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 Il était une fois Africville : une communauté africaine

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mihou
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mihou


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Localisation : Washington D.C.
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05072006
MessageIl était une fois Africville : une communauté africaine

Il était une fois Africville : une communauté africaine datant de l’époque de l’esclavage du Canada
29/11/2005
Il était une fois Africville : une communauté africaine Africville.1
Dès la fin du 18ème siècle, des Noirs esclaves ou affranchis fuyant leur condition servile par le désormais célèbre chemin de fer clandestin, en provenance du Sud des Etats-Unis et suite à la guerre d’indépendance américaine, s’installent en Nouvelle-Écosse. Les deux groupes de primo-arrivants afro-américains qui y ont fondé les premières colonies de peuplement [au sens de terre d’immigration et d’exploitation agricole] sont les loyalistes, entre 1782 et 1784, et les Jamaïcains, de 1796 à 1800. Quelques années plus tard, entre 1813 et 1816, les réfugiés noirs fuyant les États-Unis rejoignent les côtes néo-écossaises.



Présence africaine et colonie de peuplement noire au nord de Halifax, Africville est malheureusement progressivement devenue un bidonville notoire avant de disparaître définitivement entre 1964 et 1969. Aujourd’hui, le parc qui occupe le site est le point de ralliement de la collectivité noire de la Nouvelle-Écosse.

Il était une fois.



L'arrivée des premiers immigrants



À la fin du XVIIIe siècle, les premiers immigrants noirs arrivent au Canada; le chemin de fer clandestin leur permet de fuir l’esclavage. Entre 1840 et 1860, plus de 30 000 esclaves afro-américains désireux de s’affranchir de leur condition d’esclave empruntent un réseau secret d’évasion : le chemin de fer clandestin. Composé de sentiers secrets, de cachettes et de maisons d’accueil reliant les États du Sud et les frontières du Canada, il symbolise l’espoir d’une vie meilleure, loin des sévices et des traitements inhumains.

Certains des préposés au chemin de fer clandestin, grâce auquel beaucoup d’esclaves ont trouvé la voie de la liberté au Canada, sont devenus légendaires, tels Harriet Tubman, ancienne évadée, ou encore le Canadien Alexander Ross, qui ont facilité l’évasion de quelques esclaves. Mary-Ann Shadd Cary (1823-1893) fut l’une des voix prépondérantes de la communauté du chemin de fer clandestin du Haut-Canada. Enseignante, elle publie le Provincial Freeman, un journal important pour la communauté du chemin de fer clandestin au Canada. Porte-parole du mouvement de défense des droits civils, féministe, elle est l’une des premières femmes à diriger un journal, mais aussi la première Noire à occuper ce poste au Canada.



Les premiers colons noirs sont des esclaves loyalistes. Alors que les Américains ont pris les armes et réclament leur indépendance, les Britanniques promettent terres et provisions à quiconque élit domicile dans les colonies anglaises.

Mais les loyalistes blancs reçoivent les terres les plus fertiles tandis que les réfugiés noirs sont confinés aux abords des villes et villages blancs.

En 1734, un incendie ravage plusieurs édifices situés à Montréal. Le sinistre n’est pas d’origine accidentelle, comme on le prétend, mais c’est une esclave noire, Marie-Josèphe Angélique, qui en est l’auteure.
Au service de Monseigneur de Francheville, elle met le feu à la résidence de son maître en signe de protestation contre l’esclavage. Condamnée au bûcher, elle sera pendue sur la place publique avant d’être emportée par les flammes.



Une ville dans la ville



Africville regroupe une communauté de quelque 400 Noirs, désireux de vivre loin de la discrimination des Blancs. Environ quatre-vingt familles, descendantes pour la plupart des premiers immigrants noirs, vivent dans ce bas quartier de Halifax, isolées et oubliées des autorités municipales. Tous sont propriétaires de leur terre, même si la ville refuse de reconnaître leurs titres de propriété.

Les conditions de vie de cette communauté rurale sont très rudimentaires et la négligence des autorités à son égard la transforme rapidement en zone de non-droit.

Les installations de première nécessité, dont personne ne souhaite subir les désagréments à proximité de son lieu de résidence, sont édifiées arbitrairement sur le site d’Africville.

Il en est ainsi des fosses d’élimination des vidanges de la ville en 1858, d’un hôpital spécialisé dans les maladies infectieuses, créé dans les années 1870, mais aussi des dépotoir et incinérateur municipaux à ciel ouvert, où sont entassées les ordures liquides, sèches et chimiques.

La religion occupe une place très importante au sein de la communauté d’Africville. La plupart des résidents sont chrétiens, comme la grande majorité des Noirs néo-écossais. Ils appartiennent au mouvement baptiste et forment l’Église baptiste africaine unie (Seaview African United Baptist Church).



Le problème Africville



Les Noirs ne disposent d’aucun pouvoir politique et d’aucune reconnaissance sociale, ni d'aucun poids politique. La ville de Halifax encourage l’implantation d’industries sales et malodorantes, sans installer de canalisations d’eau, d’égouts ou d’électricité. Africville devient peu à peu l’un des bidonvilles les plus insalubres et l’un des plus notoires.

Oublié des services de police et d’incendie, le quartier devient le théâtre de commerces illégaux et de divertissements jusqu’alors interdits.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Halifax lance une série d’ambitieux projets de rénovation et la petite communauté autonome, qui vit à l’écart de la société dominante, se retrouve particulièrement isolée.

Sous l’influence des ingénieurs et planificateurs sociaux, la ville annonce qu’elle pourrait déplacer les résidents et leur fournir des logements plus décents, faute d’installer les services essentiels à la communauté.

Le programme de modernisation et d’expansion de Halifax se concrétise par la soumission du rapport Stephenson en 1957, qui recommande l’expropriation des résidents d’Africville. Le quartier noir devient un problème pour la ville.

Au cours de l’automne 1962, le Conseil de ville décide à l’unanimité de raser Africville, comme le recommande le rapport du Département de planification de Halifax, créé l’année précédente.



Nouvelle-Écosse et discrimination



Parmi les provinces atlantiques, c’est en Nouvelle-Écosse que la discrimination raciale, particulièrement envers les Noirs, est la plus visible. La communauté noire de Nouvelle-Écosse est l’une des plus anciennes du Canada. Concentrée à Halifax, cette population indigène a fui les États-Unis il y a deux siècles, mais n’a pas pour autant fui la misère.

La pauvreté et la ségrégation dont sont victimes les membres de cette communauté les incitent à se regrouper entre eux. A l’instar des grandes villes américaines, Halifax possède ses ghettos noirs, où les conditions de vie demeurent plus que précaires. La population noire y subit une forme de discrimination plus subtile qu’auparavant, puisque c’est sur le plan économique qu’elle se manifeste.



À chacun son école!



En 1954, les lois scolaires ségrégationnistes sont abolies en Nouvelle-Écosse et tous les enfants ont accès aux écoles mixtes.

La première école élémentaire d’Africville est fondée en 1883. A cette époque, les communautés sont responsables de leur propre système éducatif et les enfants de couleur sont exclus des écoles publiques.

Jusqu’en 1953, la petite école enseignera les bases fondamentales aux enfants de la communauté noire néo-écossaise avant de fermer définitivement ses portes. Les élèves seront dispersés aux quatre coins de la ville.

Dans les régions rurales, où les Noirs sont majoritaires, les élèves suivent leur cours élémentaire entre eux. En ville, dans les quartiers défavorisés, Blancs et Noirs se retrouvent presque à égalité dans les classes, jusqu’au secondaire où les Afro-Canadiens sont minoritaires.

Afin de contrer la discrimination envers les Noirs et de garantir leur représentation, le gouvernement a décidé de réserver des sièges à des membres de leur communauté au sein des sept conseils scolaires de Nouvelle-Écosse.



Héritage d'Africville



Symbole de la lutte contre le racisme et la ségrégation en Nouvelle-Écosse, Africville fait partie du passé mais n’a pas pour autant sombré dans l’oubli. Rasé puis transformé en parc, le quartier noir de Halifax reste un souvenir encore vivace pour les anciens résidents.



Regroupés en Comité d’action en 1969, ils tentent de sensibiliser et d’obtenir le soutien d’autres organisations municipales. Actifs et déterminés, ils se heurtent néanmoins à la lenteur administrative d’un système qui leur est étranger, tandis que les ressources financières leur font cruellement défaut.

De nouvelles organisations sont créées, telles que le Black United Front (Front noir uni) ou encore le mouvement de libération des Afro-Canadiens.

Sous l’impulsion de certains leaders noirs, des artistes et des écrivains s’inspirent de l’histoire d’Africville et contribuent, par leurs œuvres, à changer l’image qu’a l’opinion publique de la communauté noire.

L’héritage laissé par Africville transcende la seule communauté noire. Cette expérience donne tout son sens à la notion de « communauté », ainsi qu’à ce à quoi elle renvoie : identité, interdépendance et besoin.





Source: Radio Canada
http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=949&PHPSESSID=affef2c4067a3c29a60fcf0e3f3f2a05
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