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 Ombres des Lumières : Buffon

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AuteurMessage
Delugio
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Delugio


Nombre de messages : 107
Date d'inscription : 29/05/2005

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09062005
MessageOmbres des Lumières : Buffon

Citation de Buffon, Histoire naturelle, "Variétés dans l'espèce humaine"

"Les Nègres" (1749). "Le père Charlevoix dit que les sénégalais sont de tous les Nègres les mieux faits, les plus aisés à discipliner et les plus propres au service domestique ; que les Bambara sont les plus grands, mais qu'ils sont fripons ; que les Aradas sont ceux qui entendent le mieux la culture des terres ; que les Congos sont les plus petits, qu'ils sont fort habiles pêcheurs, mais qu'ils désertent aisément ; que les Nagos sont les plus humains, les Mondongos les plus cruels, les Mimes les plus résolus, les plus capricieux et les plus sujets à se désespérer ; et que les Nègres créoles, de quelque nation qu'ils tirent leur origine, ne tiennent de leurs pères et mères que l'esprit de servitude et la couleur ; qu'ils sont plus spirituels, plus raisonnables, plus adroits, mais plus fainéants et plus de libertins que ceux qui sont venus d'Afrique. Il ajoute que tous les Nègres de Guinée ont l'esprit extrêmement borné, et qu'il y en a même plusieurs qui paraissent être tout à fait stupides, qu'on en voit qui ne peuvent jamais compter au-delà de trois, que d'eux-mêmes ils ne pensent à rien, qu'ils n'ont point de mémoire, que le passé leur est aussi inconnu que l'avenir ; que ceux qui ont de l'esprit font d'assez bonnes plaisanteries et saisissent assez bien le ridicule ; qu'au reste il sont très dissimulés et qu'ils mourraient plutôt que de dire leur secret, qu'ils ont communément le naturel fort doux, qu'ils sont humains, dociles, simples, crédules et même superstitieux ; qu'ils sont assez fidèles, assez braves, et que si on voulait les discipliner et les conduire, on en ferait d'assez bons soldats.
Quoique les Nègres aient peu d'esprit, ils ne laissent pas d'avoir beaucoup de sentiment, ils sont gais ou mélancoliques, laborieux ou fainéants, amis ou ennemis, selon la manière dont on les traite ; lorsqu'on les nourrit bien et qu'on ne les maltraite pas, ils sont contents, joyeux, prêts à tout faire, et la satisfaction de leur à âme est peinte sur leur visage ; mais quand on les traite mal, ils prennent le chagrin fort à cœur et périssent quelquefois de mélancolie : ils sont donc fort sensibles aux bienfaits et aux outrages, et ils portent une haine mortelle contre ceux qui les ont maltraités ; lorsque au contraire ils s'affectionnent à un maître il n'y a rien qu'ils ne fussent capables de faire pour lui marquer leur zèle et leur dévouement. Ils sont naturellement compatissants et même tendres pour leurs enfants, pour leurs amis, pour leurs compatriotes ; ils partagent volontiers le peu qu'ils ont avec ceux qu'ils voient dans le besoin, sans même les connaître autrement que par leur indigence. Ils ont donc comme l'on voit le coeur excellent, ils ont le germe de toutes les vertus, je ne puis écrire leur histoire sans m'attendrir sur leur état, ne sont-ils pas assez malheureux pour être réduits à la servitude, d'être obligé de toujours travailler sans pouvoir jamais rien acquérir ? Faut-il encore les excéder, les frapper, et les traiter comme des animaux ? L'humanité se révolte contre ces traitements odieux que l'avidité du gain a mis en usage, et qu'elle renouvellerait peut-être tous les jours, si nos lois n'avaient pas mis un frein à la brutalité des maîtres, et resserré les limites de la misère de leurs esclaves. On les force de travail, on leur épargne la nourriture, même la plus commune, ils supportent, dit-on, très aisément la faim ; pour vivre trois jours il ne leur faut que la portion d'un Européen pour un repas ; quelque peu qu'ils mangent et qu'ils dorment, ils sont toujours également durs, également forts au travail. Comment des hommes à qui il reste quelque sentiment d'humanité peuvent-ils adopter ces maximes, en faire un préjugé et chercher a légitimer par ces raisons les excès que la soif de l'or leur fait commettre ? ... Mais laissons ces hommes durs, et revenons à notre objet.

... Tout concourt donc à prouver que le genre humain n'est pas composé d'espèces essentiellement différentes entre elles, qu'au contraire il y a eu originairement qu'une seule espèce d'hommes, qui s'étant multipliée et répandue sur toute la surface de la terre, a subi différents changements par l'influence du climat, par la différence de la nourriture, par celle de la manière de vivre, par les maladies épidémiques, et aussi par le mélange varié à l'infini des individus plus ou moins ressemblants ; d'abord ces altérations n'étaient pas si marquées, et ne produisaient que des variétés individuelles ; qu'elles sont ensuite devenues variétés de l'espèce, parce qu'elles sont devenues plus générales, plus sensibles et plus constantes par l'action continuée de ces mêmes causes ; et qu'elles se sont perpétuées et qu'elles se perpétuent de génération en génération, comme les difformités et les maladies des pères et des mères passent à leurs enfants ; et qu'enfin, comme elles n'ont été produites originairement que par le concours de causes extérieures et accidentelles, qu'elles n'ont été confirmées et rendues constantes que par le temps et l'action continuée de ces mêmes causes, il est très probable qu'elles disparaîtraient aussi peu à peu, et avec le temps, ou même qu'elle deviendraient différentes de ce qu'elles sont aujourd'hui, si ces mêmes causes ne subsistaient plus ou si elles venaient à varier dans d'autres circonstances et par d'autres combinaisons." [...]

" Addition à l'article précédent " (1777) "[...] Il y a trente ans que j'ai écrit cet article des variétés de l'espèce humaine ; il s'est fait dans cet intervalle de temps plusieurs voyages, dont quelques-uns ont été entrepris et rédigés par des hommes instruits ; c'est d'après les nouvelles connaissances qui nous ont été rapportés que je vais tâcher de réintégrer les choses dans la plus exacte vérité, soit en supprimant quelques faits que j'ai trop légèrement affirmés de sur la foi des premiers voyageurs, soit en confirmant ceux que quelques critiques ont impugnés et niés mal à propos." [...]

" La négresse blanche " (1777) " Par la description de tous les peuples nouvellement découverts, et dont nous n'avions pu faire l'énumération dans notre article des Variétés dans l'espèce humaine, il paraît que les grandes différences, c'est-à-dire les principales variétés dépendent entièrement de l'influence du climat ; on doit entendre par climat, non seulement l'altitude plus ou moins élevée, mais aussi la hauteur ou la dépression des terres, leur voisinage ou leur éloignement des mers, leur situation par rapport au vent, et surtout aux vents d'est, toutes les circonstances en un mot qui concourent à former la température de chaque contrée ; car c'est de cette température plus ou moins chaude ou froide, humide ou sèche, que dépend non seulement la couleur des hommes, mais l'existence même des espèces d'animaux et de plantes, qui tous affectent de certaines contrées, et ne se trouvent pas dans d'autres : c'est de cette même température que dépend par conséquent la différence de la nourriture des hommes, seconde cause qui influe beaucoup sur leur tempérament, leur naturel, leur grandeur et leur force.
Sur les Blafards et les Nègres blancs. Mais indépendamment des grandes variétés produites par ces causes générales, il y en a de particulières dont quelques-unes me paraissent avoir des caractères fort bizarres, et dont nous n'avons pas encore pu saisir toutes les nuances. Ces hommes blafards dont nous avons parlé, et qui sont différents des blancs, des noirs nègres, des noirs Cafres, des basanés, des rouges, etc., se trouvent plus répandue que je ne l'ai dit ; on les connaît à Ceylan sous le nom de Bedas, à Java sous celui de Chacrelas ou Kacrelas, à l'isthme d'Amérique sous le nom de Albinos, dans d'autres endroits sous celui de Dondos ; on les a aussi appelés nègres blancs. Il s'en trouve aux Indes méridionales en Asie, à Madagascar en Afrique, à Carthagène et dans les Antilles en Amérique ; l'on vient de voir qu'on en trouve aussi dans les îles de la mer du sud : on serait donc porté à croire que les hommes de toutes races et de toutes couleurs, produisent quelquefois des individus blafards, et que dans tous les climats chauds il y a des races sujettes à cette espèce de dégradation : néanmoins par toutes les connaissances que j'ai pu recueillir, il me paraît que ces blafards forment plutôt des branches stériles de dégénération qu'une tige ou vraie race dans l'espèce humaine ; car nous sommes, pour ainsi dire, assurés que les blafards mâles sont inhabiles ou très peu habiles à la génération, et qu'ils ne produisent avec leurs femelles blafardes, ni même avec les négresses. Néanmoins on prétend que les femelles blafardes produisent des nègres, des enfants pies, c'est-à-dire marqués de taches noires et blanches , grandes et distinctes, quoique semées irrégulièrement. Cette dégradation de nature, paraît donc être encore plus grande dans les mâles que dans les femelles, et il y a plusieurs raisons pour croire que c'est une espèce de maladie ou plutôt une sorte de détraction dans l'organisation du corps, une affection de nature qui doive se propager : car il est certain qu'on n'en trouve que des individus et jamais des familles entières ; et l'on assure que quand par hasard ces individus produisent des enfants, ils se rapprochent de la couleur primitive de laquelle les pères ou mères avaient dégénéré. On prétend aussi que les Dondos produisent avec les Nègres des enfants noirs et que les Albinos de l'Amérique avec les Européens produisent des mulâtres ; M. Schreber, dont j'ai tiré ces deux derniers faits, ajoute qu'on peut encore mettre avec les Dondos des nègres jaunes ou rouges qui ont des cheveux de cette même couleur, et dont on ne trouve aussi que quelques individus : il dit qu'on en a vu en Afrique et dans l'île de Madagascar, mais que personne n'a encore observé qu'avec le temps ils changent de couleur et deviennent noirs ou bruns ; qu'enfin on les a toujours vu constamment conserver leur première couleur : mais je doute beaucoup de la réalité de tous ces faits.
... "il existe à Darien (dit l'auteur vraiment philosophique de l'Histoire philosophique et politique des deux Indes) une race de petits hommes blancs dont on retrouve l'espèce en Afrique et dans quelques îles de l'Asie ; ils sont couverts d'un duvet d'une blancheur de lait éclatante ; ils n'ont point de cheveux, mais de la laine ; ils ont la prunelle rouge ; ils ne voient bien que la nuit ; ils sont faibles, et leur instinct paraît plus borné que celui des autres hommes."
Nous allons comparer à ces description celle que j'ai faite moi-même d'une négresse blanche que j'ai eu l'occasion d'examiner et de faire dessiner d'après nature. Cette fille, nommée Geneviève, été âgée de près de 18 ans, en avril 1777, lorsque je l'ai décrite : elle est née de parents nègres dans l'île de la Dominique ; ce qui prouve qu'il naît des Albinos non seulement à 10° de l'équateur mais jusqu'à 16 et peut-être le 20°, car on assure qu'il s'en trouve à Saint-Domingue et à Cuba. Le père et la mère de cette négresse blanche avaient été amenés de la Côte-d'Or en Afrique et tous deux étaient parfaitement noirs. Geneviève était blanche sur tout le corps, elle avait quatre pieds onze pouces six lignes de hauteur, et son corps était assez bien proportionné."
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