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 Microcrédit: ils ne prêtent pas qu’aux riches...

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Tite Prout
Maître de Cérémonie du forum
Tite Prout


Nombre de messages : 1737
Localisation : Montréal
Date d'inscription : 01/06/2005

Microcrédit: ils ne prêtent pas qu’aux riches... Empty
21072006
MessageMicrocrédit: ils ne prêtent pas qu’aux riches...

Microcrédit Ils ne prêtent pas qu’aux riches...
20 juillet 2006 -
En Afrique comme ailleurs, les réseaux bancaires sont, traditionnellement, plus que réticents à financer les activités des petites et moyennes entreprises (PME). Manque de garanties, manque de transparence, manque de ressources : la rengaine est connue des petits patrons en quête d’un prêt. Quant aux micro-entrepreneurs, ils ont, eux, abandonné l’idée même de se lancer dans la quête de ce nouveau Graal. Selon l’ONU, 3 milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale, seraient exclues des systèmes bancaires et n’ont aucun moyen d’accéder aux services financiers classiquement proposés par les banques pour lancer une affaire.

C’est cette lacune qu’ont voulu combler les associations de microcrédit à partir des années 1970. Prêter de très petites sommes à de très petites gens qui, à leur échelle, veulent constituer une activité génératrice de revenus pour -sortir de la misère : telle était alors l’idée à l’origine du projet. Sans compter qu’en plus, ce prêt d’un genre nouveau allait leur permettre de se passer des usuriers peu scrupuleux qui agissent un peu partout en toute impunité.

Aujourd’hui, les institutions internationales sont unanimes pour reconnaître à la microfinance un rôle clé dans la lutte contre la pauvreté. Pour Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU, cette activité «s’est révélée être une arme efficace pour lutter contre la misère et la faim, et permet d’améliorer réellement le sort des gens, surtout celui des plus démunis».

Poursuivant sur sa lancée, les Nations unies ont décrété que 2005 était l’Année du microcrédit, afin de donner une plus grande visibilité à cette activité encore mal connue. Encouragée par les organismes internationaux, la communication autour de l’événement s’est donc amplifiée, prenant des formes très diverses: diffusions de feuilletons populaires en Amérique latine, opérations de sponsoring ou de vente d’objets publicitaires, intervention de personnalités politiques et de stars de la chanson, ou encore organisations de conférences internationales un peu partout dans le monde sur le sujet.

Pas de doute, le microcrédit est donc à la mode. Si de nombreuses expériences en la matière ont vu le jour ces dernières décennies, c’est surtout Mohamed Yunus qui a popularisé la forme sous laquelle il se présente aujourd’hui. Considéré comme le père du microcrédit moderne, le professeur Yunus a fondé la première institution concédant ce type d’emprunt au Bangladesh, en 1976. Elle deviendra, par la suite, la Grameen Bank.

Le principe qu’il met au point est très simple:un groupe de cinq personnes, au sein duquel chacun souhaite trouver des fonds pour financer un projet, se constitue, en vue d’obtenir un crédit. Chaque membre du groupe peut alors toucher la somme qu’il recherche, à une condition: que le groupe se cautionne mutuellement. C’est ce qu’on appelle le «prêt solidaire». Les sommes consenties sont peu importantes, la plupart du temps inférieures à 2 000 euros. Elles sont généralement remboursables par quinzaine. Cette solution très concrète présente l’avantage de pouvoir répondre à des problèmes individuels et locaux, à l’inverse des grands programmes d’aide internationale, «trop bureaucratisés», selon Mohamed Yunus.

Le succès de Grameen Bank, qui a déboursé 4,69 milliards de dollars de prêts pour répondre aux besoins de 4,21millions de Bangladais, dont 96 % de femmes, et ce en plein pays musulman, a servi de modèle à d’autres associations dans le monde. Le microcrédit concerne aujourd’hui plus de 60 millions de personnes réparties sur les cinq continents, même si la plus grande part des souscripteurs se trouvent en Asie (48% en Extrême-Orient et 36% en Asie du Sud, Inde incluse). Les pays arabes y viennent peu à peu, mais beaucoup reste à faire (7% des souscripteurs). Quant à l’Afrique, pourtant en tête de tous les classements rendant compte de la pauvreté, elle reste à la traîne, avec un petit 4%. Les organismes de microcrédit opèrent également dans les pays industrialisés, en direction des personnes en marge de la société. L’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie), créée en 1988 par Maria Nowak, en est l’exemple le plus connu en France. Le temps passant, l’enthousiasme des débuts a toutefois laissé la place à un ton plus nuancé, mâtiné d’une prudence qui a longtemps fait défaut dans la profession. Car les dérapages ont été nombreux, et beaucoup de structures ont disparu, faute d’avoir su ou pu assurer leur pérennité. Lancées en grande pompe à coups de subventions, plusieurs institutions de microcrédit ont effectivement permis d’assurer des financements à bas prix pour leur population cible, mais se sont effondrées une fois les aides supprimées. «Nous avons soutenu bien des institutions qui n’étaient pas viables, reconnaît aujourd’hui Jean-Michel Sévérino, de l’AFD. On a connu, notamment, des activités de microcrédit liées à des projets agricoles qui ne pouvaient pas voler de leurs propres ailes, et des structures qui se sont écroulées. Il y a eu beaucoup de romantisme et d’amateurisme. Mais, depuis, la situation du microcrédit a évolué.»

Parrainé par la Banque mondiale, le Groupe consultatif d’assistance aux pauvres (CGAP), un consortium de vingt-huit agences de développement, a d’ailleurs profité de l’Année du microcrédit pour publier, en 2005, une nouvelle édition de son Livre rose (Pink Book), également connu sous le titre de Guide des bonnes pratiques pour les bailleurs de fonds dans la microfinance. «Les financements des bailleurs de fonds ne doivent être qu’une assistance temporaire au démarrage d’une institution. À partir du moment où l’entreprise peut faire appel à des sources privées de financement, tels les dépôts, elle doit se débrouiller toute seule», martèle le CGAP, qui appelle également de ses vœux une plus grande transparence de la part des associations.

La tendance aujourd’hui est à un élargissement du concept : du microcrédit, on passe peu à peu à la microfinance, qui regroupe une plus grande gamme de services financiers comme l’épargne, l’assurance, la garantie ou le transfert d’argent. Les acteurs de la filière ont compris que le microcrédit au sens strict peut rapidement conduire une agence à des dépenses démesurées en frais de fonctionnement, et donc la mettre dans une situation délicate où elle est obligée soit de continuer à solliciter une aide extérieure, soit d’augmenter ses taux d’intérêt, par ailleurs déjà très élevés. Un argument qui a permis aussi de cacher le manque de rationalité dans la gestion.

C’est d’ailleurs ce point précis qui fâche le plus dans le secteur. Les taux d’intérêt, en moyenne de 20% à 30%, peuvent atteindre des niveaux inimaginables dans certains pays (80% aux Philippines). Une situation qui a conduit de nombreux experts à dénoncer ce qui, selon eux, ressemble davantage à du racket exercé sous couvert d’une bonne cause. D’autant plus que les taux de remboursement n’ont rien à envier aux banques, bien au contraire: 95% en moyenne.

Autre difficulté qui agite également les associations, le risque de surendettement : «Certains clients contractent des prêts dans d’autres agences, mais le phénomène est difficile à contrôler, car nous travaillons dans le secteur informel», reconnaît l’employée d’une association de crédit marocaine, dont la direction élabore actuellement une base de données informatiques.

Si l’on reconnaît aujourd’hui que le microcrédit n’est plus la panacée et que le système doit être amélioré, la microfinance n’en comble pas moins un vide réel dans les pays pauvres. Les populations qui en bénéficient affirment préférer ce dispositif onéreux mais accessible, plutôt que de ne pas en avoir du tout. Reste néanmoins que la microfinance a un effet direct sur le statut des femmes, auxquelles elle s’adresse tout particulièrement. Et constitue un premier pas vers l’autonomie.

Nathalie Gillet

http://www.jeuneafrique.com/jeune_afrique/article_depeche.asp?art_cle=WEB55306microsehcir0
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