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 Résistance du peuple nigérian contre monopoles pétroliers

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Tite Prout
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Tite Prout


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Résistance du peuple nigérian contre monopoles pétroliers Empty
27062006
MessageRésistance du peuple nigérian contre monopoles pétroliers

Politique Nationale/Internationale
La résistance du peuple nigérian contre les monopoles pétroliers

Une quasi-guerre civile fait rage pour l'instant dans le delta du Niger à propos de la production de pétrole de la région. Les puits locaux n'appartiennent pas aux gens du cru ni même à des Nigérians mais ils sont la chasse gardée des multinationales étrangères qui pillent la richesse pétrolière grâce à la corruption régnant au sein de l'armée et des administrations civiles locales. Selon People's Daily Online du 16 février 2006 :


La résistance du peuple nigérian contre les monopoles pétroliers


Harpal Brar

http://www.lalkar.org
Traduit de l'anglais par Jean Marie Flémal



« Le groupe Shell est la plus grosse compagnie pétrolière au Nigeria, avec une production quotidienne de plus d'un million de barils, soit plus de 40 %… Les Américains d'Exxon Mobil Corporation sont les seconds et Chevron Texaco est troisième. Il y a aussi les Italiens d'Agip et les Français de Total. Ces cinq compagnies occidentales dominent largement l'industrie pétrolière du pays. »

Toutefois, les étrangers qui contrôlent la production pétrolière – et celle-ci constitue aujourd'hui pas moins de 90 % du PIB du Nigeria – ont agi de la sorte dans le but de réaliser un profit maximal, au mépris total des besoins de la population de l'endroit et au détriment de l'environnement. Comme le dit encore People's Daily Online :

« Dans leur quête du profit maximal, ces compagnies ont toujours été chiches de leurs investissements en infrastructures et, par conséquent, leurs pipelines s'éventrent souvent et ont des fuites en raison du manque d'entretien et de remplacement.

« Les statistiques montrent que les fuites de pétrole brut dans le delta du Niger représentent 10.000 barils par an. Avec le feu qui s'y déclare en raison du soleil brûlant, le pétrole échappé provoque fréquemment des incendies dans les terres cultivables et les forêts, ainsi qu'une grave pollution atmosphérique. Il empoisonne également la terre, tue les récoltes et plonge de ce fait de nombreux fermiers dans une pauvreté encore plus profonde. Plus grave encore est la contamination des cours d'eau qui, non seulement, prive les pêcheurs de leur moyen d'existence, mais provoque également des pénuries d'eau potable. »

Dans le même temps, Daniel Balint-Kurti écrit dans Newsday du 23 avril (« Oil fight in Nigeria reaches turning point » - La bagarre du pétrole au Nigeria en est à un tournant) :

« Les habitants du delta vivent dans une pauvreté effrayante et souffrent également des effets sur l'environnement du pompage du pétrole, y compris la pollution de l'eau potable et des cours d'eau et les dégâts aux pêcheries. En certains endroits, le pétrole laisse partout une sorte de patine irisée.

« Dans un village, Pepa Ama, les habitants disent que le pompage du pétrole a fait s'effondrer leurs sols. Les villageois se déplacent nu-pied sur de minces poutres pourrissantes et des planches branlantes pour éviter d'avoir les pieds enduits de pétrole.

« ‘Nous sommes les propriétaires du pétrole', a dit une habitante du village, Florence Dmanda, 46 ans, qui vit avec son mari et ses 12 enfants dans une petite hutte sur pilotis au-dessus de la boue polluée. ‘Nous n'avons pas d'eau potable, nous ne pouvons prendre du poisson à cause de l'eau. Et nous n'avons même pas d'argent pour acheter des choses pour manger.'

« La nuit, les torchères gigantesques illuminent le ciel d'une clarté orange et provoquent des pluies acides qui polluent les puits avec l'eau que nous buvons et endommagent les récoltes… »


La résistance du peuple

On a découvert du pétrole au Nigeria en 1958 et, dès les années 70, il était déjà évident qu'en ce qui concernait les masses populaires, la découverte et l'exploitation de leur pétrole n'était pas une source de satisfaction mais, au contraire, un désastre absolu.

À l'époque, les chefs de la tribu locale des Ogoni remirent une pétition au gouverneur militaire pour se plaindre des dégâts causés par Shell-BP. La tribu des Iko protesta également auprès de Shell, en 1980, en raison de la grave menace que constituait pour son existence la façon dont Shell menait ses opérations.

L'ampleur et le bien-fondé des doléances de la population furent tels que, dès 1987, le gouvernement nigérian, servilement inféodé aux multinationales pétrolières, recourut à la violence ouverte et s'en prit aux habitations des communautés qui protestaient, détruisant dans l'opération 40 habitations et laissant 350 personnes sans foyer.

Dans les années 90, les protestations émises contre Shell par les gens de la tribu des Etche, à Umuechem, dans l'État de Reivers, donnèrent lieu à un massacre par le gouvernement d'au moins 80 personnes ainsi qu'à la destruction de quelque 500 habitations. À cette époque, les protestations contre Shell émanaient de nombreuses autres tribus aussi, dont : Omudiogo, Ogbia, Igbide, Izon, Irri, Uzuri et Ijaw.

Le chef de Ogoni, Ken Saro Wiwa, attira l'attention du monde entier sur la situation des gens du delta du Niger, en publiant un ouvrage : « Génocide au Nigeria », dans lequel il décrivait comment les Ogoni avaient été « progressivement réduits à rien par les efforts combinés de la multinationale pétrolière Shell (…), de la majorité ethnique assassine du Nigeria et des diverses dictatures militaires qui s'étaient succédé dans le pays ». Pour avoir pris la défense des citoyens ordinaires contre les compagnies pétrolières, Ken Saro Wiwa fut arrêté, accusé d'un meurtre qu'il n'avait manifestement pas pu commettre et pendu en compagnie de plusieurs autres militants ogoni.

Le flambeau de la lutte a désormais été passé aux membres de la tribu des Ijaw qui, fin décembre 1998, se sont mis à organiser des manifestations contre le pillage impérialiste du pétrole. Une fois de plus, ces manifestations allaient attirer la violence de l'État contre les communautés impliquées, avec des mesures énergiques de l'armée dans la région, mesures qui allaient se traduire par la mort de plusieurs dizaines de personnes, ainsi que par la torture et la détention de nombreux autres militants.

Sans se laisser décourager, la jeunesse ijaw se rassembla à Kaiama, dans l'État de Bayelsa, le 11 décembre 1998, pour former un Conseil de coordination de la Jeunessee et sortir la fameuse Déclaration de Kaiama, qui dit ceci :

« Toutes les terres et les ressources naturelles (y compris les ressources minérales) en territoire ijaw appartiennent aux communautés ijaw et constituent la base de notre survie. » Par conséquent, « nous exigeons de la part de l'État nigérian le retrait immédiat du territoire ijaw de toutes les forces militaires d'occupation et de répression. Toute compagnie pétrolière utilisant les services des forces armées de l'État nigérian pour protéger ses opérations sera considérée comme l'ennemie du peuple ijaw ». La jeunesse conseilla à « toutes les compagnies pétrolières, leurs équipes et leurs sous-traitants de se retirer des territoires ijaw pour le 30 décembre 1998 ».

Une fois ce délai venu à expiration, des manifestations furent organisées et subirent un surcroît de violence armée et de représailles, sous forme de destruction massive d'habitations et autres propriétés des villageois innocents.

Toutefois, à mesure que s'accroissait la violence de l'État, l ‘indignation de la population locale s'accroissait elle aussi et sa résistance s'intensifiait via des attentats répétés contre les installations pétrolières ou des enlèvements parmi les équipes de travailleurs expatriés. On prétend que les rebelles sont en mesure de s'armer en détournant illégalement le pétrole et en le revendant en vue d'acquérir des fonds destinés à se procurer un armement relativement sophistiqué. Leur succès a été tel que Shell a été forcé de fermer quatre de ses stations d'acheminement dans le delta du Niger et qu'il perd actuellement quelque 106.000 barils par jour.

Le seul espoir de survie de l'impérialisme face à une résistance aussi magnifique consiste à tenter de diviser ses ennemis. Comme on l'a vu, l'effet destructeur des opérations des compagnies pétrolières affecte toutes les populations du delta du Niger, mais l'impérialisme va chercher à isoler les Ijaw des autres populations et on présume que, si les Ijaw voient la solution de leurs problèmes dans la sécession, cela pourrait bien faire le jeu de l'impérialisme.

En outre, il n'y a pas que la population du delta du Niger, mais également toutes les classes opprimées du Nigeria tout entier qui souffrent des conséquences du carcan impérialiste sur l'économie nationale. Une chose qui coupe les rebelles de leurs alliés potentiels à travers tout le Nigeria, c'est leur discours à propos de la « majorité ethnique meurtrière du Nigeria ». Alors que les compradores nigérians ne peuvent compter que sur l'ethnicité pour conserver un certain degré de soutien de la masse tout en continuant à se livrer aux accaparements kleptomanes qui représentent leur récompense pour le contrôle des masses nigérianes au profit des pillards impérialistes, il est néanmoins important d'aider la communauté opprimée à briser le lien ethnique avec ses exploiteurs et à rallier le combat des Ijaw et autres en vue de chasser l'impérialisme de la totalité du pays.

Même dans les régions du Nigeria où il n'y a pas de pétrole, les masses populaires ne vivent pas dans le luxe suite à la vente du pétrole du delta du Niger – c'est tout le contraire, en fait. Les seuls Nigérians à tirer quelque profit du pétrole sont la mince poignée de compradores qui, pour le compte de l'impérialisme, inondent également le marché nigérian de produits impérialistes à bon marché, détruisant la totalité de l'industrie et du commerce locaux, qui ne sont pas en mesure de concourir contre leurs rivaux étrangers incomparablement plus avancés sur le plan technologique. Ceci se traduit par un chômage massif et une dégringolade du niveau de vie des travailleurs dans l'ensemble du pays, car le pétrole, au lieu d'apporter la richesse, n'a semé qu'une pauvreté de plus en plus profonde.

Nous espérons que le prolétariat et la paysannerie du Nigeria surmonteront toutes les divisions ethniques et qu'ils rassembleront leurs forces massives pour expulser une fois pour toutes de leur pays ce parasite mortel qu'est l'impérialisme.

Jeudi 22 Juin 2006


http://www.stopusa.be/scripts/texte.php?section=CL&langue=1&id=24617
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