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 SEGOLENE ROYAL, FILLE ET PETITE FILLE D OFFICIER

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mihou
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mihou


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28062006
MessageSEGOLENE ROYAL, FILLE ET PETITE FILLE D OFFICIER

SEGOLENE ROYAL, FILLE ET PETITE FILLE D OFFICIER
Enquête
Ségolène Royal, la fille du lieutenant-colonel LE MONDE | 28.06.06 | 15h44 •
Mis à jour le 28.06.06 | 15h44

Quand ils vont à la messe, le dimanche, tout le bourg les regarde
discrètement passer. Le père marche en tête, mince et impressionnant, avec ses
bottes d'équitation. La mère suit, vêtue d'une robe qui lui bat presque les
chevilles. Puis viennent les huit enfants, par ordre décroissant : Marie-Odette,
Marie-Nicole, Gérard, Marie-Ségolène, Antoine, Paul, Henry et Sigisbert. Les
garçons portent les cheveux ras : le lieutenant-colonel Jacques Royal oblige ses
fils, à l'adolescence, à être enfants de troupe. Ils y sont presque tous passés.
Mais ils regimbent tout de même.

"Ce n'est pas terrible, concède Paul, de se retrouver là-dedans à 15 ans."
Antoine, lui, s'est franchement rebellé : "Si tu m'y obliges, tu ne me reverras
plus jamais de ta vie", a-t-il lancé à son père. On a fini par transiger. Mais
il n'a pas échappé au coiffeur. Les filles, elles, sont éduquées moins
sévèrement. Cependant, elles n'ont pas leur mot à dire. Catéchisme, musique et
couture. On ne leur interdit pas d'avoir du caractère, mais elles sont d'abord
destinées au mariage. La légende veut que Jacques Royal ait lancé un jour :
"J'ai cinq enfants et trois filles." Propos démenti par l'une des soeurs Royal,
qui ajoute tout de même : "Il n'était pas loin de penser que nous ne comptions
pas."
La famille a des moyens financiers convenables, même pour entretenir huit
enfants nés en neuf ans. Dans les années précédentes, en Afrique, aux Antilles,
où les Royal ont vécu au gré des mutations du père, elle a goûté aux charmes de
la vie d'expatriés, avec boys et maisons confortables. A Chamagne, ce village de
400 âmes au coeur de la Lorraine où il est revenu après avoir achevé sa carrière
d'officier supérieur, ils font figure de notables. La maison est vaste. Trois
étages, de belles pièces, un petit jardin. Les Royal ont été les premiers à
avoir une télévision et une machine à laver. L'été, les enfants se succèdent
dans les maisons de vacances de leurs grands-parents maternels à Villers-sur-Mer
(Calvados) ou sur la Côte d'Azur.
D'où vient, pourtant, que les enfants Royal gardent surtout le souvenir sombre
d'une éducation à la dure ? "Mon père, c'était un peu Folcoche, assure
aujourd'hui Antoine, né seize mois après Ségolène. Nous n'avions pas droit au
chauffage dans les chambres, la toilette se faisait à l'eau froide. Nous devions
réciter la prière du matin, le bénédicité avant les repas. Tenue impeccable à
table. Pas de dessert et, d'ailleurs, pas de sucreries." La morale familiale est
rigide, fondée sur le sens de l'honneur et les commandements religieux. Le
dimanche, les huit rejetons forment une belle chorale et entonnent des chants
grégoriens.
Sur ce petit monde, Jacques Royal règne en autocrate. Sans jamais montrer la
plus petite marque d'affection. C'est un homme cultivé, germanophone, amateur
d'histoire et de latin. Il peut se montrer charmant à l'extérieur, il est d'une
dureté implacable pour les siens. Lorsqu'il s'absente, la tension se relâche un
peu, mais sa femme, Hélène, ne se risque pas à s'émanciper des règles du couple.
Le lieutenant-colonel n'est pas un monstre, pourtant. Mais c'est un homme
profondément blessé. Né en 1920, il est le septième d'une famille de huit
enfants. Son père, Florian Royal, polytechnicien (promotion 1912), avait
embrassé la carrière militaire et connu le feu en 1914, avant d'épouser une
fille de gros propriétaires terriens et de terminer général. L'âge, la
hiérarchie militaire l'ont irrémédiablement placé en maître de son fils. Il vit
d'ailleurs à Chamagne, tout près de la maison de Jacques, auquel il impose sa
vigilance de commandeur.
Jacques Royal, lui, est de cette génération de militaires qui a perdu toutes
les guerres. Engagé volontaire en 1939, à 19 ans, il a été fait prisonnier près
d'Epinal, au moment de l'avancée nazie. Par tradition familiale autant que par
goût, il est resté dans l'armée, une fois la paix revenue. Dans l'artillerie,
comme son général de père. Commence alors la grande série de défaites.
L'Indochine, d'abord, dont il revient foncièrement anticommuniste et ébranlé
dans ses certitudes sur la grandeur de la France. Puis l'Algérie, qui va achever
de nourrir son désarroi. Jacques Royal est parti combattre dans le Sahara du
Sud, laissant épouse et enfants. Il reviendra se sentant floué, angoissé d'avoir
laissé les harkis qu'il sait voués à une mort inévitable. Antigaulliste absolu.
Crachant sur l'hypocrisie des politiques. Marqué par une amertume profonde.
Un de ses frères, militaire comme lui, a démissionné en signe de désaccord.
Jacques n'ira pas jusque-là, mais il obtient d'être mis à la retraite en 1964.
Il n'a que 44 ans et ne portera plus jamais ses médailles. En 1965, première
élection présidentielle au suffrage universel, Jacques Royal vote pour le
candidat de l'Algérie française, Jean-Louis Tixier-Vignancour. Dans la famille,
on pensera longtemps qu'il a choisi par la suite de donner sa voix à Jean-Marie
Le Pen, qu'il appelle parfois "le gamin". En tout cas, puisque les valeurs
auxquelles il croyait sont parties en fumée, il resserre son autorité sur son
clan.
Seulement, l'époque est en train de changer sans lui. Ses fils et filles
cherchent à lui échapper. Marie-Odile et Marie-Nicole se sont apparemment
soumises aux diktats paternels. Mais, derrière, c'est la fuite généralisée.
Gérard s'est engagé dans l'armée. Jusque-là, il a paru le plus introverti de
tous. "Le plus soumis", disent ses frères. Il va bientôt rejoindre la DGSE.
C'est lui qui, en 1985, conduira le bateau qui mène les deux agents secrets
Dominique Prieur et Alain Mafart, chargés des repérages sur le bateau de
Greenpeace, en Nouvelle-Zélande. Ségolène Royal, qui ignore son implication dans
ce qui va devenir une affaire d'Etat, est alors conseillère à l'Elysée...
Pour l'heure, cependant, Marie-Ségolène, qui n'a pas encore renoncé à son
premier prénom, a obtenu d'être interne à l'institut Notre-Dame d'Epinal.
Antoine, lui, a devancé l'appel pour faire son service militaire. A l'officier
qui lui exposait la vie de la caserne, il a lancé goguenard : "Ne vous en faites
pas, j'ai déjà dix-sept ans d'armée derrière moi !" Paul, Henry et Sigisbert
sont en pension. Presque la liberté...
Et voilà qu'Hélène ne supporte plus l'autorité de son mari. De quatre ans sa
cadette, c'est une femme douce, passionnée de botanique, écologiste avant
l'heure. Elle grappille sa liberté lorsque son époux, reconverti en représentant
de commerce pour son beau-frère, sillonne les routes.
Pour Ségolène, la plus douée scolairement, Jacques Royal a renoncé à imposer
sa volonté. Elle a obtenu, à force d'habileté, de s'inscrire en faculté de
sciences économiques à Nancy. Toute la famille s'accorde d'ailleurs à dire que
la première fille à contourner le lieutenant-colonel est aussi celle qui a
hérité de son caractère. Mais, depuis qu'elle fait mine de s'émanciper, son père
s'est détourné d'elle. C'est l'avenir de ses garçons qu'il veut d'abord
maîtriser.
Désormais, le couple vacille, Hélène se rebelle, au nom de ses enfants, et le
général Florian Royal n'est pas loin de penser que sa belle-fille est devenue
folle. Quoi qu'il en soit, c'est lui qui conseille à son fils d'engager le
rapport de forces. Puisque sa femme menace de partir, Jacques n'a qu'à lui faire
peur et demander le divorce. Elle finira bien par rentrer dans le rang. Un
matin, un huissier apporte donc une demande de séparation. Un huissier ! Devant
tout Chamagne. Hélène, fille d'Henri Dehaye, un ingénieur chimiste devenu
rentier, se sent profondément humiliée. "Elle s'est enfuie à vélo, sous la
neige", a raconté un jour Ségolène Royal au Monde (Le Monde du 30 mars 2004).
Aussitôt, les enfants Royal prennent fait et cause pour leur mère et rompent
avec leur père. Hélène va faire des ménages, avant d'hériter de ses parents.
Jacques Royal refuse de subvenir aux besoins de celle qui porte désormais la
responsabilité de la rupture. Il refuse aussi de payer les études des enfants.
Ségolène, qui a découvert le droit, assigne son père en justice. "Pour les
juges, racontera-t-elle à son biographe, Daniel Bernard (Madame Royal. Ed Jacob
Duvernet. 2005), c'était incongru d'attaquer ainsi un officier, qui plus est
titulaire de la Légion d'honneur." Elle obtient gain de cause, après des années
de procédure.
Hélène est repartie vivre en Normandie, où elle occupe toujours une grande
maison avec jardin. Jacques Royal est seul. Il se sait depuis quelques années
atteint d'un cancer. Estomac et poumons, lui qui fumait ses trois paquets de
cigarettes par jour. Sa femme a fini par demander une séparation de corps sans
réclamer un divorce, que ni l'un ni l'autre ne souhaite vraiment. Henry a rendu
visite à son père une fois. Ségolène et les autres, jamais. Seul Antoine entame
ce qui ressemble à une réconciliation. Mais il a mis les choses au point : "Ne
me donne plus jamais d'ordre !"
Les Royal ne reviendront à Chamagne qu'en 1982, pour les obsèques de Jacques,
célébrées par un aumônier militaire. N'a-t-il donc laissé que cette catastrophe
affective ? Il a laissé en tout cas une famille éclatée où l'on se voit peu.
Ségolène Royal l'a toujours affirmé : elle s'est formée en réaction à cette
autorité paternelle, à cette soumission maternelle, à ces valeurs
"réactionnaires" de la table familiale. Lorsqu'ils l'entendent pourtant évoquer
le recours à l'armée pour les jeunes délinquants, ses frères et soeurs se disent
en souriant que la fille du lieutenant-colonel n'a pas totalement oublié son
passé.
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