène montre un soldat en train de menacer les habitants d'un village s'ils ne collaborent pas avec lui. « Ce n'est pas une bonne idée d'aller rejoindre les talibans, dit le soldat devant une assemblée de quelques hommes silencieux. Mes soldats sont très bien entraînés. Ce sont de bons tireurs. Et vous allez mourir. »

Le soldat leur agite alors une liasse de billets sous le nez et un homme lui répond : « C'est gentil de votre part, mais on ne veut pas de votre argent. C'est notre pays. Et avec toutes nos forces, on le protégera. »

Ce reportage vient démolir les prétentions du gouvernement conservateur, du gouvernement libéral avant lui et des Forces armées canadiennes que la mission canadienne en Afghanistan constitue une mission pour restaurer la démocratie ou une mission de soutien à la paix. Le reportage montre les militaires engagés dans une opération visant à terroriser une population hostile à la présence d'une force d'occupation étrangère dans leur pays pour occuper une position géostratégique importante.





Mardi 25 Juillet 2006
wsws.org


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