Traduction du terme Kemet : pour en finir définitivement avec les falsificateurs...
La Reine Tiyi
Nous savons que traduire le nom de l’Égypte
Kemet par « Terre noire » (couleur de la terre) est un non-sens.
L’expression attestée T3 n Kmt (Ta n kémèt) n’aurait aucun sens étymologiquement car il faudrait la traduire « La terre de la
Terre noire ».
T3 n Kmt, le domaine du pays des noirs. [1]
Par ailleurs, le mot « ta », terre,
est du genre masculin dans la langue pharaonique alors que « Kemet » est du genre féminin (il y a incompatibilité en genre).
Le mot
niwt (niout) qui veut dire ville, pays, cité, est du genre féminin.
Si les égyptiens avaient voulu souligner l’existence de cette hypothétique « Terre noire », il aurait suivi le modèle de l’une de
ces deux graphies attestées :
- Ta-hèdj, weibe Erde, Terre blanche
- Ta-hèdj, Terre blanche (en tant que localité, ville ou pays), le Pays de la terre blanche [2].
La graphie
, en tant que déterminatif, peut indiquer l’idée de lieu [3]. ( Il existe aussi une graphie « Terre verte », T 3- W3? , lire
Ta-Ouadj, une ville en Nubie à coté du Wâdi Halfah, Bubge Volume II page 1050 ) De plus, comme l’a démontré le professeur
Mubabinge Bilolo, l’ajout selon lequel Kmt ou Kheme ne se rapporterait nullement à la pigmentation nègre des anciens
Egyptiens ou au caractère nègre de leur Culture ne se fondent pas sur les textes pharaoniques, mais sur un passage du
chapitre 33 d’Isis et Osiris (= Moralia, 364 A-C), relatif au nom de l’Egypte en égyptien : Chmia. Or, le contexte de ce
chapitre privilégie le caractère osirien, c’est à dire le caractère nègre des hommes du Pays d’Osiris, de leur culture et de
leur Patrie [4].
Enfin cette graphie
(Kmmiw, kémmiou, Kammiou) désigne aussi le pays que nous appelons aujourd’hui « Egypte ». Cette graphie a été construite à
partir du verbe « kmm » (kamm, kemm) qui veut dire tout comme le verbe « km » (kèm, kam) « être noir » :
- verbe Kmm, être noir
Le mot « Kémmiou » privé du déterminatif
(ville, pays) est le participe actif imperfectif masculin pluriel du verbe « être noir ». Il veut dire « ceux qui sont noirs ». Ce
participe emploie une ancienne terminaison (au lieu d’avoir la terminaison « yw », lire « you », il a une terminaison en « iw »,
lire « iou »). Le nom de l’Egypte doit être traduit par « Le Pays de ceux qui sont noirs » c’est à dire « Le Pays des Noirs ».
Cette traduction est attestée chez les Arabes et chez les Hébreux. Le mot « Kémmiou » confirme que l’ancien nom de l’Egypte
est lié à la « race » de sa population. Cette graphie n’offre aucune règle grammaticale pour être traduite par « Terre noire »
(Il y a aussi incompatibilité en nombre, le participe Kémmiou est un pluriel ). [5]
- Les Pays étrangers pour les Egyptiens : DESHERET
La Noire (les nationaux, Kémèt) s’oppose à la Rouge (l’ensemble des pays étrangers, Desheret). Le Pays des Noirs civilisés
(Kémèt) s’oppose aux Noirs non civilisés (Desret, les mauvais fils de Kouch, les vauriens). Les Asiatiques et les Libyens blancs
étaient désignés par les qualificatifs les plus injurieux, par exemple, « ceux qui marchent à quatre pattes comme les animaux
», « lépreux » probablement à cause de leur teint clair, « pestiférés », « maudits », « pillards », « voleurs », « Asiatiques
ignobles » [6].
Desheret, Pays étrangers, Pays lointains, La Rouge, les Pays non-civilisés, les peuples barbares
Sankuru | le 20/02/2006 10:58
Hotep Ndéko Lusala lu ne Nkuka Luka, SJ
Merci pour les informations données car cela fait avancer le débat !
Vive le Kongo Libre dans un Kemet Réunifié
FORCE ET VITALITE POUR NOS ANCÊTRES
Lusala lu ne Nkuka Luka, SJ. | le 19/02/2006 00:41
Cet article sur la traduction du terme Kemet est fort intéressant. La traduction de ce terme est un bon indicateur de l’état
d’esprit de ceux qui l’emploient. Notez que même ceux que l’on considère parmi les Européens comme de grands égyptologues
semblent être mal à l’aise avec ce mot. Allan Gardiner, par exemple, dans le vocabulaire qui accompagne son "Egyptian
Grammar" mentionne kmt avec le déterminatif de ville, village ou région habitée "inhabited region", et traduit le mot par
"Egypt, lit. the black (land)" (p. 498). Cette traduction pourrait passer si l’on force les choses, mais on reste un peu rêveur,
car le déterminatif de terre est plutôt un canal d’irrigation ou une bande de terre. Et c’est lui-même Gardiner qui nous
l’apprend ! (p. 488). Ce second déterminatif, il est vrai peut aussi servir pour parler de ville comme dans dmi "ville" (p. 488).
Mais le premier, c’est-à-dire celui qui indique les rues et qui accompagne le terme kmt semble bien reservé aux lieux habités.
Diop a sans doute raison lorsqu’il dit que ce terme, comme dans l’Afrique Noire, est un terme de géographie humaine et non
physique. L’écriture des anciens Egyptiens est d’une manière générale sans ambiguités, donc susceptible d’elle-même de lever
bien des malentendues, mais... Poursuivons avec Gardiner. Et bien on chercherait en vain dans son vocabulaire le terme kmt
avec le déterminatif des personnes. Gardiner, se serait-il apperçu de la vérité, c’est-à-dire de l’obligation de traduire ce
terme par les hommes Noirs ? Et ne voulant pas le faire, aurait-il opté pour le silence ? Oui Gardiner est un honnête homme. Il
l’a révélé ailleurs, dans l’introduction de sa Grammaire, parlant de la famille de la langue égyptienne. Voici ce qu’il en dit bien
que ce ne soit directement le propos de mon intervention : "Egyptians differs from all the Semitic tongues a good deal more
than any one of them differs from any other, and at least until its relationship to the African languages is more closely
defined, Egyptian must certainly be classified as standing outside the Semitic group" (p. 3). Edifiant, n’est-ce pas ?
Théophile Obenga l’a souvent dit à propos de cet afro-asiatique, chamito-sémitique, qui n’existe pas ! Mais... Le disciple de
Gardiner, Raymond Faulkner, dans son "A Concise Dictionnary of Middle Egyptian", a franchi le pas en mentionnant le terme
kmt avec le déterminatif des personnes. Cependant, au lieu de traduire ce mot littéralement par les hommes Noirs, il le traduit
par un mot qui fut d’abord utilisé par les Grecs, à savoir Egyptiens "Egyptians" (p. 286). N’est-ce pas malhonnête ?
Aboubacry Moussa Lam, dans son "Les chemins du Nil. Les relations entre l’Egypte ancienne et l’Afrique Noire" a bien noté
cette erreur (voir pp. 50, 82). A ce propos, l’auteur de l’article non signé intitulé "Controversy over race of Ancient
Egyptians" publié dans la célèbre encyclopie "on line" WIKIPEDIA ne rend vraiment pas un bon service aux nombreux
lecteurs de cette encyclopédie lorsqu’il affirme que l’Egypte est une nation multi-raciale, que le terme kmt, lorsqu’il renvoie
au pays, signifie terre noire, et lorsqu’il renvoie à la population est d’habitude traduit par Egyptiens. Une encyclopédie aussi
importante comme l’est WIKIPEDIA devrait normalement se garder de publier des mensonges, d’autant plus que l’auteur de
l’article va jusqu’à affirmer que losque Herodote décrit les Egyptiens comme ayant la peau noire et les cheveux crépus, il ne
perd pas de vue qu’ils étaient moins noirs que les Ethiopiens. Qu’est-ce à dire ? Les faits sont difficiles à contourner. Adolf
Erman et Hermann Ranke s’en sont bien rendu compte dans leur "La civilisation égyptienne". Après avoir affirmé que l’Egypte
ancienne est une nation métisse, ils sont revenus à la raison avec ces mots : "Il y a une différence foncière entre l’Egyptien
brun foncé vêtu de lin blanc et les Libyens ou les Sémites, enveloppés dans des vêtements de laine longs et multicolore,
ceux-là gens à peau claire et à chevelure en nattes tressées, ceux-ci gens à barbes ondulée et à nez busqué. Il semble que les
peuples qui se rapprochent le plus des Egyptiens soient leurs voisins du sud, les Nubiens" (p. 46). Pour finir, voici la
survivance du terme kmt en kikongo, une langue parlée en Angola, dans les deux Congo et au Gabon. Nous tirons les
significations du terme kmt de Faulkner, et les termes kikongo du "Dictionnaire kikongo-français" de Karl Laman. "km" : black
/ "lakama" : être sombre, noir, "-akana" : suff. verbal donnant un sens indéterminé, souvent le sens de sombre, noir,
"kongula" : être sombre ; "Kmt" : the Black Land, Egypt / "Kongo" : nom des villages du Congo ; "Kmt" : Egyptians / "ba
Kongo" : (le peuple) congolais ; "kmt" : a jar / "kamba" : tasse indigène en bois ou en argile, avec manche, "konga" : petite
dame-jeanne ; "km" : total up to, amount to, complete / "koma" : mettre sur, augmenter, être en quantité ; "kmyt" : conclusion
of book / "kamama" : être presque fini, terminé, achevé, achevé, être presque plien ; "kmy(t)" : troupeau de bétail / "kama" :
antilope qui ressemble à "zobongo" mais il est plus grand, "kambakasa" : foule (de monde), "kambakazi" : foule, multitude. On
pourrait écrire bien de choses à propos de ce terme kmt, un terme typiquement négro-africain, depuis la lointaine Egypte
ancienne jusqu’à nos civilisations noires ses héritières, mais je préfère m’arrêter là, suivant le proverbe kongo qui dit : "zenga
mpidi mboma nla" (couper la vipère parce qu’elle est courte au lieu de couper le python qui est trop long".
kara | le 24/01/2006 19:07
ODE je suis vraiment désolé pour vous, kamet veut dire pays des hommes à la peau noire et aux cheveux crepus. (on vous l’a
deja dit, mais votre esprit refuse l’évidence ; l’hyeroglyphe en question ne contient aucune graphie faisant reference à la
terre) voici un autre lien qui vous informera davantage : http://www.kametrenaissance.com/Sim-Doc1.html
quand on cherche la verité, il faut aussi être capable de la regarder en face, même si elle est le contraire de ce qu’on aurait
voulu qu’elle soit.
Muse | le 24/01/2006 17:20
Ode... 99% des ouvrages traitant de la géographie égyptienne ne mentionnent pas le continent dont il est question : l’Afrique.
Eh bien cela c’est falsificateur, abusif fourbe, malhonnête, voire peu digne d’esprit scientifique !
Ode | le 24/01/2006 15:14
Et pourquoi, même s’il s’agit de la couleur des habitants, ne pourrait-on dire « terre noire », comme on dit « terre africaine »
? La graphie, comme la phonétique, a des modèles capricieux. Et puis, « terre noire » suggère la fertilité, bien réelle. Mëme si
le terme est né d’une déviation de sens, il n’en est pas moins celui que tout un chacun utilise depuis longtemps et a donc valeur
d’outil de communication. Beaucoup de termes sont nés par déviation de sens, en particulier les généraux pour les
particuliers. En outre, si je parle de « la terre des hommes noirs », mon interlocuteur pensera que je fais référence à
l’Afrique entière...
Mis à part ces considérations linguistiques, je trouve que le terme « falsificateurs » est abusif et belliqueux, peu digne d’un
esprit scientifique...
| le 29/12/2005 13:17
Dravidien a raison. Quand on lit ce que certains Indo-européens ont fait, ça fait pas un pli que pour survivre, il a fallu s’en
protéger. Pour s’en protéger, les Egyptiens se sont préparés chez eux à une sorte de résistance.
Ce sont bien les plaies mouvantes d’Asie qui ont subjugué les Dravidiens : les Aryens ont butté pendant des siècles sur le
bouclier dravidien et les ont poussés vers le sud de l’Inde actuel. Sur le site de Runoko Rashidi, il y a des infos que je trouve
détonnante sur "le livre de Manu" : quelqu’un a-t-il des renseignements sur ce livre ? Il me semble qu’il explique tout sur
l’origine et les références du racisme occidental.
Dravidiens | le 7/12/2005 13:43
Guiton | le 27/09/2005 17:18
Ce texte nous apprend au moins une chose certaine, de par les qualificatifs peu amenes des egyptiens designant les
etrangers, c’est qu’ils étaient de grands xenophobes !
L’image de grande sagesse que l’on veut bien leur preter en prend un coup ...
Les Egyptiens étaint xenophobes et alors ? Où est le problème si un peuple a envie de vivre en vase clos je ne voie pas ce qui
peut te dérranger.
Il faut aussi lire les autres articles du site M.GUITON
A cette époque, les peuples Sémites et indo-européens étaient semi-barbares. Ils se déplaçaient en nomade avec tous leurs
paquetages. C’étaient des randonnées interminables. Ces gens là que les historiens appellent « les Plaies mouvantes d’Asie »,
que les Égyptiens anciens appelaient « les Coureurs de sable », c’étaient des « dangers publics permanents » pour les peuples
sédentaires (comme l’Égypte) qui devaient se protéger, faire des fortifications ; et encore, on n’était même pas à l’abri.
Clique ici
Donc pour résumé quand tu est attaquer, volé tu ne va pas glorifier tes assaillants et ceux qui te vole il est tout à fait normal
de les chassés et de les nommés comme tel !
Ven 16 Juin - 0:53 par mihou